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1. Introduction
Au niveau mondial, deux constats sont très importants à signaler : (1) l’ensemble
des ressources de la terre a tendance à devenir non renouvelables, et (2) plus de la
moitié de la population mondiale vit en zone urbaine.
Depuis la révolution industrielle, l'environnement a connu de nombreux
changements qui peuvent se résumer en trois aspects: le trou de la couche d'ozone, le
changement imprévu et brutal de température et la perte de biodiversité où ses
conséquences sont plus observées dans les pays en développement et les populations les
plus pauvres, comme en Afrique Subsaharienne, en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en
Amérique latine, (Daniel (1999), Chivian et Bernstein (2010), Khagram, Clark et Raad
(2003), Bass Et Zommers (2007), entre autres). En zone urbaine, les risques pour les
peuples, les biens, les économies et les écosystèmes ont augmenté, comme la pollution
atmosphérique, la sécheresse et la pénurie d'eau (IPCC, 2014, p.15). En zone rurale, les
principaux impacts sont sur la disponibilité et l'approvisionnement en eau, la sécurité
alimentaire, les infrastructures et les revenus agricoles (IPCC, 2014, p.16). Bass (2006) a
signalé que ''the harmful effects of the degradation of the ecosystem services are being
borne disproportionately by the poor, are contributing to the growing inequities and
disparities across groups of people, and are sometimes the principal factor causing
poverty and social conflict''
, (Bass, 2006, page 2).
Ajoutons à cette situation inquiétante de l’environnement, la croissance accélérée
de la population urbaine. Dans son rapport révisé de 2014, le département des affaires
économiques et sociales (DAES) a indiqué que la plus grande croissance urbaine aura
lieu en Inde, en Chine et au Nigéria. Ces trois pays représenteront 37 pour cent de la
croissance de la population urbaine mondiale prévue entre 2014 et 2050. Au Maroc, la
population des agglomérations urbaines de plus d'un million (% de la population totale)
était de 22,65 en 2015, contre 13,98 en 1960 selon les Nations Unies (2016). Cette
croissance démographique avec le changement des modes de consommation vont
conduire à une augmenter le volume des déchets solides municipaux. Par exemple, ce
volume de déchets dans la région méditerranéenne pourrait atteindre 396 millions de
tonnes à l'horizon 2025 au lieu de 174 millions de tonnes en 2000, (ARLEM, 2014, p.3).
Au Maroc 5 millions de tonnes sur les 6,5 qui sont produites, sont d'origine urbaine,
«dont seulement 15 % sont disposées dans des décharges contrôlées», (ARLEM, 2014,
p.5).
Cette situation de dégradation environnementale et croissance accélérée des
agglomérations urbaines engendre des conséquences considérables sur l’équilibre
social, économique et environnemental des territoires. La réponse à une telle situation
est une transition intelligente collective où l’ensemble des acteurs sont intelligents
puisque on ne peut pas nier la réalité technologique. Chaque acteur a un rôle à jouer
dans une collaboration, coordination et complémentarité où l’Etat gardera la synergie et
l’équilibre entre les différents acteurs ; les citoyens et citoyennes vivront dans la dignité,
l’équité et la transparence, et les partenaires privées produisant le nécessaire avec une
offre de service performante : c’est une optimisation globale.
«Les effets nocifs de la dégradation des services écosystémiques sont supportés de manière disproportionnée
par les pauvres, contribuent aux inégalités et disparités croissantes entre groupes de personnes et sont parfois
le principal facteur de pauvreté et de conflit social» (traduction).