Introduction
Ce site a pour but de réveiller la conscience concernant un héritage culturel qui est en grand
danger faute d'entretien. Atlas-Igoudar rassemble plusieurs facettes de la culture berbère et
montre cette continuité depuis Îles Canaries jusqu'à l'Oasis de Siwa en Egypte.
L’ambition du site Atlas Igoudar est d’être 100% culturel, laïque, et sans ambitions politiques.
L’Habitat fortifié
Au Maroc
Plusieurs Igoudar servent encore aujourd'hui à la conservation des provisions et richesses des
populations locales et, malheureusement, d'autres sont laissés à l'abandon et commencent à
tomber en ruine. Notre savoir sur les Igoudar est si médiocre qu'il existe un gouffre surprenant
entre leur haute importance économique et culturelle dans l'histoire et les connaissances
scientifiques et médiatiques que l'on en a.
Agadir Id Aïssa
Agadir, singulier de Igoudar : le mot a de multiples significations, notamment grenier collectif
fortifié, village, falaise ou mur. Agadir a le sens de "mur" dans le Sud et dans le Moyen Atlas,
qui emploient Igherm pour désigner la forteresse et de "forteresse" et "grenier collectif" dans
les parlers du groupe Tachelhit qui connaissent "Igherm" avec le sens de "mur en pierre
sèche". On les trouve un peu partout dans le Maghreb : en Algérie, Libye, Mauritanie, Tunisie
et même en Afrique subsaharienne.
Son utilité principale est d'emmagasiner les richesses et les réserves alimentaires. Mais c'est
aussi une place de transactions commerciales, de lieu de rencontre, de fondouk pour les
caravanes. C'est la "Jamaa" (assemblée des habitants du douar) qui décide de la construction
ou des réparation de l'Agadir. Souvent construit en trois étages, parfois jusqu'à cinq, et sont
composés de chambres ouvertes vers l'intérieur et muni d'escaliers.
Tizourgane
L'Agadir ne sert pas uniquement comme moyen défensif, il résulte aussi de la nécessité de
stocker les denrées pour s'en servir en cas de disette. Il était protégé par une charte, inspirée
du célèbre code de la forteresse Ajarif de 1492, implantée dans la région et disparue de nos
jours. Ces chartes (Llouh) stipulent aussi des droits et des devoirs aux animaux, si le chat fait
parti de la garde, les chiens ne sont nullement tolérés à l'intérieur de l'enceinte.
Dar Iligh
À la suite de l'accession au trône de Moulay Zidane au début du XVIIe siècle, le Makhzen
Saadien, affaibli, ne jouissait que d'un pouvoir limité. Plusieurs forces apparaissent alors, dont
la zaouïa de Tazeroualt ainsi que les Alaouites, future dynastie régnante :
La zaouïa de Dila, exerçant son contrôle sur le centre du Maroc. Les plaines du nord-ouest,
contrôlées par le marabout El-Ayachi et ses alliés. L'embouchure du Bouregreg, érigée en État
indépendant par les morisques. Tétouan, cité-État gouvernée par la famille Naqsis. Le Tafilalet,
sous le contrôle des Alaouites
Le sud du Maroc, sous le contrôle de la zaouïa d'Iligh.
Abou Hassoun, arrière-petit-fils du grand mystique Sidi Ahmed ou Moussa et fondateur de la
zaouia, installa sa capitale à Iligh, réussit à obtenir des enclaves maritimes à Agadir et s'assura
un succès commercial (après l'éviction d'Abou Mahalli) grâce à la diminution des droits de
douane aux commerçants étrangers (en l'occurrence français et anglais). Le territoire sous son
contrôle, le "royaume de Tazeroualt", représentait alors le passage obligé du trafic
transsaharien de l'or sur l'axe Gao-Tombouctou -Taroudant.
Cet essor économique fulgurant s'accompagna du maintien d'un équilibre avec les Dilaïtes, en
concurrence avec ces derniers sur le maintien d'une influence sur l'embouchure du Bouregreg
et d'un soutien temporaire au chérif Mohammed du Tafilalet.
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