Profil moléculaire du LB régulateur : influence du micr-oenvironnement, application en
physiopathologie
1Contexte scientifique e
Les maladies autoimmunes sont des maladies chroniques pour la plupart incurables touchant en
particulier une population agée. La prévalence globale des maladies auto-immunes est de 5 à 10%
dans la population générale. Les traitements de première intention font recours à des
immunosuppresseurs, plus récement le developpement de nombreuses biothérapies ont vu leur
efficacité révélée mais de manière très variable selon les pathologies et n'apportant toujours qu'une
guérison partielle de ces maladies. Le coût de ces thérapies est de plus très élevé et largement
supérieur à 20 keuros/an. Parallèlement, la transplantation rénale est la transplantation la plus
courante dans le monde. L'induction d’une tolérance à l'allogreffe est actuellement un des objectifs
de santé publique majeur. Si les traitements actuels permettent un contrôle quasi total des rejets à
médiation cellulaire, le rejet humorale chronique (mené par les lymphocytes B) reste la première
cause de perte du greffon.
Les mécanismes physio-pathologiques conduisant à l'auto-immunité et à l'allo-immunité (rejet)
sont encore mal compris. De nombreux modèles murins tendent à montrer l'importance de la
fonction des LB régulateurs dans l'induction et/ou le maintien de la tolérance.
La littérature confère volontiers à certaines sous populations particulières de LB un phénotype de
LB régulateurs. Cependant, il n'y encore aucune identification précise et consensuelle chez l'homme
de ces cellules comme cela a pu exister pour les LT par l'identification du facteur de transcription
spécifique FOXP-3. De plus, il semblerait que les LB puissent acquérir des propriétés régulatrices
différentes selon leur micro-environnement. Dans une précedente étude, nous avons mis à profit les
analyses bioinformatiques d'interprétation de nos données de cytométrie en flux associées à des
approches fonctionnelles pour démontrer qu' il existe plusieurs catégories de LB régulateurs. En
analysant leur distribution chez des patients présentant certaines pathologies auto-immunes, nous
avons montré qu'il existait un défaut de présence de certaines sous populations comme au cours du
syndrome de gougerot-sjogren primaire (SGS) ou du lupus erythémateux disséminé (LED) par
rapport aux sujets sains. (Simon, JACI, 2015).
Dans un autre travail, nous avons caractérisé phénotypiquement et fonctionnellement les LB
dans le sang de patients souffrant d'un rejet humoral chronique (cABMR) lors d'une
transplantation rénale. Ainsi, nous avons observé des différences dans la distribution des sous-
populations de LB uniquement chez les patients cABMR qui se caractérisent notamment par une
augmentation des LB mémoires. De plus, nous avons pu mettre en évidence que ces même LB
présentaient un défaut de propriété régulatrice dans un modèle de co-culture impliquant des LT
autologues.(Nouel, Kidney Int, 2014).
Fort de ces observations, nous désirons maintenant poursuivre l'analyse de ces LB régulateurs
dans les deux types de pathologies (auto-immune et allo-immune) par une approche moléculaire.
Nous disposons au laboratoire d'un modèle in vitro nous permettant d'analyser les capacités des LB
à reguler la prolifération ou la différenciation des LT autologues. Nous avons déjà pu observer par
des analyses préliminaires que selon la population de LT en présence et/ou la pathologie, les LB
présentaient des voies de différenciation différentes les menant ou non vers une fonction régulatrice.
Nous souhaiterions à partir de ces résultats determiner une signature moléculaire caractéristique des
LB regs.
L'équipe participe depuis février 2014 au projet IMI PRECISESADS “Molecular