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Des cas de membres du Bundestag ayant troublé l’ordre des séances ont été relevés dès
la première législature, entre 1949 et 1953. Bien qu’ils n’aient donné lieu à aucun blâme
informel, on a prononcé, pour cette seule législature, 58 rappels à l’objet du débat, 156
rappels à l’ordre, 40 retraits de la parole, 17 exclusions de la séance et 2 interruptions de
séance. Le recours aux mesures de maintien de l’ordre a été infiniment plus parcimonieux
durant les législatures suivantes : au cours des 57 années entre 1953 et aujourd’hui, on n’a
par exemple recensé que 6 exclusions de la séance (la dernière remonte à la 11e législature,
entre 1987 et 1990) et, en tout et pour tout, 2 interruptions de séance (là aussi, la dernière
remonte à la 11e législature). Les autres mesures de maintien de l’ordre ont elles aussi été
beaucoup plus rares : on note par exemple une moyenne de 20 rappels à l’ordre entre la 2e
et la 9e législature (ce chiffre a par contre dépassé la centaine durant les 10e et 11e
législatures).
Le président est habilité, en conformité avec ses obligations, à rappeler l’orateur à
l’objet du débat durant son intervention, dès lors que les propos que ce dernier tient ne
sont plus en rapport avec le point de l’ordre du jour abordé. De même, toute redite
persistante ou flibusterie peut justifier un rappel à l’objet du débat.
Les rappels à l’ordre peuvent être prononcés par le président, en conformité avec ses
obligations, en cas de remarques offensantes ou méprisantes, d’insultes et autres attitudes
vexatoires ou punissables, ou de tout autre comportement inconvenant (exemples :
hypocrite, sale menteur, gouvernement fantoche, imbécile / pressions, menaces / chants
ou sifflements). Toute critique de la façon dont le président conduit la séance constitue
également une violation de l’ordre. Cela vaut aussi pour la remise en question de décisions
disciplinaires.
L’exclusion de la séance constitue la mesure de maintien de l’ordre la plus sévère – et la
plus controversée, compte tenu des restrictions qu’elle entraîne dans l’exercice des droits
constitutionnels du député concerné. Elle peut résulter d’entraves à l’exercice du mandat
du président (1ère législature : par inobservance ; 3e législature : vociférations), d’atteintes
au droit de parole d’un orateur via des interruptions répétées de son intervention, de voies
de fait (1ère législature : refus de quitter l’hémicycle), d’insultes graves proférées à
l’adresse du président ou des députés (1ère législature : député qualifié de « crapule » ;
accusations d’espionnage proférées à l’adresse de l’Assemblée), d’offenses graves à des
organes fédéraux (1ère législature : le Chancelier fédéral Adenauer fut qualifié de
« Chancelier des alliés » ; 10e législature : le Chancelier fédéral Kohl accusé « d’être
parvenu au sommet grâce à l’argent de Flick ») ou d’autres troubles majeurs de l’ordre
(11e législature : déploiement de banderoles). Le président doit faire connaître le nombre
de jours d’exclusion. Cette exclusion vise également les réunions des commissions et
restreint donc le droit du député à prendre part aux réunions et aux votes, mais aussi son