
Pathologie de la faune 2001                                                                                                                       Daniel Martineau 
  88
Angleterre, New York). Périodiquement, ce variant atteint Terre-Neuve à partir du Labrador lorsque 
l'océan est pris par la glace. 
À part la rage des chauves-souris, le Québec connaît pour l'instant un seul variant rabique : c'est celui 
du renard arctique qui, dans la vallée du Saint-Laurent, affecte le renard roux.  
 
Le génotype du raton-laveur  
Historique: apparu dans les années 1950 en Floride. Le raton-laveur s'est révélé très sensible à une 
variante. Cette variante s'est étendue dans les régions voisines de la Géorgie, de l'Alabama et en 
Caroline du Sud. La progression s'est longtemps heurtée à la barrière naturelle de la chaîne des 
Appalaches. Mais à la fin des années 1970, des associations de trappeurs ont capturé des ratons-
laveurs (probablement en phase d'incubation) pour les transporter en Virginie (Voir Translocation). À 
cause de ces trappeurs, ce variant s'est largement répandu et représente maintenant un danger majeur 
pour la santé publique en milieu urbain comme en milieu rural. Il est observé presque partout en 
Virginie, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, New York (1990), Connecticut, Massachusetts. Le front 
rabique s'est déplacé vers le Nord et vers l'Ouest à travers l’État de New York à la vitesse de 50 km par 
an depuis 1990 et se trouve à présent au Vermont, à 25 km de la frontière du Québec (septembre 
1999). Les deux premiers cas de rage du raton-laveur au Canada étaient signalés dans l'Est de 
l'Ontario en juillet 1999.  
Ontario:  Le 14 juillet 1999, le premier cas de rage causé par une variante du virus associée aux ratons laveurs a été diagnostiqué 
chez un raton laveur de l'autre coté du fleuve Saint-Laurent, en face d'Ogdensburg dans l'État de New York, dans un village au 
nord-ouest de Prescott en Ontario. Un deuxième cas a été identifié le 26 juillet, 9 miles à l'ouest du premier cas. Un troisième cas 
a été diagnostiqué le 17 septembre à  environ 9 miles au nord des 2 autres cas. Le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario 
dirige des programmes de capture-vaccination-relâche depuis un certain nombre d'années aux principaux passages de la frontière 
dans les régions du fleuve Saint-Laurent et de Niagara afin de créer des zones défensives de ratons laveurs vaccinés en vue de 
minimiser la propagation de l'épizootie de la rage. Ces premiers cas ont été décelés hors de la zone de vaccination. Un total de 
880 ratons laveurs, 220 mouffettes rayées et un renard roux capturés dans un rayon de 3 miles des deux premiers cas ont eu un 
résultat négatif à la réaction d'immunofluorescence visant à déceler la rage (ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, 
données non publiées, 2000). Dans un rayon d'environ 3 miles autour du point de contrôle, les ratons laveurs et les mouffettes ont 
été capturés dans des pièges permettant de capturer l'animal vivant, le vacciner avec un vaccin inactivé puis le relâcher. Les 
ratons laveurs atteints de la rage ont probablement traversé le Saint-Laurent par le pont international entre Ogdensburg-
Johnstown dans l'État de New York et Prescott en Ontario ou 
 près de ce pont. 
 Source: Morbidity and Mortality Weekly Report, 49(02): 2508, 21 janvier 2000 
Importance: Le danger avec le raton-laveur est que son habitat, contrairement à celui du renard, 
chevauche celui de l'homme (villes, aires de picnic et campings). De plus, le raton-laveur est un animal 
curieux qui n'a pas très peur de l'humain naturellement.  
Le Québec a décidé de se doter d'un Comité interministériel auquel participent : 
- Ministère de la Santé, 
- Ministère de l'environnement et de la Faune, 
- Agriculture Canada, 
- Agriculture Québec, 
- FMV (Dr. Bélanger). 
Différents scénarios ont été évalués par le Comité interministériel sur la rage en fonction de leur coût et 
de leurs résultats attendus :  
1 - Laisser l'épidémie arriver (et donc s'installer) en informant largement le public des risques de 
la rage. Au Maryland, bien que la rage du raton-laveur soit présente depuis 13 ans et bien que de 
nombreux traitements humains suite à des expositions aient été nécessaires, on ne note encore 
aucun décès du cette maladie. 
2 - Vacciner (cette intervention a été retenue en 1999). Vaccination par appâts (vaccin 
recombinant) sous la forme d'une bande en avant du front de rage. 
Dans le Nord-Est des Etats-Unis, le coût lié à la rage était de 4 $ par an et par personne avant qu'elle n'apparaisse et de près de 
10 $ à compter du moment où elle est devenue endémique. Le coût d'une prophylaxie post-exposition est de 400 $ par enfant et 
de 500 $ par adulte. En Europe, la rage du renard est bien maîtrisée par la dispersion de vaccins recombinants dans 
l'environnement. En Ontario, la dispersion de vaccins modifiés a permis de contrôler l'épidémie. 
La biologie du raton-laveur rend la vaccination par appâts plus aléatoire : ne serait-ce que par son 
comportement alimentaire, le raton risque de détruire la capsule contenant le vaccin au lieu de l'avaler. 
Il faut donc déterminer le pourcentage de ratons protégés après la dispersion de tels appâts. Il faut 
aussi savoir si ce pourcentage est suffisant pour enrayer la progression du front. (Les renards et les 
ratons-laveurs n'ont pas les mêmes goûts. Pour un vaccin oral placé dans des appâts, il faut donc 
mettre au point un appât utilisable à la fois sur le renard et sur le raton-laveur. C'est ce qu'on est en train