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Aussi, nous pouvons prendre l’exemple d’ « un produit qui reste trois jours dans l’entreprise
pour un temps de fabrication de quinze minutes ; la différence, soit deux jours vingt-trois
heures et quarante-cinq minutes correspond à l’entreprise fantôme ».
En France, la non qualité a été récemment estimée à 400 milliards de francs, soit l’équivalent
de 2000 francs/ mois / salarié !.
Au Maroc, la non qualité peut dépasser ce seuil, en particulier dans les entreprises de service
où la non qualité peut atteindre, voire excéder 50% du budget de fonctionnement. D’où, la
nécessité de réduire ces coûts.
1.2. LA RÉDUCTION DES COÛTS DE NON QUALITE
Dans une optique de compétitivité, il est logique d’envisager une réduction sensible des coûts
de non qualité.
Oublier la qualité peut être lourd de conséquences. Il ne suffit pas de baisser les prix pour
conquérir ou fidéliser une clientèle si on produit toujours de non qualité perceptible par cette
clientèle. Regardons l’équation suivante
:
Cette équation signifie que le prix de vente étant fixé par le marché, si l’on veut augmenter le
bénéfice, il faut réduire le coût de revient donc le gaspillage dont ce coût est entaché.
Donc, la réduction du coût de non qualité est l’une des meilleures façons d’accroître les
bénéfices de l’entreprise sans pour autant qu’il faille augmenter les ventes, acheter du
nouveau matériel ou engager du personnel supplémentaire. C’est pourquoi, toute entreprise
orientée vers la qualité doit systématiquement faire la chasse à toutes ses poches de non
qualité.
Si on veut réduire le coût de non qualité, la meilleure façon d’agir c’est de remonter tous le
processus de production jusqu’à sa source, « la conception », afin d’identifier et de réduire
les « erreurs » de telle façon qu’elles ne puissent plus se reproduire. En fait, plus la non-
qualité se situe au stade de conception, plus les conséquences sont lourdes, autrement dit, plus
un défaut est découvert tardivement plus il coûte cher. Cette non-qualité est une perte subie
par tous : client, salarié, entreprise, actionnaire, contribuable…
Le tableau suivant illustre un « effet de levier du coût qualité » lorsque le défaut est découvert
suffisamment tôt dans le processus, avant que le produit ne parvienne au client.
Stade de correction du défaut
Stade de correction du défaut
Conception / codification
Si nous insistons sur la réduction du coût de non qualité, il faut avoir à l’esprit deux choses :
d’une part que « ce coût ne tombe jamais à zéro »
puisque certains coûts d’évaluation sont
nécessaires pour apporter à la direction l’assurance que le processus ou le service peuvent
satisfaire, et satisfont réellement les attentes du client. D’autre part, et comme l’a souligné
Demeure C., (2ème édition 1999), Marketing, Editions Dalloz, p : 107.
Belkahia R., Réussir la qualité totale, op. cit. p : 6.
Toscer G et O., (1990), Gestion de la qualité, Vuibert entreprise, p. 159.
Harrington J., (1990), Le coût de la non qualité, Eyrolles, p. 46.
Prix de vente – coût = Bénéfice