Contributions à l’étude des formules de salutations en roumain et en français.
Remarques de nature stylistique et pragmatique
Lect. univ. dr. Constantin-Ioan MLADIN
Universitatea „1 Decembrie 1918” Alba Iulia
The author intends to create a parallel presentation of the French and Romanian greeting
formulas, more from the perspective of the usage of the formulas, that is, from the pragmatic
perspective, rather than the systems of the two languages.
The research illustrates that fact that the greeting formulas of both languages are not as
standardized as they are thought to be. Compared to French, Romanian is much more creative.
1. Doublées ou non par des symboles gestuels (inclinaison de tête, soulèvement de l’avant-
bras, poignée de main, frappe/tapotement sur lépaule, embrassade, bise, coup de chapeau, etc. ), les
salutations sont des structures verbales conventionnelles, très figées, des énoncés ritualisés,
fortement tributaires aux habitudes langagières d’une culture. Leur fonction est essentiellement
relationnelle, en tant que vecteurs de lancement ou d’achèvement de la conversation
1
.
2. Vaguement discutées dans les codes de politesse, ces énoncés idiomatiques ont bénéfic
d’un faible intérêt de la part des linguistes
2
. C’est ainsi qu’on doit se contenter, dans un domaine qui
évolue sans cesse sous la pression de l’affectivité des participants à l’acte communicatif, avec les
informations partielles et rigides (ressemblances et dissemblances des structures des deux langues,
absences des récommandations pragmatiques), offertes par les ouvrages lexicographiques mono et
bilingues et par les méthodes d’apprentissage d’une langue étrangère. Or, il est évident que le
manque de parallélisme entre le système des formules de salutations du français et du roumain, ainsi
que les différences d’usage constituent une source permanente d’erreurs énonciatives, lors du
passage d’une langue à l’autre.
3. Dans les deux langues, selon la situation concrète de la communication et en vertu du statut
et des intentions ou de la sensibilité des locuteurs, les formules usuelles de salutations peuvent être
utilisées seules ou renforcées par des formants explicits (appellatifs et/ou interjections d’appel), en
différentes combinaisons.
Le choix de ces formants se déroule selon le bon gré des participants à l’acte conversationnel,
mais dans le respect des principes généraux de celui-ci. Pourtant, les contraintes de structure ou
d’usage spécifiques à chaque langue ne sont pas à négliger. Par exemple, en français les prénoms ne
sont pas utilisés de manière aussi désinvolte qu’en roumain (sous le modèle emprunté à des pays
anglophones) et la salutation bonjour doit être suivie presque toujours d’un appellatif notionnel
défini (bonjour Monsieur
3
) ou indéfini (bonjour tout le monde), éventuellement d’un subsitut
(prépositionel) (bonjour à toi/à vous, bonjour chez toi formule de clôture !). Toutes ces
1
„Formulele sunt cuvinte sau construcţii care, printr-o întrebuinţare prea des repetată în condiţiuni asemănătoare, şi-au
pierdut aproape orice conţinut afectiv, devenind simple semne sau simboluri ale stărilor sufleteşti respective. Formulele
de salutare nu sunt altăceva decât simbolurile care stabilesc relaţiile dintre om şi om potrivit stărilor acestora. Altfel
spus, ele sunt semnele contactului social dintre indivizi. [1, p. 60-61].
2
Dans le sens étroit du terme (grammairiens, etc. ) parce qu’autrement, à part les ethnologues, les stylistes, les
psycholinguistes, les sociolinguistes et, plus récemment, les pragmaticiens se sont souvent attachés à ce sujet.
3
Ou Madame, Mademoiselle, Messieurs, Mesdames, Messieurs-dames; ± le nom propre du destinataire si
l’appellatif est au singulier: bonjour M. Untel, ± le nom de la dignité/fonction dans des échanges transactionnels
déférents, indifférement du nombre de l’appellatif notionnel: bonjour Monsieur le docteur (Ministre), bonjour mon
capitaine, bonjour mon re „curé (ma soeur „religieuse”), etc.
structures sont repérables aussi en roumain (bună ziua la toată lumea/tuturor/la toţi), mais elles
ne représentent que des variantes marquées de l’emploi absolu de buna ziua. En roumain, entre
Pâques et Pentecôte les salutations usuelles d’ouverture sont systématiquement remplacées par des
formules empruntées au discours religieux: Cristos a înviat (Jésus est ressuscité) (réplique-
réponse: adevărat c-a înviat), éventuellement, dans le milieu plus conservateur de la campagne par
Cristos s-a înălţat (réplique-réponse: adevărat s-a înălţat) pour les trois jours de Pentecôte.
4. La typologie des salutations est fondée sur différents critères
4
:
4. 1. La nature illocutoire de l’intervention verbale. Généralement on distingue entre:
a. les salutations proprement dites: bonjour bună ziua, au revoir la revedere etc. ;
b. les formules exprimant un vœu: bon voyage calatorie plăcută (bună, frumoasă,
uşoară), bonne nuit noapte bună, bonne journée o zi bună, etc.
Cette distinction nous paraît assez fragile
5
. D’abord, parce qu’en fait la structure profonde de
la plupart des salutations (proprement dites) suppose l’existence d’un verbe désidératif: bonjour
(„je vous souhaite une bonne journée”) bună ziua („vă doresc (urez) ca ziua să vă fie bună”).
Puis, parce que les formules de salutations et celles de souhait peuvent facilement se
neutraliser: noroc et sănătate correspondent en français également à bonjour, à au revoir et à
votre santé (à la votre), à à vos souhaits (amours). Bonne chance, bonne route, bon vent, bon
courage succes (baftă), (să ne vedem) cu bine, allez en paix mergi cu bine (sănătos), umblă
(umblaţi) sănătos (sănătoşi), peuvent être utilisées aussi comme encouragement (souhait), dans le
cas d’une personne qui part pour longtemps ou définitivement, ou bien encore qui change d’activité,
eventuellement, qui va passer une épreuve dificille.
À cette dichotomie corresponderaient seules les formules de salutation actualisées dans la
structure superficielle:
a. par un verbe performatif
6
(± un complément pronominal): (vă/te) salut(ăm);
b. par un dérivé nominal de celui-ci (ou de la même famille sémantique), qui suppose lui aussi
une structure performative: bise (bisous) < baiser „je vous fais une grosse bise”, salut „vă
spun salut”, un pupic (< a pupa) (dulce)/pupici (dulci) „vă fac (trimit, transmit) un pupic
(dulce)/pupici (dulci), mes hommages omagiile (respectele) mele „je vous rends (transmets)
mes hommages „vă trimit (transmit) omagiile (respectele) mele)”, etc. ;
c. par la forme longue de l’infinitif du verbe performatif de la structure profonde: salutare
vă spun salutare;
d. par une construction verbale declarative (locution) qui precede le verbe performatif de la
structure profonde: j’ai l’honneur (de vous saluer) am onoarea (să vă salut);
e. par un mot expressif emprunté du langage des enfants (baby talk) dans une structure
construite à l’aide d’un verbe déclaratif à valeur performative: tai-tai, pa
7
(şi pusi) „vă spun pa
(şi pusi).
Cette distinction usuelle n’étant pas du tout conforme à la réalité énonciative, il serait plus
convenable de distinguer plutôt entre les formules (de salutations/souhait) pures et les formules
bivalentes (bifonctionnelles). Il nous paraît plus utile d’attribuer le terme de salut proprement dit
à la premièreplique dans l’échange communicationel, et appeller la seconde (symétrique et
identique ou non-identique) salut (réplique)-réponse.
4
La dificulté d’établir une classification suivant un ordre rationel a été déjà saisie par Ch. Nyrop [p. 16].
5
Il faut ajouter à cela le fait que, dans certaines circonstances, en roumain surtout ( trăieşti, sărut mâna, etc. ),
quelques formules de salutations peuvent facilement se substituer à des formules de remerciement [voir 1, p. 66].
6
Le roumain peut augmenter la force illocutionnaire de la structure complète en mettant le verbe au passé composé: te-
am pupat (salutat, sărutat).
7
Cette interjection existe, avec la même valeur en d’autres langues (allemand, hongrois). L’impératif du verbe français
aller (allez, mon vieux) pourrait accomplir, dans certains contextes, la fonction du roumain pa.
4. 2. Le code (la modalité) de la communication: oral ou écrit
8
, celui-ci étant toujours plus,
parfois très cérémonieux (cordialement, amicalement/cu stimă, cu respect, etc. ).
4. 3. Le moment communicatif:
a. ouverture du dialogue (bonjour/bună ziua, etc. );
b. clôture du dialogue (au revoir/la revedere, etc. )
9
.
4. 4. Le statut des locuteurs qui établit le modèle de l’interaction verbale:
a. à statuts égaux correspondent des échanges personnels (entre les membres de la famille,
entre amis, entre collègues, entre interlocuteurs de la même génération, même si ceux-ci ne se
connaissent pas);
b. à statuts inégaux correspondent des échanges transactionnels, plus formels et cérémonieux
d’un locuteur supérieur vers un interlocuteur inférieur condescendence (employeuremployé,
docteurpatient, professeurélève/étudiant, vendeur–client etc. ), d’un locuteur inférieur vers un
locuteur supérieur déférence (employé employeur, patientdocteur, élève/étudiantprofesseur,
clientvendeur etc.)
10
.
4. 5. Le contexte situationnel qui vise principalement:
4. 5. 1. Le rapport entre le statut socio-professionnel des interlocuteurs (différents degrés sur
l’échelle sociale) et le milieu où la conversation a lieu (cadre privé/cadre officiel);
4. 5. 2. Les circonstances temporelles de l’acte conversationnel, en fonction desquelles on
peut distinguer entre:
a. les salutations quotidiennes, diferenciées elles aussi selon les divisions: matin, midi, après-
midi, soir, nuit;
b. les salutations annuelles: bonne année sărbători fericite, la mulţi ani, etc. ;
c. les salutations occasionnelles, liées à des de circonstances précises:
à l'occasion d'un deuil (avant, pendant ou après lenterrement): que Dieu lui pardonne (ait
son âme) Dumnezeu -l (s-o) ierte (odihnească), (mes) condoléances condoleanţe (mele),
etc. ; pendant que linterlocuteur travaille: bon travail bun lucru, spor la lucru (muncă,
treabă), bon service servici uşor, gardă uşoară, etc. ;
avant un depart: bon voyage drum bun, cale bună, du-te sănătos, mergi cu bine, etc. ;
pendant que linterlocuteur est en train de manger: bon appétit poftă bună (mare), etc. ;
4. 5. 3. L’intérêt manifesté par le locuteur envers l’interlocuteur, le salut étant, avant tout, un
acte expressif à valeur relationnelle. Ce mouvement conversationnel suppose une planification
linguistique de la part du locuteur, qui consiste dans le meilleur choix stratégique qu’il peut faire,
sous le signe du principe de la politesse positive ou négative, selon son intention comunicative (le
locuteur veut s’approcher de l’interlocuteur ou il veut garder la distance, le locuteur veut gagner la
sympathie de l’interlocuteur ou il veut mettre fin à la conversation, etc. ).
Ces distinctions (et toutes les autres qu’on pourrait ajouter) ne sont que relatives. Le jeu des
variables de l’acte de communication (le statut des interlocuteurs, l’intérêt de ceux-ci, le contexte
situationnel, etc. ) peut décider du choix des formules de salutations. Par exemple, deux
interlocuteurs très proches peuvent utiliser des formules différentes si la conversation a lieu dans un
cadre privé ou dans un cadre officiel et avec témoins; par exemple, le syntagme să traiţi (très
cérémonieux) peut être utilisée aussi entre amis pour mimer une condescendance exagee.
8
Le transfert entre les codes est assez fréquent voir les salutations pseudogestuelles dans les énoncés épistolaires:
bisoux te sărut (îmbrăţişez), etc. [8, p. 59-60].
9
Le formant-interjection hourra ura peut exprimer simultanément les deux valeurs (ouverture et clôture du dialogue).
D’autres moyens, expressifs, sont susceptibles d’accomplir cette fonction.
10
D’autres distinctions ayant comme critère le statut des locuteurs sont à envisager: formules sprécifiques aux enfants
(sărut mâna), aux jeunes (salut), au milieu masculin (să trăiţi).
5. Notre attention a été retenue seulement par les échanges conversationneles contenant des
formules de salutations pures ou bivalentes appartenant au code oral et sans références aux
appelatifs (déixis social) qui peuvent (doivent) les accompagner. Les exemples et les commentaires
ne visent que la conversation positive binaire
11
(échange conversationnel), dans le sens que la
réplique (mouvement conversationnel) émise par l’émetteur déclenche automatiquement une
réplique de la part du récepteur, et ignore les éléments métapragmatiques lexicaux (marques
discursives utilisées pour nuancer la force illocutionnaire). Les „nonsalutations”
12
, ainsi que les
salutations „plaisantes”
13
n’ont pas fait l’objet de cette recherche.
5. 1. Les formants neutres (non-marqués) d’usage dont disposent les deux langues pour
engager la conversation (mouvement conversationnel d’ouverture) par une salutation sont:
bonjour bună dimineaţa (pour le matin), bonjour bună ziua (pour le midi et l’après midi),
bonsoir bună seara (pour le soir et la nuit).
5. 2. Pour mettre fin à la conversation (mouvement conversationnel de clôture) par une
salutation, dans les deux langues les suivants formants neutres (non-marqués) sont possibles, en
dehors des oppositions temporelles (matin/midi/après midi/soir/nuit): au revoir la revedere.
5. 3. Ces formules non-marquées sont vivement concurencées par d’autres, capables de rendre
avec plus de finesse un bon nombre de nuances de toutes sortes (les salutations forment, dans les
deux langues, des systèmes qui évoluent sans cesse en revalorisant leurs patrimoines et leurs
ressources internes ou en empruntant des formules nouvelles des autres langues).
5. 3. 1. La référence temporelle:
a. à l’aide d’un déixis temporel défini: à cet après-midi, pe după-masă, à ce soir pe
deseară, à demain (soir) pe mâine (seară), à lundi (soir), à mardi, etc. pe luni (seară), pe
marţi, etc. , à la (semaine) prochaine pe săptămâna viitoare
14
;
b. à l’aide d’un déixis indéfini, quand on se quitte et qu’on sait (on espère) se revoir
prochainement (à bientôt pe curând, à tantôt pe curând, à tout à l’heure pe curând, à
plus
15
(tard) pe curând) ou on aprécie la séparation comme définitive (adieu adio
16
).
Le français est plus subtil, en faisant la distinction entre les déixis temporels momentanés et
les déixis temporels duratifs: bonsoir/bonne soirée bună seara/, au revoir/bon(ne) après-
midi la revedere/o zi bună. En roumain, les syntagmes o dimineaţă (zi, seară) bună sont très
récentes et insuffisament acceptées par le système des formules de salutations, leur origine anglaise
étant encore trop évidente pour les locuteurs.
D’autre part, si le français ne possède pas de structures distinctes en fonction de l’opposition
matin/(après-)midi
17
, il s’avère très soucieux d’indiquer le moment du coucher (bonne nuit
seulement avant de se coucher, emploi différent du roumain noapte bună).
5. 3. 2. La nature de l’interaction verbale, en fonction du statut des locuteurs.
5. 3. 2. 1. Les échanges personnels entre des locuteurs à statuts égaux favorisent les
salutations familières et populaires ayant des différentes forces illocutionnaires:
a. formules d’ouverture: salut salut
18
, par rapport avec bonjour bună ziua, etc. ;
11
Les séquences complémentaires de la transaction conversationnelle ont élibérément éliminées (Comment allez
vous ? Ce mai faceţi ?, Quoi de neuf ? Ce mai e nou ?, Ça gaze ? Ceva nou ?, Ça va ? Cum e ?, etc.
12
Călătorie sprâncena, drum bun şi cale bătută, etc. [8, p. 137-144].
13
Bună dimineaţa – roade gheţa, etc. (ibidem).
14
L’assertion: „Seul dans le cas des formules où l’indicateur temporel est le nom «semaine» (à la semaine prochaine) le
roumain doit expliciter l’information par l’introduction du verbe a vedea (= voir): Ne vedem săptămâna viitoare (On se
voit à la semaine prochaine) . ” [9, p. 17] nous paraît inexacte.
15
A + dans les mails.
16
Adieu (< à Dieu soyez) est une formule devenue très littéraire. Elle est aussi utilisé pour les morts, à qui l’on peut
aussi dire bon voyage.
17
Il est à remarquer que dans des stades plus anciens du français, bonjour a été utilisé pour clore le dialogue.
b. formules de clôture: salut salut, à la revoyure (très familier) la bună vedere, à tantôt
pe curând, bise(s), bisou(x) te pup (dulce), pupici (dulci)
19
, pa (şi pusi), par rapport avec au
revoir la revedere, etc. ;
5. 3. 2. 2. Les échanges personnels entre des locuteurs à statuts inégaux peuvent se servir des
salutations familières et populaires avec une grande force illocutionnaire pour marquer la déférence
(due à la différence de statut socio-professionnel ou à la différence d’âge): sărut(ăm)
20
mâna
(mâinile plus courtois, mânuşiţele pédant, précieux, dreapta archaïque, picioarele
archaïque), modalité courante par laquelle les hommes (les enfants) saluent les femmes et, rarement,
d’autres hommes
21
, par rapport à buna ziuă, la revedere, etc.
5. 4. Il est assez fréquent que des séquences expressives empruntés à des sociolectes bien
limités soyent utilisées comme formules de salutations
22
: bonne route drum bun (routiers),
bon vent vânt din pupa (marins)
23
, noroc bun (gueules noires), Doamne-ajută (milieu
du clergé), să trăiţi (milieu militaire), bonne continuation continuaţi (milieu militaire).
5. 5. Quelques formules neutres à l’intérieur d’une communauté linguistique, peuvent devenir
(consciemment ou non) des marques identitaires (dialectales), une fois franchies les limites de ces
communautés: kenavo (en Bretagne, parfois ailleurs), à tantôt (d’origine canadienne et très
localisée, non utilisée sur tout le territoire francophone), adieu „bonjour” ou „au revoir” (dans le
sud de la France), servus
24
(en Transylvanie et en Banat).
5. 6. Dans le même but, les deux langues peuvent facilement recourir à des formules
étrangères
25
: salaam aleďkum (en français, parfois utilisé dans la fréquentation avec les Nord
africains ou par les Pieds noirs), hello (en français et en roumain), ciao (écrit et prononcé à la
française: tchao, respectivement prononcé à la roumaine: tchaou), hola (en français), et bye (bye)
(en français et en roumain).
5. 7. Puis, à l’origine de quelques formules de salutation à la mode il y a quelques clichés
verbalisés des vedettes (notament celles de la télé et de la radio) ou de la pub: arrivée d’air chaud,
au lieu d’arivederci (Coluche), à chao bonsoir (formule lancée par Pépédé, marionette de Canal +,
18
Formule de salut devenue très répandue, dans les deux langues, au début des années ‘70 (il est de même pour ciao).
19
Formules très courantes dans les SMS.
20
Doublet étimologique de salut (< lat. sclavus).
21
Usage archaïque: sărut mâna Măria Ta (votre Majesté), boierule (seigneur), stăne (maître), et populaire: ~
părinte (mon père „prêtre”), don’ doctor (docteur). La formule était courante dans l’espace de l’Europe moyenâgeuse
(le) bacio le mani (it. ), le beso la mano (esp. ), je vous baise la main/les mains (fr. ) [5, p. 18-26; 8, p. 71-73].
22
En fait, un bon nombre de salutations usuelles représentent des formules conventionnelles correspondant au passage
d’un fait social réel à un support analogue [8, p. 71]. La remarque peut être illustrée par la salutation sărut mâna, ainsi
que par les salutations qui ont franchi le cadre restreint des micro ou macrogroups professionnels tels que ceux
mentionés ci-dessus. D’autres expressions continuent à rester spécifiques à quelques usages restreints: bon service
gardă uşoară (milieu hospitalier et militaire), bonne vente vânzare bună, rg bun (milieu du commerce).
Un processus inverse est aussi plausible: „... noroc bun, ca salut de lucru, este foarte frecvent în Moldova nu în
Crişana şi în Maramureş, cum ne-am fi aşteptat şi cum se presupune de obicei, plecându-se de la ideea noroc bun
este prin excelenţă salutul minerilor. ” [8, p. 123].
23
Les deux premiers couples sont utilisés comme encouragement, dans le cas d’une personne qui part définitivement ou
change d’activité.
24
(Votre obéissant/très humble) serviteur (familier) na pas de correspondant en roumain contemporain. Le syntagme
français n’est pas l’équivalent de servus, mais de larchaïque sluga dumitale (dumneavoastră) XVII-ème-XVIII-ème
siècle [8, p. 80-81; voir aussi 5, p. 41].
25
Notons qu’à la fin du XVIII-ème et au début du XIX-ème siècle des formules de salutations d’origine française étaient
employées en roumain, souvent avec une forme (orale ou écrite) corrompue: alivoar (au revoir), bonsoar (bonsoir).
Leur usage n’est pas exclu aujourd’hui, les utilisateurs de ces salutations voulant toujours conférer au dialogue un
caractère très convivial et plutôt dérisoire par référence presque explicite à l’ idiolecte des personages littéraires bien
fixés dans la conscience colective (cf. I. L. Caragiale). Au début du siècle dernier, le succès enregistré par les formants
d’origine française était tellement important que même des gens de la campagne se’en servaient parfois [1, p. 68].
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