Chapitre 3 : La Seconde guerre mondiale. La marche à la guerre En quoi les régimes totalitaires ont-ils rendu la guerre inévitable ? Pourquoi cette faillite des démocraties ? 1- Les enjeux Les régimes japonais, italien et allemand exaltent le nationalisme de leur populations. Aussi dénoncent-ils le traité de Versailles en Europe, l’emprise euro-américaine en Asie. Rejetant l’arbitrage de la Société des Nations (S.D.N.), les trois régimes affirment leur volonté expansionniste ( Lebensraum ou espace vital, Dai nippon). 2- Les défis De l’incident de Mandchourie à l’invasion de la Chine, de l’expédiation ethiopienne aux visées sur Nice et de l’Albanie, du réarmement allemand à l’Anschluss, les trois puissances exploitent les divisions des démocraties et leur souci d’apaisement. La guerre civile espagnole permet de tester les armes et les adversaires. L’Axe RomeBerlin et le pacte Anti-Komintern scellent en 1936-37 ce rapprochement des dictatures. 3- Les préludes >A la Conférence de Munich (29 sept. 1938), Hitler obtient le « lâche consentement » les démocraties à un dépècement de la Tchécoslovaquie, achevé en mars 1939. Staline signe le 23 août 1939 un pacte de non-agression avec l’Allemagne. Point essentiel : Profitant du désir de paix des démocraties libérale (Royaume-Uni, France, Etats-Unis), les régimes italien, allemand et japonais s’allient et multiplient les coups de force à partir de 1931. Cette volonté belliqueuse précipite l’Europe et l’Asie dans un conflit mondial marqué par leur expansionnisme. Pour gagner du temps, Staline s’allie à Hitler. Une guerre planétaire Pourquoi et comment l’affrontement planétaire entre forces de l’Axe et forces alliées tournet-il au profit de ces dernières à partir de 1942 ? 1- Les forces de l’Axe à l’assaut de l’Europe et de l’Asie (1939-1941) L’Allemagne déclenche son offensive éclair (Blitzkrieg) contre la France le 10 mai 1940, Pétain choisit l’armistice, alors que le Royaume-Uni de Churchill résiste aux raids aériens. L’Axe s’oriente ensuite vers les Balkans et le désert libyen avant de s’attaquer à l’U.R.S.S. (21 juin 1941). Dans le Pacifique, les Japonais détruisent la flotte américaines (Pearl Harbour 7 décembre 1941), puis conquièrent l’Asie du Sud-Est et les îles du Pacifique. 2- Les coups d’arrêt (mai 1942-février 1943) La Grandes Alliance rassemble dès janvier 1942 Etats-Unis, Royaume-Uni et l’U.R.S.S. Trois coups d’arrêt constituent le tournant de la guerre : la défaite aéronavale japonaise à Midway (juin 1942) ; la victoire britannique à El Alamein et le débarquement américain en Afrique du Nord (novembre 1942) ; la terrible résistance de Stalingrad (février 1943). 3- Les victoire alliée de l’Atlantique au Pacifique (1943-1945) Les alliés reconquièrent l’Europe : les Anglo-américains débarquement au sud et à l’ouest (en Normandie le 6 juin 1944) pour libérer la France et atteindre le Rhin. L’Armée rouge libère les pays d’Europe orientale. L’Allemagne envahie capitule, le 7 et le 8 mai 1945 à Reims et à Berlin. Point essentiel : L’Axe remporte jusqu’en 1941 des succès « éclair » et conquiert une partie de l’Europe et de l’Asie. Mais les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’U.R.S.S. unissent leurs forces dans la Grande Alliance, imposent des coups d’arrêt en 1942-43 et achèvent leur reconquête en mai et septembre 1945 par les capitulation de l’Allemagne. Une guerre totale Comment l’effort de guerre de chaque belligérant vise-ils à anéantir l’ennemi ? 1- Un combat idéologique mobilisant les consciences L’idéologie de l’Axe est nationaliste, raciste et antibolchevique. Dans le sphère coprospérité asiatique, sous la tutelle du Japon, dans le l’Europe nouvelle dominée par l’Allemagne nazie, les hommes asservis. Sous l’impulsions de Churchill et Roosevelt (Chartre de l’Atlantique en 1941) rejoints par l’U.R.S.S. de Staline, les Alliés combattent pour la liberté, les droits de l’Homme, la démocratie La mobilisation des esprits recourt aux images de propagande* et à la guerre des ondes*. 2- Un combat économique mobilisant toutes les ressources disponibles Les Reich et le Japon réquisitionnent les ressources et les hommes (travail obligatoire, déportés). L’Etat américain s’institue « arsenal des démocraties » et, grâce aux Victory Program, Roosevelt fournit ses armées et ses alliés (loi prêt-bail*). Le liberty ship en est l’emblème. En U.R.S.S., l’Etat déplace les usines d’armement vers l’Est, en arrière du front dévasté (Oural). 3- Un combat technologique mobilisant les compétences scientifiques > Cette « guerre des sorciers » s’attache surtout à fabriquer des armes destructrices : napalm, bazooka, lance-roquettes (les orgues de Staline), missile (V1 et V2) et avions à réaction allemands bombe atomique américaine. Les cerveaux sont mobilisés. Point essentiel : L’intensité, voire la férocité des combats, relèvent d’un affrontement idéologique : la liberté des hommes est en jeu. C’est pourquoi la guerre est totale. Par sa capacité à innover, à mobiliser des ressources colossales, à entretenir une production de plus en plus massive d’armes, le camp des Alliés réussit à gagner la guerre. Collaboration et résistances Quelles motivations, quelle forme et quelle ampleur eurent l’une et l’autres de ces attitudes face aux « nouveaux maîtres du monde ? » 1- Les collaborations Les forces de l’Axe ont parfois rencontré une collaboration idéologique d’hommes et de mouvements qui se reconnaissaient dans l’anti-bolchevisme, l’exaltation nationaliste, voire raciste, l’anticolonialisme. Elles ont surtout compte des collaborations d’Etat, de la part de gouvernement soucieux de se ménager une place de choix dans la « Nouvelle Europe » ou la « Sphère de coprospérité asiatique ». De telles formes de collaboration ont existé en France (l’Etat français), en Roumanie, en Hongrie, en Norvège, etc… 2- Les résistances La résistance naît du réflexe patriotique face à la présence de l’occupant, ou d’un engagement anti-fasciste pour les valeurs démocratiques (« Liberté, j’écris ton nom », Eluard) ou d’une volonté de défendre la « patrie du communisme » agressée. Elle revêtent différentes formes : civile (écoute de radio-Londres, solidarité avec les persécutés,…) ou armée (actes de sabotage, attentats contre les Allemands ou des collaborateurs) ; intérieure (organisation de mouvement clandestins) ou extérieur (gouvernement en exil, à Londres notamment, mais aussi à Moscou pour les communistes). Elles ont rassemblé de groupes de plus en plus nombreux, souvent dan les maquis. Des chefs prestigieux, futurs dirigeants de la Libération, se sont ainsi imposés : le Général de Gaulles, le Maréchal Tito. Point essentiel : La collaborations revêtent plusieurs formes : la collaboration d’Etat qui met à disposition administration et police, ou bien la collaboration de mouvements fascisants et antibolchevique (la Milice d’Henriot). Par contre les résistances inspirées par rejet patriotique de l’occupant ou le combat pour la liberté, se structurent fortement en mouvements de l’intérieur (en zones occupés) ou en réseaux de l’extérieur (depuis Londres ou Moscou). 1945 : La naissance d’un monde nouveau 8 mai 1945 : « Cette immense joie pleine de larmes ». Au-delà des traumatismes, quel monde nouveau est conçu et mis en place par les vainqueurs ? 1- De profonds traumatismes Des villes ruinées, des économies désorganisées, des voies de communication coupées, tel est le bilan matériel du conflit. Mais la guerre a fait quelques 50 millions de morts, dont plus de la moitié en Europe. Les civils ont été plus touchés que les militaires (intensité des bombardements, emploi de la bombe atomique, génocide des Juifs et des Tzigane – avec 6 millions de morts. 2- Les fondations d’un monde nouveau Le procès de Nuremberge intenté aux dignitaires nazis, permet de condamner à mort une douzaine d’entre eux et d’élaborer la notion juridique de crime contre l’humanité* Pour fonder un droit international démocratique les Alliés (sous l’impulsion de Rossevelt) décident de créer l’O.N.U. Sa chartre est adoptée le 26 juin 1945 à San Francisco par 51 pays. Dès 1944, conférence de Bretton Woods pose les base d’un nouveau système monétaire international fondé sur le dollar. 3- Une Paix inachevé la guerre a consacré la suprématie américaine et la prestige de l’U.R.S.S. tandis que l’Europe est très affaiblie. A Yalta et Postdam les trois Grands s’entendent sur le sort de l’Allemagne vaincue, et rectifient les frontières (lignes d’Oder-Neisse). Mais la promesse d’élections libres ne reçoit aucune garantie de la part de l’U.R.S.S. là où elle exerce son influence. Aussi dès 1945, la coupure du monde en deux est en germe. Point essentiel : En 1945, les meurtrissures du conflit conduisent les vainqueurs à fonder la paix sur des bases démocratiques (ONU). Mais malgré Yalta et Potsdam, la paix est inachevée, et la possession de la bombe atomique (d’abord par les Etats-Unis) précipite la fin de la grande Alliance et introduit une nouvelle donne dans l’équilibre des puissances. Dossier : « Les France des années noires » Que représente l’occupation allemande en France entre 1940 et 1944 ? Pourquoi cette expression « années noirs » ? Suite à la défaite de 1940, la France occupée comme la France de Vichy connaissent les effets de la présence allemande et italienne. Les privations, le rationnement rendent la vie quotidienne difficile et nourrissent un florissant marché noir. Certains sont alors tentés de s’accommoder de la présence allemande, par conviction ou par intérêt. Beaucoup choisissent une attitude attentiste, mais les actes individuels ou collectifs de refus ont existé dans tous les milieux sociaux et permis à la Résistance intérieure et extérieures de s’affirmer de plus en plus. Dossier : « L’univers concentrationnaire : l’impossible oubli » Comment l’asservissement et l’extermination ont-ils été organisés ? En quoi est ce un crime contre l’humanité ? C’est l’Etat hitlérien qui, à partir de 1942, a porté à son paroxysme le système concentrationnaire, selon une logique de déshumanisation et d’extermination à l’encontre des Juifs, principalement (la Shoah en hébreu). C’est contre cette barbarie que la notion juridique de crime contre l’humanité a été créée depuis 1945. Mais l’Allemagne n’a pas eu l’exclusivité d’un système concentrationnaire (Cf. les camps japonais, le goulag en Union Soviètique), ni du génocide (Cf. l’extermination des Khmers en 1975). Par devoir de mémoire, la vigilance s’impose face à tout négationnisme.