La libération
De nombreuses villes sont complètement rasées à la libération, suite au
débarquement de Normandie (Caen, Saint-Lô, Lorient par exemple) et font des
dizaines de milliers de victimes. Les résistants libèrent Paris le 25 août 1944 avec
l'aide de la 2° division blindée du général Leclerc. De Gaulle installe à Paris le
Gouvernement Provisoire de la République Française rassemblant des ministres
issus de tous les courants de la résistance. Pétain et ses ministres sont envoyés par
les SS en Allemagne, puis rapatriés pour être jugés, l'urgence est de rétablir la
démocratie dans un pays en proie aux règlements de compte : 10,000 victimes de
l'épuration « sauvage », 767 personnes condamnées à mort légalement, dont
Pétain, pour lequel De Gaulle commue la peine à la perpétuité.
La 2°GM a d'abord suscité une volonté d'oubli, de dénégation de la participation
de Vichy à la collaboration, dans l'urgence d'une France à reconstruire, les
déportés dérangent, l'american way of life entraine la liesse et l'insouciance. Puis
les années 70 voient la sortie de travaux universitaires et cinématographiques
(Robert Paxton La France de Vichy, film Le chagrin et la pitié (documentaire
franco-suisse de Marcel Ophüls ) et Lacombe Lucien, de Louis Malle). Puis en
1979 un français est inculpé de crime contre l'humanité (Jean Leguay, haut
fonctionnaire français, qui fut accusé de complicité dans la déportation des Juifs en
France), de nouveaux éléments mémoriels apparaissent (camps d'internement
français, Malgré-nous) ; en 1985 Shoah, film de Claude Lanzmann, secoue les
mémoires. Il faut attendre 1995 pour que le président Chirac reconnaisse la
responsabilité de l’État et proclame la « dette imprescriptible » de la France à
l'égard des Juifs.
L'extermination des Juifs et Tziganes : un crime contre l’humanité
Défi moral et enjeu mémoriel de cette partie du programme, ce n'est pas
l'interprétation des chiffres qui est débattue, mais l'interprétation des crimes.
Rappel des faits
Avant-guerre on estime la population juive en Europe à 9,5millions de personnes,
et seulement 3,5 après-guerre ; le terme hébreu Shoah, signifiant catastrophe,
désigne l'extermination systématique des individus. Les Tziganes, peuple nomade
venu d'Asie, sont 700,000 avant-guerre, entre 250,000 et 500,000 furent
exterminés par les nazis, ce génocide porte le nom de Samudaripen ; parqués dans
des camps d'internement en France à cause de cette différence culturelle.
– Persécutions avant-guerre : l'idéologie nazie est clairement antisémite, dès 1933
les nazis appellent au boycott des magasins juifs, révoquant universitaires et hauts-
fonctionnaires Juifs, les premiers camps de Dachau et Oranienburg recoivent les
opposants politiques, les « nacht und rebel » Nuit et Brouillard ; en 1935 les lois
Nuremberg leur ôtent la nationalité allemande et interdisent le mariage avec des
allemands ; en 1938 la situation s'aggrave, il leur est interdit la fréquentation de
certains lieux publics et d'exercer certains métiers, le 9 novembre c'est le pogrom
de la Nuit de Cristal : les militants nazis incendient les synagogues et massacrent
des centaines d'individus ; rendus responsables de la situation, les Juifs
commencent à être internés en camps de concentration
– l'extermination de masse commence dès le début de la guerre, les nazis parquent
les Juifs polonais, envahie rapidement, dans des ghettos comme à Lodz ou
Varsovie, quartiers clos où les conditions de vie sont effroyables, 8 millions de
personnes y meurent de faim, privations, maladies
– avec l'invasion de l'URSS l'extermination se fait à la capture des villages, où les
prisonniers juifs sont exécutés collectivement, en forêt, par les Einsatzgruppen ;
c'est ce que l'on appelle la « Shoah par balle », faisant 1,3 millions de morts
– le premier camp d'extermination est ouvert en décembre 1941 à Chelmno en
Pologne, en janvier 1942 la solution finale est élaborée à la Conférence de
Wanssee : les ghettos, les tziganes sont évacués en masse vers les camps
d'extermination de Belzec, Treblinka, Sobibor, Maidanek. Si le camp de
concentration a pour objectif le travail forcé (où les internés sont victimes
de mauvais traitements) le camp d'extermination a pour but de permettre le
massacre de masse organisé. Localisés à l'Est du Gand Reich, en Pologne annexée.
Le plus grand est Auschwitz-Birkenau, dirigé par Rudoph Hoess, les Juifs arrivent
en train, voyageant plusieurs jours dans des wagons à bestiaux sans manger ni
boire ; ils sont triés à l'arrivée, les vieillards, les jeunes enfants accompagnés de
leurs mères sont envoyés à la douche pour y être exterminés par injection dans la
chambre à gaz de zyklon B ; les autres, valides, mourront de mauvais traitements,
malnutrition, travail, ou dans les salles d'expériences médicales.
– le système utilise une main-d’oeuvre gratuite, réservoir pour l'industrie
allemande (Krupp, Siemens), main-d’oeuvre réduite en esclavage, humiliée et
exterminée car jugée trop faible et inférieure ; la gestion de l'extermination est
rationalisée et déshumanisée, les prisonniers sont des numéros dont la mort
exploitée rapporte de l'or (dents), des vêtements, de l'engrais.
Plusieurs milliers de personnes qui ont survécu aux camps meurent dans les «
marches de la mort » organisées par les SS devant l'avancée de l'Armée rouge qui
libère Auschwitz le 27 janvier 1945. A la fin de la guerre les nazis et certains
collaborateurs essaient de détruire les camps et les preuves des chambres à gaz.