La violence du XX°s : les deux conflits mondiaux, l`extermination des

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La violence du XX°s : les deux conflits mondiaux,
l'extermination des Juifs et Tziganes par les nazis : un
crime contre l'humanité
Les deux conflits mondiaux mobilisent la totalité des ressources des belligérants,
engagent des armées de millions d'hommes dans une violence extrême, et sont
accompagnées de violence massive contre les civils (génocide arménien pendant
la 1°GM / Juifs et Tziganes 2°GM) qui imposent l'enjeu de mémoire face à ce
nouveau crime : le crime contre l'humanité.
Que furent les 2 conflits mondiaux ? Quelles en ont été les conséquences ?
Quels en sont les enjeux mémoriels ?
La Première Guerre Mondiale 1914 - 1918
Les origines du conflit :
– hostilité franco-allemande : la France a perdu l'Alsace et la Moselle en 1870,
l'esprit revanchard de la population souhaite récupérer ces 3 départements
– deux systèmes d'alliances sont en place, dues aux climat de tension en Europe
(concurrence impérialiste entre GB/France/Allemagne pour les colonies du
Soudan et du Maroc ; l'Allemagne est la 2° puissance économique mondiale
derrière les USA mais devant la GB et la France) et la montée des nationalismes
(slaves notamment en Serbie qui souhaite unifier les slaves du sud sous
domination austro-hongroise et turque) :
Triple Entente
France // Royaume-Uni // empire Russe
Triple Alliance
Empire d'Allemagne // Empire d'Autriche-Hongrie // Italie
– l'attentat de Sarajevo : le 28 juin 1914 l'archiduc François-Ferdinand, héritier
de l'Empereur d'Autriche, est assassiné par un Serbe à Sarajevo L'AH déclare la
guerre à la Serbie, soutenue par la Russie ; par le jeu des alliances, → le conflit
devient européen. En France toutes les forces politiques, à part Jaurès, se rallient à
la guerre, à l'« Union sacrée » évoquée par le président Poincarré début 'Août
Le déroulement de la guerre :
– août/novembre 1914, la guerre de mouvement : les Allemands traversent la
Belgique pour attaquer la France par le Nord, la contre-offensive française les
stoppent en septembre lors de la bataille de la Marne, grâce notamment à la
réquisition des taxis parisiens pour transporter rapidement les troupes
– 1915-1917, la guerre de position : l'équilibre des forces en présence conduit les
armées adverses à s'enterrer dans les tranchées, guerre de position en face à face
sur un front s'étirant de la Mer du Nord à la Suisse ; bombardements et grandes
offensives meurtrières sont les deux stratégies pour tenter de percer le front,
coûteuses en vie humaines (en 1916 a lieu la bataille de Verdun, symbolisant les
plus terribles batailles de la 1°GM, la France sort victorieuse mais compte près de
400.000 victimes et presque autant dans l'autre camp), les conditions de vie dans
les tranchées sont extrêmement difficiles (climat, hygiène, boue, rats, poux...)
– 1918 la guerre de mouvement : l'armée russe se retire du conflit en 1917
(révolution russe) et signe avec l'Allemagne le traité de Brest-Litovsk en mars
1918, l'armée allemande se concentre sur le front de l'Ouest et fait reculer les
armées françaises et britanniques, mais grâce à l'entrée en guerre des Américains
(avril 1917, suite à l'agression par les sous-marins allemands de leur flotte
commerciale) et aux chars Renault, l'armée allemande recule et l'Armistice de la
«Grande Guerre » est signé le 11 novembre 1918 à Rethondes.
La paix :
– la Conférence de la Paix : elle se réunit début 1919 à Paris pour rédiger les
traités de paix dessinant un nouveau visage à l'Europe ; Clémenceau, chef du
gouvernement français, souhaite une paix destinée à affaiblir l'Allemagne, les
USA de W. Wilson souhaitent appliquer le « droit des peuples à disposer d'euxmêmes »
– le Traité de Versailles : signé le 28 juin 1919, il rend à la France l'Alsace et la
Lorraine, démilitarise la Rhénanie, réduit son armée à 100,000 hommes ; il impose
également à l'Allemagne de reconnaître sa position d'agresseur et doit ainsi verser
des indemnités à la France. Pour les Allemands ce traité est une humiliation, un
Diktat (= chose dictée)
– la carte de l'Europe et modifiée par les traités de Saint-Germain (1919, partage
l'empire d'Autriche-Hongrie) et de Sèvres (disparition de l'Empire Ottoman, réduit
à la seule Turquie, tandis que ses possessions sont administrées par les Français
-Liban et Syrie- et les Britanniques -Irak et Jordanie) ; de nouveaux États naissent
de
l'éclatement
de
l'empire
Austro-hongrois
(Yougoslavie,
Hongrie,Tchécoslovaquie, Autriche) et de l'éclatement de la Russie (Pologne,
Lituanie, Estonie...)
Pourquoi est-ce une guerre totale, mobilisant l'ensemble des ressources des
pays engagés ?
– l'arrière est sollicité pour l'effort de guerre ; les conditions de vie se dégradent,
le rationnement des produits alimentaires s'installe pour conserver le maximum de
ressources pour le front ; les femmes remplacent les hommes aux champs mais
aussi dans les usines (ce sont les « munitionnettes ») ; les ressources des empires
coloniaux sont également utilisées (matières premières et troupes)
– l'économie est tournée vers l'effort de guerre : l'industrie adapte sa production
aux besoins de la guerre (munitions, matériel, armes) comme Renault en France,
fabriquant des obus, chars, moteurs d'avions ; les États font appel aux emprunts
auprès des populations (emprunts de la défense nationale par ex, « ils donnent leur
sang, donnez votre or »)
– libertés et esprits contrôlés : la presse est censurée pour éviter de faire
connaître la réalité des combats, les pertes militaires ; par le « bourrage de crâne »
on annonce de fausses nouvelles minimisant les horreurs de la guerre, les courriers
privés de soldats sont également lus et censurés
Le bilan :
– humain : les pertes sont considérables et atteignent un niveau jusqu'alors
inconnu : 10 millions de morts, ainsi que les victimes de la grippe espagnole de
1918, les millions de blessés, de mutilés appelés en France les « gueules cassées »
; le traumatisme est immense et des monuments aux morts sont construits dans
chaque commune, le soldat inconnu est inhumé sous l'Arc de Triomphe le 11
novembre 1920, la loi du 24 octobre 1922 fait du 11 novembre une journée de
commémoration, le dernier poilu, Lazare Ponticelli, est décédé en 2008.
– matériel : les combats ont ravagé et détruit les régions du Nord et du Nord-Est
de la France, grandes régions industrielles françaises qui entretenaient l'économie
– financier : les États sont endettés et connaissent l'inflation, l'économie a du mal
à se ressaisir là où les régions industrielles sont touchées
– une paix insatisfaisante : le « diktat » de Versailles, le jeu de déplacement des
frontières redessinant l'Europe placent des minorités nationales dans un autre pays
; la 1°GM prépare la deuxième avec ces rancœurs et la généralisation d'une culture
de guerre
La Seconde guerre mondiale, 1939-1945
La marche à la guerre
Alors que la première guerre mondiale devait être la « der des der » et que la paix
mondiale était assurée depuis la Société des Nations, un faisceau d'éléments
permettent d'expliquer l'avènement de la 2°GM :
– la crise économique et financière des années 30 : les années 20 sont sous le signe
de la prospérité économique, les secteurs de l'automobile, de l'électricité se
modernisent ; pourtant une crise économique partie des USA en 1929,
l'effondrement de la bourse de New-York (le krach boursier), la surproduction et
les prix en baisse vont déstabiliser les économies mondiales
– les visées expansionnistes de l'Allemagne nazie : en 1918 l'Allemagne vaincue
met en place un régime démocratique, la République de Weimar (où le
gouvernement est responsable devant le Parlement, le Reichstag) ; celle-ci est
accusée par les petits partis d'extrême droite d'avoir accepté le diktat de Versailles
; le NSDAP (Parti national-socialiste) de Hitler se développe sur ce créneau ainsi
que sur les conséquences de la crise économique (chômage notamment) ; ce
dernier est emprisonné en 1923, après que son parti et les chemises brunes (les
SA) échouent dans leur tentative de coup d’État. Hitler projette d'arriver au
pouvoir de façon légale, en se présentant aux élections, promettant la fin de la
misère, la suppression du chômage et, jouant sur le sentiment national, de restaurer
la grandeur de l'Allemagne ; les partis traditionnels n'arrivent pas à endiguer la
crise, le NSDAP remporte 33% des élections en 1932 au Reichstag, mais il n'y a
pas de majorité ; le 30 janvier le président de la République le nomme Chancelier.
L'incendie du Reichstag (lors d'élections en 1933, par les nazis bien que les
communistes soient accusés) lui permet d'adopter un décret de suspension des
libertés individuelles (correspondance, presse, téléphone) faussant la campagne
électorale, dont le NSDAP sort vainqueur avec 44% de voix, il obtient les pleins
pouvoirs et peut faire les lois sans prendre l'avis de l'Assemblée élue le NSDAP
est le parti unique, dont l'objectif est la guerre → pour l'espace vital.
En rédigeant Mein Kampf en prison en 1925 Hitler expose ses théories sur la race
supérieure aryenne qui a besoin d'un espace vital plus important, ainsi que
l'entretien de la pureté de cette race supérieure qui ne doit plus être en contact avec
les races inférieures, particulièrement les Juifs.
Hitler va ainsi remettre en question les clauses du traité de Versailles :
rétablissement du service militaire en 1935 (alors que l'armée doit être limitée à
100,000 hommes), remilitarisation de la Rhénanie en 1936, réalisation de
l'Anschluss (annexion de l'Autriche) en 1938.
On assiste à la passivité et à la démission des démocraties : lors de la conférence
de Munich en septembre 1938, Daladier et Chamberlain (président du Conseil
français et Premier ministre britannique) acceptent qu'Hitler annexe les Sudètes,
région de Tchécoslovaquie peuplée d'allemands, fidèle à son projet de Grande
Allemagne réunissant les peuples de race et langue allemande. Les démocraties
sont frileuses par crainte de la guerre ; pourtant la volonté expansionniste d'Hitler
se poursuit en revendiquant la Bohème (actuelle République Tchèque), puis le
corridor de Dantzig qui appartient à la Pologne. Le pacte de non-agression signé
avec l'URSS (prévoyant également le partage de la Pologne) le 23 août 1939 lui
permet d'envahir la Pologne le 1° septembre 1939 (à l'ouest, l'est étant envahit le
17 par l'URSS).
→ La France et la Grande-Bretagne ne peuvent laisser faire, elles déclarent la
guerre à l'Allemagne le 3 septembre.
Un conflit en 2 temps
– 1939-1941 victoires de l'Axe (Allemagne//Italie) : la stratégie de la blietzkrieg
-guerre éclair- est payante, associant attaques aériennes (la Lufftwaffe, armée de
l'air) et par divisions blindées (Wehrmacht, armée de terre) elle permet d'écraser
rapidement l'armée polonaise, puis le Danemark, la Norvège et enfin la France, qui
patiente pendant cette période surnommée la « drôle de guerre », attaquée depuis
la Belgique le 10 mai 1940 ; battue en 5 semaine la France signe l'armistice le 22
juin 1940. L’Angleterre est le seul allié invaincu, les bombardements opérés
durant l'été 1940 restent vains (c'est la bataille d'Angleterre)
– le conflit se mondialise en 1941 : le 22 juin Hitler rompt le pacte germanosoviétique et entreprend l'invasion de l'URSS (opération Barbarossa), en moins de
3 mois par une progression rapide l'armée allemande occupe jusqu'à Leningrad et
Moscou ; le 7 décembre 1941 le Japon, souhaitant chasser les États-Unis du
Pacifique, déclenche l'attaque surprise de Pearl Harbour et provoquant l'entrée en
guerre ds USA
– 1942 – 1945 victoires des alliés : l'année 1942 est un tournant de la guerre, dans
le pacifique les américains sont à l’oeuvre, les anglais gagnent une victoire en
Égypte (Al-Alamein) tandis que les Alliés débarquent en Afrique du Nord, et
surtout l'armée soviétique encercle et capture l'armée allemande devant Stalingrad
en février 1943, faisant recule l'armée allemande ; suivent une série de
débarquements alliés (Sicile 1943, Normandie 6 juin 1944 Provence 15 aout 1944)
qui engagent l'armée allemande sur deux fronts (est avec l'armée rouge, ouest avec
les alliés), entrainant la capitulation sans conditions à Reims le 8 mai 1945 puis à
Berlin le lendemain, l'armée japonaise capitule le 6 septembre après les
bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.
Le bilan de la guerre, guerre totale
– toutes les ressources sont mobilisées pour l'effort de guerre, la production
d'armement ; la science est mise à contribution (arme atomique, avions V1 et V2
en Allemagne) ; des millions de personnes sont raflées pour travailler en
Allemagne
– humain : 50 millions de morts, conflit le plus meurtrier de l'Histoire, civils
compris (bombardements, génocide, la Pologne perd 15% de sa population en
1945 par rapport à 1939) ; brutalisation et mépris de la vie humaine (torture,
camps de concentration, massacres dans des petits villages comme Oradour-surGlane, travail forcé) ; honte de la collaboration en France, du passé nazi en
Allemagne
– économique : déjà entamée par la 1°GM l'Europe sort du conflit encore plus
affaiblie ; destructions matérielles considérables sur le continent (chemins de fer,
ports, routes, bâtiments) ; les villes allemandes sont rasées à 70%
– géopolitique : les USA sont les grands vainqueurs de la guerre, leur capacité de
production industrielle est intacte, détenant l'arme atomique, les accords de
Bretton Woods ont mis en place un système monétaire faisant du dollar la seule
monnaie véritablement mondiale ;
en février 1945 la conférence de Yalta réunit Churchill, Roosevelt, Staline, se
mettant d'accord sur le sort à réserver à l'Allemagne, le redécoupage de l'Europe,
et l création d'une organisation de maintien de la paix : la carte de l'Europe et du
monde change, l'URSS gagne des territoires (Pays Baltes, Finlande Roumanie
entre autres) de même que la Pologne qui reçoit des terres à l'ouest pour
compenser ses pertes, l’Autriche et l'Allemagne sont occupées et administrées par
les alliés ; l Charte des Nations Unies signée en 1945 à San Francisco par 51 États
donne naissance à l'ONU, fondée pour garantir la paix, la sécurité, défendre les
droits de l'homme et aider au développement économique
La France durant la guerre
La France occupée, le régime de Vichy
Envahie rapidement, la France signe l'armistice avec l'Allemagne le 22 juin 1940,
le maréchal Pétain, vainqueur de Verdun en 1916, est le chef du gouvernement. La
France est coupée en deux, au Nord de la ligne de démarcation se trouve la zone
occupée, au sud la zone dite « libre », et amputée de l'Alsace et de la Lorraine,
annexées par l'Allemagne ; rappelant le traité de Versailles la France et condamnée
à payer de très lourds frais d'occupation, son armée est réduite à 100,000 hommes,
et 1,4 million de soldats restent prisonniers en Allemagne
En juillet 1940 le gouvernement français s'installe à Vichy et donne les pleins
pouvoirs au maréchal Pétain. En charge de promulguer une nouvelle constitution,
il est à la tête d'un nouveau régime qu'il nomme « l’État français », signant la fin
de la III° République. Ce nouveau régime n'es plus démocratique, il contrôle les 3
pouvoirs, partis politiques et syndicats sont dissous, la grève est interdite, les
Assemblées ne sont plus réunies et le suffrage universel n'est plus exercé, les
libertés publiques sont suspendues. La nouvelle devise de la France est alors «
Travail famille patrie », son nouvel emblème la francisque ; son souhait est de
redresser la France en créant un ordre nouveau grâce à sa politique de Révolution
nationale s'appuyant sur des valeurs traditionnelles : catholicisme, paysannerie,
vertus morales, famille. Un culte de la personnalité se met en place, utilisant la
propagande (affichage, hymne...) pour le diffuser.
Vichy fait le choix de la collaboration :
– politique : Pétain choisit comme second Pierre Laval, qui croit en la victoire de
l'Allemagne ; celui-ci organise en octobre 1940 à Montoire une rencontre Pétain
Hitler, où s'échange une poignée de main et où l'annonce de la voie de la
collaboration est annoncée officiellement. L'espoir est d'être partenaire du Reich,
et d'en tirer certains avantages, dont une place dans la future Europe allemande qui
devrait succéder à la guerre
– militaire : l'armée est limitée à 100,000 hommes afin d'assurer la tranquillité des
troupes allemandes ; certains s'engagent
dans les Légions des Volontaires Français, combattant sous l'uniforme allemand
en URSS ou dans la division SS française
Charlemagne
– économique : la France fournit denrées et produits industriels, l'économie est
mise au service de la machine de guerre allemande, incitant les travailleurs à partir
travailler en Allemagne, 3 travailleurs partants devant permettre le retour d'un
prisonnier. Dispositif insuffisant, le régime de Vichy crée en 1943 le STO,
obligeant le départ de plusieurs classes d'âge vers l'Allemagne. Pénurie et
rationnement alimentaire apparaissent alors.
– policière : devançant avec zèle les directives allemandes un commissariat aux
affaires juives est créé, de même que le 3 octobre 1940 un « statut des juifs » est
promulgué, les excluant de nombreuses professions ; l'obligation du port de l'étoile
jaune est étendu à la zone libre, la police et gendarmerie françaises aident au
placement des Juifs étrangers dans des camps d'internement. Ce sont aussi elles
qui arrêtent 13,000 Juifs lors de la Rafle du Vel' d'Hiv le 16 juillet 1942,
participant à leur déportation
La Résistance française
Face à la défaite de juin 1940 le Général de Gaulle, réfugié à Londres, refuse la
signature de l'armistice et lance un appel radiodiffusé à la résistance le 18 juin
1940. il ne reste que le texte de l'Appel du 18 juin et l'enregistrement du 22 juin,
ces documents ainsi que l'affiche « A tous les Français » sont classées « Mémoires
du monde » par l'UNESCO. Cet appel devint le symbole de la résistance contre
tout ordre immoral ; en France depuis 2006 c'est un jour commémoratif non
chômé. Peu entendu, De Gaulle est reconnu par le gouvernement britannique
comme le chef de file de tous les Français libres. La France libre se constitue donc
de soldats qui, refusant l'armistice, ont rejoint de Gaulle en Angleterre et d'une de
l'empire colonial (Tchad, Cameroun) qui refusent l'autorité de Vichy. Dans un
premier temps ils sont intégrées aux bataillons anglais puis sont créées des unités
exclusivement françaises financées et équipées par les Britanniques, les Forces
Françaises Libres (FFL). Elles interviennent en Afrique du Nord, en Italie, au
débarquement de Normandie, puis à la libération de la France (ex : deuxième
division blindée du général Leclerc).
À l’intérieur du pays la résistance est d'abord minime et les hommes sont isolés,
aux moyens d'actions limités et sans coordination.
Mais l'été 1941 constitue un tournant car l'attaque de l'URSS amène dans ses rangs
le PCF. Souvent développée dans des réseaux organisés autour de journaux
clandestins (Libération, Francs-tireurs) elle manque de coordination. De Gaulle
fait parachuter Jean Moulin en 1942 afin de le représenter pour réaliser
l'unification de la Résistance. Celui-ci institue le Conseil National de la Résistance
(CNR) en 1943, unifiant les maquis dans les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI)
et proposant un programme politique et social pour l'après-guerre. Les actions de
la résistance dont variées : sabotages, attentats, diffusion de tracts et journaux,
organisation de filières d’évasion pour les Juifs, lutte armée dans les maquis etc.
Malgré l'arrestation de Jean Moulin en juin 43 elle continue d’oeuvrer, renforcée
par les réfractaires au STO.
La libération
De nombreuses villes sont complètement rasées à la libération, suite au
débarquement de Normandie (Caen, Saint-Lô, Lorient par exemple) et font des
dizaines de milliers de victimes. Les résistants libèrent Paris le 25 août 1944 avec
l'aide de la 2° division blindée du général Leclerc. De Gaulle installe à Paris le
Gouvernement Provisoire de la République Française rassemblant des ministres
issus de tous les courants de la résistance. Pétain et ses ministres sont envoyés par
les SS en Allemagne, puis rapatriés pour être jugés, l'urgence est de rétablir la
démocratie dans un pays en proie aux règlements de compte : 10,000 victimes de
l'épuration « sauvage », 767 personnes condamnées à mort légalement, dont
Pétain, pour lequel De Gaulle commue la peine à la perpétuité.
La 2°GM a d'abord suscité une volonté d'oubli, de dénégation de la participation
de Vichy à la collaboration, dans l'urgence d'une France à reconstruire, les
déportés dérangent, l'american way of life entraine la liesse et l'insouciance. Puis
les années 70 voient la sortie de travaux universitaires et cinématographiques
(Robert Paxton La France de Vichy, film Le chagrin et la pitié (documentaire
franco-suisse de Marcel Ophüls ) et Lacombe Lucien, de Louis Malle). Puis en
1979 un français est inculpé de crime contre l'humanité (Jean Leguay, haut
fonctionnaire français, qui fut accusé de complicité dans la déportation des Juifs en
France), de nouveaux éléments mémoriels apparaissent (camps d'internement
français, Malgré-nous) ; en 1985 Shoah, film de Claude Lanzmann, secoue les
mémoires. Il faut attendre 1995 pour que le président Chirac reconnaisse la
responsabilité de l’État et proclame la « dette imprescriptible » de la France à
l'égard des Juifs.
L'extermination des Juifs et Tziganes : un crime contre l’humanité
Défi moral et enjeu mémoriel de cette partie du programme, ce n'est pas
l'interprétation des chiffres qui est débattue, mais l'interprétation des crimes.
Rappel des faits
Avant-guerre on estime la population juive en Europe à 9,5millions de personnes,
et seulement 3,5 après-guerre ; le terme hébreu Shoah, signifiant catastrophe,
désigne l'extermination systématique des individus. Les Tziganes, peuple nomade
venu d'Asie, sont 700,000 avant-guerre, entre 250,000 et 500,000 furent
exterminés par les nazis, ce génocide porte le nom de Samudaripen ; parqués dans
des camps d'internement en France à cause de cette différence culturelle.
– Persécutions avant-guerre : l'idéologie nazie est clairement antisémite, dès 1933
les nazis appellent au boycott des magasins juifs, révoquant universitaires et hautsfonctionnaires Juifs, les premiers camps de Dachau et Oranienburg recoivent les
opposants politiques, les « nacht und rebel » Nuit et Brouillard ; en 1935 les lois
Nuremberg leur ôtent la nationalité allemande et interdisent le mariage avec des
allemands ; en 1938 la situation s'aggrave, il leur est interdit la fréquentation de
certains lieux publics et d'exercer certains métiers, le 9 novembre c'est le pogrom
de la Nuit de Cristal : les militants nazis incendient les synagogues et massacrent
des centaines d'individus ; rendus responsables de la situation, les Juifs
commencent à être internés en camps de concentration
– l'extermination de masse commence dès le début de la guerre, les nazis parquent
les Juifs polonais, envahie rapidement, dans des ghettos comme à Lodz ou
Varsovie, quartiers clos où les conditions de vie sont effroyables, 8 millions de
personnes y meurent de faim, privations, maladies
– avec l'invasion de l'URSS l'extermination se fait à la capture des villages, où les
prisonniers juifs sont exécutés collectivement, en forêt, par les Einsatzgruppen ;
c'est ce que l'on appelle la « Shoah par balle », faisant 1,3 millions de morts
– le premier camp d'extermination est ouvert en décembre 1941 à Chelmno en
Pologne, en janvier 1942 la solution finale est élaborée à la Conférence de
Wanssee : les ghettos, les tziganes sont évacués en masse vers les camps
d'extermination de Belzec, Treblinka, Sobibor, Maidanek. Si le camp de
concentration a pour objectif le travail forcé (où les internés sont victimes
de mauvais traitements) le camp d'extermination a pour but de permettre le
massacre de masse organisé. Localisés à l'Est du Gand Reich, en Pologne annexée.
Le plus grand est Auschwitz-Birkenau, dirigé par Rudoph Hoess, les Juifs arrivent
en train, voyageant plusieurs jours dans des wagons à bestiaux sans manger ni
boire ; ils sont triés à l'arrivée, les vieillards, les jeunes enfants accompagnés de
leurs mères sont envoyés à la douche pour y être exterminés par injection dans la
chambre à gaz de zyklon B ; les autres, valides, mourront de mauvais traitements,
malnutrition, travail, ou dans les salles d'expériences médicales.
– le système utilise une main-d’oeuvre gratuite, réservoir pour l'industrie
allemande (Krupp, Siemens), main-d’oeuvre réduite en esclavage, humiliée et
exterminée car jugée trop faible et inférieure ; la gestion de l'extermination est
rationalisée et déshumanisée, les prisonniers sont des numéros dont la mort
exploitée rapporte de l'or (dents), des vêtements, de l'engrais.
Plusieurs milliers de personnes qui ont survécu aux camps meurent dans les «
marches de la mort » organisées par les SS devant l'avancée de l'Armée rouge qui
libère Auschwitz le 27 janvier 1945. A la fin de la guerre les nazis et certains
collaborateurs essaient de détruire les camps et les preuves des chambres à gaz.
L'interprétation
Le débat entre préméditation et engrenage de circonstances fait débat chez les
historiens. Pour les « intentionnalistes » la guerre permet à Hitler de mener + loin
la politique qu'il mène et a théorisé dans son ouvrage, retrouvant dans des discours
antérieurs l'annonce de la solution finale. Certain de sa victoire il peut mettre son
dessein à exécution. Pour les fonctionnalistes le régime n'est pas dominé par Hitler
mis divisé entre forces rivales (le parti, l'industrie, l'administration, l'armée) dont il
ne maitrise pas la dynamique.
La responsabilité est ainsi + partagée, et la solution finale vue comme une
opportunité plutôt qu'une autre.
Juger les tortionnaires
Le procès de Nuremberg se tint à Nuremberg du 20 novembre 1945 au 1er octobre
1946, 24 responsables politiques, militaires et économiques Allemands sont mis en
accusation, devant un tribunal militaire international. Il définit 3 chefs
d'inculpation :
– le crime contre la paix, c'est-à-dire préparation et poursuite d'une guerre en
violation des traités
– les crimes de guerre, c'est-à-dire les violations des lois et coutumes de la guerre
(assassinats, mauvais traitements,
déportation, exécution etc)
– le crime contre l'humanité : « l’assassinat, l’extermination, la réduction en
esclavage, la déportation et tout acte inhumain commis contre toutes les
populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien des persécutions pour des
motifs politiques, raciaux ou religieux ». Ces crimes sont différents des crimes de
guerre en ce qu’ils sont déclarés imprescriptibles, c’est-à-dire qu’on peut
poursuivre leurs auteurs tant qu’ils sont vivants. On peut définir le crime contre
l’humanité plus simplement et reprendre la définition simple et judicieuse de
Frossard en 1987 : « c’est tuer quelqu’un sous prétexte qu’il est né ».
Cristallisant de nombreuses passions, la définition de cette qualification ne s’est
faite que lentement au cours des années postérieures à la Seconde Guerre
mondiale.
– Aujourd'hui, le crime contre l’Humanité est devenu un chef d’inculpation
beaucoup plus large et mieux défini grâce à l’article 7 du Statut de Rome de la
Cour pénale internationale, mais il demeure sujet à controverses. Un crime contre
l'humanité est une infraction criminelle comprenant l'assassinat, l'extermination, la
réduction en esclavage, la déportation et tout acte inhumain commis contre une
population civile.
Le 8 mai a été déclaré jour férié de commémoration en France le 20 mars 1953. Le
président Charles de Gaulle supprime le caractère férié de ce jour par le décret du
11 avril 1959. Pour se placer dans une logique de réconciliation avec l'Allemagne,
le président Giscard d'Estaing supprime également la commémoration de la
victoire alliée en 1945. C'est le président François Mitterrand qui rétablira à la fois
cette commémoration et ce jour férié le 1er juin 1981.
Commémoration Historique au Parlement européen du génocide Tsigane durant la
Seconde Guerre mondiale (2/02/2011) :
http://www.eelv.fr/actualites/6083-commemoration-historique-au-parlementeuropeen-du-genocide-tsigane-durant-la-seconde-guerremondiale/
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