Commentaires concert 29-07-2010 – Agnès Robert et Slava Chevliakov
I - Sergueï PROKOFIEV (1891 – 1953)
Sa mère, pianiste amateur, est son premier maître et l’évidence des dons de l’enfant apparaît si tôt
qu’elle n’hésite pas à l’engager dans une carrière musicale. En 1900, il compose son premier
opéra, le Géant, destiné aux enfants. Suivant son penchant pour le théâtre, il compose deux
autres opéras : Sur une île déserte (1902) et Ondine (1904-1907) qui s’inspirent de quelques
sujets repris de son enfance. De 1902 à 1903, il travaille principalement la composition avec Glière
qui lui enseigne la théorie et l'harmonie, puis rentre au Conservatoire de Saint-Petersbourg en
1904, à l'âge de treize ans. Il étudie l'orchestration, le piano, la composition avec des maîtres tels
que Rimski-Korsakov et Tcherepnine.
Il quitte la Russie pour les Etats-Unis en 1918, pour ne revenir que sur appel de ses compatriotes,
en 1932.
Il apprend que sa femme part en camp de concentration en 1946 et ses demandes pour la libérer
resteront vaines.
Il mène une triple carrière : celle de compositeur, de pianiste et de chef d’orchestre. Il a écrit 8
opéras et des musiques de films, telle Alexandre Nevsky.
C’est une hémorragie cérébrale qui l’emportera brutalement en 1953.
Mélodie op 35 n° 1
Cette œuvre a été composée en 1920 et fait partie des Cinq chants sans paroles pour voix et
piano, dont une orchestration a été faite pour 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 3 cors,
harpe, et cordes.
Construite en trois parties un peu comme une « aria da capo » en mignature, cette mélodie fait
entendre un lyrisme qui contraste avec la « mécanicité » d’autres oeuvres de ce même recueil que
nous entendrons dans la suite de ce programme.
Les deux pièces qui suivent s’enchaîneront. Si le public a envie de nous applaudir, il serait bon
qu’il le fasse après la 2e pièce car la 1re est vraiment très courte.
II - Sergei TANEEV
Né d’une famille noble et de grande culture, neveu d’Alexandre Taneïev, compositeur, Sergei
TANEEV étudie le piano à cinq ans, et entre au Conservatoire de Moscou en 1866, année même
de sa fondation. Ses professeur sont Tchaïkovski pour la composition et Nikolai Rubinstein, le
fondateur, pour le piano. En 1875, il est le premier étudiant à remporter le premier prix dans les
deux disciplines.
Cette même année, il fait ses débuts au concert. Tchaïkovski apprécie beaucoup son jeu, et lui
confie la création de son Second Concerto. Après la mort de Tchaïkovski, Taneïev complètera et
créera son Troisième concerto.
A Paris, il rencontre entre autres Ivan Tourgueniev, Gustave Flaubert, César Franck et Camille
Saint-Saëns.
En 1878, il devient professeur de composition au Conservatoire de Moscou, puis directeur de
1885 à 1889. Parmi ses élèves, citons Alexandre Scriabine, Sergueï Rachmaninov, Reinhold
Glière.
Proche de la famille Tolstoï, il s’attache à Sofia, l'épouse de Léon qui en conçoit de la jalousie.
Les dernières années de Taneïev sont assombries par l'alcoolisme. Il meurt d'une pneumonie en
1915, peu de temps après avoir assisté aux funérailles de son élève Scriabine.
Il écrit des symphonies, des cantates, un opéra, des quatuors, quintettes pour cordes, cordes et
piano , des lieder.