Je détestais l’islam, car je considérais les musulmans comme mes « ennemis »,
à l’instar de la plupart des Anglais que je connaissais. J’avais déjà rencontré des
musulmans et ils étaient très gentils, mais, pour moi, le terrorisme était le Mal,
tandis que nos forces armées étaient composées de héros tentant de sauver le
monde.
J’avais pardonné à mes parents la vie qu’ils m’avaient infligée et mon père
avait, de son côté, repris sa vie en main. Après avoir vécu sept ans dans les rues
de Londres, il fut logé par un organisme venant en aide aux sans-abris et
commença à se débrouiller et à prendre soin de lui-même. Enfin, il se sortit de
l’enfer de la drogue. Il m’emmena avec lui en vacances au Maroc, où je découvris
que les musulmans étaient incroyablement chaleureux et accueillants. Ma vie prit
alors un tournant inattendu : je tombai instantanément en amour avec l’islam!
Beaucoup de gens s’imaginent que des prédicateurs haineux m’ont lavé le
cerveau. La vérité, pourtant, est tout autre; c’est moi qui allais vers les gens pour
leur poser des questions. Ils étaient incroyablement gentils. De retour chez moi,
mon intérêt ne diminua pas d’un iota. J’avais aimé le concept de Dieu dans le
christianisme, mais cette religion n’avait pas suscité, chez moi, suffisamment
d’intérêt pour que j’aie envie de l’étudier à fond.
J’étais d’accord avec les grands principes du christianisme, mais j’étais
incapable de m’asseoir et d’écouter les histoires tirées de la Bible. Il m’était arrivé
de lire la Bible des heures durant sans vraiment en comprendre le sens profond et
sans arriver à m’identifier à sa « culture ». Tandis que l’islam, étonnamment, me
semblait parfait à cet égard. Son interdiction de l’alcool touchait une corde
sensible, chez moi, et j’étais bien placé pour en comprendre la sagesse; le fléau de
mon enfance, qui avait détruit toute ma vie, était un produit jugé « haram », i.e.
interdit par l’islam.
Les valeurs familiales, que je n’avais jamais connues et qui m’avaient tant
manqué, étaient fortement encouragées. J’avais l’impression que l’islam avait
réponse à tout. Et, en ce sens, le Coran devait nécessairement être la parole
véritable de Dieu. Comment expliquer autrement que le Coran, révélé il y a 1400
ans, puisse répondre à tous les problèmes que j’avais connus dans ma vie?
J’étudiai la vie du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de
Dieu soient sur lui); je ressentis un immense respect pour lui et voulus
immédiatement suivre ses traces. Jamais les enseignements chrétiens n’avaient
réussi à me captiver de la sorte. Lorsque j’étudiais l’islam, je buvais littéralement
les paroles que je lisais ou entendais.
J’en appris plus, également, sur les prophètes de Dieu (que Dieu les loue tous)
et comparai leur histoire avec celles de la Bible. Je n’arrivais pas à croire que je
ne les avais jamais vraiment lues lorsque j’étais chrétien.