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Le dynamisme de la sainteté, source de renouveau
Quand je contemple l’histoire de l’Institut, je ne considère pas seulement les faits et les
événements, aussi importants soient-ils, mais je rencontre surtout tant de visages de sœurs,
des femmes simples, ouvertes, chercheuses passionnées de sainteté avec un visage pascal, et
qui ont eu, dans le contexte où elles ont vécu, une force de rayonnement charismatique.
Notre famille religieuse est une famille traversée par la sainteté. Non une sainteté abstraite et
éloignée de la vie, mais une sainteté discrète, concrète et réaliste, qui affronte les défis, les
difficultés, les inévitables contradictions humaines et qui, en même temps, est lumineuse, pleine
de joie et de créativité apostolique.
Ce style nous le découvrons en Don Bosco et en Marie-Dominique Mazzarello, en tant de
sœurs, de n’importe quel âge, formation ou culture. C’est un dynamisme qui fermente l’histoire
et lui donne fécondité.
Comme nous le rappelle l’Exhortation Apostolique sur la Vie Consacrée : « Les saints et les
saintes ont toujours été source et origine de renouvellement dans les circonstances les plus
difficiles de l’histoire de l’Eglise » (n. 35).
L’actuel contexte social et ecclésial nous présente des défis inédits et de grandes occasions
pour dire avec notre vie que ce qui compte c’est de rencontrer, connaître, aimer, annoncer
Jésus, véritable source de justice, de paix et de bonheur.
Benoit XVI, en s’adressant aux jeunes religieuses durant les JMJ a souligné que le témoignage
de la sainteté, à laquelle Dieu nous appelle, consiste à suivre Jésus, de près et sans aucune
condition, dans la consécration, la communion et la mission (cf. Discours du 19 août 2011).
La sainteté, c’est donc, donner avec conviction la première place à Jésus dans notre existence,
c’est désirer ardemment et avec un cœur amoureux, vivre une relation constante et profonde
avec Lui. C’est Le suivre, sans réserve, jusqu’à embrasser « le précieux trésor de la Croix »
dans laquelle nous reconnaissons l’icône de l’amour suprême, où nous apprenons à aimer ce
que Dieu aime et comment Il aime : ceci est la Bonne Nouvelle qui redonne l’espérance au
monde » (Madrid, 19 août 2011).
A travers ces paroles, nous lisons implicitement l’invitation à vivre la sainteté sans timidité,
disponibles à tout, même au martyre, pourvu de ne pas faillir à notre alliance avec Dieu qui est
source de fécondité, de renouveau et d’espérance pour tous, spécialement pour les jeunes.
Mais sommes-nous vraiment convaincues que la sainteté est possible aujourd’hui encore,
qu’elle doit être le programme de vie qui nous stimule à vivre la volonté de Dieu chaque jour ?
Dieu est saint et nous appelle à vivre « une vie transfigurée » qui rayonne lumière, joie et paix.
Dire oui au chemin d’ascèse de la sainteté signifie, chères sœurs, ne pas pactiser avec la
médiocrité spirituelle qui petit à petit éteint le feu intérieur, met en péril notre constante union
avec Jésus et affaiblit le témoignage de la mission.
Marie-Dominique a su accueillir avec un cœur attentif et docile l’appel à la sainteté et, jour
après jour, elle a essayé d’y répondre. C’est ce qui a donné à sa vie un ton de fraîcheur
évangélique et de confiance et un esprit d’initiative missionnaire.
Elle ne parle pas de la sainteté d’une manière idéalisée, mais elle en trace un chemin concret.
A la jeune missionnaire Sœur Giovanna Borgna elle donne un conseil très pratique : « Mais
rappelle-toi qu’il ne suffit pas de commencer, il faut continuer, il faut combattre toujours, chaque
jour » (L.19.1).
Le point de départ est toujours la charité, une « grande charité » enracinée dans le
« demeurer » dans l’amour de Dieu, à travers une relation personnelle avec Lui et, donc dans le
« rester » continuellement en sa présence, qui se concrétise ensuite par la qualité des relations,
la confiance en Marie et la fidélité au projet contenu dans notre Règle de vie.