
5 | Productivité des resources dans les pays du G8 et de l’OCDE
RÉSUMÉ
La promotion d’une croissance verte et la mise en place d’une économie économe en ressources constituent
aujourd’hui un enjeu majeur pour l’environnement et le développement et un important défi macro-
économique. Dans ce contexte, l’amélioration de la productivité des ressources et l’application de politiques
assurant une gestion durable des déchets et des matières fondée sur le principe des 3R sont primordiales.
Une meilleure productivité des ressources peut contribuer à améliorer tout à la fois la situation de
l’environnement – en réduisant la quantité de ressources nécessaires à l’activité économique et les
incidences environnementales correspondantes –, la sécurité des approvisionnements en ressources et la
compétitivité.
Le présent rapport répond à la demande des ministres de l’Environnement des pays du G8 invitant l’OCDE
à « assurer le suivi de l'avancement des travaux relatifs à la productivité des ressources » et à faire un
rapport à l’occasion de la réunion de 2011 des ministres de l’Environnement du G8 ou « à tout autre
moment jugé opportun » (Plan d’action 3R de Kobe, 2008).
Il dresse un bilan provisoire et expose les grandes tendances et les principaux faits nouveaux de l’action des
pouvoirs publics en matière de productivité des ressources dans les pays de l’OCDE, en accordant une
attention particulière aux efforts en faveur de la gestion durable des matières. Il met également en exergue
les grands défis et les principales opportunités et évoque les prochaines étapes qui permettront de
continuer d’aller de l’avant.
Les messages clés du rapport sont les suivants :
L’extraction de ressources matérielles continue de progresser dans le monde, mais certains signes
indiquent un découplage par rapport à la croissance économique mondiale. Dans les pays du G8,
la productivité des ressources s’est améliorée, l’intensité matérielle a diminué de plus de 47 %
entre 1980 et 2008, et la consommation annuelle de matières a été ramenée de près de 20 tonnes
à moins de 18 tonnes par habitant. Au cours de la même période, les pays de l’OCDE ont réduit de
42 % leur intensité matérielle et de 1.5 % leur consommation par habitant, qui est passée à 17.6 t
par an.
Cependant, le niveau global de la consommation de matières a continué d’augmenter
parallèlement à la croissance économique, quoique moins vite. Autrement dit, le découplage a été
seulement relatif et non absolu. En outre, malgré la baisse observée sur la période 1980-2008 –
évolution attribuable en partie à la crise financière de 2008 –, la consommation par habitant
reste élevée dans les pays du G8 et de l’OCDE, puisqu’elle est environ trois fois supérieure à celle
relevée dans le reste du monde.
Au sein du G8, l’Allemagne, le Canada, l’Italie et le Japon sont parvenus à un découplage absolu
entre consommation de matières et croissance économique. Un découplage absolu est par ailleurs
à signaler dans l’ensemble des pays du G8 en ce qui concerne certains groupes de matières, dont
le bois, les minéraux de construction, les minéraux industriels et, surtout, les métaux.
Si l’on prend en compte les flux de matières indirects associés aux échanges, c’est-à-dire les flux
de matières non incorporés dans des produits échangés, comme ceux qui sont liés à l’extraction et
à la transformation des ressources, il apparaît que les progrès dans les pays importateurs nets de
ressources sont plus modestes.
Si le bilan des pays du G8 est mitigé pour ce qui est de la production annuelle totale de déchets,
qui est en baisse dans certains pays et en hausse dans d’autres, la tendance en matière de gestion
des déchets municipaux (qui représentent environ 10 % du total des déchets) va généralement
dans le bon sens. La production de résidus urbains solides par habitant a diminué de près de 4 %
depuis dix ans dans la zone OCDE, bien que le PIB ait continué de croître. En outre, les taux de
recyclage n’ont cessé de progresser pour un large éventail de matières importantes, dont le verre,
l’acier, l’aluminium, le papier et les matières plastiques, atteignant pas moins de 80 % pour
certains d’entre eux.