Vœux CoDIEC
Chers Amis,
C’est dangereux de présenter ses vœux un 28 janvier !
C’est comme ces budgets qu’on présente en avril et qui doivent déjà tenir compte des
chiffres des premiers mois de l’année !
Certes nous le savons, l’année commence mal, ou plutôt de manière mouvementée !
Charlie à Paris ! Perquisitions dramatiques à Verviers ! J’étais d’ailleurs à deux pas, à la
mosquée de Hodimont, quand les perquisitions ont eu lieu. Bref, dans ces conditions,
est-il encore honnête de vous souhaiter une bonne année ?
Tous ces événements ont suscité un mouvement de peur et un sentiment de méfiance
vis-à-vis de l’Islam.
Par ricochet, cela a alimenté le projet de créer une heure de citoyenneté à la place d’une
heure de religion dans l’enseignement officiel.
L’argument est le suivant : Si les religions suscitent le terrorisme et le fanatisme,
pourquoi leur donner une place publique dans la société ?
Raisonnement expéditif. On pourrait le retourner : si certains utilisent et détournent la
religion pour des objectifs terroristes, c’est bien aux religions elles-mêmes à clarifier
leur discours et à corriger ces détournements dans des cours bien donnés. Le
christianisme et l’islam veulent en effet présenter un cours de religion avec un
référentiel de compétence clair, dénué de tout prosélytisme et largement ouvert sur le
dialogue social et la citoyenneté.
Positivement parlant : nous sommes dans un monde en panne de repères et confronté à
une mutation économique. Il est donc urgent de faire appel aux ressources profondes de
notre foi pour nourrir les consciences. Il est nécessaire de présenter aux jeunes cette
grammaire de l’amour qu’est la religion, et spécialement le christianisme ; il a des mots
et des images qui permettent de transformer les valeurs abstraites en langage concret. Il
présente des figures des références comme celle de Jésus, alors que les jeunes ont grand
besoin de figures de référence.
Cette heure de citoyenneté, je crois donc que c’est une fausse bonne idée.
La citoyenneté se vit dans la totalité des cours de l’école, c’est-à-dire 36 h semaines.
Alors gardons deux petites heures pour creuser les sources de notre idéal de vie et de
notre foi ; et pour l’intégrer évidemment dans une perspective de citoyenneté. Cela
requiert évidemment une pratique de l’actualisation et de l’interprétation active.
L’école chrétienne a un rôle exceptionnel de moteur social et d’intégration des cultures.
J’ai pu voir à Verviers à l’institut Ste-Claire les classes CEFA et prendre connaissance des
programmes d’intégration pour les primo-arrivants. C’est remarquable.
Ce dynamisme a une source nourricière, c’est l’évangile !
L’enseignement libre a de grandes ressources pour puiser à cette source. Ne l’oublions
pas ! J’en profite pour remercier chacun d’entre vous pour son engagement dans l’école,
spécialement dans les structures, le CoDIEC, les PO et les organisations locales.
Alors franchement, sans hésitation, je peux vous dire :
Bonne et Heureuse année 2015 !