Dossier de presse Noël autrement 2012

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Campagne de sensibilisation
« Vivre Noël autrement 2012 »
Kit d’animation
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Communiqué de presse
Paris, le 7 novembre 2012
Campagne Noël autrement 2012
« Ensemble, mettons le cap sur l’espérance »
Le Collectif chrétien Vivre autrement lance sa 15e campagne de sensibilisation et
d’action en faveur de la préservation de l’environnement et de la Création. Il propose
cette année de dépasser notre contexte de crise et de vivre la solidarité pour que tous,
nous puissions aborder l’avenir avec espérance.
Noël,
Naissance d’un enfant, fragile et dépendant comme tous les enfants, et promesse
d’avenir dans notre monde en mutation
Les menaces sur l’humanité sont multiples : pollution, endettement, surexploitation des
ressources, famine, chômage, réchauffement climatique... et semblent n’avoir aucune
issue.
Pourtant, partout, des hommes et des femmes réagissent et prennent des initiatives
pour inventer et bâtir un monde nouveau. Un monde où le respect pour les humains est
inséparable du respect pour toutes les formes de vie sur notre planète.
Ces hommes et ces femmes investissent leur énergie dans différents chantiers :
• la préservation de la biodiversité,
• la construction d’une économie sociale et solidaire,
• la mise en place d’énergies renouvelables qui épargnent notre climat,
• la solidarité et le partage des richesses,
• un développement durable qui garantit l’avenir des générations futures.
Ces initiatives paraissent bien modestes. À nous de les rejoindre pour les amplifier et,
ensemble, permettre à ce monde nouveau de prendre son essor. Comme le rappelait le
pape Benoît XVI dans son message du 1er janvier 2010, la défense de la Création est « un
défi urgent à relever par un engagement commun renouvelé. »
Noël,
Naissance de Jésus-Christ, c’est une espérance offerte à tous. Une invitation faite à
chacun, à servir le projet d’amour de Dieu.
Collectif chrétien Vivre autrement
Plus d’infos et des initiatives sur www.noel-autrement.org
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Contact presse :
Xavier Monmarché - Tél. : 01 44 49 06 36
Courriel : [email protected]
Membres du collectif chrétien « Vivre autrement »
-
Action Catholique des Enfants (ACE)
Action catholique des femmes (ACF)
Action Catholique des milieux Indépendants (ACI)
Action Catholique Ouvrière (ACO)
A Rocha
Association au Service de l’Action Humanitaire (ASAH)
Aumônerie de l’Enseignement Publique (AEP)
Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD)
Chrétiens dans le Monde Rural (CMR)
Chrétiens Unis pour la Terre (CUT)
Communauté Vie Chrétienne (CVX)
Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France (EEUdF)
Fédération Protestante de France (FPF)
Fraternité Franciscaine Séculière (FFS)
Jeunesse Indépendante Chrétienne (JIC)
Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC)
Justice et Paix
Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants (MCC)
Mission de France
Mission populaire Evangélique de France
Mouvement Eucharistique des Jeunes
Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne (MRJC)
OEKU-Suisse
Pax Christi France
Scouts et Guides de France
Secours Catholique
Historique des campagnes « Vivre autrement »
Les campagnes « Vivre autrement » sont l’œuvre d’un collectif de 26 associations, mouvements
et services chrétiens, avec le soutien de 5 partenaires presse.
Parce que la Bible nous enseigne que la terre est un don de Dieu que l’homme doit gérer avec
sagesse, parce que nos modes de vie infligent de graves atteintes à l’environnement, mettant en
péril l’avenir de l’humanité, des mouvements chrétiens ont décidé de mener des actions
communes pour un développement durable et la conversion des modes de vie.
Chaque mouvement est déjà engagé chacun à sa manière dans la préservation de
l’environnement, mais tous partagent le même point de vue : la surexploitation des ressources
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naturelles, les dérèglements climatiques causés par l’activité humaine, la pollution des
écosystèmes sont autant de facteurs aggravant les inégalités et les conflits entre les peuples.
Sous l’impulsion de Pax Christi France, ces associations et mouvements chrétiens ont décidé de
travailler à une prise de conscience de la responsabilité individuelle et collective des hommes et
des femmes de notre temps : nous devons apprendre à vivre autrement pour que tous puissent
vivre sur cette terre dans la dignité.
A travers cette initiative et parce que les chrétiens sont tout particulièrement concernés par ce
combat pour l’avenir de l’humanité, le collectif souhaite apporter sa contribution à tous les
efforts déjà engagés par tant d’autres.
Pour approfondir
Ombres et lumières sur notre humanité.
Plaidoyer pour une économie humaine.
Texte écrit pour favoriser une réflexion à l’occasion de la campagne « Noël autrement », par
Antoine Sondag, du Secours Catholique.
LES MENACES
La faim et la malnutrition
Aujourd’hui, un milliard de mal nourris habite la planète. C’est un succès puisque ce
chiffre n’augmente pas alors que la population mondiale s’est accrue de 4,2 milliards
depuis 50 ans et un échec intolérable. Et, aussi, un paradoxe puisque les trois quarts de
ceux qui ont faim sont des paysans.
Regardant vers le futur, les spécialistes s’accordent à penser que la terre pourra
produire de quoi nourrir 9 ou 10 milliards d’hommes en 2050. Malheureusement
l’histoire indique que cela ne garantit pas que tous puissent manger à leur faim. Les
habitants des villes, jusqu’ici relativement épargnés, constituent désormais plus de la
moitié de la population mondiale et sont de plus en plus dépendants des importations
alimentaires. Leurs prix sont soumis à des fluctuations que les aléas climatiques et la
financiarisation des marchés des matières premières vont rendre plus amples et plus
fréquentes. Les pauvres des villes connaîtront plus fréquemment la faim.
Les luttes pour la terre
Les paysans sont de plus en plus victimes de l’accaparement des terres, phénomène qui
s’intensifie avec l’achat ou la location à long terme de vastes étendues de terres agricoles
par des gouvernements désireux de s’assurer des approvisionnements pour nourrir leur
population, par des investisseurs privés qui, prévoyant une hausse des prix des
produits alimentaires et des carburants, veulent pouvoir en tirer profit, par des
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spéculateurs, enfin, qui, anticipant la rareté des terres agricoles, en achètent pour
pouvoir les revendre avec profit. Que ce soit parce qu’ils ne peuvent nourrir leur famille
de leur travail de la terre ou parce qu’ils sont chassés par ceux qui accaparent leurs
terres, l’exode des paysans continue. Soucieux d’approvisionner les villes à bas prix
pour éviter des troubles et soumis aux pressions des institutions internationales et des
pays exportateurs, les gouvernements des pays importateurs pauvres n’osent pas
protéger leurs paysans en élevant les droits de douane.
Déséquilibre des écosystèmes
L’équilibre complexe des interactions - faites de coopération de compétition et de
symbioses - entre espèces vivantes et écosystèmes est remis en cause par l’action de
l’homme. L’eau, si essentielle à la vie que l’ONU considère l’accès à une eau salubre
comme un droit de l’Homme, est de plus en plus polluée par les rejets non contrôlés de
l’industrie et l’abus des engrais et pesticides chimiques dans l’agriculture. Faute d’eau
en quantité suffisante, les tensions se multiplient pour le partage de l’eau entre paysans
et éleveurs, entre habitants des villes et industries qui les entourent, entre pays riverains
d’un même fleuve ou d’un même lac.
L’homme moderne peine à prendre conscience de son impact sur les équilibres de la
nature, et qui pourrait l’obliger à remettre en question son modèle économique et son
mode de vie. Cette difficulté à changer ses habitudes explique que les engagements pris
lors des Sommets de la terre successifs n’ont été que très partiellement tenus.
D’ici la fin du siècle, des centaines de millions d’hectares de forêts auront disparus et la
température aura augmenté de plus de 2 degrés entraînant des canicules plus
nombreuses et des tornades plus violentes, la disparition sous les eaux de terres
littorales et de deltas, la désertification de terres déjà arides…
L'accroissement des inégalités
En 25 ans, la part de la population mondiale vivant avec moins de 2,5 dollars par jour
est passée de 60 à 40%, un progrès essentiellement dû à la Chine et à l’Inde. Un progrès
qui s’est, malheureusement, accompagné d’un accroissement des écarts entre les
revenus les plus hauts et les revenus les plus bas dans l’ensemble du monde. Si les
inégalités entre pays ont tendance à se réduire, les inégalités internes à chaque pays ont
tendance à augmenter, voire à exploser parfois (Chine…).
LES PRISES DE CONSCIENCE
Le plus grand mal du monde n’est pas la pauvreté des démunis mais l’inconscience des
nantis. Or il se trouve que la conscience des démunis est en éveil. L’ère de la passivité
des masses est en déclin. Cette prise de conscience des injustices et des inégalités de tous
ordres se traduit différemment selon les pays et les circonstances : changements de
majorité dans les pays démocratiques et, parfois, révoltes sans autre projet que de
manifester un rejet de la société ; refuge dans l’intégrisme religieux de ceux qui se
sentent marginalisés et sont à la recherche d’une identité et d’une reconnaissance ;
mouvements de peuples qui veulent faire valoir leurs droits et rejettent les dictatures…
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Les défis du vivre ensemble
Au débat courant entre catégories socioprofessionnelles se sont ajoutées les oppositions
entre catégories basées sur la race ou la religion. Les mots qui divisent ont fleuri :
fondamentalisme qui refuse le débat sur l’interprétation des textes, prétend détenir la
vérité absolue et rejette ceux qui ne partagent pas les mêmes convictions ; intégrisme qui
refuse toute évolution et qui dans le langage courant est devenu synonyme de
sectarisme et de terrorisme ; communautarisme qui désigne les tendances à la fermeture
sur sa propre communauté et à la défiance à l’égard des autres communautés.
Ces blocages, ces divisions et ces repliements conduisent à des violences qui vont bien
au delà des victimes directes. Ce sont les esprits et tout le corps social qui se trouvent
affectés par la peur des différences et les intransigeances et, comme toujours, ce sont les
populations pauvres, les femmes et les enfants qui sont le plus touchés. Incapacité à
vivre ensemble, inégalités, détérioration des équilibres écologiques, compétition pour
l’accès à l’eau et aux matières premières, faim, autant de risques de violences, de
guerres civiles ou de conflits internationaux qui ne sont pourtant pas inéluctables.
Les illusions de la consommation
Il est trop volontiers oublié que les modèles de consommation imposés par la publicité,
l’imagination des producteurs et le désir d’imiter les plus fortunés ne sont pas un gage
d’épanouissement et ne sont pas compatibles avec la vie sur cette terre de plus de sept
milliards d’individus. Sans doute, l’avidité de l’avoir est-il un moteur puissant de
l’économie mais l’accès à la jouissance de biens superflus ne peut tenir lieu de projet de
vie, ni au plan individuel ni au plan collectif !
Le baromètre faussé de la croissance
La croissance résultant d’une incessante augmentation de la demande de biens matériels
conduit à une impasse. En effet, le fait de donner la primauté aux biens dont la valeur
s’exprime en signes monétaires fait mépriser les biens d'une autre nature (justice,
solidarité, éducation, culture, cohésion sociale, équilibre entre le travail et la vie privée),
qui conditionnent, autant que les biens matériels, l’épanouissement humain. La
civilisation à promouvoir ne peut être que la civilisation du "plus être" dans l’équitable
distribution de l’avoir.
VERS UNE ÉCONOMIE VRAIMENT HUMAINE
Typologie des besoins
L'économie humaine a pour fin de répondre aux besoins de l’homme pris
individuellement et dans les collectivités auxquelles il appartient. Il y a les biens et les
services qui répondent aux besoins primaires de nécessité, mais il faut aussi répondre
aux besoins relationnels des êtres humains, et aux besoins culturels, spirituels, de
dignité ou de dépassement. Cette répartition des besoins n'est cependant pas rigide.
Les Droits économiques, sociaux et culturels (DESC)
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Les objectifs de l’économie humaine se retrouvent dans le Pacte relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels et dans le Pacte relatif aux droits civils et politiques,
adoptés par l’ONU en 1966, qui définissent comme des droits la satisfaction de
nombreux besoins.
L'Économie sociale et solidaire
L'économie humaine ne se limite pas à classer les biens et services en fonction de leur
contribution à satisfaire les besoins de l’homme dans ses diverses dimensions, elle se
préoccupe aussi de la manière de les produire. Sans rejeter les formes de production de
l'économie capitaliste, elle trouve dans l’économie sociale et solidaire et dans
l’agriculture paysanne des expressions qui contribuent à l’épanouissement de ceux qui y
participent. L’entreprise de l’économie sociale et solidaire donne la primauté au capital
humain sur le capital financier. L’économie sociale et solidaire coexistant avec des
entreprises capitalistes et rendant des services que l’État ne rend pas ou ne rend plus,
elle peut être considérée comme un complément couvrant les espaces que ces deux
acteurs ne couvrent pas.
L'agriculture paysanne
L’agriculture paysanne ou familiale est la manière durable de nourrir l’humanité. Certes
l’agriculture industrielle a montré son efficacité et tout indique que c’est sur elle que
comptent les gouvernements et les investisseurs. Elle bénéficie de l’essentiel des
recherches qu’elle oriente et qu’elle finance en partie ; elle bénéficie, aussi, de
l’accaparement des terres. Mais elle est très polluante, destructrice de la biodiversité,
gourmande en énergie et en eau. Enfin, avec l’agro-industrie, elle est partie d’un
système économique qui ne sait pas répondre à la demande non solvable des plus
démunis et marginalise les petits paysans, les poussant à l’exode vers les villes. Elle
n’est pas durable, ni socialement ni au plan environnemental.
Le prix ne fait pas la valeur. Le besoin de normes imposées par l’Etat.
L’économie humaine doit opérer de façon à ce que les générations futures jouissent
d’une terre viable. On ne peut partir du postulat que l’homme n’attache de la valeur
qu’à ce qui a un prix, un propriétaire et rapporte des profits, ce qui est à l’évidence faux.
Il appartient aux États d’imposer des normes sur les consommations de matières
premières qui deviennent rares, le recyclage des déchets, sur les émissions et les rejets
de produits nocifs, de donner des incitations et d’imposer des amendes.
UNE NOUVELLE GOUVERNANCE
L’économie humaine peut sauver l’humanité du suicide. Pour réussir, elle a besoin
d’une bonne gouvernance du niveau local au niveau mondial dans le respect du
principe de subsidiarité et d’une vision pour l’humanité dans le respect de sa diversité
et de ses interdépendances multiples.
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La fin du Nord-Sud et l’ONU
L’emploi du mot « Sud », rassurant pour le « Nord », auquel il donne un sentiment de
supériorité et une bonne conscience lorsqu’il apporte une aide, est trompeur car il fait
oublier que les forces ont changé. Il n’y a plus aujourd’hui un bloc de pays riches et un
bloc de pays pauvres, mais un continuum du pays le plus riche au pays le plus pauvre
avec dans tous, de grands écarts de revenus. Les vieux pays industrialisés n’ont plus la
possibilité d’imposer des réponses aux problèmes du monde. Les problèmes de
l’humanité ne sont plus des problèmes Nord-Sud. Ce sont des problèmes communs et
l'ONU est le lieu de discussion, de négociation et de prise de décisions pour les mesures
à mettre en œuvre.
La conversion à l'universel
Le changement d’optique demandé est un changement radical. Il faut apprendre, non pas
seulement à négocier avec d'autres qui défendent légitimement leurs intérêts, il faut convertir
notre regard à l'universel. L’essentiel est une conversion à l’universel par solidarité entre les
hommes, ceux déjà présents et ceux à naître, et pour chacun d’eux une conversion « au plus être
».
Pour comprendre
Extrait du message pour la Journée mondiale de la paix du 1er janvier 2010
1. Le respect de la création revêt une grande importance, car « la création est le début et
le fondement de toutes les œuvres de Dieu » et, aujourd’hui, sa sauvegarde devient
essentielle pour la coexistence pacifique de l’humanité. Si, en effet, à cause de la cruauté
de l’homme envers l’homme, nombreuses sont les menaces qui mettent en péril la paix
et le développement intégral authentique de l’homme – guerres, conflits internationaux
et régionaux, actes terroristes et violations des droits de l’homme – les menaces
engendrées par le manque d’attention – voire même par les abus – vis-à-vis de la terre et
des biens naturels, qui sont un don de Dieu, ne sont pas moins préoccupantes. C’est
pour cette raison qu’il est indispensable que l’humanité renouvelle et renforce «
l’alliance entre l’être humain et l’environnement, qui doit être le miroir de l’amour
créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons ».
4. [...] Comment demeurer indifférents face aux problématiques qui découlent de
phénomènes tels que les changements climatiques, la désertification, la dégradation et la
perte de productivité de vastes surfaces agricoles, la pollution des fleuves et des nappes
phréatiques, l’appauvrissement de la biodiversité, l’augmentation des phénomènes
naturels extrêmes, le déboisement des zones équatoriales et tropicales ?
Comment négliger le phénomène grandissant de ce qu’on appelle les « réfugiés de
l’environnement » : ces personnes qui, à cause de la dégradation de l’environnement où
elles vivent, doivent l’abandonner – souvent en même temps que leurs biens – pour
affronter les dangers et les inconnues d’un déplacement forcé ? Comment ne pas réagir
face aux conflits réels et potentiels liés à l’accès aux ressources naturelles ? Toutes ces
questions ont un profond impact sur l’exercice des droits humains, comme par exemple
le droit à la vie, à l’alimentation, à la santé, au développement.
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7. [...] Il n’est pas difficile dès lors de constater que la dégradation de l’environnement
est souvent le résultat du manque de projets politiques à long terme ou de la poursuite
d’intérêts économiques aveugles, qui se transforment, malheureusement, en une
sérieuse menace envers la création. Pour contrer ce phénomène, en s’appuyant sur le fait
que « toute décision économique a une conséquence de caractère moral », il est aussi
nécessaire que l’activité économique respecte davantage l’environnement. Quand on
utilise des ressources naturelles, il faut se préoccuper de leur sauvegarde, en en
prévoyant aussi les coûts – en termes environnementaux et sociaux –, qui sont à évaluer
comme un aspect essentiel des coûts mêmes de l’activité économique. Il revient à la
communauté internationale et aux gouvernements de chaque pays de donner de justes
indications pour s’opposer de manière efficace aux modes d’exploitation de
l’environnement qui lui sont nuisibles. Pour protéger l’environnement, pour
sauvegarder les ressources et le climat, il convient, d’une part, d’agir dans le respect de
normes bien définies, également du point de vue juridique et économique, et, d’autre
part, de tenir compte de la solidarité due à ceux qui habitent les régions plus pauvres de
la terre et aux générations futures.
8. [...] La crise écologique offre donc une opportunité historique pour élaborer une
réponse collective destinée à convertir le modèle de développement global selon une
orientation plus respectueuse de la création et en faveur du développement humain
intégral, s’inspirant des valeurs propres de la charité dans la vérité. Je souhaite donc
l’adoption d’un modèle de développement basé sur le caractère central de l’être
humain, sur la promotion et le partage du bien commun, sur la responsabilité, sur la
conscience d’un changement nécessaire des styles de vie et sur la prudence, vertu qui
indique les actes à accomplir aujourd’hui en prévision de ce qui peut arriver demain.
[...]
12. L’Église a une responsabilité vis-à-vis de la création et elle pense qu’elle doit
l’exercer également dans le domaine public, pour défendre la terre, l’eau et l’air, dons
du Dieu Créateur à tous, et, avant tout, pour protéger l’homme du danger de sa propre
destruction. La dégradation de la nature est, en effet, étroitement liée à la culture qui
façonne la communauté humaine, c’est pourquoi « quand l’“écologie humaine” est
respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage ». [...]
14. Si tu veux construire la paix, protège la création. La recherche de la paix de la part de
tous les hommes de bonne volonté sera sans nul doute facilitée par la reconnaissance
commune du rapport indissoluble qui existe entre Dieu, les êtres humains et la création
tout entière. […]
Toute personne a donc le devoir de protéger l’environnement naturel pour construire
un monde pacifique. C’est là un défi urgent à relever par un engagement commun
renouvelé.
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