VIE ET ACTION DE RAMSES II

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Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
Année Académique 2014-2015
Département d’Histoire
Niveau : Licence 2
EXPOSE SUR L’EGYPTE ANTIQUE
THEME :
Exposé présenté par :
Kouassi Diby Constant
Kouassi Kouamé Sébastien
Kouassi Kouassi
Kouassi kra Marie Colombe
Kouassi N’dri Etienne
Kouassi Yao Cyrus
Kouassi Yao Riflard
SOMMAIRE
Koubati Bahassou Adèle
Enseignant
Dr Séry
Introduction
I-
LA VIE DU PHARAON RAMSES II
1- Sa généalogie
2- La vie personnelle du pharaon
II-
LES ŒUVRES DU PHARAON
1- Les œuvres politico-militaires
1.1- La bataille de Qadesh
1.2- La conquête de Moab et d’Edom
1.3- Le siège de Dapour
1.4- Le traité de paix Egypto-hittite
2- Œuvre économique de Ramsès II (l’exploitation de la Nubie)
3- Ses actions religieuses
4- Les constructions de Ramsès II
Conclusion
Bibliographie
~1~
Introduction
Lorsque nous parlons de l’Égypte antique, un nom nous vient à l’esprit :
Ramsès. Mais ce nom désigne une série de plus de dix pharaons, les
Ramessides, touchant aux XIXe et XXe dynasties. Le plus important de ces
pharaons a probablement été Ramsès II. En effet, ses différentes réalisations ont
permis à l’Égypte de se développer à l’intérieur d’un immense empire. C’est
dans cette veine que s’inscrit le sujet suivant objet de notre étude : Vie et action
de Ramsès II. Dans notre volonté de comprendre ce sujet, nous nous posons les
questions suivantes : Comment se présentait la vie du pharaon Ramsès II ?
Quelles sont les actions à son active qui ont permis d’avoir une très bonne
connaissance de cet être ? Nous allons donc voir dans quel contexte il a vécu,
comment a été sa vie et, enfin, l’héritage qu’il a laissé à l’Égypte et au monde de
par ses actions.
~2~
I-
LA VIE DU PHARAON RAMSES II
1- Sa généalogie
Ramsès II (en égyptien ancien, Ousirmaâtrê Setepenrê, Ramessou Meryamon),
est le troisième pharaon de la XIXedynastie. Né aux alentours de -1304 / mort
à Pi-Ramsès vers -1213,
et
aussi
appelé Ramsès
le
Grand ou
encore
Ozymandias, Manéthon l'appelle Ramsès (ou Ramesses Miamoun, Rampses).
On croit qu’il est né dans la ville de Tanis, bien que d’autres villes du delta
auraient pu être le lieu de sa naissance. Étant fils de pharaon, sa vocation était de
devenir lui-même pharaon et c’est pourquoi il a reçu une formation à la cour
royale où il a appris à gouverner un royaume aussi grand que celui de l’Égypte.
Arbre généalogique de la XIXè Dynastie
Source :https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_g%C3%A9n%C3%A9alogique_de_la_XIXe_dyn
astie_%C3%A9gyptienne
2- La vie personnelle du pharaon
~3~
Ramsès II est le fils de Séthi Ier et de la reine Mouttouya (ou Touy, ou
Touya). Il a un frère qui se nomme Nebchasetnebet, qui meurt jeune, et une
sœur aînée, Tia. Certainségyptologues citent aussi une autre sœur nommée
Henoutmirê.
Son règne de soixante-six ans est exceptionnellement long et marque la
dernière grande période de prospérité de l'Égypte antique. Il est marié à une
douzaine d'épouses (presque toutes ayant le titre de « grandes épouses ») :

Néfertari, la préférée, qu'il représente sur de nombreux bâtiments et pour
laquelle il fait creuser un magnifique hypogée dans la vallée des reines sur la
rive occidentale de Thèbes et dont la construction d'Abou Simbel représente
l'amour du couple royal. Avec Néfertari, il a cinq fils dont Mériatoum (ou
Méry-Atoum), grand prêtre de Rê, et cinq filles dont Mérytamon.

Isis-Néféret (ou
Iset-Nofret),
mère
dont Bentanat, Khâemouaset et Mérenptah qui
de
sera
sept
le
enfants
successeur
de
Ramsès ; puis six de ses filles :

Bentanat (ou Bint-Anath),

Mérytamon (appelée aussi la reine blanche),

Iset-Nofret II,

Hénoutmirê,

Hénouttaouy,

Nebettaouy ;
ainsi qu'une princesse babylonienne, une princesse syrienne et deux princesses
hittites,
filles
de
l’empereur Hattousili III (-1264/-1234),
dont Maâthornéferourê et sa sœur qu'il épouse en l'an 44, soit vers 1237. Ce
dernier mariage est commémoré par deux stèles, l'une à Coptos et l'autre
à Abydos, malheureusement le nom de la princesse ne figure pas sur les
inscriptions.
~4~
Son harem ne comptera pas moins de deux cents concubines. Toutes ces femmes
lui donnent une grande quantité de garçons et filles, on en dénombre cent six.
II-
LES ŒUVRES DU PHARAON
1- Les œuvres politico-militaires
Ramsès II est surtout connu pour deux caractéristiques majeures,
premièrement il s’agit d’un pharaon guerrier. En effet, il mena de nombreuses
conquêtes tout au long de son règne pour agrandir son empire à l’Est. Il
combattit notamment lors de la célèbre bataille de Qadesh sur les rives de
l’Oronte en Syrie contre l’empire Hittite en 1274 avant J.-C. Son armée
remporta la victoire, malgré le nombre inférieur de ses troupes face à ses
adversaire, cependant cette victoire n’eut pas une si grande importance puisque
Ramsès II mit un terme à ses désirs de conquête contre l’empire Hittite. Il faut
d’ailleurs ajouter qu’un traité de paix fut signé à l’aide de la correspondance
entre son épouse, Nefertari, et son homologue hittite.
De plus le règne de Ramsès II s’inscrit dans la continuité du règne de Sethi
Ier. Effectivement, il continua à déplacer les organes du pouvoir de la Basse
Égypte vers la Haute Égypte, faisant perdre à Louxor son statut de capitale. Il
créa pour l’occasion une ville à son nom, Pi-Ramsès, qui vola le rôle de Louxor.
C’est la menace des attaques des peuples de la mer qui pousse Ramsès II à
édifier sa nouvelle capitale, Pi Ramsès1, dans le delta du Nil. En ayant sa
1
Pi-Ramsès (ou
les
XIXe
etXXe
Per-Ramsès),
situé
à
l'emplacement
de
l'actuelle Qantir,
fut
la capitale de
l'Égypte sous
dynasties.
Signifiant Maison de Ramsès, cette cité riche et prospère fut le centre du pouvoir à l'époque ramesside. Établie sur la branche
pélusiaque du Nil, son emplacement fut choisi sur le site de l'actuelle localité de Qantir, à proximité immédiate d'Avaris,
l'ancienne capitale des Hyksôs, qui avaient régné sur la Basse-Égypte lors de la Deuxième période intermédiaire. Séthi Ier y
avait bâti un premier palais qui sera agrandi par son fils Ramsès II, quand celui-ci y établit la capitale dynastique.
~5~
capitale à cet endroit, il augmente l’efficacité de la région et la rend ainsi
beaucoup plus forte.
1.1- La bataille de Qadesh
Quittant l'Égypte par les Chemins d'Horus, voie jalonnée de forteresses
protégeant la frontière orientale du pays, l'armée de Ramsès longe le Canaan
faisant halte à Gaza, passe par Canaan puis pénètre au Liban, s'assurant au
passage l'allégeance de ses vassaux dont Byblos restait toujours l'indéfectible
allié. Puis Ramsès et ses troupes s'enfoncent dans les terres et prennent la
direction de Damas afin de prendre le chemin menant à Qadesh.
Les Hittites de leur côté avaient rassemblé une puissante armée de
coalisés et s'étaient rassemblés dans la plaine de Qadesh, y installant leur camp
et attendant l'arrivée de l'ennemi. Ils envoyèrent des éclaireurs qui furent
interceptés par les Égyptiens et ramenés au camp de Ramsès. Ils informèrent le
roi que les troupes de Mouwatalli se trouvaient au nord et n'osaient s'avancer
vers Qadesh par crainte d'une confrontation avec les troupes égyptiennes.
Conforté dans son avance et impatient de reprendre la citadelle autrefois
conquise par son père, Ramsès saisit sa chance et ordonne à marche forcée que
l'armée se dirige sans plus attendre vers la forteresse convoitée.
Certain que les assiégés ne pourraient tenir longtemps face à sa puissante
armée, il prend le risque de se détacher du gros de ses troupes. Le long cortège
de soldats répartis en quatre corps d'armée s'étire alors sur la route. En tête de
ses troupes Ramsès avec la division d'Amon traverse l'Oronte et il est le premier
à arriver sur le site.
La ruse hittite a fonctionné et l'armée de Ramsès offre dangereusement
l'occasion que Mouwatalli et ses généraux attendaient d'anéantir à jamais les
désirs de conquête des égyptiens. Une victoire écrasante et au mieux la capture
~6~
de pharaon déstabiliserait toute la région à leur profit et la conquête de l'Égypte
ainsi affaiblie serait à portée de main.
Les troupes égyptiennes sont coupées en deux par la charge de l'armée
hittite et Ramsès se retrouve seul face au danger. La division de Rê qui
franchissait le fleuve est taillée en pièces par les chars hittites qui se retournent
vers la division d'Amon et le camp de Ramsès, à peine installés au pied de la
citadelle, déjà attaqués de leur côté par les fantassins de Mouwatalli. Le camp
royal est investi et les troupes de pharaon battent en retraite, voire s'enfuient.
Ramsès et sa garde rapprochée se jettent dans la mêlée et il adresse aux divisions
de Ptah et de Seth restées en arrière des messages urgents, leur intimant l'ordre
d'entrer dans la bataille.
Grâce à l'intervention conjointe des réservistes, les « Néarins », et de la
marche forcée des contingents restés plus en arrière, il parvient à repousser
l'attaque et à chasser les troupes de Mouwatalli au-delà de l'Oronte causant de
lourdes pertes aux Hittites. Cependant, au contraire de son père et de son illustre
ancêtreThoutmôsis III, Ramsès, dont les troupes sont affaiblies au lendemain de
la bataille, ne s'empare pas de la citadelle et Qadesh reste aux mains des Hittites.
Les Hittites se déclarent eux aussi vainqueurs de leur côté, l'issue de la
bataille ayant davantage l'aspect d'un statu quo que d'une débandade. Ramsès ne
pousse d'ailleurs pas plus loin cet avantage annoncé, et préfère renforcer ses
positions.
~7~
Présentation schématique de la bataille de Qadesh
1.2- La conquête de Moab et d’Edom
À l'issue de la bataille de Qadesh, un statu quo s'installe entre l'empire
hittite et l'Égypte et la diplomatie reprend entre les deux rivaux. Cependant la
situation ne semble pas à l'avantage des Hittites qui ne cherchent pas à engager
un nouveau conflit direct avec Ramsès.
Les Égyptiens de leur côté doivent faire face à de nouvelles difficultés au
sein de leur possession de Canaan où les royaumes d'Édom et de Moab se
soulèvent, probablement encouragés par l'affaiblissement momentané de
~8~
l'emprise égyptienne. En effet, la bataille de Qadesh avait momentanément porté
un sérieux coup à la puissante armée égyptienne et en tout cas au crédit du
pharaon sur la région.
Il est possible en outre que l'or hittite ait financé les désirs d'autonomie
locale des deux royaumes. Ces troubles permettaient en tout cas d'éloigner les
ambitions de Ramsès des terres hittites.
La réaction de Ramsès est aussi rapide que décisive à l'encontre des
insurgés. La 7e année de son règne, il confie une partie de son armée à son fils
aîné Amonherkhépeshef qui
traversant
le Neguev et
contournant
la mer
Morte par le sud, se dirige droit contre Édom puis remonte sur Moab. Il met le
siège devant la cité de Rabath Batora qu'il conquiert et y installe son camp de
base.
De son côté Ramsès qui a quitté la capitale de Pi-Ramsès avec l'autre
partie de son armée au même moment que son fils, longe la côte s'assurant le
contrôle de Gaza et d'Askalon, puis bifurquant vers Jérusalem il marche
contre Jéricho et contournant la mer Morte par le nord, pénètre en Moab. Il
dépasse le Mont Nebo, conquiert la cité de Dibon et fait alors la jonction avec
l'armée de son fils restée à Rabath Batora.
Grâce à cette technique de la tenaille, la conquête est rapide et le pharaon
écrase les troupes des princes locaux qui lui font allégeance. Ramsès laisse des
garnisons dans les cités prises,chargées d'organiser le contrôle de la région et de
surveiller les mouvements des nombreuses populations nomades qui sévissaient
alors, parmi lesquelles on compte les bédouins Shasou, vassaux des Hittites, et
les Apirou qui opéraient de fréquentes incursions dans les territoires contrôlés
par les égyptiens.
Une fois assuré de ses arrières et de son ravitaillement Ramsès peut alors
reprendre la route de la Syrie afin de reprendre les territoires perdus et
abandonnés aux Hittites suite à la bataille de Qadesh. Pharaon, son fils et leur
~9~
armée rassemblée remontent alors vers le Mont Nebo et prennent Heshbon
en Ammon. Enfin ils marchent sur Damas, l'antique Temesq, où le roi fonde une
nouvelle cité à son nom Pi-Ramsès de la vallée des Cèdres.
Une fois le contrôle assuré de l'ensemble de cette partie de la Jordanie et
de la Syrie actuelles, les troupes égyptiennes se dirigent à nouveau vers
l'Oronte et atteignent la ville de Koumidi qui subit un siège et est capturée
également.
Grâce à cette tactique de sièges successifs et de mise en coupe réglée des
terres conquises, Ramsès a repris le contrôle de la situation au plus proche de ses
frontières ainsi que sur toute la zone d'influence égyptienne en Orient. Il
s'accorde ainsi un répit qui lui permet de se tourner à nouveau contre l'empire
des Hittites.
1.3- Le siège de Dapour
À peine trois ans après le conflit qui faillit causer respectivement leur
perte, les hostilités reprennent donc. Cette fois encore Ramsès cherche à pousser
son avantage et à conquérir du terrain.
L'armée égyptienne reprend la route de la Syrie, contourne Qadesh par
l'ouest et met le siège devant Dapour une autre forteresse contrôlée par les
Hittites.
Il semble que Mouwatalli n'ait pas eu la capacité de contrer cette avancée
sur son territoire même si de nombreuses troupes avaient été mises en garnison
dans et autour de la citadelle. La bataille s'engage dans la plaine devant la cité et
les chars hittites s'affrontent aux chars égyptiens.
Rapidement débordés, les Hittites se réfugient dans la forteresse qui est
aussitôt attaquée par les fantassins égyptiens parmi lesquels on compte plusieurs
fils du roi qui mènent le siège.
~ 10 ~
Des représentations de cette nouvelle bataille ont été gravées en relief sur
les murs des temples de Ramsès en Égypte dont notamment celui de Louxor et
celui duRamesséum. Ces tableaux présentent en une unité de scène les
différentes étapes de la bataille et du siège depuis la bataille dans la plaine
jusqu'à la reddition du prince de Dapour qui tend un encensoir en signe
d'armistice.
Dapour est conquise et Ramsès y fait ériger une statue à son effigie, y
installant également une garnison à demeure.
Cette prise représente pour Ramsès une revanche sur la semi-défaite de
Qadesh. En tenant cette position plus septentrionale il démontrait sa capacité à
prendre aux Hittites un point stratégique d'importance séparant l'Amourrou de
leur emprise.
L'année suivante, pour consolider ses positions il organise une nouvelle
campagne qui voit les troupes égyptiennes défiler dans les principales cités de la
région prenant au passage Acre.
Tyr, Sidon, Byblos renouvellent leur allégeance et l'armée égyptienne
faisant halte à Dapour nouvellement conquise, pénètre encore plus avant en
territoire hittite conquérant la cité de Tounip.
Les Hittites ne pouvaient en rester là et quelques années plus tard ils
reprennent la forteresse de Dapour, obligeant Ramsès à opérer une nouvelle
campagne dans la région lors de la 18e année de son règne. La citadelle est à
nouveau assiégée et conquise, et à nouveau cette victoire sera légendée en relief
sur les murs des temples égyptiens.
1.4- Le traité de paix Egypto-hittite
Le conflit entre l'Égypte et le Hatti à défaut d'épuiser les belligérants, ne
permet donc pas de dégager de nette victoire de l'un sur l'autre. On assiste au
~ 11 ~
contraire à une succession de batailles qui permettent, soit à l'armée hittite, soit à
l'armée égyptienne de grignoter du terrain, mais aucune grande bataille n'est
engagée comme si la crainte d'une défaite et d'un affaiblissement décisif pour
l'un ou l'autre des empires l'emportait sur les ambitions d'élargissement des
possessions.
De plus, la situation intérieure de l'empire hittite se désagrège avec la mort
de Mouwatalli dont la succession est rendue difficile avec l'usurpation du trône
par Mursili III, fils de l'adversaire de Ramsès. La montée de la puissance
assyrienne représente de plus une sérieuse menace pour le Hatti qui cherche
alors à faire alliance avec ses anciens ennemis à commencer par Babylone.
Il semble que ce soit les Hittites qui prennent l'initiative de soumettre à
l'Égypte une véritable proposition d'alliance et de paix. Hittites et Égyptiens
s'engagent à ne plus se faire la guerre, à s'aider mutuellement en cas de
catastrophe ou bien d'invasion. Il s'agit sans doute du premier traité de paix
connu au monde. Le traité définitif n’aurait été conclu qu’à la 34eannée du règne
de Ramsès, quand l’empire adversaire avait déjà changé de maître : Hattusil III,
frère de Mouwatalli, qui s’empara du trône, expulsant le fils de l’ancien
souverain. Une fois les clauses du traité réglées, elles sont inscrites sur de
grandes tablettes en argent massif scellées par Hattusil et remises par
l'ambassadeur du Hatti à Ramsès dans sa capitale dudelta du Nil. En échange,
Pharaon fait parvenir au roi hittite la version égyptienne marquée du sceau de
Ramsès.
Chacune des deux tablettes sera déposée aux pieds des principales
divinités des deux empires : Teshub pour le Hatti et Rêpour l'Égypte. La version
égyptienne de ce traité est reproduite sur les murs de Karnak et la version hittite
retrouvée
àHattousa,
la
capitale
du
royaume
hittite
(dans
l'actuelle Anatolie en Turquie), est écrite en langue akkadienne sur une tablette
d'argile conservée au musée archéologique d'Istanbul13.
~ 12 ~
Les négociations conduisent les deux souverains à s'envoyer un
volumineux courrier ainsi que des cadeaux en grand nombre. À ce ballet
épistolaire participent non seulement les souverains mais aussi les reines et les
ministres, tel le vizir Paser. C'est alors qu'est évoqué un possible mariage entre
Ramsès II et une fille du roiHattousili III, acte diplomatique venant sceller
définitivement la nouvelle alliance des deux anciens ennemis. Cette pratique est
courante et Ramsès a déjà épousé une princesse babylonienne.
Cependant, la négociation du mariage est difficile en raison des garanties
exigées par la femme d'Hattousili, Puduhepa, qui a, semble-t-il, une influence
déterminante sur son époux. En particulier, elle exige que ses messagers
puissent joindre la princesse sans entrave.
Ce problème réglé, des envoyés égyptiens viennent à Hattousa, la capitale
hittite pour procéder à l'onction de la princesse, acte qui officialise l'union.
La princesse prend alors la route de l'Égypte avec sa dot. Elle rencontre
Ramsès II à Pi-Ramsès et semble-t-il plaît à son mari. Elle est renommée d'un
nom égyptien, Maât-Hor-Néférou-Rê. Nous ignorons si elle eut la moindre
influence sur la politique conduite par son mari ; cependant Ramsès fait
construire pour elle un palais à Pi-Ramsès. Une fille, Néférourê, naît de cette
union, fille dont nous perdons rapidement la trace.
Dans une lettre envoyée par Hattousili à Ramsès, le roi hittite regrette que sa
fille n'ait pas conçu un garçon. La princesse termine probablement sa vie dans
leharem du roi à Gourob dans le Fayoum. Sa tombe n'a jamais été retrouvée.
Ramsès II épouse une seconde princesse hittite des années plus tard mais
nous ignorons pratiquement tout du contexte qui préside à cette nouvelle union.
Cependant ce fait est révélateur de la normalisation pacifique des rapports entre
les deux États.
~ 13 ~
Tablette du traité égypto-hittite conservée au musée archéologique d'Istanbul
Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tratado_de_kadesh.jpg
2- Œuvre économique de Ramsès II (l’exploitation de la Nubie)
Originaire d'une famille du delta du Nil, Ramsès II installe son palais et le
centre administratif de l'Égypte à Pi-Ramsès, mais il a aussi besoin de continuer,
comme son père, d'exploiter les ressources de la Nubie (plus au Sud) : l'or pour
enrichir les temples, mais aussi pour acheter des alliances en Asie (l'empire
hittite est ébranlé par la montée de la jeune Assyrie) ; du bois, dont le cèdre du
Liban, mais aussi du cuir, du bétail et surtout des hommes pour l'armée.
Dès les premières années de son règne, d'aucuns pensent à une corégence
avec Séthi Ier, il intervient en pays de Ouaouat et de Koush, réduisant les désirs
traditionnels de révolte des tribus soudanaises. L'exploit est relaté dans l'avant~ 14 ~
cour du petit temple de Beit el-Ouali qu'il fit édifier en Basse-Nubie non loin
d'Assouan.
3- Ses actions religieuses
Ramsès II fut aussi un grand théologien, reprenant à son compte l'initiative
solaire amorcée par Akhénaton, mais en préservant les cultes traditionnels.
Voulant lui aussi développer au travers de sa propre personne une religion
transfrontalière permettant de rassembler tous les peuples mis sous sa coupe, il
favorisa
au
contraire
les
temples
des
grands
dieux
de
l'Empire : Amon, Rê, Ptah, Osiris.
En effet, plutôt que d'effacer leur culte comme le fit à son
péril Akhénaton, il les affirma dans leur rôle central dans la vie économique et
spirituelle du pays, et instaura le sien propre, de son vivant, s'associant ainsi
encore davantage que ses ancêtres aux dieux dynastiques et tout particulièrement
au dieu Rê. L'exemple des temples de Nubie est parlant à ce sujet.
Partout il reprit l'initiative en redonnant aux temples et aux cultes des dieux un
faste inégalé. Les innombrables fondations à son nom l'attestent et ses
successeurs n'eurent qu'à parachever l'entreprise de leur prestigieux aïeul.
Enfin, conscient de l'emprise du dieu Amon-Rê de Thèbes et de son clergé
sur le pays, emprise qui menaçait quelque peu le pouvoir royal, raison qui sans
nul doute participa au choix de « l'hérétique » Akhénaton en son temps, il usa de
stratégie en favorisant autant que faire se peut les temples de Ptah à Memphis et
de Rê à Héliopolis. En retour, il donna des gages de sa bonne foi aux prêtres de
Karnak en effaçant le souvenir de celui qui voulut leur perte, ainsi que de sa
descendance.
Cette tendance avait déjà été amorcée par son père Séthi qui se fait
représenter dans son temple d'Abydos en compagnie de son fils héritier devant
~ 15 ~
une liste de rois représentant leurs ancêtres sur le trône d'Horus, liste de laquelle
sont absents les rois d'Amarna, jusqu'à Horemheb, mais aussi Hatchepsout.
C'est de son temps également que les cultes des grandes villes du delta
retrouvèrent leur importance, en instituant également de nouveaux, comme ceux
des dieux orientaux tels que Baal, qui sera associé par syncrétisme à Seth, ou
encore Astarté, Anta, Reshef, etc.
Ces cultes se retrouveront à cette époque dans toute l'Égypte, de Memphis à
Thèbes (Deir el-Médineh), prouvant ainsi un brassage des cultures propre à une
période de paix assurée.
4- Les constructions de Ramsès II
Si nous devions retenir une chose essentielle du règne du pharaon Ramsès II,
ce serait ses constructions. En effet, le pharaon construisit un grand nombre de
monuments à travers toute l’Egypte sans avoir peur des dimensions colossales
qu’il exigeait de ses architectes. Parmi celles-ci on compte notamment les
statues colossales à son effigie comme à Abou Simbel ou Memphis. Il
développa également quelques constructions comme le temple de Karnak ou
celui d’Osiris à Abydos ; fit construire deux obélisques à Louxor (dont celui qui
se trouve sur la place de la Concorde à Paris), les temples d’Abou Simbel ou
encore le Ramesseum dans la nécropole thébaine.
Ramsès II est un grand bâtisseur qui fait de Pi-Ramsès la « capitale » à l'est
du delta du Nil, en la dotant de temples grandioses, d'un grand palais, d'un port
et d'arsenaux, s'assurant ainsi un poste avancé pour préparer ses expéditions
dans le levant, et régner sur un immense empire s'étendant de la
quatrième cataracte en
pays
de Kouch jusqu'aux
du Mitanni sur l'Oronte.
~ 16 ~
frontières
duHatti et
Il achève ainsi de restaurer la grandeur de l'Égypte des Thoutmôsis perdue
suite à l'aventure amarnienne. Grâce à une politique défensive efficace (il
construit une série de forts à l'ouest du delta dont on a retrouvé les traces
récemment), il offre une période de paix au pays favorisant ainsi le
développement des arts et des métiers.
Il achève la grande salle hypostyle du temple d'Amon-Rê à Karnak, ajoute
une grande cour à portique au temple d'Amon-Minà Louxor, ainsi qu'un
grand pylône précédé de deux obélisques.
Il construit son temple funéraire, le Ramesséum, en face de Louxor, qui
comprend deux pylônes précédant deux cours à portiques et une grande
salle hypostyle. Diodore de Sicile nous donne une description fidèle de ce
monument qu'il nomme alors le tombeau d'Ozymandias, forme grécisée du nom
de couronnement de Ramsès : Ouser-Maât-Rê.
Il fait également édifier un temple cénotaphe à Abydos non loin de celui
de son père qu'il achève de décorer. Puisant dans les ruines de l'ancienne
capitale d'Amarna, il rebâtit le temple de Thot d'Hermopolis, l'antique
Khemenou, en réutilisant notamment les temples et bâtiments du site voisin.
Il
construit
également
à Memphis,
agrandissant
le grand
temple de Ptah avec l'adjonction sur son axe ouest d'une grande salle
hypostyle précédée d'un pylône devant lequel il dresse des colosses, mais en
édifiant aussi une série de temples et chapelles sur le parvis du sud de l'enceinte
où il élève au moins un grand colosse à son effigie qui gît actuellement sur le
dos (photo ci-dessous).
De même, il restaure également à Bubastis, où il refait ou décore la salle
hypostyle du temple de Bastet. On y a retrouvé récemment un colosse à l'image
d'une de ses épouses royales, qui aujourd'hui a été redressé et est visible dans le
champ de ruine de la cité antique.
~ 17 ~
En revanche, il est établi aujourd'hui qu'il fait également enlever ou plutôt
remplacer le nom de certains de ses prédécesseurs pour mettre le sien à la place
quand il restaure leurs monuments. Ce trait particulier lui donne une réputation
d'usurpateur tant nous possédons d'exemples de statues et monuments réinscrits
à son nom. Si cette activité est quelque peu abusive, il convient de rappeler que
de nombreux monuments et sanctuaires ont souffert dans les années qui
précédent l'avènement de la XIXe dynastie et de ce fait nécessitent une
restauration voire une reconstruction complète.
On peut voir ce type de « réaménagement » au temple de Louxor, où dans
la cour qu'il fait édifier en l'honneur d'Amon-Min, il intercale des colosses entre
les colonnes des portiques qui la bordent, certains sculptés sous son règne,
d'autres « usurpés » d'Amenhotep III.
Remplissant son rôle de garant de l'équilibre entre les hommes et les dieux,
Ramsès se doit de rétablir les cultes et de les doter de biens permettant de les
assurer dans tout le pays.
L'un de ses fils, Khâemouaset, grand prêtre de Ptah à Memphis et un
temps héritier en titre de la Double Couronne, est chargé de cette mission,
parcourant les sites délabrés et inscrivant des stèles commémoratives de cet
exploit (voir par exemple la restauration entreprise sur la pyramide d'Ounas de
la Ve dynastie qui comporte sur son revêtement sud encore visible un texte du
prince en l'honneur de son père et de son illustre prédécesseur).
C'est lui qui est chargé également de l'organisation des grandes fêtes
jubilaires de Ramsès II, les fêtes-Sed, jusqu'à ce qu'il soit remplacé dans cette
fonction par son frère Mérenptah. C'est pour l'occasion de ces jubilés qu'il fit
bâtir un grand parvis à Pi-Ramsès qui comportait au moins six obélisques de
grande taille.
~ 18 ~
Conclusion
Ramsès II a été un très grand pharaon, bien que certains éloges qu’on lui
attribue ne lui reviennent pas nécessairement. Quoi qu’il en soit, ses réalisations
ont toutes été bénéfiques pour son pays : construction de temples monumentaux,
paix avec les Hittites et déménagement de la capitale à Pi Ramsès. Tous ces
facteurs ont eu une incidence positive soit à court terme, soit à long terme.
Malheureusement, à moyen terme, on peut dire qu’il a été le dernier des
“ grands ” pharaons d’Égypte. En effet, aucun de ses successeurs n’a su garder
le royaume aussi bien que lui et c’est pourquoi l'Égypte sera éventuellement, à la
Basse époque, envahie par différentes civilisations, dont celle des Grecs.
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Bibliographie
Arthur Rhoné, L’égypte à petites journée-le caire d’autrefois, société générale
d’édition, paris, 1910, 512 pages.
Hérodote, Histoire tome I, trad par Larcher, charpentier, paris, 1830, 468 pages
Fernand de Lanoye, Ramsès le grand ou l’Egypte il y a 3300 ans, librairie
hachette, 1872, 346 pages
G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’orient classique II, hachette,
paris, 1897, 824 pages.
Consultation en ligne
http://www.mafto.fr/ressources/dossiers-thematiques/ramses-ii-un-regne-dordre-et-de-prosperite/
http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Rams%C3%A8s_II/140296
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rams%C3%A8s_II
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pi-Rams%C3%A8s
http://jfbradu.free.fr/egypte/LE%20PHARAON/RAMSES%20II/RAMSES%20II.php3
www.wikimania.com
http://www.cvm.qc.ca/encephi/Syllabus/Histoire/Passecompose/Ramses2.htm
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