
Cafoc de Nantes – page 2 
Les compétences clés au cœur 
des processus de changement 
 
 
 
Depuis que la Communauté Européenne a formulé la perspective des compétences 
clés, en 2000 lors du sommet de Lisbonne et que les Etats comme les collectivités 
publiques  se  sont  emparés  de  cette  thématique  (socle  commun  en  France,  appels 
d’offres  des  DRTEFP  puis  de  Régions  en  2009)  nombreuses  sont  les  prises  de 
positions  des  professionnels  comme  des  chercheurs  qui  rendent  peu  lisible  cette 
thématique. Entre ceux qui considèrent que c’est la main-mise des employeurs sur la 
formation ou que nous assistons à un nouvel effet de mode (après les technologies de 
l’information  et  l’individualisation  des  parcours),  ceux  qui  voient  conforter  leurs 
approches disciplinaires et ceux qui posent l’hypothèse d’un changement de paradigme 
pour penser l’éducation et la formation, il est difficile d’identifier les enjeux et les lignes 
de fractures entre les protagonistes. 
 
Ce  texte  se  veut  une  contribution  au  débat  d’un  collectif  d’acteurs,  le  CAFOC  de 
Nantes,  engagés  depuis  plusieurs  décennies  pour  promouvoir  une  formation  qui 
favorise l’autonomisation des personnes comme des organisations. 
 
Trois séries de questions sont posées à propos de la thématique des compétences 
clés : 
-  la première est relative aux raisons de l’émergence de cette notion ; 
-  la seconde relève de la notion même de compétence car, avant d’être clé, ce 
sont bien des compétences que l’Europe définit ;  
-  la  troisième  traite  de  la  méthode  pour  les  développer  en  formation  et  plus 
généralement au travail. 
 
 
1. Pourquoi maintenant l’émergence des compétences clés ? 
 
Dire que la société dans laquelle nous vivons évolue, se transforme est une réalité 
admise par chacun. Dire qu’elle exige de ses membres de nouvelles ressources pour 
comprendre, se situer et agir dans un tel contexte est également un objet d’accord. Hier 
le  « lire,  écrire,  compter »  constituait  le  minimum  pour  vivre  dans  ce  monde. 
Aujourd’hui, de nouveaux éléments apparaissent indispensables pour ne pas s’exclure 
ou être exclu. Si certains conservatismes misent sur l'ignorance pour conserver leurs 
privilèges, nombreux sont les clairvoyants qui aujourd'hui considèrent que l'ignorance 
est plus que jamais un handicap majeur pour la société entière. Les entreprises et les 
organisations  en  général  ont  besoin  de  personnes  qui  sachent  réfléchir,  analyser, 
s’adapter, coopérer, etc. 
 
Ainsi, en mars 2000, le Conseil européen de Lisbonne a assigné à l’Union européenne 
l’objectif stratégique « de devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et 
la  plus  dynamique  du  monde,  capable  d'une  croissance  économique  durable 
accompagnée  d'une  amélioration quantitative et  qualitative de l'emploi et  d'une  plus 
grande  cohésion  sociale ».  Pour  cela,  les  systèmes  européens  d’éducation  et  de 
formation doivent s'adapter tant aux exigences de la société de la connaissance qu'à la 
nécessité d’améliorer le niveau et la qualité de l'emploi.