antibiotiques

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ANTIBIOTIQUES
Dr Monique Chomarat
MCU-PH
Faculté de Médecine Lyon-Sud Charles
Mérieux
M. Chomarat
Les conditions de l’activité d’un antibiotique
sur une bactérie
- posséder une cible bactérienne spécifique
- demeurer sous forme active
- accéder à la cible
- interagir efficacement avec la cible, en l’inactivant
1 de ces conditions absentes : souche résistante
M. Chomarat
Résistance naturelle
• Absence de cible
– Mycoplasmes et β-lactamines
• Cible inaccessible
– Bactéries à Gram négatif et glycopeptides
• Inactivation de l’antibiotique
– Klebsiella et amoxicilline
• Cibles sans affinité
– Bactéries à Gram + et aztréonam
Cela définit le spectre d’activité d’un antibiotique : cf Vidal
avec liste des espèces sensibles et des espèces résistantes
M. Chomarat
Spectre d’activité d’un antibiotique
Exemple pour l’amoxicilline : extrait du Vidal 2009
SPECTRE
•
Les concentrations critiques séparent les souches sensibles des souches de sensibilité intermédiaire et ces dernières, des résistantes :
S <= 4 mg/l et R > 16 mg/l ; CMI pneumocoque : S <= 0,5 mg/l et R > 2 mg/l (à titre provisoire).
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de
disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent
apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.
Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, la fréquence de résistance
acquise en France (> 10 % ; valeurs extrêmes) est indiquée entre parenthèses.
--- Espèces sensibles :
- Aérobies à Gram + : Corynebacterium diphtheriae, Enterococcus faecalis, Erysipelothrix rhusiopathiae, Listeria monocytogenes,
Nocardia asteroides (50 - 80 %), streptococcus, Streptococcus bovis, Streptococcus pneumoniae (15 - 35 %).
- Aérobies à Gram - : Actinobacillus actinomycetemcomitans, Bordetella pertussis, capnocytophaga, eikenella, Escherichia coli (30 - 50
%), Haemophilus influenzae (20 - 35 %), Haemophilus para-influenzae (10 - 20 %), Helicobacter pylori, Neisseria gonorrhoeae, Neisseria
meningitidis, Pasteurella multocida, Proteus mirabilis (10 - 40 %), salmonella (0 - 40 %), shigella (0 - 30 %), Streptobacillus moniliformis,
Vibrio cholerae.
- Anaérobies : actinomyces, clostridium, eubacterium, fusobacterium, peptostreptococcus, porphyromonas, prevotella (60 - 70 %),
Propionibacterium acnes, veillonella.
- Autres : bartonella, borrelia, leptospira, treponema.
--- Espèces modérément sensibles (in vitro de sensibilité intermédiaire) :
- Aérobies à Gram + : Enterococcus faecium (40 - 80 %).
--- Espèces résistantes :
- Aérobies à Gram + : staphylococcus.
- Aérobies à Gram - : acinetobacter, alcaligenes, Branhamella catarrhalis, campylobacter, Citrobacter freundii, Citrobacter koseri,
enterobacter, Klebsiella oxytoca, Klebsiella pneumoniae, legionella, Morganella morganii, Proteus rettgeri, Proteus vulgaris, providencia,
pseudomonas, serratia, Yersinia enterocolitica.
- Anaérobies : Bacteroides fragilis.
- Autres : chlamydia, mycobacterium, mycoplasma, rickettsia.
M. Chomarat
Résistance acquise
• Certaines souches d’une espèce normalement
sensibles à un antibiotique sont devenues
résistantes à cet antibiotique :
– Cible de l’antibiotique est devenue inaccessible
– Cible de l’antibiotique a disparu
– L’antibiotique n’est plus actif
Cette résistance ne peut être mise en évidence que par des
tests au laboratoire : CMI ou antibiogramme
M. Chomarat
CMI
• Concentration Minima
Inhibitrice =
– la + petite [ATB] qui
empêche la multiplication
bactérienne
• Moyens de détermination :
– Milieu liquide
– Milieu gélosé
– E-Test
M. Chomarat
Bactériostase
M. Chomarat
Antibiogramme
• Tester 1 souche vis-à-vis
de plusieurs antibiotiques
– Bactériostase
– Technique en diffusion
– Technique automatisée
M. Chomarat
Courbes de concordance
M. Chomarat
Courbes de concordance
M. Chomarat
Catégorisation clinique
c
C
mg/L
INTERMEDIAIRE
SENSIBLE
RESISTANT
mm
D
M. Chomarat
d
Modes d’action des antibiotiques
1.
Action sur la paroi par inhibition de la synthèse du
peptidoglycane
β-lactamines, glycopeptides, fosfomycine
2.
Action sur la membrane cytoplasmique
polymyxines
3.
Action sur la synthèse protéique
Aminosides, macrolides, lincosamides, synergistines, kétolides
(MLSK), tétracyclines
4.
Action sur la réplication de l’ADN
fluoroquinolones
5.
ATB inhibant les β-lactamases
Acide clavulanique, tazobactam
M. Chomarat
Action sur la paroi
β-lactamines
Pénicillines
Céphalosporines
Monobactames
Carbapénèmes
Glycopeptides
Fosfomycine
M. Chomarat
N-acétyl-Glucosamine
Ac. N-acétylMuramique
N-acétyl-Glucosamine
L-R1
L-R1
D-Glu
D-Glu
L-R3
L-R3
D-Ala
D-Ala
Ac. N. ac.-Muramique
Tétrapeptide
Ac. N-acétylMuramique
N-acétyl-Glucosamine
Figure 1 : Structure générale du peptidoglycane
M. Chomarat
Ac. N-acétyl-Muramique
N. ac.-Glucosamine
cytoplasme
UTP
N-Acétyl-glucosamine-P
NAcGlc
Pyruvyl-transférase
FOSFOMYCINE
M. Chomarat
Phosphoenol-pyruvate
NacMur
Fixation des acides aminés
NacMur
L-Ala
D-Glu
L-Lys
D-Ala
D-Ala
Glycosyltransférases
PAROI
NacMur NacGlc NacMur NacGlc
L-Ala
D-Glu
L-Lys
D-Ala
D-Ala
Gly (5)
NacMur
D-ala
L-Lys
D-Glu
L-Ala
NacMur NacGlc NacMur NacGlc
L-Ala
D-Glu
L-Lys
D-Ala
Carboxypeptidases
D-Ala
M. Chomarat
Transpeptidases
Gly (5)
D-ala
L-Lys
D-Glu
L-Ala
Gly (5)
NacMur NacGlc NacMur NacGlc NacMur
M. Chomarat
15
Principe d'action des inhibiteurs de
β-lactamases
sans inhibiteur
avec inhibiteur
β Lase
espace périplasmique
β Lase
β Lase
ATB
β Lase
INH
INH
β Lase
β Lase
INH
PLP
M. Chomarat
PLP
Pas d'action
PLP
Action
PLP
Mécanisme d’action des glycopeptides
M. Chomarat
Action sur la réplication de l’ADN
Fluoroquinolones
M. Chomarat
Les quinolones : mécanisme d'action
ο
Inhibition de la réplication de l'ADN :
» formation d'un complexe stable : ADN - gyrase - quinolone
A
A
quinolone
B
B
» l'ADN reste sous forme ouverte
M. Chomarat
ADN
mort de la bactérie
Action sur la synthèse protéique
Aminosides
Macrolides, Lincosamides, Synergistines, Kétolides (MLSK)
Tétracyclines
Chloramphénicol
Etc…
M. Chomarat
Les aminosides
ο
une structure commune
ο
un spectre d'activité large
ο
une activité bactéricide puissante
ο
une diffusion tissulaire limitée
ο
une toxicité importante
M. Chomarat
Les aminosides
ο
streptomycine : isolée en 1943 à partir de Streptomyces griseus
ο
depuis nombreuses molécules
ο
2 axes pour la recherche :
isépamicine
∗
modification des groupements pour éviter leur inactivation
∗
amélioration de leur tolérance rénale et neurologique
M. Chomarat
Les aminosides : mécanisme d'action
ME
EDP I
EDP II II
MP
?
M. Chomarat
Pourquoi associer des antibiotiques?
• Pour :
– Élargir le spectre d’activité
– Augmenter la bactéricidie
– Traiter des infections polymicrobiennes
– Eviter la sélection de mutants résistants
On n’associe jamais deux antibiotiques de la même
famille (ou exceptionnellement)
M. Chomarat
• SYNERGIE
• Effet (A + B) > effet A + effet B
• Additivité
• Effet (A + B) = effet A + effet B
• Indifférence
• Effet (A + B) = effet A ou effet B
• Antagonisme
• Effet (A + B) < effet A ou effet B
M. Chomarat
Synergie et addition
Bactéricidie
M. Chomarat
Sélection de mutants résistants pour un antibiotique
donné
Inoculum bactérien
Bactéries sensibles
- foyer infectieux
- in vitro
- biotopes
- autres…
Bactéries résistantes
CMIs < CMIr
Si concentration [ C ] en présence des bactéries
[ C ] > CMIs
> CMIr
[ C ] < CMIs
< CMIr
[ C ] > CMIs
< CMIr
Eradication
M. Chomarat
Echec primaire
Mutants résistants
Mécanismes de résistance
M. Chomarat
La paroi bactérienne
Gram -
M. Chomarat
Gram +
4 mécanismes de résistance
1. Imperméabilité
2. Phénomène d’efflux actif
3. Modification de la cible
4. Sécrétion d’enzymes inactivatrices
M. Chomarat
M. Chomarat
Pompes à efflux actif
M. Chomarat
Les β-lactamines
ο
Différentes familles :
»
»
»
»
Les pénicillines
Les céphalosporines
Les pénèmes
Les monobactames
ο
Une même structure
ο
Un même mécanisme
M. Chomarat
Chez les entérobactéries
• Groupe 1
• E. coli, Shigella, Salmonella, P. mirabilis
• Groupe 2
• Klebsiella, Citrobacter koseri
• Groupe 3
• Enterobacter, Serratia, Morganella,
• Groupe 4
Providencia, etc….
• Yersinia enterocolitica, Serratia fonticola
En fait, à l’heure actuelle, on parle de 6 groupes
Groupe 0 : Salmonella et P. mirabilis dépourvus à l’état sauvage de β-lactamase
Groupe 1 : E. coli et Shigella : céphalosporinase à très bas niveau
Groupe 5 : céfuroximase P. vulgaris, P. penneri
Groupe 6 : BLSE chromosomique Kluyvera
M. Chomarat
Résistance aux β-lactamines
Groupes 0
et I
Groupe II
Pénicillinase (Pase)
Groupe III
Céphalosporinase (Case)
Groupe IV
Pase + Case
Pénicillines A
S
R
R
R
Carboxipénicillines
S
R
S
R
Uréidopénicillines
S
R
S
R
S
S
R
R
Céphalo. II génération
S
S
S/R
S
Céphalo. III génération
S
S
S
S
Carbapénèmes
S
S
S
S
Inhibiteurs
β-Lactamase
S
S
R
R
Céphalosporines
génération
M. Chomarat
I
M. Chomarat
BLSE/HCase
BLSE
Hypersécrétion de Case
Pénicillines A
R
R
Carboxipénicillines
R
R
Uréidopénicillines
R
R
Céphalosporines I génération
R
R
Céphalo. II génération
R
R
Céphalo. III génération
S/I/R
R
S
S
S/I/R
R
Carbapénèmes
Inhibiteurs β-Lactamase
M. Chomarat
Carbapénémases
• Enzymes n’entraînant pas toujours une
augmentation suffisante des CMI pour donner une
catégorisation I ou R
• Toute diminution de diamètre d’inhibition doit
faire rechercher un mécanisme éventuel de
résistance.
• Tout patient hospitalisé à l’étranger doit être
l’objet d’une recherche de BMR + carbapénémase
dans un écouvillonnage rectal
M. Chomarat
M. Chomarat
Chez les staphylocoques
Deux mécanismes de résistance aux β-lactamines :
– Sécrétion d’une pénicillinase
•
•
•
•
plasmidique, inductible
Présente chez 90 % des staphylocoques
Résistance à péni G, A, carboxy et uréido-pénicillines mais
Sensibilité à péni M et aux IBL
– Modification de la cible, PLP2a, codée par le gène mecA
• 30 % de SARM à l’hôpital
• Existent en ville SARM co (communautaire)
• Résistance à toutes les β-lactamines, y compris les IBL
Une souche de staphylocoques résistante à la méticilline est
alors résistante à toutes les bêta-lactamines
M. Chomarat
Résistance croisée
• C’est le même mécanisme de résistance qui est en
cause
– Sur l’antibiogramme, le résultat à une molécule
antibiotique pourra être extrapolée aux autres
antibiotiques
– Ex : une souches de SARM = souche résistante à toutes
les β-lactamines
M. Chomarat
Résistance associée
• Ce sont DEUX mécanismes de résistance
– qui sont en cause, fréquemment associés mais non
obligatoirement
– Qui touchent deux familles d’antibiotiques
• Exemple : le SARM
– Résistance associée aux fluoroquinolones
– Résistance associée aux aminosides
M. Chomarat
Chez Streptococcus pneumoniae
• Pas de sécrétion de pénicillinase :
– Pas d’intérêt d’utilisation de l’acide clavulanique
• Modification des PLP : gène mosaïque
– Sensibilité diminuée à la péni G
– Comportement anormal vis-à-vis de toutes les βlactamines mais elles demeurent utilisables en
thérapeutique
– Pas ou très peu de souches C3G-R
– Liée à l’utilisation exagérée d’antibiotiques
M. Chomarat
Résistance aux glycopeptides
M. Chomarat
65
GLYCOPEPTIDES ENTEROCOQUES
Génotype
Phénotype
CMI vanco
CMI teico
Expression
Support
Espèces
Résistance acquise
Résistance naturelle
van A
van A
64 - 1000
16 - 512
inductible
plasmidique
E. faecium
E. faecalis
E. avium
E. durans
van C
van C
2 - 32
0,5 - 1
constitutive
chromosome
E.gallinarum
E.flavescens
d’après R. Leclercq
M. Chomarat
van B
van B
4 - 1000
0,5 - 1
inductible
transposon
E. faecium
E. faecalis
van C
van C
constitutive
chromosome
E.casseliflavus
Staphylocoques
1
2
3
4
Vanco
S
R
S
R
Teico
S
R
R
S
1: S. epidermidis
2: S. aureus
3: S.epidermidis
M. Chomarat
4: S. aureus
QUINOLONES ET
STAPHYLOCOQUES
• Résistance naturelle des staphylocoques aux
quinolones de 1ère génération.
• Equivalence entre
fluoroquinolones
toutes
les
molécules
• Chez les staphylocoques :
• 1 fluoroquinolone = TOUTES
M. Chomarat
de
AMINOSIDES ET
STAPHYLOCOQUES
ENZYME
KANA
APH (3’)
R
ANT (4’)
R
APH (2”)- AAC (6’) R
TOBRA
S
R
R
GEN
S
S
R
Kana = Amika = Isépa
Tobra = Dibé
Genta = Nétro
M. Chomarat
Quand une souche de staphylocoque est résistante à la
gentamicine alors elle est résistante à tous les
aminosides
STREPTOCOQUES et
AMINOSIDES
• BAS NIVEAU DE RESISTANCE NATURELLE
dû à un transport actif inefficace à travers la
membrane
• HAUT NIVEAU DE RESISTANCE
-rarement une mutation
-acquisition d’enzymes inactivatrices
M. Chomarat
AMINOSIDES et STREPTOCOQUES
• Haut niveau de résistance entraîne la perte de
synergie avec les :
– Bêta-lactamines
– Glycopeptides
• Importance essentiellement dans le traitement
des endocardites
M. Chomarat
52
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