LE CHANGEMENT (RECHAUFFEMENT) CLIMATIQUE L’écrivain et poète Victor Hugo l’a déjà dit : «C'est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas» et nous constatons aujourd’hui que les manifestations du dérèglement de notre Planète sont déjà tangibles. L’objet de cette réflexion porte sur le changement climatique. En premier lieu, je considérerai des donnés et j’essaierai de définir ce phénomène. Après j’analyserai les causes et les conséquences. Enfin, je présenterai de possibles solutions. D’une part, la température moyenne à la surface de la Terre a déjà augmenté de 0,85°C depuis 1880, date des premiers relevés météorologiques. Et 2015 a été la première année où la température a franchi le cap de 1°C de réchauffement par rapport à la période préindustrielle et puis le mouvement s’accélère étant donné que les trois dernières décennies sont les plus chaudes depuis au moins 1 400 ans, et quatorze des quinze premières années du XXI e siècle sont les plus chaudes jamais enregistrées. En effet, cette hausse du thermomètre mondial n’est pas le seul indice du changement climatique en cours. Le niveau moyen de la mer s’est élevé de 19 centimètres entre 1901 et 2010, à un rythme supérieur à celui enregistré au cours des deux derniers millénaires. Plusieurs phénomènes sont en cause . Tel est le cas de la fonte d’une partie de la cryosphère, des glaces et des neiges qui reculent ainsi de façon quasi généralisée. Par conséquent, le cycle global de l’eau est affecté et certains événements extrêmes (sécheresses, cyclones, etc.) sont plus intenses. Par ailleurs, le climat sur notre planète a toujours varié et de façon tout à fait naturelle. L’activité solaire influe ainsi sur les températures mondiales et peut temporairement refroidir l’atmosphère. En fait, le mot climat provient du grec klima signifiant « inclinaison », évoquant le rôle majeur de l’inclinaison des rayons solaires sur la surface terrestre. Toutefois, ce réchauffement s’est effectué sur une très longue période, de près de 7 000 ans, contrairement à la hausse des températures actuelles, trop forte et inédite par sa rapidité pour être exclusivement liée à l’activité solaire. Il faut cependant noter que selon les experts du climat, il est « extrêmement probable » (à plus de 95 %) que les activités humaines soient la cause principale de l’élévation de la température relevée depuis le milieu du XXe siècle d’autant plus que les scientifiques ont montré que l’accumulation de gaz à effet de serre d’origine anthropique explique la quasi-totalité du réchauffement en cours. Le plus significatif nous est fourni par l’effet de serre, un phénomène naturel qui permet la vie sur terre. En effet, plusieurs gaz forment une « barrière » autour de la surface du globe permettant de retenir la chaleur du soleil renvoyée par le Terre et de maintenir une température moyenne de 15°C à sa surface. Ainsi, la concentration atmosphérique moyenne de dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre émis par l’homme, est sur le point de franchir un nouveau record, de 400 ppm (parties par million); cela signifie que, sur 1 million de molécules de l’atmosphère terrestre, 400 sont des molécules de CO 2. Un niveau inédit. Ce taux était de 270 ppm environ au cours de la période préindustrielle, et n’a jamais excédé les 300 ppm au cours du dernier million d’années. En réalité, les principaux gaz à effet de serre d’origine humaine sont le dioxyde de carbone (CO2), issu à 80% de la combustion des ressources fossiles (charbon, pétrole et gaz) et le méthane (CH4), produit surtout par l’élevage. Tout en reconnaissant le fait que les pays riches, notamment les Etats-Unis et ceux de l’Europe sont les principaux responsables des rejets carbonés, il faut cependant noter que la Chine est maintenant le premier émetteur de GES devant les Etats-Unis, l’Union Européenne, l’Inde, la Russie, etc. S’il est certain que le changement d'occupation des terres, incluant la déforestation, qui se situe à la seconde place en termes de responsabilité dans l'augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre (17% des émissions mondiales), il ne reste pas moins vrai que les émissions engendrées par la combustion des énergies fossiles, celles-là dues à la déforestation émanent de l'exploitation de forêts et se situent au sein de pays émergents et en développement sont aussi responsables de ce phénomène. Reste à parler des modèles climatiques qui prévoient selon scénarios plus ou moins pessimistes une élévation de la température. L’hypothèse extrême correspondrait à une hausse de plus de 6 °C à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle. L’élévation du niveau de la mer serait, elle, de 26 cm à 98 cm d’ici à 2100. Nous devrons également faire face à des événements climatiques extrêmes. Ainsi, les canicules, les sécheresses et les pluies diluviennes seraient plus fréquentes et plus intenses, et aussi les cyclones les plus violents devraient se multiplier. En ce qui concerne les rendements agricoles ils pourraient baisser alors que, pour répondre à une demande mondiale en hausse, il faudrait augmenter la production. Non seulement la pêche avec des espèces marines moins nombreuses et de forts taux d’extinction au niveau local mais aussi la sécurité alimentaire et la santé seront affectées. Encore est-il que le changement climatique devrait également provoquer une augmentation des déplacements de populations et pourrait accroître indirectement les risques de conflits violents. Une hausse de la mortalité des arbres pourrait survenir dans de nombreuses régions, alors que l’un des enjeux de la lutte contre le réchauffement passe par la reforestation. Le réchauffement planétaire introduit un facteur supplémentaire d'inégalité et de disparité entre les différentes zones géographiques du globe. Les populations des pays les plus pauvres du monde sont les plus vulnérables face aux effets du changement climatique, alors qu'ils sont les moins responsables. Ainsi, l’objectif de la COP21, fixé lors de la conférence climatique de Copenhague en 2009, est de contenir la hausse de la température moyenne à la surface de la Terre sous la barre de 2°C, par rapport à la période préindustrielle. Au-delà, le dérèglement climatique pourrait s’emballer. On estime que, pour rester sous 2°C de réchauffement, il faut réduire de 40 à 70 % les émissions mondiales d’ici à 2050 et parvenir à la neutralité carbone (zéro émission) à la fin du siècle. Mais les engagements actuels des Etats se traduiraient par un total d’émissions bien supérieur. Néanmoins, les solutions sont connues. Il s’agit avant tout de baisser drastiquement notre consommation d’énergie. Il est impératif, dans le même temps, de sortir des combustibles fossiles, charbon, pétrole et gaz naturel. Un arrêt des subventions publiques aux fossiles, ainsi qu’une tarification mondiale du carbone pénalisant les émissions de CO 2 sont indispensables. A la place des hydrocarbures, les énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le solaire, doivent être encouragées. On envisage également le captage du CO2 puis son stockage dans le sous-sol, afin de le soustraire à l’atmosphère. Mais la disponibilité de ces techniques et la possibilité de les étendre demeurent incertaines, donc consommer – avec parcimonie – des énergies « vertes » demeure la meilleure option pour contrer le réchauffement. Au terme de cet exposé, je dirai qu’il ne faut pas sauver la Planète. Ce sont les hommes qu’il faut sauver car la Planète nous survivra et c’est aussi certain que l’action coûtera beaucoup moins cher que l’inaction. Les gestes du quotidien comptent à l’égal des décisions politiques.