Page reportage Swissaid : Myanmar (Birmanie)
Une meilleure récolte de riz grâce à l’agriculture biologique
Dans le nord du Myanmar (Birmanie), dans l’Etat Kachin, des petits paysans
apprennent comment améliorer leur récolte de riz avec de nouvelles méthodes de
plantation, des engrais biologiques et sans pesticides chimiques.
«Dans le champ expérimental, nous avons pu récolter la saison dernière 50 paniers de riz au
lieu de seulement 25 à 30», raconte le paysan La Ban Naw Rain. Le résultat est édifiant.
Dans les écoles agricoles en plein air, des communautés paysannes entières apprennent
pendant six mois à accroître le rendement des rizières et à cultiver la terre de manière
durable. «Les engrais biologiques améliorent la qualité des sols.
Ainsi, ma récolte augmente et j’économise le coût des engrais chimiques», déclare La Ban
Naw Rain. Ces dernières années, afin de s’assurer des récoltes suffisantes, les paysans ont
été contraints de défricher de plus en plus de terres, même dans des zones escarpées, et
d’avoir recours à des produits chimiques. Ce qui a provoqué l’appauvrissement et l’érosion
des sols. Outre l’agriculture, l’élevage fait également partie des piliers de l’approche durable.
«Il nous manque des outils et des bêtes», déplore La Ban Naw Rain. C’est pourquoi
SWISSAID a financé pour les familles de paysans plusieurs buffles qui aident aux labours et
aux récoltes. Parallèlement, les communautés ont créé leur propre système de
compensation afin qu’ils soient nombreux à profiter au final de ce soutien.
Mais les paysans n’ont pas obtenu que des buffles. En 2011, par exemple, SWISSAID a
donné à Si Mar Sai un cochon. En mai 2012, la truie a mis bas six porcelets. L’agricultrice en
a revendu trois avec un bénéfice d’environ 100 francs. «Grâce à cet argent, je peux envoyer
mes enfants à l’école, indique-t-elle, et le fumier me sert d’engrais pour mon jardin.» Malgré
les soulagements apportés par les buffles, les cochons et les autres bêtes, le travail dans les
rizières exploitées de manière durable reste difficile. Car en plus des méthodes de
fertilisation biologique, les paysans doivent acquérir de nouvelles techniques de semis et de
plantation qu’ils ne connaissent pas bien et qui demandent beaucoup de travail. «Dans les
champs expérimentaux de l’école, nous montrons pas à pas la marche à suivre et projetons
ainsi sans cesse aux participants l’image de la réussite», précise le paysan Tu Aung, l’un
des instructeurs. Il estime pourtant qu’il faudra encore un peu de temps avant que les
nouvelles techniques, encore peu maîtrisées, ne s’imposent complètement.
Pia Wildberger
Légende :
- Les nouvelles techniques écologiques ne sont pas encore complètement maîtrisées
mais efficaces.
Sept raisons qui permettent à l’agriculture bio de vaincre la faim
L’agriculture biologique augmente la productivité
Sur mandat de deux organisations de l’ONU (le Programme des Nations Unies pour
l’environnement, PNUE et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, CNUCED), une étude a été réalisée dans plusieurs pays d’Afrique, portant
sur plus d’une centaine de projets ou d’exploitations qui se sont convertis aux méthodes de
culture biologique. Le résultat est édifiant: sur les quelque 2 millions d’hectares concernés, la
productivité a augmenté de 116 %. Au Kenya par exemple, la récolte de maïs a augmenté
de 71 %, celle de haricots de 158 %.
L’agriculture biologique préserve le climat
L’agriculture bio stocke davantage de carbone atmosphérique dans le sol, contribuant ainsi à
atténuer les effets du changement climatique. Les réserves en carbone dans les sols cultivés
selon des méthodes biologiques sont supérieures de 3,5 tonnes par hectare en moyenne à
celles des sols où se pratique une agriculture chimique. C’est en tout cas le résultat obtenu
par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) à Berne sur la base de 74 études
comparatives menées dans le monde entier.
L’agriculture biologique favorise la biodiversité
Dans l’air comme dans le sol, l’agriculture biologique favorise l’existence des insectes polli
nisateurs comme les abeilles, les papillons et les bourdons. Des études révèlent une
biodiversité de 30 % plus élevée en moyenne que dans la culture conventionnelle.
L’agriculture biologique est intelligente
Au lieu de polluer les plantes, les sols et l’eau avec des pesticides nocifs, l’agriculture
biologique développe des méthodes et des technologies destinées à protéger les cultures
des parasites et des maladies. Ainsi, il est possible de recourir à des organismes utiles pour
lutter contre les parasites ou de planter des arbres qui ombragent le sol et les plantes,
contribuant ainsi à lutter contre la sécheresse.
L’agriculture biologique génère des revenus
En 2007, un institut danois, The Danish Institute for International Studies, a démontré que la
culture de produits bio certifiés destinés à l’exportation permettait aux paysans des pays en
développement d’obtenir des revenus supérieurs à ceux de leurs collègues utilisant des
méthodes conventionnelles. Même pour le marché local non certifié, l’agriculture biologique
présente des avantages économiques. Elle réduit en effet les coûts des moyens de
production comme les semences, les pesticides et les engrais. Par conséquent, les paysans
dépendent moins de crédits coûteux et leur risque financier diminue. Cela leur permet
d’échapper au piège de l’endettement qui a pollidéjà poussé au suicide des dizaines de
milliers de personnes, particulièrement en Inde.
L’agriculture biologique est efficace
Les cultures biologiques ont besoin d’une moindre quantité d’énergie fossile que les cultures
traditionnelles pour produire un même volume de récolte. Les engrais verts et l’élevage à la
ferme constituent de bonnes solutions de remplacement pour l’azote produit à partir de
pétrole et le phosphore dont les réserves mondiales s’épuisent peu à peu. Telle est la
conclusion de l’essai d’une durée de 35 ans du FiBL qui compare différents systèmes de
culture en termes d’efficacité de l’utilisation des ressources. Dans les pays en éveloppement
en particulier, l’agriculture biologique est davantage créatrice d’emplois dans les zones
rurales.
L’agriculture biologique rend les sols fertiles
Tandis que l’agriculture conventionnelle contribue à hauteur de 35 % à la destruction des
sols, pour l’agriculture biologique, améliorer la fertilité des sols est une évidence. Divers
examens montrent que les surfaces exploitées de manière écologique présentent une
activité biologique accrue et contiennent davantage de microbes. Des sols en bonne san
stockent mieux l’humidité et sont moins exposés à l’érosion.
Eléments réunis par Tina Goethe
Plus d'informations
Swissaid est active dans neuf pays en Afrique, en Amérique latine et en Asie et soutient près
de 140’000 familles au travers de plus de 300 projets. Dans les pays où elle
soutient des projets, la Fondation n’emploie que du personnel local et travaille en partenariat
avec des associations sur le terrain. Le financement des projets est possible principalement
grâce à la générosité de donateurs en Suisse. Swissaid bénéficie également d’un soutien
financier de la Direction du développement et de la coopération.
Pour en savoir plus :
SWISSAID
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