Poly 1 : Les causes de la Seconde Guerre mondiale.

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Cours 1ère ES1 - Histoire – La Seconde Guerre mondiale –
Année 2007 2008
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Poly 1 : Les causes de la Seconde Guerre mondiale.
TRAVAIL : Complétez les titres de ce plan détaillé simplifié.
Introduction :
A rédiger
Problématique : ……………………………………………………………………………
Annonce du plan
I – …………………………………………………………
A) Les conséquences immédiates de « la Grande Guerre » :
- Conséquences économiques désastreuses. Ruines, crises économiques dans certains pays (Italie,
Allemagne...).
- Des tensions politiques et sociales entraînent de profonds bouleversements (révolution russe, création des
PC…).
- Transformation des sociétés (ruine des classes moyennes, dépeuplement des campagnes, militarisation de
la vie politique de certains pays).
B) Paix ou diktat ?
- Traités de paix très durs notamment envers l’Allemagne déclarée responsable de la guerre.
- Une Société des Nations sans moyen et donc inefficace.
C) Des traités contestés.
Par les vaincus mais aussi par des vainqueurs qui les trouvent insuffisants (France) ou trop durs (Les EtatsUnis ne les ratifieront pas).
II – …………………………………………………………
A) La crise économique de « 1929 » avive les rancœurs et favorise l’installation ou le renforcement des
dictatures (Italie, Allemagne, Hongrie…). En 1939, tous les pays d’Europe centrale sont des régimes
autoritaires + Espagne et Portugal.
B) Ayant opté pour l’autarcie, les dictatures s’orientent vers la guerre afin de s’assurer un « espace vital », mais
aussi le débouché nécessaire à la production nationale et l’adhésion populaire autour du chef. Course à
l’armement.
C) Les démocraties sont sur la défensive. Par peur de la guerre, incapacité à mettre en place une économie de
guerre, par méfiance envers l’URSS (certains préférèrent Hitler à Staline).
III – …………………………………………………………
Intro : les dictatures s’allient (Pacte Japon/Allemagne et traité d’amitié Italie/Allemagne en 1936) et vont
réaliser des coups de force de plus en plus importants alors que les démocraties semblent incapables de
réagir.
A) Le Japon envahit la Mandchourie (province nord de la Chine) en 1931. Attaque générale de la Chine en 1937
par le Japon.
B) 1938 : Réalisation de l’Anschluss (annexion par l’Allemagne hitlérienne de l’Autriche) après le réarmement
de la Rhénanie (1936). Démembrement de la Tchécoslovaquie.
C) 1939 : La crise ultime. Jusqu’à présent les démocraties et la SDN ne réagissent pas à ces coups de force.
L’attaque de la Pologne à Dantzig par Hitler a entraîné leur réaction. La Grande-Bretagne puis la France
déclare la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939.
Conclusion :
A rédiger
TRAVAIL A FAIRE AU CDI : avec un manuel de première, rédigez des courtes fiches sur les thèmes ou les
personnages suivants :
Les grandes causes de la guerre ; l’Anschluss ; Les conséquences politiques de la crise économique de 1929 ;
fascisme ; nazisme (en intégrant les concepts d’espace vital – lebensraum- et de racisme) ; Roosevelt ; Churchill ; De
Gaulle ; Pétain ; Hitler ; Staline ; Mussolini.
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Poly 2 : L’Europe en août 1939.
Les annexions
13 mars 1938 : Anschluss
sept. 38 : les Sudètes annexées suite à la
conférence de Munich.
mars 39 : La Wehrmacht entre dans Prague.
Disparition de la Tchéquie qui
devient un protectorat allemand.
er
1 septembre 39 : invasion de la Pologne.
Les alliances
Octobre 1936 : traité d’amitié entre Allemagne et
Italie. Proclamation de l’Axe Rome-Berlin.
Novembre 1936 : Pacte anti-komintern (=IIIème
Internationale) entre Berlin et Tokyo.
mai 1939 : Pacte d’acier avec l’Italie et l’Allemagne.
août 39 : Pacte de non-agression germanosoviétique.
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Poly 3 : Les victoires de l’Axe.
Donnez un titre à cette carte historique :
Source : éditions Galée.
=> Surlignez en rouge le tracé de l’extension maximale des
forces de l’Axe.
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Poly 4 : vers « la solution finale »
Document 1 : De l’épuration à l’extermination.
« L'obsession de l'« ordre public » tourna aisément à l'exclusion des « fauteurs de troubles » et des «
parias sociaux ». Le fétichisme de l'hygiène sociale se traduisit sans mal en demande de mesures pour
améliorer l'« hygiène raciale ».
Loin de se limiter à l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, les victimes des préjugés sociaux étaient à
portée de main : prostituées, homosexuels, tziganes, criminels de droit commun et autres individus
censés souiller l'image de la nouvelle société en mendiant, en refusant de travailler ou par toute autre
forme de comportement « antisocial ». Au-delà de ces catégories, il y avait bien sûr l'ennemi social et
racial numéro un. les juifs. Où l'Allemagne se distingua des autres pays à l'égard de ces groupes de «
marginaux », c'est que ce sont les dirigeants suprêmes du pays qui autorisèrent toutes les instances de
pouvoir et de contrôle à rechercher des solutions pour « nettoyer » la société, offrant ainsi le champ le
plus large à des initiatives inhumaines qui pouvaient ignorer, bafouer ou contourner les contraintes de la
légalité. Afin de servir les intérêts acquis de leur organisation, les instances les plus directement
impliquées -l'administration médicale et sanitaire, les autorités juridiques et la police criminelle n'allaient pas hésiter à exploiter les grandes lignes de la philosophie nazie de l'État pour mener
campagne en vue de débarrasser la société des « indésirables raciaux », des « éléments nuisibles au
peuple » et « étrangers à la communauté ». Les programmes de stérilisation et d'eugénisme gagnèrent
en attrait. Et surtout, la persécution implacable des juifs, la cible raciale la plus en vue, avait produit
dès avant la guerre des signes de la mentalité qui allait conduire aux chambres à gaz.
La guerre créa alors les circonstances et les occasions d'une radicalisation spectaculaire de la
croisade idéologique du nazisme. Presque du jour au lendemain, des objectifs à long terme devinrent
des objectifs politiques réalistes. La persécution qui avait pris pour cible des minorités sociales
habituellement détestées visa alors toute une population conquise et assujettie. Les juifs, une infime
proportion de la population allemande, n'étaient pas seulement beaucoup plus nombreux en Pologne. Au
sein même de leur pays natal, ils étaient largement méprisés. Aux yeux des brutes qui occupaient le
pays, ils étaient désormais les derniers des derniers.
De même qu'avant la guerre, C'est Hitler qui donna le ton à l'escalade de la barbarie, l'approuva et
l'encouragea. Mais ses actions personnelles ne suffisent pas à expliquer cette escalade. La désintégration
accélérée de tout semblant de gouvernement collégial, la sape de la légalité par un exécutif policier
toujours plus envahissant et les ambitions des chefs SS toujours plus autonomes sont autant de facteurs
qui jouèrent un rôle important. Tous ces processus s'étaient développés dans le Reich lui-même entre
1933 et 1939. Dès lors que l'occupation de la Pologne ouvrit de nouvelles perspectives,-ils allaient
prendre un nouvel élan. Les planificateurs et les organisateurs, les théoriciens de la domination et les
technocrates du pouvoir au sein de la direction SS considéraient la Pologne comme un terrain
d'expérimentation. Ils reçurent carte blanche pour entreprendre plus ou moins ce qu'ils voulaient. La «
vision » du Führer leur donnait la légitimation dont ils avaient besoin. Épaulés par des fonctionnaires
arrivistes et « inventifs », les dirigeants du parti chargés de l'administration civile des différentes régions
de la Pologne estimaient eux aussi « travailler en direction du Führer » dans leurs efforts pour
promouvoir la « germanisation » la plus rapide possible de leurs territoires. »
Extrait de Kershaw Ian, Hitler 1936-1945, Flammarion, 2000 (CDI 943 “19” KER)
Pages 363-364
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Poly 5 : L’extermination des Juifs d’Europe.
Site Internet proposant des articles, des textes de réflexion sur le génocide
nazi : http://www.anti-rev.org/
Document 1 :
L'Express du 23/08/2001
Philippe Burrin
"Les nazis voulaient l'Europe d'une seule race"
propos recueillis par Dominique Simonnet
En 1942, l'Europe est allemande. Hitler a conquis un empire gigantesque qui s'étend de la Manche au Caucase,
de la Norvège à l'Afrique du Nord. [...] C'est le racisme qui préside [...] à ce projet?
P.B. : Entièrement. D'abord, on affirme qu'il y a une race allemande, à laquelle appartiennent non seulement les
Autrichiens, les Suisses allemands, les Luxembourgeois, mais également tous les individus d'Europe qui ont pu avoir eu
des ascendants allemands, même s'ils ont perdu par la suite tout contact avec la culture allemande: il reviendra à des
experts "raciaux" de les identifier. Ensuite, on agrège à cette masse allemande les populations parentes dites
"germaniques" comme les Scandinaves, les Hollandais, les Flamands, pour former un peuple maître de quelque 100
millions de personnes. Pour que celui-ci puisse croître rapidement, il faut un "espace vital": Hitler a choisi les terres
situées à l'est de l'Europe. Que fait-on des "sous-hommes" qui s'y trouvent déjà? Réponse logique: on les expulse; ou
bien on les transforme, comme jadis, en esclaves qui aideront aux grands travaux d'aménagement; ou, pour ceux qui
n'ont pas de territoires, comme les Juifs et les Tsiganes, on les extermine.
On imagine Hitler devant une carte de l'Europe: ceux-là, on les garde; ceux-là, on les envoie en Sibérie; ceux-là,
on les extermine...
P.B. : On peut l'imaginer. En 1942, l'Europe allemande se décompose, aux yeux des nazis, en trois sous-ensembles.
D'abord, la chaîne d'Etats alliés et satellites (Croatie, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Italie), qui conservent une certaine
autonomie interne (la Bulgarie, par exemple acceptera de livrer ses Juifs étrangers à Hitler, mais lui refusera ses propres
ressortissants juifs). Deuxième sphère: les pays occupés dits "germaniques" (Danemark, Norvège, Hollande, Belgique),
dont les populations sont censées être "parentes" des Allemands. Hitler veut les assimiler, en réveillant chez eux le
sentiment d'une appartenance culturelle et raciale au grand peuple germanique. La France, elle, se situe entre les deux
sphères.
Quant aux populations de l'Est...
P.B. : C'est la troisième sphère: les pays slaves de l'Est peuplés de "sous-hommes" (Pologne, URSS). Là, sauf pour les
Volksdeutschen, les Allemands mélangés à ces populations, pas question d'assimilation! Le Generalplan Ost, le "plan
Est" de Himmler de juillet 1941, prévoit de déplacer 31 millions de Slaves issus de Pologne, des pays Baltes et de
l'Union soviétique vers la Sibérie et d'installer environ 4 millions de colons allemands sur les terres ainsi "libérées"! […]
Il s'agit donc d'un projet de purification raciale massive.
P.B. : Oui. Les nazis voulaient l'Europe d'une seule race. […]
L'Europe transformée en vaste champ d'expérimentation raciale... C'est un projet quasi scientifique, dans lequel
l'homme n'est plus qu'une simple variable.
P.B. : Le racisme est une idéologie moderne dans la mesure où il s'inspire de la science et s'appuie sur la science:
l'Europe nazie est inconcevable sans l'aide des scientifiques - géographes, économistes, urbanistes, biologistes,
médecins et autres experts raciaux - et des administrateurs, aux côtés de la Wehrmacht. Il fallait identifier les gens, les
classer (germanique ou non), les exclure, les déporter, les tuer... C'était un travail bureaucratique considérable, dont la
violence était le coeur. Elle n'était pas qu'un moyen. Mais représentait une valeur en soi, une "loi de la nature". Dès
1940, il y a eu des milliers d'Oradour-sur-Glane à l'Est. En URSS, en Pologne, dans les Balkans, les représailles
allemandes firent des millions de victimes civiles. Plusieurs centaines de milliers de prisonniers soviétiques furent
sélectionnés et fusillés, plus de 2 millions moururent en captivité en quelques mois pendant l'été et l'automne 1941. Les
hommes de Himmler tuèrent, par gazage dans des camions ou par fusillade, des milliers de patients d'établissements
psychiatriques en Pologne et en URSS pour dégager des locaux pour la troupe...
"L'Europe nazie est inconcevable sans l'aide des scientifiques"
Le génocide des Juifs n'est pas une singularité dans ce projet, mais, là encore, un développement "logique".
Etait-il inscrit dès l'origine ou la décision fut-elle improvisée, comme le disent certains historiens?
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P.B. : Pour Hitler, les Juifs sont l'antirace, la plus contraire à son projet, puisque, associés selon lui à la fois à la finance
internationale et au bolchevisme, ils participent au double mouvement de déni du principe national-racial. Plus
profondément, les éliminer, c'est détruire le péché originel, l'universalité, toute la civilisation du judaïsme, qui, à travers
le christianisme, "infectait" l'histoire occidentale. Dès les années 1920, dans la vision hitlérienne du monde, il y avait
l'idée que les Juifs ne pouvaient pas vivre dans l'espace vital germanique. Leur élimination était, dans ce sens,
programmée. Seul le choix de la méthode restait ouvert. Elle pouvait prendre plusieurs formes: l'émigration, la
déportation, l'extermination... Je pense que la décision d'extermination a été prise en fonction des événements, lorsque la
guerre est devenue difficile pour les nazis.
A la conférence de Wannsee, en janvier 1942, qui coordonne l'action des bureaucraties du Reich en vue de la
solution finale, il est même envisagé l'élimination des Juifs d'Angleterre, une fois que celle-ci sera conquise!
P.B. : Oui. En bon fonctionnaire, Eichmann se place dans l'optique d'une Europe intégralement nazie. Avant guerre, les
nazis rêvaient de contraindre non seulement les Européens, mais aussi les Américains, à exiler les Juifs sur une terre
isolée. Mais, en 1941, Hitler comprend qu'il ne trouvera pas une solution mondiale. En exterminant les Juifs d'Europe, il
réduit en somme ses ambitions.
Cette idée d'une Europe uniraciale aurait-elle pu naître ailleurs qu'en Allemagne?
P.B. : Elle avait de plus fortes chances de naître dans l'espace germanique de l'Allemagne et de l'Autriche. Dès la fin du
XIXe siècle, le mouvement pangermaniste évoquait un espace vital pour l'Allemagne à l'Est. Après le traité de
Versailles, en 1919, où l'Allemagne a perdu une partie de ses territoires et de sa population, Hitler devient une réponse
extrême, mais pas inattendue, à la "question allemande". Son rôle a été de systématiser et de dynamiser une idéologie
présente dans la société allemande. Les élites ont intégré le racisme non seulement par opportunisme ou par soumission
au régime, mais aussi comme un principe d'explication du monde. Le nazisme était une vision du monde qui avait des
racines dans la culture et l'histoire allemandes.
[…]
1) Questions : 1) Résumez le projet nazi.
2) Expliquez pourquoi l’auteur considère que ce projet relève d’une « idéologie moderne » ?
3) Qu’est-ce que la conférence de Wannsee ?
Document 2 : Extrait de la préface de La mort est mon métier, un roman historique de Robert Merle sur
la vie de Rudolf Hoess, commandant du camp d’Auschwitz , Folio/Gallimard, 1952.
« Il y a eu sous le nazisme des centaines, des milliers de Rudolf Hang [Hoess], moraux à l’intérieur de
l’immoralité, consciencieux sans conscience, petits cadres que leur sérieux et leurs « mérites » portaient aux
plus hauts emplois. Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l’impératif
catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l’ordre, par respect pour l’Etat. Bref, en homme de devoir :
et c’est en cela justement qu’il est monstrueux. »
2) Questionnaire sur le système concentrationnaire nazi à compléter à l’aide du site Internet de François Ghesquier :
http://home.nordnet.fr/~fghesquier/cadre.htm
E-mail prof (si problèmes de connexion au site + questions cours) : [email protected]
1. Au fur et à mesure de la lecture des documents, complétez la frise (POLY 7) de l'historique du camp
d'Auschwitz et des éléments extérieurs qui l'ont concerné.
2. Dans quel pays se situe Auschwitz ? Quels sont les critères qui ont justifié le choix de la localisation ?
3. Quelles sont les fonctions du (des) camps d'Auschwitz ? Quels critères permettaient de définir les
"affectations" des prisonniers ?
4. Quelles étaient les causes de décès dans les camps ?
5. Qu'est-ce que la solution finale ? Quelles populations ont été concernées ? Quand est-elle décidée ? quand estelle systématiquement appliquée à Auschwitz ?
6. Quels sont les types de camp ? Qu'est-ce qui les différencie ? Quelle est la particularité d'Auschwitz ?
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Poly 6 : Frise Historique du camp d’Auschwitz :
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Poly 7 : L’extermination des Juifs d’Europe (suite)
Document 1 : Extrait de la Bande-dessinée « MAUS » d’Art Spiegelman, tome II, Flammarion, 1992
(édition française).
Elle se trouve au CDI.
Bibliographie succincte :
- Léon Poliakov, Auschwitz, coll. Archives, Julliard, 1964.
- David Rousset, L’univers concentrationnaire, Les éditions de Minuit,
1965.
- M.Buber-Neumann, Déportée à Ravensbruck, Points Seuil, 1988(1er
édition 1985).
- Primo Levi, Si c'est un homme, Julliard, 1987.
- François Bédarida, Le nazisme et le génocide, Histoire et enjeux,
Nathan, 1991.
- Germaine Tillion, La traversée du mal, Arléa, février 2000.
Document 2 : Les kommandos dépendant de Buchenwald sont libérés « par hasard » le
11 avril 1945, par la 4e division blindée en route vers l'Est . Jorge Semprun témoigne
sur sa libération et sa première rencontre avec les soldats américains :
« Ils sont en face de moi, l'œil rond, et je me vois soudain dans ce regard d'effroi : leur épouvante. Depuis
deux ans, je vivais sans visage. Je voyais mon corps, sa maigreur croissante, une fois par semaine, aux
douches. Pas de visage sur ce corps dérisoire. De la main, parfois, je frôlais une arcade sourcilière, des
pommettes saillantes, le creux d'une joue. […] Je voyais mon corps, de plus en plus fou, sous la douche
hebdomadaire. Amaigri, mais vivant : le sang circulait encore, rien à craindre. Ca suffirait, ce corps amenuisé
mais disponible, apte à une survie rêvée, bien que peu probable. La preuve, d'ailleurs : je suis là. Ils me
regardent, l'œil affolé, rempli d'horreur. […] Ca peut surprendre, intriguer, ces détails : mes cheveux ras, mes
hardes disparates. Mais ils ne sont pas surpris, ni intrigués. C'est de l'épouvante que je le lis dans leurs yeux. »
Jorge Semprun, L'écriture ou la vie, Gallimard/Folio, p. 13-14.
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Poly 8 : Les résistances françaises.
1) A l’aide du corrigé ci-dessus et des ouvrages du CDI, complétez les tableaux en montrant la
diversité des mouvements de résistance français.
Sujet de composition : La résistance en France
Introduction
Qui et combien étaient les résistants ? Quelles étaient leurs motivations ? Quand et pourquoi se sont-ils engagés ?
Comment la résistance intérieure s'est-elle organisée ? Quels étaient ses rapports avec la résistance extérieure et le
général de Gaulle ? Quelle stratégie a-t-elle adoptée ? Comment et quand s'est-elle unifiée ? Quelle a été son rôle dans
la libération de la France et la victoire alliée ?
I. Diversité, complexité, spécificité de la résistance française
A. Qui étaient les résistants ?
1) Une petite minorité courageuse
2)Une minorité aux motivations diverses
B. Quand se sont-ils engagés et pourquoi faire ?
C. Quelles difficultés ont-ils dû surmonter ?
1) Les résistants étaient isolés.
2) Ils ont dû surmonter leurs propres divisions :
- cohabitation conflictuelle entre communistes, non communistes et anticommunistes, entre partisans du général de Gaulle
et antigaullistes ;
- désaccord sur le plan stratégique entre ceux qui préconisaient la lutte armée immédiate (les communistes), et ceux qui
privilégiaient le renseignement et l'attente des Alliés ;
- opposition enfin entre ceux qui entendaient combattre pour des changements politiques, sociaux, économiques profonds
et ceux qui souhaitaient simplement un retour à la situation d'avant-guerre.
II. L'organisation et l'unification de la résistance
A) Des débuts difficiles, un développement séparé dans les deux zones
- d'abord en Zone sud non occupée, qualifiée de « zone libre » ( Combat, Libération, Franc-Tireur, Témoignage chrétien )
;
- puis en Zone nord occupée ( Libération-Nord, Défense de la France, Organisation civile et militaire, Ceux de la
résistance ou CDLR, Ceux de la libération ou CDLL ) ;
- dans les deux zones, les communistes ont créé simultanément le Front National.
2. Les facteurs de son développement
Quatre facteurs extérieurs à la résistance ont favorisé son développement :
Juin 1941 : l'attaque allemande contre l'URSS a renforcé la détermination des résistants communistes qui constituaient
depuis 1940 la cible privilégiée de la répression nazis et vichyste.
Septembre 1942 : l'établissement du STO a poussé les réfractaires à rejoindre les maquis (généralisé en mars 43).
Novembre 1942 : l'invasion de la Zone sud par la Wehrmacht a discrédité le régime de Vichy incapable de s'y opposer et
a uniformisé les conditions de la résistance dans les deux zones.
Février 1943 : la capitulation de la VIème Armée allemande à Stalingrad a fait s'effondrer le mythe de l'invincibilité de la
Wehrmacht et de la victoire définitive du Reich hitlérien auquel le régime de Vichy avait adhéré.
B) Les étapes de l'unification de la résistance
La France libre avait besoin de se faire reconnaître par la résistance intérieure et la résistance intérieure avait besoin de
l'aide de la France libre.
En janvier 1942, de Gaulle envoie Jean Moulin en France avec pour mission d'unifier la résistance intérieure.
Au printemps 1943 : Mouvements unis de résistance ( MUR) en zone sud.
Un Conseil national de la résistance (CNR) est créé où siègent les représentants des mouvements des deux zones, des
partis politiques et des syndicats.
Le CNR élabore un programme qui est adopté en mars 1944.(conditions de la lutte immédiate pour la libération du
territoire français et mesures à appliquer après la libération pour rétablir la légalité républicaine et promouvoir de
profondes réformes sur le plan économique et social) : très à gauche.
Un site militant : Les déportés politiques, des prisons françaises aux camps de concentration :
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III. Le rôle de la résistance dans la libération de la France
A) L'action des maquis
Au début de 1944, les groupements armés issus des différents mouvements de résistance ont été unifiés au sein des
Forces françaises de l'intérieur (FFI) commandées par le général Kœnig.
À la veille et au lendemain du débarquement de Normandie de juin 1944, les maquis ont engagé partout le combat pour
fixer le maximum de troupes allemandes et retarder l'acheminement des renforts.
B) Les combats de la libération
A partir de juin 1944, les FFI ont participé activement aux combats de la libération + sabotage + insurrection parisienne
qui a libéré Paris le 25 août 1944 avec l'appui de la 2ème DB.
Mise en place partout des Comités départementaux et locaux de libération qui se substituent à Vichy.
C) Le bilan de l'action de la résistance
le bilan est lourd (20 000 FFI ou FTP tués au combat, 30 000 fusillés, 60 000 déportés, dont la moitié sont morts dans les
camps). Reconnue par Eisenhower, elle a épargné à la France d'être placée sous administration alliée
- elle a permis aussi d'associer la France à la victoire alliée de 1945 ; enfin, elle est parvenue à réaliser l'union la plus
large, à rétablir la République et à amorcer un renouveau.
Conclusion
Au lendemain de la guerre, beaucoup de résistants ont été déçus parce que le rétablissement en 1946 du régime
d'assemblée par la IVème République, ne correspondait pas à l'idéal révolutionnaire qui avait motivé leur engagement
dans la Résistance.
Cependant, la vie politique française va être durablement marquée par l'héritage de la Résistance, et dans l'immédiat, le
programme du CNR va en partie se concrétiser avec le vote des femmes, la nationalisation des secteurs clés de
l'économie et la création de la Sécurité sociale.
Résistances extérieures (Londres)
« La flamme de la Résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », De Gaulle, 18 juin 1940.
Mouvement/réseau
Date
création
dirigeant Obédience
politique
recrutement
Moyens d’action
Résistances intérieures
ZONE SUD
Malgré le « mythe Pétain » qui abusa beaucoup de patriotes, la résistance est moins précoce mais mieux organisée qu’en zone
nord.
Mouvement/réseau Date
création
Mouvement/réseau
Date
création
dirigeant
Obédience
politique
recrutement
ZONE NORD
dirigeant Obédience
recrutement
politique
Moyens d’action
Moyens d’action
2) Complétez les définitions suivantes :

MUR (mouvements Unis de Résistance) :
 CNR (Conseil National de la Résistance) :
3) Vers l’unification : faire une fiche biographique sur Jean moulin (lire l’ouvrage de Pierre Péan, vies et morts de
Jean Moulin, Fayard, 1998 ou Daniel Cordier, Jean Moulin, la République des catacombes, Gallimard, 1999).
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Poly 9 : « L'affiche rouge »
Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue, ni la prière aux agonisants.
Onze ans déjà, que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans.
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit, hirsutes, menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants...
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos : "Morts pour la France !"
Et les mornes matins en étaient différents.
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février et pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement :
"Bonheur à tous ! Bonheur à ceux qui vont survivre !
Je meurs sans haine pour le peuple allemand."
Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses,
Adieu la vie, adieu la lumière et le vent
Marie-toi, sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui va demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini, plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée, ô mon amour, mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient La France en s'abattant.
Paroles de Louis Aragon Musique de Léo Ferré-1959-
COMMENTAIRE D’UNE AFFICHE DE PROPAGANDE
Introduction : Missak Manouchian est né le ler septembre 1906 dans une famille de paysans arméniens en Turquie. Il a huit
ans lorsque son père est tué par des militaires turcs. A son arrivé en France, il apprend la menuiserie. Missak fréquente les "universités
ouvrières" créées par les syndicats ouvriers (CGT), et en 1934, il adhère au Parti communiste et intègre le groupe arménien de la MOI
(Main d'Œuvre immigré). Après la défaite de 1940, il devient responsable de la section arménienne de la MOI clandestine. En 1943, il
est versé dans les FTP de la MOI parisienne dont il prend la direction militaire en août. Missak dirige donc ce réseau de 22 hommes et
une femme. Depuis fin 1942, ces hommes ont mené dans Paris une guérilla incessante contre les Allemands Le 16 novembre 1943
Missak Manouchian est arrêté sur la rive gauche par des policiers français en civils. en fait ce sont toutes les unités combattantes de la
MOI parisienne qui seront démantelées. Les Allemands donnent une publicité inhabituelle à leur procès. Son but est évident, le
président de la cour martiale le précise : il faut " faire savoir à l'opinion française à quel point leur patrie est en danger ". Pensez-vous,
des étrangers....
De fait, le groupe est essentiellement composé d'étrangers : huit Polonais, cinq Italiens, trois Hongrois, deux Arméniens, un Espagnol,
une Roumaine et trois Français seulement. Parmi eux, neuf sont juifs et tous sont communistes ou proches du P.C.
Analyse : Dans le même temps les murs de France se couvrent d'une affiche les désignant comme des criminels: l'Affiche
Rouge. La propagande allemande veut montrer que ces hommes ne sont pas des libérateurs mais des criminels, des terroristes, des
droits communs. Les auteurs de l'affiche ont essayé de réaliser une composition apte à marquer les esprits:
1 / Le choix de la couleur : le rouge, couleur du sang, le sang des meurtres perpétrés par " l'armée du crime ".
2 / En haut de l'affiche, une question : " Des libérateurs ? ". En bas, la réponse : Non, ce sont des criminels. Et entre les deux, des
preuves (caches d'armes, sabotages, morts et blessés).
3 / Sous le mot de libérateur , telle une légende, les dix visages mal rasés présentés dans des médaillons cerclés de noir et répartis
symétriquement. Sous chacun de ces visages, un nom à consonance étrangère, et juif pour sept d'entre eux. Bien entendu, aucun des
Français du groupe n'y figure. Missak Manouchian y est qualifié de " chef de bande ". Ce n'est pas un résistant, ce n'est pas un
libérateur, mais un criminel de droit commun.
Les 10 médaillons s'intègrent à une flèche dont Manouchian forme la pointe et qui met le focus sur les "crimes"
Lorsque l'affiche rouge est diffusée sous forme de tracts, c'est pour rajouter au verso le commentaire suivant :
" Si des Français volent, sabotent et tuent, ce sont toujours des étrangers qui les commandent ; ce sont toujours des chômeurs et des
criminels professionnels qui exécutent ; ce sont toujours des Juifs qui les inspirent. "
Conclusion : Les Allemands et Vichy ont voulu transformer ce procès en propagande contre la Résistance. Ils veulent montrer que la
Résistance n'est que du banditisme et un complot étranger contre la France et les Français.
Missak Manouchian tombera au Mont-Valérien, avec vingt-et-un de ses camarades, sous les balles de l'ennemi, le 19 février 1944.
ultérieurement.
Cours 1ère ES1 - Histoire – La Seconde Guerre mondiale –
Année 2007 2008
12
Poly 10 : Quelques biographies de résistants étrangers en France
Bibliographie : Peschanski Denis, Des étrangers dans la résistance, Paris, Editions de l’Atelier, 2002
Disponible au CDI (cote de l’ouvrage :944 1939/45 PES)
joseph Epstein (1911-1944)
Joseph Epstein naquit en 191 1 en Pologne
dans une famille aisée de culture yiddish. Très jeune, il participe à la lutte contre le gouvernement
autoritaire et antisémite de Pologne, dans les rangs du Parti communiste. En 1932, il doit s'exiler et
arrive en France. Dès juillet 1936, il s'engage en Espagne avant même la création des Brigades
Internationales. En 1939, de retour en France, il s'évade de Gurs et s'engage dans l'armée française.
Fait prisonnier, il s'évade d'Allemagne puis revenu en France, s'intègre dans la lutte clandestine. En
1942, il organise l'ensemble des GSD (groupes de sabotage et de destruction) créés par les
syndicats dans les entreprises travaillant pour l'occupant. En février 1943, après la vague d'arrestations qui
frappe les FTP de la région parisienne, il en devient le commandant en chef sous le nom de « colonel Gilles ».
La tactique nouvelle de combat, qu'il met en place, va permettre aux FTP d'obtenir des résultats exceptionnels.
Arrêté avec Manouchian, le 16 novembre 1943, il est fusillé le 11 avril 1944.
Vivette Samuel (née en 1919)
Française d'origine russe, Vivette Hermann est née à Paris en 1919. Ses études de philosophie
sont interrompues par la guerre et le statut des juifs décrété par vichy. Recrutée par l'OSE (Oeuvre
de secours aux enfants) en 1941, elle est internée volontaire au camp de Rivesaltes. Sa mission
consiste à faire libérer les enfants pour les placer dans des maisons d'accueil.
En août 1942, revenue de Rivesaltes, elle épouse julien Samuel. Devant les menaces d'arrestations
et de déportations des juifs de France, l'OSE décide la fermeture du centre de Marseille. Le
couple part alors en mars 1943 à Limoges fonder un centre médico-social de l'OSE qui doit aussi
servir de couverture au travail clandestin de sauvetage des enfants par le « réseau Garel » ainsi qu'aux activités
de résistance de la branche clandestine de l'OSE. Menacés d'arrestation, julien etvivette Samuel prennent une
fausse identité et vont à Paris, puis à Chambéry en mars 1944.
Addi Ba (1913-1943)
Né en Guinée à Conakry, Addi Ba a vécu en France dès sa jeunesse. Au début de la guerre, il
contracte un engagement au titre de l'infanterie coloniale. Il est capturé après les batailles des
Ardennes et de la Meuse en 1940, mais parvient à s'évader avec ses camarades africains. Ils
récupèrent des armes et survivent misérablement, jusqu'à ce que la gendarmerie locale les fasse
passer clandestinement en Suisse. Addi Ba décide de rester en France et de s'engager dans la
Résistance. En mars 1943, il participe à l'établissement du premier maquis des Vosges, bientôt
baptisé « Camp de la délivrance », qui abrite des réfractaires au STO et des déserteurs de la
Wehrmacht. Lorsque deux Allemands s'enfuient du camp et révèlent son emplacement à l'occupant, les
maquisards sont immédiatement attaqués. Addi Ba est capturé le 15 juillet 1943 et atrocement torturé. Son
silence obstiné sauve la vie de tous ses camarades. Il est fusillé le 18 décembre 1943 sur le plateau de la Vierge
à Épinal.
Mohamed Lakhdar (1914-1943)
Né en 1914 à Thiaret, dans l'Oranais, Mohamed Lakhdar rejoint la jeunesse communiste en Algérie
à vingt ans. C'est en 1936 qu'il gagne Paris où il exerce son métier de rectifieur métallurgiste.
Engagé dans l'action clandestine dès la fin de 1940, il distribue tracts et journaux avant de s'engager
dans les FTP (Francs-tireurs et partisans) en avril 1942, soit dès leur création. Participant à de
nombreuses actions dans la région sud de Paris, il est arrêté le 31 janvier 1943 par la police
française, puis exécuté dans l'année.
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