
L’interprétation des participes présents en prédication seconde : co-verbe ou sous-
phrase autonome ? 
 
1. Cadre  
La définition des constructions à prédication seconde (CPS) oscille d’après le tour considéré entre une 
saisie  fonctionnelle  -  en  termes  de  fonction  périphérique  de  la  prédication  de  base  -  et  une 
appréhension qui accentue plutôt l’élaboration d'une prédication ‘complexe’ à travers l'imbrication de 
deux  rapports  prédicatifs.  Notre  recherche  vise  à  identifier  des  propriétés  syntaxo-sémantiques 
communes à ces constructions apparemment disparates permettant à la fois de mieux délimiter les 
frontières avec la structure argumentale de la prédication première et de préciser les différences avec le 
rapport de subordination. 
 
2. Objectifs de la contribution 
Notre  étude  se  centre  sur  le  participe  présent  non  absolu  et  non  épithète  (PPa).  D’après  Herslund 
(2000), c’est fondamentalement un co-verbe qui, en combinaison avec le verbe principal, dénote une 
situation unique. Pour Combettes (2003) par contre, il possède les propriétés constitutives d’une forme 
verbale  autonome.  Notre  contribution  veut  montrer  que  le  fonctionnement  de  ces  PPa  est 
effectivement différencié : Parfois, les prédicats dénotent une seule action (1a) mais souvent aussi des 
événements  distincts  (1b) ;  par  ailleurs,  le  PPa  peut  aussi  porter  sur  un  nom  plutôt  que  sur  le 
verbe(1c) : 
 1. a) La sultane s’est levée mettant fin à l’entretien. 
 b)  Apprenant la mission dont il était en charge, A.B. répondit que le petit Baron le dégoûtait. 
 c)  La publication du journal de S.J, relatant la campagne de son mari [...], a fini de persuader 
chacun [...]. 
 
A partir de là, elle soulignera le parallélisme entre les emplois des PPa et les diverses CPS de type 
adjectival. 
 
3. Hypothèse et méthode 
Notre méthode d’analyse des CPS est basée sur deux dimensions centrales du traitement paramétrique 
des  types  de  connexions  phrastiques,  généralement  reconnues  comme  étant  une  des  approches 
analytiques les plus appropriées des combinaisons de propositions dans les langues naturelles (Raible 
2001 :  614) : la première dimension implique une série  de propriétés en  rapport avec la  cohésion 
intraprédicative  de  la  prédication  seconde ;  la  seconde  propose  un  faisceau  de  caractéristiques 
orientées vers la cohésion interprédicative entre les deux prédications.  
 
4. Résultats 
L’analyse  des  PPa  selon  cette  double  dimension  permet  d’abord  de  mettre  en  évidence  l’unité 
profonde de la construction, en soulignant le fonctionnement parallèle entre les PPa et les adjectifs en 
CPS dans certains tours comme les suivants : 
 
2. a) La sultane s’est levée mettant fin à l’entretien 
 b)  La sultane est morte jeune 
3. a) Je l’ai trouvé ivre. 
 b) Je l’ai surpris volant une pomme. 
 
Elle caractérisera ensuite les différences entre les tours en les faisant découler de leur composition. 
Ainsi, nous  décrirons  l’impact  de  l’origine  verbale  des  PPa  sur  leur  capacité  à  marquer  une  valeur 
temporelle ou aspectuelle, déniée par certains (Gettrup 1977), mais accepetée dans certains contextes 
par d’autres (Arnavielle 2003, Combettes 2003). 
 
5. Bibliographie 
ARNAVIELLE, T. (2003), “Le participe, les formes en –ant : positions et propositions”. Langages 149, 37 –54. 
COMBETTES, B. (2003), “L’évolution de la forme en –ant : aspects syntaxiques et textuels “. Langages 149, 6-
22.