l’islam), son ancrage social (associations, mouvements, comités de gestion des mosquées,
organisations féminines), ses accès à l’espace public (moyens de passage de la sphère
privée à la sphère publique, liens et relations avec l’État).
Le pari que nous faisons est le suivant : les mutations de l'islam et son évolution sont rendus
possibles par une économie morale (dans le sens de moralisation de l'économie). Dans
l’approche proposée, l'entrée par l'économie morale n’est en rien une fixation sur les
financements, mais permettra de saisir comment les radios, les émissions de télévision, les
voyages de prêcheurs, les cours d'arabe ou cours coraniques fonctionnent et comment
toutes ces activités sont financées ? Le mythe d’une générosité saoudienne étant aujourd’hui
dépassé, les textes chercheront les réponses dans le fonctionnement social de cette
économie et chercheront comment ces activités, non spécifiques à l'univers religieux, sont
devenues les ressorts économiques qui permettent leur fonctionnement ?
Une approche interdisciplinaire, à divers niveaux d’analyse
Trois principes de recherche formeront le cadre de l’analyse : (1) une approche
interdisciplinaire (2) qui inscrit le présent dans des tendances de longues durées (3) et qui
suit les interconnections entre le global et le local.
Le cadrage géographique n’est pas contraignant : les espaces géographiques de l’Afrique
subsaharienne pourront être considérés sans qu’il n’y ait le besoin d’une approche
exhaustive géographique. Pour autant, les travaux devront être territorialisés : ils devront
s’appuyer sur des données originales de terrains, dont l’auteur cherchera à saisir les liens
avec les territoires plus au moins éloignés auxquels il est relié – liens intra-étatique ou
transfrontaliers.
L’auteur mettra son analyse en perspective avec la littérature existante, évitera les
stéréotypes classiques et s’écartera (1) de la « menace islamique » (ou du moins pourra la
mettre en perspective avec des mouvements sociaux plus structurants), (2) du « tout
confrérique ».
Constitution du numéro
Les articles de dossier comptent typiquement entre 25 000 et 40 000 signes, espaces
compris. Ils peuvent être soumis en français ou en anglais, et comporter des tableaux et des
cartes, libres de droits. Merci de soumettre un résumé de proposition, de 700 mots minimum,
avant la fin du mois de décembre 2008. Les articles et/ou résumés pourront être envoyés par
courriel à Leonardo Villalon (villalon@africa.ufl.edu), Jean-Louis Triaud (jean-
louis.triaud@oran
ge.fr
) et afrique-contemporai
[email protected], ou par courrier au 5 rue Roland Barthes, 75012 Paris. Nous vous répondrons sous 10 jours maximum. Pour toute question