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La nécessité de bien choisir les espèces à planter, de bien cibler les zones de reboisement,
ainsi que la prise en compte des périodes de coupe en fonction de l’âge des arbres, l’usage du
bois s’impose comme un impératif catégorique pour que la forêt puisse jouer pleinement son
rôle de régulateur au service de l’équilibre thermique de la planète.
Au regard de ce qui précède, l’étude nous amène à nous interroger sur les politiques
forestières dans nos pays axées pour l’essentiel sur la régénération de la végétation à travers
les campagnes de reboisement. Comment concilier l’engagement des communautés et la
nécessaire synergie entre celles-ci et les professionnels et les spécialistes scientifiques?
En tout état de cause, il devient urgent de mettre l’accent sur le management agro-forestier en
lieu et place des campagnes saisonnières de plantation d’espèces végétales qui ne bénéficient
pas du suivi nécessaire au maintien de l’équilibre thermique de la planète. Il faut donc une
véritable politique de mise en valeur agro-forestière conduite par des professionnelles du
secteur en étroite collaboration avec les scientifiques pluridisciplinaires. L’heure de la
professionnalisation de l’activité de mise en valeur agro-forestière a véritablement sonné.
Lors de sa présentation, Mr Diatta Marone a soutenu que les systèmes agroforestiers
pourraient contribuer significativement à la correction des conséquences du changement
climatique. Selon Mr Marone, en dépit de leur faculté d’augmenter la matière organique du
sol et d’améliorer la qualité et la fertilité du sol, les espèces agroforestières ont le double
avantage de capter et de stocker du carbone tout en permettant des cultures annuelles sous
couvert. Mr Marone a souligné dans sa présentation que les techniques agroforestières comme
les brise-vent, les jachères, les parcs arborés, les parcours naturels, les cultures intercalaires,
largement utilisées en Afrique et un peu partout dans le monde, ont montré leur capacité à
séquestrer du carbone et à fournir des biens et services aux populations. Selon toujours Mr
Marone, les pays africains en général et les pays sahéliens en particulier sont les pays les plus
vulnérables au changement climatique, et que l’avenir des petits producteurs ruraux dépendra
de leurs capacités à s’adapter aux péjorations climatiques. A cet effet, il dira que la
réintroduction de l’arbre dans l’espace rural s’impose comme une alternative sérieuse aux
systèmes de production agricole. L’agroforesterie étant le seul système d’exploitation agricole
qui prend en compte les trois piliers du développent durable que sont l’écologie, le social et
l’économie, sa capacité à séquestrer du carbone pourrait également permettre aux petits
producteurs ruraux de bénéficier des crédits carbone du mécanisme pour le développement
propre (MDP).
Mr Marone soulignera que le changement climatique a toujours existé, il est dynamique et
progressif, et qu’il est utopique de vouloir l’arrêter. Toutefois dira-t-il, il est réaliste de
développer des stratégies d’adaptation ce changement. Ces stratégies existent, et
l’agroforesterie en est une, conclut-il.
Enfin Monsieur Aliou Diouf a fait part des échos de la conférence de Durban. Il a tour à tour
abordé les points suivants :
• Les enjeux de Durban
- Besoin d’une nouvelle période d’engagement après celle de 2008-2012
- Renouvellement du Protocole de Kyoto
- Mise en place et alimentation du Fonds vert pour le climat.
• Les Acquis de Durban
- Décision prise sur une Nouvelle période d’engagement à partir de 2013 pour 5 ans