Le Bulletin des BioTechnologies – Mai 2005 – n°228
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métabolisme dans l'expressionde gènes spécifiques
de l'interaction dans la bactérie.
Ils analysent plus en détail la détection de l'hôte
dans lecas des Rhizobiums nodulateurs avec le rôle
des flavonoïdes, reconnus par lesprotéines NodD de la
bactérie, dont ils résument la structure et les
fonctions.Ils passent ensuite aux inducteurs non-
flavonoïdes des gènes nodavec la régulation de leur
production et leur métabolisme.Puis viennent des
chapitres classiques sur la régulation de la fixation
del'azote.
Les auteurs mentionnentensuite le rôle des
molécules opines-likedans les interactions entre
Sinorhizobium et ses plantes hôtes. Un chapitre est,
par ailleurs, consacré aux interactions entre
Agrobacterium et plantes, et un autre à la production
d'antibiotiquesprotecteurs par les Pseudomonas
fluorescens colonisateurs des racines.
La suite de la revue estconsacrée aux bactéries
pathogènes.C'est notamment le cas avec la production
d'enzymes pectinolytiques par les Erwinia etsa
régulation depuis la détection de la présence de
pectines jusqu'aux facteurs environnementaux
régulant leur production.
Une sécrétion de type IIIest très souvent nécessaire
à la pathogénicité en permettant l'injection deprotéines
bactériennes dans les cellules hôtes, ce qui facilite
l'agression parla bactérie. Les auteurs analysent
l'induction de ces systèmes par dessubstances émises
par la plante, ainsi que les cascades de signaux
impliquéschez Pseudomonas syringae, Erwinia
amylovora et Pantoea spp.ainsi que chez
Xanthomonas campestris etRalstonia solanacearum.
Les auteurspassent en revue les protéines transférées.
C'est notamment le cas desphytotoxines de
Pseudomonas syringae.
Un dernier chapitre est consacré aux régulations
globalesde toutes ces interactions, en sus des
interactions spécifiques, avec uneattention particulière
pour le "Quorum Sensing" et le système à deux
composants decapteur/transducteur gacS/gacA.
Les Pathogènes des Plantes et les Mécanismes deDéfense
22. L'actinomycète Rhodococcusfascians provoque
des malformations chez tous ses hôtes, mono- ou
dicotylédones, dont les plusconnues sont les balais de
sorcières,les galles constituées de
nombreuxbourgeons foliaires coalescents (leafy galls)
et les fasciations.Ceci est lié à la production de
l'auxine (indole-3-acétate) par cette bactérie.
Beaucoup de ceseffets chez les leafy galls, comme
le froncement foliaire, la prolifération destiges et la
sénescence différée sont caractéristiques de l'effet
descytokinines. La pathogénicité de R. fascians est
d'ailleurs associée à l'activité d'un plasmidelinéaire,
pFiD188, porteur de différents gènes de virulence
dont unhomologue d'isopentenyl transférase (ipt). R.
fascians peutproduire au moins 11 cytokinines
différentes. Elles sont produites de deux façons, soit à
partir destRNAs, soit que par condensation
isopentenyl pyrophosphate avec le 5'-AMP. Maison
n'a jamais prouvé de façon irréfutable le rôle de ces
cytokines dans lessymptômes observés. Par ailleurs
certaines caractéristiques de ces galles fontpenser à un
rôle de l'auxine. Cette production d'auxine
estdémontrée par des chercheurs belges O Vandeputte
et al.; Applied &Environmental Microbiology 71
(MAR05) 1169-1177.
23. Les recombinaisons entre virus différents lors
d'une co-infection d'une mêmecellule sont une des
sources importantes de leur évolution. Si on sait
évaluerle taux de recombinaison dans ces conditions,
il reste difficile d'identifiercelle des co-infections
elles-mêmes.
Une publication de R Froissart et al.; PublicLibrary
of Science Biology 3 (MAR05) e99essaye de mesurer
la fréquence des recombinaisons dans le cas du
pararétrovirus(donc à ADN) de la mosaïque du chou-
fleurdans une plante individuelle et pendant un seul
cycle d'infection de la plante. Elle est très élevée avec
plus de 50% desvirus recombinants récupérés lors
d'une infection mixte. Toutes les régions dugénome
sont affectées et en estimant à 10 le nombre moyen de
cycles deréplication au cours de l'expérience le taux de
recombinaison par paire debases serait de l'ordre de
2,3 10-5à 4,3 10-5.
24.L'homosérine et l'asparagine sont des signaux
de l'hôte induisant les gènes de pathogénicité chez le
champignon Nectria haematococca chez le pois. Le
champignon a besoin de produire des pectates lyase
pour se frayer unchemin dans la plante. Le gène pelA
de pectate lyase duchampignon est, bien
entendu,induit par les pectines, même en dehors de la
plante mais le champignon peuts'en passer pour
envahir une plante, car il est substituable par le gène
pelD. Mais pour pelD il faut que le champignon soit
dans la plante oùil trouve ces deux acides aminés.
Z Yang et al.; Proceedings of the National Academy of
Sciences USA 102(15MAR05) 4197-4202. C'est donc
un signal très simple qui est utilisé.
25. Les intégrons, permettant le transfert global de
l'ensemble des gènes nécessaires aux résistances aux
antibiotiques,sont maintenant bien connus. Ils
existent également chez les bactériespathogènes pour
les plantes comme les Xanthomonas. Ils capturent les
gènes par une recombinaison, grâce àune intégrase, de
cassettes porteuses de gènes mobiles.
On trouve chez Xanthomonas, des intégrons dans
les 32 souches qui ont été étudiéespar MR Gillings et
al.; Proceedings of the National Academy of
SciencesUSA 102 (22MAR05) 4419-4424.
Leursite d'insertion se trouve en aval du gène ilvD
de déshydratase, ce qui suggère une origine
communeancienne à tous ces intégrons. Ceci
estconfirmé par la diversité actuelle des séquences
entre cassettes de différentspathovars et la
dégénérescence de la séquence de l'intégrase. Tout se
passecomme si cette dernière a bloqué toute
mobilisation après une période où labactérie avait
accès à différentes cassettes dans la nature (hors des
Xanthomonas). Ceci a permis l'établissement de
niches particulières pour ces différentes souches.
26. Plutellaxylostella est une chenille herbivore
s'attaquant sérieusement aux Crucifères, dont le colza.