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Les pays et territoires polynésiens sont tous confrontés, de manières distinctes et à différentes
échelles, aux menaces du changement climatique. Il était dès lors naturel qu’ils unissent leurs
efforts et parlent d’une même voix pour défendre leur vision et leurs préoccupations face aux
dangers qui pèsent sur eux.
Et quoi de plus naturel que d’exprimer leur message à travers le « Groupe des Leaders
Polynésiens » dont la mission, selon son texte fondateur, est de « promouvoir et de protéger
les cultures, traditions et langues polynésiennes et de parvenir à un développement et une
prospérité durables, en travaillant ensemble dans un esprit de compréhension mutuelle et de
coopération ».
oOo
Je tiens ici à rendre hommage à ceux qui ont créé le 17 novembre 2011 à Apia ce groupe
régional de dialogue et de coopération, rassemblant les peuples et les pays polynésiens, et dont
je reconnais autour de cette table certains des dirigeants fondateurs. Monsieur le Premier
ministre de Samoa, Monsieur le Premier ministre des îles Cook, Monsieur le Premier de Niue,
qui est aujourd’hui notre président en exercice, merci pour cet acte fondateur.
Vous avez eu raison de fonder le « Polynesian Leaders Group » car la diplomatie est aussi une
affaire de sensibilité humaine et culturelle. Nous respirons le même air, nous partageons le
même océan, nous partageons souvent les mêmes pluies et parfois les mêmes cyclones. Mais,
je crois que nous avons surtout la volonté de rapprocher nos peuples, de partager nos
expériences et nos éventuels soucis et, comme je l’espère, de porter des projets en commun.
Nous partageons un patrimoine commun au travers de Havaiki. C’est pour cette raison que
demain, nous irons sur cette île de Havaiki, au marae de Taputapuatea, pour signer notre
déclaration du PACT polynésien : le « Polynesia Against Climate Threats ». Ce marae est au
centre de gravité du triangle polynésien et fait l’objet à l’UNESCO d’une procédure
d’inscription au Patrimoine mondial de l’Humanité. C’est sur ce site sacré polynésien que nous
scellerons notre volonté commune de sauver nos populations et nos îles.
Nos ADN sont les mêmes. La Polynésie française a toujours pratiqué l’ouverture envers ses
frères du Pacifique. Dans la mesure de nos moyens et compte tenu de notre situation
privilégiée au sein de la République française, nous avons toujours souhaité être solidaires des
différents peuples du Pacifique, surtout lorsqu’ils traversent des épreuves difficiles. Je me
souviens qu’en début d’année 2004, à la suite du cyclone Heta qui avait dévasté Niue, nous
avons participé à la reconstruction d’une partie de ce pays. Dans le cadre d’un soutien
humanitaire, nous avons aussi été présents aux côtés des îles Cook, de Tonga et encore tout
récemment du Vanuatu.
Aujourd’hui, malgré la crise économique qui nous frappe, nous voulons continuer à dialoguer
avec nos voisins et à nous impliquer dans des projets d’envergure communs, d’autant que nous
vivons dans un monde globalisé et que cette globalisation s’impose désormais à tous les pays
du monde.