Chapitre_I_Richard

publicité
Elias
1) La sociologie et ses objets.
La sociologie s’intéresse aux systèmes de contraintes mais aussi à la liberté, aux états, aux
groupes éphémères (réseaux sociaux).
1er Objectif : faire apparaître les mécanismes sociaux (en général invisibles).
a) Intériorité, extériorité et première approche de concept opératoire
Le mot « objet » renvoie à une opposition bien connue (en philo notamment) entre objectif et
subjectif.
Objectif : ce qui existe en dehors de moi.
Subjectif : ce qui n’existe pas en dehors de moi.
Qui existe grâce à la représentation que j’ai des choses. La représentation que je possède,
je l’ai héritée des éléments fondateurs (familles, culture, classe, pays…).
Comment la société imprime sa marque en chacun de nous ?
Habitus de classe de Pierre Bourdieu.
La sociologie a un autre objectif : comprendre les relations que l’individu entretient avec la
société mais pas seulement en tant qu’extériorité (en se considérant comme extérieur à la
société.
La socialisation : processus par lequel les membres d’une société intériorisent les valeurs et
les normes de la société dans laquelle ils vivent.
Définitions :
-
valeurs : manières de faire, d’agir et de penser considérée comme idéale par un
individu, un groupe social ou une société et ces valeurs ne sont pas indépendantes
mais organisées (système de valeurs) mais également hiérarchisée (échelle des
valeurs) et elles s’incarnent dans les normes sociales.
-
Normes : règle explicite ou non qui est plus ou moins contraignante et qui est
légitimée par des valeurs et qui oriente les comportements des membres d’un groupe
social par l’intermédiaire de sanctions (pas des sanctions légales).
-
Habitus : ensemble des dispositions durablement acquises par les individus dans leur
milieu social d’origine et qui génère des représentations (les manières de voir le
monde) des goûts et des pratiques.
On distingue deux formes de socialisation :
-
La socialisation primaire : elle se réalise au cours de l’enfance. Se forme l’habitus
(concept de Pierre Bourdieu mais créé par Norbert Elias).
-
La socialisation secondaire : au delà de l’enfance et tout au long de la vie. Elle
dépend néanmoins de la socialisation primaire (voire réflexivité).
Les êtres humains arrivent dans des sociétés qui existaient avant eux. On est donc toujours
déterminés par autrui :
-
ce qu’est autrui.
-
Ce qu’est autrui pour nous
-
Ce que nous avons envie de donner à autrui
-
….
 nous détermine.
b) Le fait social et se mise en lumière
Fait scientifique= donnée empirique/ donnée du monde extérieur.
Les faits scientifiques ne peuvent être vus qu’au travers de théories scientifiques. Sans
théorie, on ne voit rien, on ne peut accéder aux faits.
Pour bien voir les faits sociaux, il faut mobiliser des connaissances, des théories, des
concepts sociaux.
Exemple : Pour Bourdieu, la réussite n’est pas un exploit individuel. Durkheim a mis en
lumière le fait social qu’est le suicide.
Durkheim : 1912 : première chaire de sociologie à la Sorbonne. Institutionnalisation de la
sociologie en tant que science.
2) La particularité scientifique de la sociologie.
La sociologie est une science humaine.
Les sciences humaines sont constituées de discipline qui a pour objet commun l’homme, ses
comportements individuels, collectifs, passés et présents. : Droit, histoire, économie,
psychologie, sociologie, ethnologie, psychanalyse…
A l’intérieur de ces sciences humaines, la sociologie a une place particulière : elle étudie les
faits sociaux produits par des êtres humains par interaction avec et dans la société.
Les faits sociaux sont produits par les êtres humains en interaction avec et dans la société.
L’observateur fait partie et participe lui-même à son objet.
Epistémologie : elle étudie les sciences, l’histoire et les méthodes des sciences :
Étude de la démarche générale de la science et des conditions de production des faits
scientifiques. Le terme recouvre une série de disciplines, comme la philosophie des
sciences, l'histoire, la sociologie et la psychologie de la connaissance scientifique. On
distingue une épistémologie normative (Popper), qui veut déterminer les critères définissant
ce que doit être une science, et une épistémologie descriptive, qui a pour vocation de décrire
les sciences telles qu'elles s'élaborent réellement.
Réflexivité : travail sur le travail : réflexion sur l’acte. La réflexivité donne une ouverture sur le
doute (« Dubito ergo sum »).
La sociologie est un complément par rapport à une autre discipline.
Edgar Morin : remettre le sujet dans l’objet (cf « sociologie ») : « Toute observation doit
inclure l’observateur et toute conception doit inclure le concepteur ».
Sociologie va s’intéresser à :
-
qui fait des études ?
-
accès aux emplois ? lesquels ?
-
taux de suicide (Durkheim)
-
montée du fondamentalisme religieux.
-
Mécanismes d’insertion et d’exclusion (marché du travail)
-
Mondialisation et diversité culturelle.
La sociologie est financée publiquement mais il y a également des initiatives privées.
3) Le Terme de sociologie
Le terme de sociologie a été inventé au 18éme siècle par Auguste Comte. Il avait dans son
projet de réunir toutes les sciences ayant pour objet l’être humain (histoire et économie entre
autres).
Auguste Comte : Philosophe français (Montpellier, 1798 — Paris, 1857).
Sociologie : premier mot français formé avec un préfixe latin et un suffixe grec.
II.
Histoire de la sociologie
Il s’agit d’une autobiographie constamment révisée.
Hérodote (-484 ;-425) : père de l’analyse des sociétés.
Aristote
Inconnu dans les manuels de sociologie : IBN Khalpoum (Tunis 1332-1406).
Donald LEVINE :
différentes visions de la sociologie : les théories produites par les
sociologues ne peuvent être compris que dans le contexte social de leur création.
1) Esquisse d’une genèse de la sociologie
(Stagire, Macédoine, 384 av. JC — Chalcis, 322 av. JC).
Il propose une distinction entre les sciences théoriques qui porte sur la nature et les sciences
de l’action qui portent sur le monde humain.
A l’intérieur des sciences de l’action il relève une contradiction :
- ces sciences reposent sur l’idée de nature (des lois inflexibles)
- La notion d’action repose sur l’idée de choix
Aristote part du Holisme et tend vers le déterminisme.
La contradiction est inscrite dans la nature de l’être humain : il est à la fois contraint par sa
nature et est également un être avec des décisions libres.
Trois types de causes expliquent l’action humaine selon Aristote :
-
des causes matérielles : passion qui sont inscrites en nous.
-
Les causes formelles : les vertus et les défauts que nous avons acquis par
l’éducation (« la forme du vase reflète l’action du potier »).
-
Les causes finales : la perfectibilité qui est ce vers quoi tend naturellement l’être
humain (comme la pierre tend naturellement à retomber au sol).
Thomas Hobbes : 16éme siècle, Angleterre : formé avec la pensée d’Aristote. Mais il remet
en question cette pensée lorsque Galilée lui montre que l’état naturel des objets n’est pas le
repos mais le mouvement. dans le livre « Le Léviathan ».
Il en déduit que les hommes sont des êtres de désir insatiable. Le monde social est e produit
des rencontres entre ces êtres, êtres qui sont en mouvement incessant.
La période de Thomas était très agitée. L’autorité royale était très remise en question.
Comment aller vers l’ordre social ?
Dans l’état de nature, chaque homme voulait prendre le dessus sur ses voisins. Il fallait sortir
de cet état de nature. Pour cela, les hommes ont décidé d’aliéner leur liberté en déléguant a
totalité de leurs libertés à un souverain qui assure leur protection. La société est ainsi le
produit d’un contrat social.
Il appuie sur l’ordre social.
John Locke : 17ème siècle : il transforme la théorie de Hobbes. Il évolue dans une situation
politique différente : le souverain n’est plus remis en question. Comment assurer les libertés
individuelles et mettre fin aux conflits religieux ?
Il est un idéologue de l’état minimal (théoricien du libéralisme politique).
Il suit les principes de Mandville comme quoi les vices privés se transforme en vertus
publiques.
Pour Locke, il suffit de laisser libre cours au individu et de faire en sorte que le souverain ne
s’immisce pas dans les choix des individus.
Il appuie sur le libéralisme politique.
Montesquieu (17-18ème) : il a introduit les premières notions de sociologie.
Il publie en 1748 : « De l’esprit des lois ». Il établit des relations stables entre les institutions
juridiques et politiques et les conditions de vie des individus en société.
Il se penche sur le pouvoir politique et en sort une théorie : les principales formes du
politique avec l’idéal social dominant. Quand l’idéal social diminue, le régime se corrompt. Il
propose le principe de séparation des pouvoirs. Il pose l’indépendance entre les pouvoirs
exécutifs, législatifs et judiciaires.
Il intéressera Durkheim. « Non seulement Montesquieu a compris que les choses sociales
sont objets de science, mais il a établit les notions clés indispensables à la constitution de
cette science ».
Rousseau (18ème siècle) : Il croit en la bonté originelle de l’homme. « Du contrat social ». Il
rappelle que l’état social est nécessaire car il substitue la Raison à l’impulsion.
Il propose une nouvelle théorie pour légitimer le pouvoir, elle repose sur trois notions :
-
Fraternité,
-
Egalité
-
Liberté
Rousseau, en pensant le contrat social, pense le « vivre ensemble ».
Il disait que « la société était une entité morale ayant des qualités spécifiques distinctes des
êtres individuels qui la composent ». Comparaison avec les molécules ayant des propriétés
que n’ont aucun des atomes les constituant.
Il n’est pas un fondateur de la sociologie mais un précurseur.
Siècle des lumières (18ème) : émergence d’idées basées sur une vision individualiste de l’être
humain. Née de la liberté et de la démocratie.
Mais apparition d’une certaine nostalgie pour l’ordre traditionnel.
19ème : différents courants idéologiques :
-
le libéralisme politique et économique : force d’émancipation par rapport aux entraves
de la tradition.
-
Le radicalisme propose d’émanciper l’être humain par la révolution. (Marx)
-
Le conservatisme : valoriser l’héritage ancien. L’être humain est social par essence et
c’est dans la communauté que réside tout ce qui fait son humanité. C’est dans la
communauté que les hommes apprennent à s’apprécier.
A la notion libérale d’individu, la pensée conservatrice oppose la communauté.
 Individu versus communauté
( égalité versus hiérarchie
( rationalité versus sacré.
Auguste Comte (19ème) : la sociologie a été pensée en terme de physique sociale. Volonté
de constituer une science qui appliquerait des méthodes scientifiques à l’homme.
( période marquée par le scientisme : courant philosophique considérant que la
connaissance ne peut être atteinte que par la science et que la connaissance scientifique
suffit à résoudre les problème philosophiques.
La physique sociale cherche à acquérir un savoir aussi peu discutable que la physique mais
à propos es activités collectives humaines.
(La sociologie actuelle ne cherche plus à établir des lois mais remplace des lois par des
analyses statistiques « il y a de forte probabilités que… ». )
Il invente le terme de sociologie en 1839. Avec lui, la sociologie commence à devenir une
science.
Définition : « étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres au phénomènes
sociaux ».
Il établit une loi progressive, générale et linéaire de l’esprit humain : tous les domaines de la
connaissance passent par trois étapes successives :lois des 3 états. Il voit ces trois étapes
dans la constitution des sciences, de l’esprit humain et dans la constitution des sociétés.
-
état théologique ou fictif : il s’agit des croyances.  brut de pomme. Etat non
travaillé.
-
Etat métaphysique ou abstrait :
on commence à faire une réflexion sur l’état
théologique. Il n’y a pas encore de connaissance mais on est en phase de recherche,
de réflexion, d’opposition à l’ordre naturel des croyances.
-
Etat scientifique ou positif : phase de réorganisation de l’esprit humain, de la société,
des sciences.
La sociologie distingue trois démarches possibles :
-
l’observation
-
la comparaison
-
l’expérimentation
La sociologie actuelle ne repose que sur l’observation et la comparaison car il est difficile de
faire des expérimentations.
Comte propose une comparaison historique.
Karl Marx (19ème) : on le considère comme un pilier de la sociologie. « Les philosophes n’ont
fait qu’interpréter différemment le monde, il s’agit maintenant de le transformer ».
Deux termes importants :
-
holisme : « conception selon laquelle on ne peut pas comprendre les comportements
sociaux à partir des seuls comportements individuels ». L’individu est déterminé par
les structures de la société. « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine
leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur
conscience ».
Pour Marx, la société pèse de tout son poids sur l’individu.
-
Le changement social : transformation du système social ou d’une partie de ce
système, évolution des structures et des comportements sociaux.
Marx a une approche holiste de la société qui repose sur deux concepts centraux :
-
mode de production : il est constitué par les forces productives : les machines, les
savoirs techniques, la force de travail, savoirs scientifiques. Le mode de production
est travaillé par les rapports de production. Pour Marx, il y a différents modes de
production qui ce sont succédés.
La société du 19ème est marquée par la division entre la classe des ouvriers prolétaires et la
classe des capitalistes propriétaires. L’ensemble de la société est influencée par
l’organisation de la production.
Cette influence dépasse les conditions de vie des membres de la société. L’ensemble des
caractéristiques de la société sont influencés par la production (vision holiste).
Il y a une prédominance du tout (de la société) sur les parties (les individus).
L’idéologie dominante des sociétés, pour Marx, sert toujours les intérêts de la classe
dominante.
-
les classes sociales.
La méthode de Marx :
La sociologie du pouvoir : courant de la sociologie qui s’intéresse aux relations de pouvoir
dans les sociétés.
Marx présente son analyse comme scientifique. Il met en lumière les structures de la société.
Pour expliquer la société toute entière.
Structure : « élément fondamental et relationnel stable d’un ensemble social » ou
« ensemble d’éléments interdépendants ».
(Il y a très peu, aujourd’hui, de sociologues cherchant à expliquer la société toute
entière :Alain Touraine, Raymond Boudon et Edgar Morin).
Il cherche également à mettre en lumière les mécanismes de changement social. L’approche
de Marx ne peut être que globale et doit s’appuyer sur l’observation du réel.
Ce qui intéresse la sociologie est le conflit. Celui-ci prend racine dans l’économie et se
renforce dans les structures politiques.
Epistémologie de la pensée de Marx :
Approche déductive/ inductive.
Marx a créé un modèle qui n’est pas une réalité absolue.
« Les représentations que se font les hommes du réel dans lequel ils vivent dépendent avant
tout de leurs conditions sociales d’existence ». Concept qui sera reprit par Habitus/Pierre
Bourdieu.
2) L’institutionnalisation de la sociologie
Emile Durkheim (19ème siècle) : avant lui, la sociologie ne s’est pas encore détachée de la
philosophie.
Son travail trouve sa reconnaissance en1913 : Il aura la première chaire de sociologie. Le
travail sociologique trouve ses lettres de noblesse lorsque Durkheim fonde l’école de
sociologie française.
Il pose trois préceptes que doit comporter un travail sociologique :
-
définition d’un phénomène (le fait social).
-
Réfutation des interprétations antérieures dans l’idée de se détacher du sens
commun (se détacher pour être le plus objectif possible).
-
Produire une explication sociologique et uniquement sociologique du phénomène sur
lequel on travaille.
« Il faut considérer les faits sociaux comme les choses ».
Sociologie : La sociologie doit faire des découvertes ou du moins établir des faits mais en
plus chercher des modèles explicatifs efficaces et non pas simplement plausibles.
Il faut donc une distance par rapport aux choses, ne pas s’y impliquer émotionnellement. En
cela, la compréhension d’u phénomène ne peut résulter que de son traitement objectif.
La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et sa fonction sociale. Elle pourra alors
avoir une fonction curative, c’est à dire guérir les sociétés malades et en reconnaître les
maux.
« La caractéristique du fait social, c’est qu’il exerce une contrainte sur l’individu ».
Le phénomène social s’impose à l’individu en tant que contrainte. Cette contrainte apparaît
comme un sentiment coercitif qui s’impose à tous et qui engendre une réaction collective.
Marcel Mauss (19éme) : proche d’Emile : neveu et plus proche collaborateur. Spécialiste en
ethnologie et en histoire des religions : école française d’ethnologie. Il a formé Claude LéviStrauss.
Principal apport : fait social total.
Ne pas réfléchir sur les groupes sociaux dans lesquels on va s’introduite en les découplant
de la société.
Paradigme de la pensée complexe : on ne peut penser le social sans l’économique et sans
la politique.
 méthode empirique.
Ont suivis les préceptes de Mauss :
-
Loic WACQUANT (assistant de Pierre Bourdieu) a fait une étude sur la boxe.
-
E. Goffman : s’est fait enfermer dans un hôpital psychiatrique  observation
participante.
Max Weber (19éme-20éme) : institutionnalise la sociologie. Durkheim le considère comme
un économiste et non un sociologue. Il est le contemporain d’un monde où va s’imposer le
capitalisme, où émerge une identité citoyenne et démocratique. Il se méfie de la notion de
progrès. Il voit en celui-ci des évolutions paradoxales. Processus de rationalisation des
activités : désanchentement du monde.
La sociologie compréhensive : s’oppose totalement au positivisme. Il précise que la
sociologie n’existe pas pour diagnostiquer les problèmes de la sociétés. Elle sert juste à
comprendre. Pour Weber, la sociologie repose sur :
-
la compréhension des activités sociales
-
l’interprétation des activités sociales.
Activité sociale = Activité qui, d’après le sens visé par l’agent, se rapporte au comportement
d’autrui prise en compte par l’agent.
Le processus de rationalisation : travail sur l’économie, le droit, la religion (rôle de la religion
dans le développement économique) , le rapport entre science et politique.
Son analyse s’appelle l’idéal type (: les types idéaux ) : modèle qui grossit et simplifie les
éléments de la réalité. Objectif : mettre en évidence de façon claire et logique les relations
préexistantes ou possibles entre les différents éléments du modèle.
Weber s’est intéressé à la bureaucratie : il définit un idéal type de ce qu’est la bureaucratie,
c’est à dire une forme pure qui existe de manière abstraite dans l’idéal. : une organisation
hiérarchisée avec différentes caractéristiques :
-
chaque membre a des fonctions clairement définies
-
les décisions sont prises en fonction d’un système cohérent de règles.
-
Système laissant peu de place à l’initiative personnelle
-
Les membres sont nommés au position qui sont les leurs en fonction de leur
compétence.
Les phénomènes sociaux sont expliqués par les raisons des actions individuelles. Il va poser
quatre modèles de rationalités possibles qui expliquent les phénomènes sociaux :
-
la rationalité instrumentale ou rationalité en finalité : se rapproche du concept d’homo
oeconomicus : met en ordre, en adéquation les objectifs et les moyens de ses
objectifs. Atteindre les bus fixés avec une efficacité optimale.
-
Rationalité axiologique ou rationalité en valeur : ce que va faire la personne sera
orienté selon les valeurs de l’individu. Les valeurs deviennent des raisons légitimes.
L’important n’est plus l’objectif mais les valeurs qui vont orienter l’action. L’individu ne
se préoccupe pas aux résultats de ses actions mais il va s’intéresser aux valeurs qui
vont être à l’origine de ces actions. L’individu recherche la valeur pour elle-même.
Les deux autres modèles sont à part pour expliquer l’action, l’activité des gens mais pour lui,
ce ne sont plus des rationalités.
-
le modèle de la tradition.
-
le modèle de l’émotion : nos réflexes ne sont pas parfois cadrés par une réflexion. Ce
modèle repose sur un aspect irrationnel et mécanique.
Max a également beaucoup pensé au concept de modernité : La modernité se caractérise
par un processus approfondi de rationalisation des activités sociales. Ce processus est
double chez Weber :
D’un coté, les hommes se posent des questions existentielles et d’un autre coté, les hommes
vident des intérêts en terme de ressources matérielles.
Avec le processus de rationalisation, Weber théorise la mise à distance le coté émotionnel
(irrationnel) de la vie social.
Weber a écrit que le protestantisme a permis d’apporter des éléments qui ont favoriser
l’implantation du capitalisme.
L’éthique protestante et le capitalisme se mariaient bien.
Pensée de Weber :
-
Besnard, P : Protestantisme et capitalisme, la controverse post wébérienne.
-
Boltanski, L et E. Chiapello : le nouvel esprit du capitalisme.
Sociologie wébérienne
Représentation de la société
Sociologie durkheimienne
La société peut s’étudier La société peut s’étudier
comme
la
résultante
l’action des individus
Représentation de l’individu
de comme une réalité extérieure
aux individus
Acteur social intentionnel et Agent social qui intériorise et
intéressé
exprime les normes de la
société
Objet de la sociologie
Scène de l’action sociale
Méthode
-Compréhension
Science des faits sociaux
et -Explication
explication
-Disséquer les faits
-reconstituer le sens visé
-Rejet de la subjectivité de
-prise en considération de la l’acteur
subjectivité de l’acteur
Modèle de référence
Les sciences de la culture
Construction des instruments Le modèle de l’idéaltype
Les sciences de la nature
L’appareil statistique
de la connaissance
Objet privilégié
Recherche
-Recherche
de
-de la pluralité des choses
(mono causalisme) et de la
-Des réalités sociales
fonction
-De l’adéquation entre une -Etablissement
la
cause
de
lois
configuration historique de sociales générales
l’idéaltype
Risques
Excès de relativisme
Excès de déterminisme
Durkheim et Weber sont les pères fondateurs de la sociologie, l’ont instituée. Ils sont
également fondateurs de 2 grands courants, pôles de la sociologie.
III.
Les grands pôles de la sociologie
A l’heure actuelle, il y a, premièrement, les sociologues des structures (holisme) : on porte
l’intérêt sur ce qui dépasse l’individu.
Il y a ensuite les sociologues de l’action sociale : on s’intéresse aux activités des gens et à
leur agrégation collective.
Différences entre les 2 approches :
Objectivité
Subjectivité
Conflit
Intégration
Holisme
Individualisme méthodologique
CONFLIT ENTRE OBJECTIVITE ET SUBJECTIVITE
Certains sociologues mettent l’accent sur le caractère objectif de l’analyse sociologique.
Durkheim est en cela un positiviste, il affirme qu’il faut utiliser des sciences de la nature.
S’aider de chiffres, de statistiques n’aide pas à rendre l’analyse plus objective. Il faut critiquer
l’analyse qui en est faite, vérifier de quelle façon ils sont constitués. Exemple : enquête de
Durkheim sur le suicide. Il ne faut pas utiliser les données de Durkheim pour expliquer le
suicide AUJOURD’HUI.
F. Pouchet
1860 : est chercheur naturaliste très réputé. Affirme grâce à ses expériences que de la
fermentation de la matière peut faire naître la vie. En travaillant sur les fossiles, il n’y a pas
d’évolution continue, il y a des cassures dans le temps, des espèces qui disparaissent d’un
coup (génération spontanée, des espèces apparaissent presque comme par magie).
L. Pasteur émet des doutes sur l’analyse de Pouchet, mais n’a pas grand-chose pour le
contredire (Pouchet a fait des expériences).
Pour lui, les générations n’ont rien de spontané et résultent du développement de microorganismes. Pourtant, Pasteur va l’emporter sur Pouchet :
Contexte historique :
-la thèse de Pouchet est de type matérialise : elle n’admet comme réalité que la matière. La
vie vient de la matière. Cette thèse s’oppose donc aux religions. Si la vie s’engendre seule,
quel rôle reste-t-il à Dieu ?
Ainsi, en apportant cette théorie, Pouchet se met à dos la vie religieuse. Il est considéré
comme quelqu’un qui blasphème.
Napoléon III arrive au pouvoir par la force le 02/12/1851. En tant que chef de l’Etat, il doit
parler dans le sens des religieux, car le pouvoir politique ne s’est pas vraiment affranchi de la
religion.
-La thèse de Pasteur n’est, certes, pas vraiment argumentée, mais il est plus du côté du
pouvoir ou de la religion que Pouchet.
Napoléon III nomme une commission scientifique pour trancher la controverse ainsi que la
tête de celui qui a tort.
A son époque, Pasteur a gagné, car il avait des appuis.
Amblard H. et autres
« Les nouvelles approches sociologiques des organisations, éditions du Seuil, 1996 »
Dans un réseau entre représentants de différentes sciences, chacun va traduire dans son
propre langage scientifique.
Max Weber ou Wilhem Dilthey:
La sociologie doit s’intéresser aux individus. En écoutant la façon de se justifier d’un individu,
on fait sa propre interprétation. Il est donc difficile de rester objectif. C’est donc une science
qui repose sur la subjectivité. La sociologie est interprétative.
Pour Weber, les sociologues appartiennent au monde où ils vivent et leurs analyses
dépendent toujours d’un système de valeurs => subjectivité. Les valeurs guident le
sociologue dès le choix de l’objet d’étude.
-CONFLIT (Karl Marx) ET INTEGRATION (E. Durkheim)
-HOLISME ET INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE
Holisme=Structuralisme (structures).
Si l’on parle de structures (la société détermine l’individu) d’un côté, on parle à l’opposé
d’approche centrée sur l’action sociale (tous les individus forment la société).
Schéma : Les grandes approches de la sociologie
Approches centrées sur les structures
Sociologie du conflit (exemple : K. Marx)
Sociologie fonctionnaliste (E. Durkheim)
Pierre Bourdieu
Approches centrées sur l’action sociale
Sociologie compréhensive (M. Weber)
R. Boudon
A. Sociologie fonctionnaliste
C’est un courant sociologique qui considère la société comme un ensemble intégré dont les
institutions sociales sont les composantes.
Chaque institution est en relation avec les autres et remplit une ou plusieurs fonctions qui
contribuent à l’organisation et à l’activité de la société (comme les organes du corps
interagissent entre eux).
Une institution sociale est un élément de la société structurant les relations entre les
individus en définissant des règles, des rôles, des conduites, considérés comme socialement
légitimes. Exemples d’institutions sociales : la famille, le travail, l’école…
Comment fonctionnent les sociétés ?
La sociologie fonctionnaliste a trouvé des permanences (des récurrences) entre les
différentes sociétés : dans toutes les sociétés, il y a des familles, même si elles sont
différentes selon les sociétés. Si une institution sociale existe de partout et perdure dans le
temps, c’est parce qu’elle assure une fonction : la famille permet la socialisation des enfants.
Elle permet aux jeunes membres de la société d’acquérir tout ce qu’il faut pour vivre en
société. Il en va de même de toutes les institutions sociales.
Le travail permet à chaque individu de se spécialiser. Ainsi, les gens vont avoir besoin des
spécialités des uns des autres. Lorsqu’on a besoin d’apprendre à lire, on va voir un
enseignant. Tout le monde a besoin des autres. Cette spécialisation est un moyen de créer
un lien social.
Socialisation : c’est un processus par lequel les membres d’une société intériorisent les
valeurs et les normes de la société dans laquelle ils vivent.
a. La sociologie de l’action sociale
On parle d’interactions entre individus  interactionnisme.
Interaction : Actions réciproques entre individus qui influencent les comportements et les
attitudes.
Les sociologues s’intéressant aux interactions entre individus sont des micro sociologues.
Interactionnisme : Courant d’analyse sociologique centrant son étude sur les relations entre
les acteurs sociaux.
L’école de Chicago : Howard Becker, Ervin Goffman, George H. Head.
Ils mettent l’accent sur le sens donné aux échanges sociaux.
Concept de rôle social : ils peuvent être différents en fonction de configurations sociales.
A.Strauss, « miroirs et masques » ; E. Goffman, « mise en scène de la vie quotidienne »
Pour s’intéresser aux identités des individus, il faut s’intéresser aux interactions entre
individus. Grâce à ce face à face on va évaluer les personnes et également s’auto évaluer.
Lorsqu’on répète l’observation, on peut évaluer quels sont les rôles des personnes. Il faut
comprendre comment fonctionne le groupe social. Ce n’est pas parce que la perception du
groupe est juste qu’elle est réelle. Et vice et versa.
On va s’inventer un rôle en fonction des attentes du groupe.
Strauss dit qu’il y a un moment de déchiffrage du groupe mais également déchiffrage des
rôles joués par les autres.
La sociologie est la science de la réflexivité.
L’interactionnisme est anti Durkheimien : il n’y a de réalité que la réalité de l’individu. Il n’y a
rien qui pèse sur l’individu. Pour les interactionnistes, les individus ne subissent pas les faits
sociaux, ils les produisent.
Les interactionnistes refusent les méthodes positivistes (statistiques) car selon eux , cela
creuse un fossé entre le chercheur et ce qu’il veut étudier. Ils observent in situ, l’expérience
immédiate, les individus en train de vivre.
On va les observer et on va les faire parler sur leurs actions.
H. Becker, « Outsiders » : sur les joueurs de jazz américain. Met en évidence une culture
propre à la profession des joueurs de jazz professionnels. Baker met en évidence une notion
très importante en sociologie : la déviance.
Il s’agit d’une transgression de normes socialement établies et socialement sanctionnées. Il
voit la déviance comme un processus. Elle découle des interactions entre ceux qui
commettent des actes déviants et ceux qui y répondent. ACTION( REACTION). Un acte
n’est déviant que si il est perçu comme déviant.
La déviance prend forme dans un paradoxe : faire de la musique commerciale (parvenir à
vivre de son travail) et faire une musique de « pur » (solos élaborés, structures musicales
difficiles à saisir).
Les déviants est le grand public, ceux qui ne comprennent rien à ce que les jazzmen font.
E. Goffman, « Asiles » : Dans son ouvrage, il montre que dans l’univers de l’hôpital
psychiatrique, la folie ne se réduit pas à une forme d’aliénation mentale (inaptitude à vivre en
société). M. Foucault : la folie est une construction sociale.
Cette aliénation mentale est redoublée d’une aliénation sociale. Malgré le peu d’espace
qu’ont les reclus, ils parviennent à déployer des stratagème afin de résister aux normes
sociales créées par le corps médical.
Pour l’action sociale, la société est en perpétuelle transformation étant donné que la société
est une agrégation d’actions individuelles. Si elle est en perpétuelle transformation, c’est
parce que les gens n’arrêtent jamais d’avoir des interactions entre eux.
Reproches de l’action sociale contre le Holisme :
-
trop déterministe : trop de concept de reproduction professionnelle.
-
Manque de liberté  impacts des structures sociales surévaluées. Les contraintes de
la société sont surévaluées.
-
Sous-estimation de l’autonomie de l’individu.
b. Approches individualistes / approches structuralistes
RAYMOND BOUDON versus PIERRE BOURDIEU
Raymond Boudon est du coté de l’individualisme méthodologique. Pierre Bourdieu (
structuralisme génétique.
Sociologie des organisations : Michel Crozier ( analyse stratégique des individus dans les
entreprises).
Alain Touraine ( le seul sociologue pour les économistes).
1) Raymond Boudon (Individualisme méthodologique) 1934
Agrégé de philosophie de la Sorbonne en 1967.
Ses travaux sont reconnus partout en Europe ainsi qu’aux USA. De droite, libéral dans
l’âme. « Pourquoi les intellectuels ont peur du libéralisme ? ».
Il s’oppose à Emile Durkheim, au positivisme, car il ne parle pas de lois du social mais de
régularités observées.
Pour lui, toutes les réalités observées n’ont rien d’immuables car elles dépendant de
rationalité individuelles qui peuvent être soumises au changement. La sociologie ne peut
donc établir de lois.
Comment peuvent apparaître et se modifier les phénomènes macrosociologiques ? Il retient
la notion de modèle. Pour construire ces modèles, la méthode de Boudon est hypothéticodéductive.
L’individualisme méthodologique est à la base un concept de l’économiste Schumpeter. Les
économistes utilisent également la notion d’individualisme méthodologique. L’individu est ce
qu’on appelle un homo oeconomicus alors que les sociologues vont parler d’homo
sociologicus. Les deux homo sont des modèles heuristiques. (Euristique= Qui sert à la
découverte, guide la recherche. Une hypothèse heuristique est une hypothèse de travail).
L’homo oeconomicus cherche, en fonction des ressources dont il dispose, à faire les
meilleurs choix possibles à faire du point de vue de ses préférences. Dans son éventail de
ressources, il va choisir ce qui lui semble le mieux pour aller là où il veut aller. Il est libre,
limité que par ses ressources.
L’homo sociologicus a pour principale caractéristique de prendre en compte les rôles
sociaux. Les rôles sociaux sont vus comme des déterminants de l’action.
Il est déterminé par des valeurs intériorisées.
Boudon nous dit que l’homo sociologicus peut, dans certains cas, faire non pas ce qu’il
préfère mais ce que l’habitude, les valeurs intériorisées lui commandent.
Pour Boudon, l’homo sociologicus est bien meilleur que l’homo oeconomicus car ce dernier
ne prend pas en compte de certaines choses :
-
Il n’ y pas de meilleur choix possible. La meilleure décision est pensée meilleure par
la personne. Par rapport à quoi ? Il s’agit d’une décision subjective.
Pour Boudon, il faut s’intéresser à l’environnement (présent et passé) de la personne.
L’individualisme méthodologique reconnaît ses origines chez Weber, tout le courant de
l’action sociale. Il repose sur deux postulats :
-
l’individu et le niveau pertinent de l’analyse sociologique
-
l’agrégation d’un ensemble d’actions qui est productrice des faits sociaux et de la
société.
L’agrégation des actions individuelles va donner parfois des conséquences opposés à ce
que les acteurs attendaient de l’action.  effets pervers.
Pour Boudon, il faut expliquer le comportement de l’acteur en mettant en évidence les
raisons qui l’ont poussé à agir comme ça.
Il pose beaucoup de formules mathématiques pour expliquer les comportements des
individus.
M=phénomène
m.= comportement des individus
M= [m(s(M’))]
Effets d’agrégation (dite simple) :
-
exemple des prix qui montent  les consommateurs décident de ne plus acheter. Il y
a donc une baisse de demande du produit.
-
A la fin d’une journée de travail, chacun prend sa voiture pour rentrer très vite chez
soi mais en fait cela crée une lenteur du fait du nombre.
Effets émergents :
Effets pervers :
La mobilité sociale est intergénérationnelle, ascendante ou descendante. Il y a différentes
mobilités sociales :
-
intergénérationnelles
-
intragénérationnelles : un ouvrier qui suit les cours du soir pour passer d’un statut à
un autre.
Phénomène d’inégalités scolaires : deux sociologues : BENDIS et LIPSET. Ils montrent qu’il
y a peu de différences entre les mobilités sociales entre les pays. Et peu de changements
dans la structure sociales entre une génération et celle qui la suit  effet de neutralisation.
Chacun va lutter pour améliorer sa situation mais l’agrégation de toutes les volontés va
neutraliser le « tirage vers le haut ». Exemple du baccalauréat qui ne vaut plus rien.
Les individus vont imaginer d’autres stratégies pour gravir l’échelle sociale.
Dans la carrière d’un élève, il y a des paliers d’orientation. C’est à leur niveaux qu vont se
jouer des arbitrages/des négociations entre trois choses :
-
les coûts
-
les risques
-
les avantages
Pour Boudon, selon les individus et selon leur position sociale, les individus ne vont pas
apprécier les chances de réussite scolaire de la même manière. En milieu populaire, les
coûts d’un prolongement des études va être considéré comme lourd. Les risques d’échecs
peuvent être importants. Le savoir fait parfois peur dans certaines catégories sociales.
Dans les milieux populaires, les enfants vont souvent dans des filières professionnelles où ils
seront assurés d’avoir un niveau propre à exercer un métier.
La thèse de Boudon : ce n’est pas l’école la responsable mais seul le comportement
rationnel des individus.
Cela amène en sociologie à une surreprésentation des enfants des milieux favorisés dans
l’école et donc une sous représentation des enfants des milieux défavorisés. Boudon voit un
effet pervers à la démocratisation de l’enseignement. Il y a beau avoir de plus en plus de
diplômés mais il n’y a pas d’augmentation correspondante du nombre de postes sociaux, les
diplômes sont donc dévalués. Il y a une inflation des diplômes.
Hausse du nombre de diplômés > hausse du nombre d’emplois correspondants.
↓
Offre de diplômes (sur le marché du travail ) > offre d’emplois qualifiés
↓
Baisse de la valeur du diplôme.
Eléments de critiques :
Boudon a été un des premiers à lire ses détracteurs.
-
La principale critique du Holisme est que la sociologie ne peut pas avoir pour objet le
contenu de conscience.
-
L’approche de Boudon est fortement basé sur l’individualisme. On ne peut pas utiliser
son analyse dans des sociétés plus traditionnelles.
Bourdieu, quant à lui émet des théories transhistoriques et trans-sociétales.
2) Pierre Bourdieu 1930-2002 / Le courant structuraliste
Ou « structuralisme génétique ».
Le structuralisme est un concept venant de Claude Lévi-Strauss. El faut analyser la société
dans sa totalité et mettre en évidence les structures universelles, immuables dans le temps.
Bourdieu est considéré comme un ethnologue, philosophe et sociologue. Il s’est fait
connaître pour ses travaux sur la société Kabyle. « esquisses d’une théorie de la
pratique »1972.
Il poursuit à sa manière l’œuvre de Karl Marx. Il exige des rapports de force entre dominants
et dominés. Mais pour Bourdieu, la lutte des classes n’est pas le moteur de l’histoire et il n’y
as pas de finalité. Il voudrait donner des éléments pour expliquer au dominé pourquoi il est
dominé.
Bourdieu fonctionne avec des champs :
-
Champ de l’école
-
Champ des dominants plus possédants des capitaux économiques, sociaux,
symboliques ; des dominants moins qui n’ont qu’un capital social.
Bourdieu a une place particulière dans la société, car pour lui, les sociétés modernes ou
traditionnelles, ont les mêmes mécanismes.
Il y a une correspondance entre la situation sociale et les attitudes que Bourdieu appelle
agents.
Il y a des choses qui perdurent, qui existaient des les sociétés traditionnelles, qui demeurent
dans les sociétés modernes et qui devraient perdurer dans l’avenir. Le but de la recherche
de Bourdieu est de trouver des invariants.
Il existe des systèmes de relation entre les individus et les classes. Les classes vont se
reproduire. Les classes se divisent en sous-classes dominantes et classes dominées. Les
classes se distinguent suivant :
-
le capital économique
-
le capital culturel
-
le capital social.
Nous sommes et nous faisons en fonction de notre classe sociale. Tout peut s’expliquer par
les relations entre les individus et les structures. Les individus jouent un jeu sans en avoir
conscience pour avoir, dans le champ auquel on appartient, une meilleure position sociale
que celle que l’on a.
Dans ces champs, le pouvoir va être distribué de manière asymétrique.
Pour Bourdieu, à la naissance, on arrive dans une société qui a déjà ses règles et la seule
possibilité est donc d’accepter les règles et de jouer telle que notre classe nous l’a enseigné.
Pendant la socialisation, les parents vont forger ce que l’on va devenir ( notion d’habitus).
Analyse des inégalités scolaires :
Pour Bourdieu, l’école valorise une certain forme de patrimoine culturel dont hérite les
enfants d’une catégorie sociale valorisée.
L’école valorise la maîtrise de compétences propres aux classes dominantes. Les classes
dominantes ont plus d’informations à communiquer sur les cursus, les choix scolaires.
Les enfants des classes populaires subiront un véritable processus d’acculturation. Les
inégalités de revenu ne font pas en sorte que les enfants réussissent plus ou moins. Il n’y a
pas de corrélation entre le niveau de revenus et la réussite scolaire. En revanche, il y a
corrélation entre le niveau de diplôme et la réussite.
3) Norbert Elias (1897-1990).
Il entre à l’université à 60 ans. Il a côtoyé différentes époques et différents grands penseurs.
Il a fait des études de médecin. Puis des études de philosophie puis de sociologie.
( transdisciplinarité. Il va s’emparer de tout un tas de connaissances pour traiter son objet.
Ethnocentrique.
Concept de distanciation. : « engagement et distanciation ».
Il a travaillé sur les manières de table, le football, l’architecture, l’histoire économique, les
rapports entre les sexes, la musique, le temps, la mort. Il se sert de la psychanalyse et de
ses études en sciences politiques.
Elias disait lui-même dans « qu’es ce que la sociologie ? » qu’il était conscient d’apporter
des choses nouvelles (confère Mozart).
Il a commencé dans un ouvrage « la civilisation des mœurs » à s’intéresser aux manières de
gérer son corps (manières de se tenir à table…).
Il voulait voir l'évolution des relations aux corps. Le rapport au corps définit le processus de
civilisation.
Il incorpore des règles de conduite sans vouloir aller plus loin. Un chose arrive dans la
société. Il sépare l’opposition avec le reste. Il utilise le concept de « supra individu ».
Et la lumière sera…
On s’intéresse à la sociogenèse. ( évolution au niveau du collectif).
La psycho genèse ( niveau individuel).
L’histoire de la société se reflète dans l’histoire de chaque individu. L‘enfant ne naît pas
civilisé. Dans son évolution, on peut voir l’évolution des pulsions, le rapport au temps,
l’acquisition de la pudeur…
Elias nous permet de penser où en sommes nous de l’évolution de l’espèce humaine ?
Chaque personne, à chaque moment de l’histoire pouvait se penser en tant que fin de
l’histoire.
Malgré tout ce qu’on peut penser, nous ne sommes qu’à l’age de fer de la pensée humaine.
Dans son ouvrage, le projet de Norbert Elias est d’historicisé son analyse. Il fait une analyse
des analyses sociologiques.
Dans sa théorie, il introduit l’analyse de l’évolution de la pensée sociologique. Il veut produire
une théorie globale de la société.
Il va s’intéresser à comment s’articule le nous et le je.
Cas Mozart : sociologie d’un être singulier
Elias cherche à expliquer les antécédents, les conditions et les talents hors du commun de
Mozart.
Mozart est mort à 37 ans. Le conflit entre les normes aura autant lieu en lui même qu’avec
les autres.
Double révolte :
-
révolte sociale : contre le pouvoir en place.
-
révolte familiale : contre son père qui est un bourgeois de cour.
Le groupe de bourgeois de cour est dominé par la noblesse. Mozart va jouer à un jeu de
libération contre les nobles et le roi qui lui commande des œuvres.
Mozart a un habitus bourgeois, il s’oppose donc à un habitus de cours. Il se sent dominé
mais il se sent doué. Il sait qu’il a du génie en lui. Ses commanditaires ne sont pas capables
d’apprécier l’importance de son art.
Il a peu de marge de liberté pour imposer des innovations, pour essayer d’ouvrir les
dominants à sa musique.
Pour Elias il y a une tension entre la grandeur intérieure d’un artiste doué et sa petitesse
d’être dominé.
Elias va plus loin dans sa réflexion et y incorpore une analyse psychologique. Il va
psychanalyser Mozart. Il va mettre une ambivalence à jour dans la tête du musicien. Il va
mettre en évidence un sentiment de petitesse intérieure face à une grandeur extérieure qu’il
ne croit pas méritée.
Elias interprète le don de Mozart comme le résultat de sa capacité à répondre au volonté
narcissiques de son père. Cette compétence musicale sert de monnaie d’échange contre
l’amour du père. Pour Elias, ce besoin d’amour ne peut jamais être comblé. Pour lui les
marques d’amour du père pour son fils ne s’adressent jamais à Mozart mais à ce qu’il fait. Il
en résulte un manque d’amour déclenchant une fuite en avant. La relation entre le père et le
fils a été le moteur du génie du musicien.
C’est extraordinaire la manière dont Elias parle des relations entre les individus et les
relations macro sociales. Le père essaie d’avoir de la reconnaissance sociale grâce à son
fils.
L’individu est la conjonction indissociable entre un contexte historique, une configuration
extérieure et une intériorité.
Elias construit une approche rassemblant deux dimensions : la psychologie et la
psychanalyse. Comment l’intériorité se construit en fonction de l’extériorité. Pour Elias, l’être
humain les autocontrôles leur permet de vivre en groupe sans se détruire les uns les autres.
Pour lui, le processus de civilisation est une intériorisation des émotions. Ce processus est
présent dans toutes les sociétés. C’est parce qu’il y a un nous fort que l’on peut
s’individualiser. Il ne peut pas exister de je sans les autres. Il y a une dépendance du moi sur
le nous.
Les contraintes chez Elias ne viennent pas des structures de la société mais de
l’interdépendance des individus entre eux.
Elias dit que toute configuration exerce une force sur l’individu. A l’intérieur de la
configuration, il y a une marge de choix des possibles.
Les réseaux d’interrelation humaines sont opaques et incontrôlables. Il veut les rendre
transparents.
Exemple des pécheurs du maelström : exemple de deux pécheurs embarqués dans une
barque qui voient apparaître des tourbillons. Ils sont pris d’une peur paralysante. L’un des
deux, le plus jeune, parvient à secouer sa peur alors que l’autre est tétanisé. Le plus jeune
regarde autour de lui voit que le bateau commence à s’enfoncer. Il prend alors un baril (qui
passait là par hasard) et saute à l’eau. Il est sauvé et l’autre meurt comme un con.
Quand on se distancie des événements, on peut arriver à se détacher des situations.
L’homme profane (le non sociologue) peut également, grâce à une certaine réflexivité, se
détacher de là où il se situe pour s’en distancier et comprendre comment cela fonctionne.
Téléchargement