Les textes du site
Dernière mise à jour le 02/04/2017
Histoire et Culture
Origines Vie & Espèces - Architecture - Gravures rupestres
Sépultures et sanctuaires - Habitat - musique - littérature
Introduction
Ce site a pour but de réveiller la conscience concernant un héritage culturel qui est en grand
danger faute d'entretien. Atlas-Igoudar rassemble plusieurs facettes de la culture berbère et
montre cette continuité depuis Îles Canaries jusqu'à l'Oasis de Siwa en Egypte.
L’ambition du site Atlas Igoudar est d’être 100% culturel, laïque, et sans ambitions politiques.
L’Habitat fortifié
Au Maroc
Plusieurs Igoudar servent encore aujourd'hui à la conservation des provisions et richesses des
populations locales et, malheureusement, d'autres sont laissés à l'abandon et commencent à
tomber en ruine. Notre savoir sur les Igoudar est si médiocre qu'il existe un gouffre surprenant
entre leur haute importance économique et culturelle dans l'histoire et les connaissances
scientifiques et médiatiques que l'on en a.
Agadir Id Aïssa
Agadir, singulier de Igoudar : le mot a de multiples significations, notamment grenier collectif
fortifié, village, falaise ou mur. Agadir a le sens de "mur" dans le Sud et dans le Moyen Atlas,
qui emploient Igherm pour désigner la forteresse et de "forteresse" et "grenier collectif" dans
les parlers du groupe Tachelhit qui connaissent "Igherm" avec le sens de "mur en pierre
sèche". On les trouve un peu partout dans le Maghreb : en Algérie, Libye, Mauritanie, Tunisie
et même en Afrique subsaharienne.
Son utilité principale est d'emmagasiner les richesses et les réserves alimentaires. Mais c'est
aussi une place de transactions commerciales, de lieu de rencontre, de fondouk pour les
caravanes. C'est la "Jamaa" (assemblée des habitants du douar) qui décide de la construction
ou des réparation de l'Agadir. Souvent construit en trois étages, parfois jusqu'à cinq, et sont
composés de chambres ouvertes vers l'intérieur et muni d'escaliers.
Tizourgane
L'Agadir ne sert pas uniquement comme moyen défensif, il résulte aussi de la nécessité de
stocker les denrées pour s'en servir en cas de disette. Il était protégé par une charte, inspirée
du célèbre code de la forteresse Ajarif de 1492, implantée dans la région et disparue de nos
jours. Ces chartes (Llouh) stipulent aussi des droits et des devoirs aux animaux, si le chat fait
parti de la garde, les chiens ne sont nullement tolérés à l'intérieur de l'enceinte.
Dar Iligh
À la suite de l'accession au trône de Moulay Zidane au début du XVIIe siècle, le Makhzen
Saadien, affaibli, ne jouissait que d'un pouvoir limité. Plusieurs forces apparaissent alors, dont
la zaouïa de Tazeroualt ainsi que les Alaouites, future dynastie régnante :
La zaouïa de Dila, exerçant son contrôle sur le centre du Maroc. Les plaines du nord-ouest,
contrôlées par le marabout El-Ayachi et ses alliés. L'embouchure du Bouregreg, érigée en État
indépendant par les morisques. Tétouan, cité-État gouvernée par la famille Naqsis. Le Tafilalet,
sous le contrôle des Alaouites
Le sud du Maroc, sous le contrôle de la zaouïa d'Iligh.
Abou Hassoun, arrière-petit-fils du grand mystique Sidi Ahmed ou Moussa et fondateur de la
zaouia, installa sa capitale à Iligh, réussit à obtenir des enclaves maritimes à Agadir et s'assura
un succès commercial (après l'éviction d'Abou Mahalli) grâce à la diminution des droits de
douane aux commerçants étrangers (en l'occurrence français et anglais). Le territoire sous son
contrôle, le "royaume de Tazeroualt", représentait alors le passage obligé du trafic
transsaharien de l'or sur l'axe Gao-Tombouctou -Taroudant.
Cet essor économique fulgurant s'accompagna du maintien d'un équilibre avec les Dilaïtes, en
concurrence avec ces derniers sur le maintien d'une influence sur l'embouchure du Bouregreg
et d'un soutien temporaire au chérif Mohammed du Tafilalet.
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À la seconde moitié du XVIIe siècle la zaouïa de Tazeroualt perd du terrain devant les
alaouites, qui finiront par étendre leur pouvoir sur tout le Maroc. Cependant, la zaouïa
conservera une influence locale jusqu'au XIXe siècle, quand le sultan Hassan Ier parvint à
soumettre Iligh en 1882.
Depuis l'ouverture du port d'Essaouira dans la dernière moitié du XVIIIe siècle, le commerce
transsaharien à destination de l'Europe a favorisé la route du Sud-ouest.
Au milieu du XIXe siècle, les routes du Tafilelt et du Draa ont fortement régressé. Deux voies
occidentales sont en compétition : l'itinéraire côtier bien tenu par le Cheikh Beirouk de Guelmim
et les Aït Ba Amrane; l'itinéraire intérieur par le Tajakant (Tindouf) qui passe par Ifrane (proche
d'Iligh) et le Tazeroualt au profit du Chérif d'Iligh.
Le Tazeroualt où se tiennent les foires autour du sanctuaire du Saint, et Iligh où se trouvent le
pouvoir et la banque ainsi qu'un marché du jeudi, devient vers 1850 la principale place
commerciale d'échange entre les produits du Sahara, ceux du Souss et ceux venus d'Europe
par le port d'Essaouira.
La personnalité mystique de Sidi Ahmed ou Moussa
Né en 1460 à Bou Marwan des Ida U Semlal (Samlal), tribu de l'Anti Atlas, meurt en 1564, donc
plus que centenaire, au Tazeroualt. Sa famille serait originaire des Beni Arous du Djebel Alam
dans la péninsule Tingitane qui vénèrent le pôle majeur du soufisme marocain Moulay
Abdeslam b. Masis (décédé en 1228). Ce dernier est l'initiateur du particularisme marocain en
rupture avec le pôle oriental de la mystique soufie, Moulay Abelqadir al-Jilani.
Afrique
Egypte
L'oasis de Siwa
(Siouah) est l'extrémité occidentale des régions de l'Afrique du Nord où l'usage de la langue
berbère s'est conservé. L'oasis abrite le temple de l'oracle d'Amon, divinité à tête de bélier, son
nom "Imen" signifie "le Caché", l'origine de son culte remonte à 10.000 ans et viendrait de
Libye - sable se dit "ammos" en grec. Le temple est célèbre dans l'histoire pour avoir accueilli
Alexandre le Grand.
L'oasis de Siwa s'abreuve des nappes souterraines et les deux grands lacs sont allimentés par
l'eau de drainage d'une agriculture multimillénaire où s'accumulent les sels qui viennent saturer
l'eau. La commercialisation des produits du palmier dattier avec les caravanes des routes
transsahariennes est très ancienne.
Libye
Le grenier collectif de Qasr al Haj.
Edifiée au XIIIe siècle sur quatre niveaux, la première partie de son nom (Ksar = château en
arabe) évoque une forteresse. La seconde (Al Hajj) évoque le créateur du grenier : "Al Hajj" est
en effet "celui qui a accompli le Pèlerinage". Autre trace notable laissé par le créateur : le
grenier est composé de 114 cellules, soit le nombre de sourates (chapitres) que comporte le
Coran.
Libye - Kabaw
Originaire du XVe siècle, il est composé de 300 cellules environ. Même partiellement ruiné, il
reste superbe.
Tunisie
Chenini
Chenini est un village troglodytique berbérophone du sud de la Tunisie situé à 18 km de
Tataouine. Juché sur une butte à environ 500 mètres d'altitude. Il s'agit d'un lieu de stockage
des réserves alimentaires et des biens de valeur qui servait également de refuge en cas
d'attaque.
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Ksar Ouled Soltane
Situé au sud-est de Tataouine, est l'un des plus remarquables grenier de Tunisie. Il offre la
particularité de disposer d'une deuxième cour, datant du XIXe siècle, qui prolonge la première
construite au XVe siècle environ. Il dispose de 400 cellules de stockage, appelées ghorfas, qui
sont réparties sur quatre ou cinq niveaux. Il y a d'autres greniers à Tazaghdent, Techout et Béni
Oussine.
Douiret
Douiret est un village berbère du sud-est de la Tunisie. Situé à 20km de Tataouine. Il se divise
en deux parties : le village ancien, constitué d'habitations troglodytiques creusées dans les
collines, et le nouveau village situé à flanc de colline. L'ancien village est formé de petites
habitations, appelées ghiren (pluriel de ghar signifiant grotte). Les populations qui ont construit
ce type de villages fortifiés sont appelées les Jbaliya (gens de la montagne).
Algérie
Ghoufi
Taillé en cascades dans la roche argileuse, ces balcons naturels ont attiré l'homme depuis la
nuit des temps. Ces habitations datent de quatre siècles. Un long canyon, qui abrite l'Oued
Abiod (Ighzir Amellal), traverse toute la contrée de Tifelfel à M'Chouneche. Au tournant de
chaque balcon se trouve un village au milieu duquel se dresse une taqliath, un bâtiment de
plusieurs étages contenant un nombre de chambres égal au nombre de familles, servant à
l'entrepôt des récoltes et des provisions.
Timimoun
Située à l'ouest du plateau de Tademaït. La ville domine la Sebkhra qui est l'ancien site de ce
qui fut autrefois tantôt un fleuve, tantôt une étendue lacustre. Timimoun est entourée d'un
ensemble d'oasis qui bordent le grand erg occidental. Il y a de nombreux siècles des bateaux
empruntaient la Sebkhra, comme en attestent des écrits anciens ainsi que la tradition orale.
Certains villages de ses rives auraient des noms de ports, aujourd'hui disparus.
Algérie
Ghardaïa
Ghardaïa, fondée en 1048 ou 1053 sur la rive droite de l'Oued M'zab et en amont des quatre
autres centres de la Pentapole par deux frères Slimane et Mohammed ben Yahia, cette ville
devint rapidement la capitale commerciale du M'zab.
Les maisons de Ghardaïa sont accolées, ce qui a pour effet de réduire les surfaces exposées
au soleil. Les ruelles, étroites, sinueuses, protègent du soleil. La ventilation de la rue est
assurée par les passages couverts, ol l'air subit une forte accélération, même par vent faible.
La Chebka, ce plateau rocheux du nord du Sahara est entaillé par l'oued M'zab. C'est ici qu'au
+Xe siècle s'installèrent les Ibadites, une communauté berbère mise au ban pour sa vision
dissidente de l'Islam. Pour les Ibadites, la région du M'zab fut d'abord un refuge. Il leur fallait
trouver un endroit sûr pour échapper aux persécutions menées par les califes fatimides.
Au XIe siècle, ils y fondent cinq cités fortifiées : les ksour d'El-Ateuf, de Bou-Noura, de
Ghardaïa, de Melika et de Beni-Isguen.
Ghardaïa tire son nom du mot amazigh tagherdayt. Aujourd'hui capitale du Mzab. Sa date de
fondation est 1048 ou 1053. C'est une cité (Aγerm) de type ksourien. Son architecture
traditionnelle a largement inspiré l'œuvre de Le Corbusier.
De sa splendeur architecturale, il est incontestablement évident de retenir la forme futuriste du
mausqolée de Sidi Brahim El Atteuf, construit hors des murs il y a près de mille ans. Le
mausolée a servi de modèle au Corbusier pour édifier, en 1953, la célèbre chapelle de
Ronchamp, en Haute Saône.
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Mzab
La région du Mzab a été peuplée par des communautés troglodytes à partir du Néolithique. On
connaît assez mal ces premiers habitants. En tout, le Mzab a vu naître 25 cités aujourd'hui
disparues. Durant l'Antiquité, les romains notèrent la présence de rares campements nomades
numides avant Jésus-Christ, berbères ensuite.
À partir du Xe siècle, après la chute de leur empire Rostémide et soucieux de laisser une
distance dissuasive avec leurs détracteurs fatimides, les survivants de la famille royale
guidèrent leurs citoyens dans la région inhospitalière de la Chebka (filet), où ils entamèrent la
construction de leurs villes fortifiées.
Mêlés aux populations berbères présentes, ces premiers habitants du Mzab s'appelèrent les
Béni Mzab (enfants du Mzab).
Beni-Isguen
Fondée en 1347 au confluent de l'oued N'tissa et de l'oued M'zab, elle ne fut d'abord qu'un
petit village grossi au XVIe siècle d'éléments émigrés de Ghardaïa. C'est aujourd'hui, après
Ghardaïa, la ville la plus importante de la Pentapole.
Ville sainte du M'zab, foyer intellectuel de l'Ibadisme, Beni-Isguen occupe une position toute
particulière dans la sentimentalité mozabite. Sa rigoureuse propreté, la belle ordonnance de
ses rues et de ses maisons, ses remparts intacts attirent l'attention.
Beni-Isguen a perdu son ancienne importance commerciale au profit de Ghardaïa située à 2
km seulement. Elle possède cependant un marché aux enchères quotidien très couru qui est
une sorte de bourse de l'artisanat.
Algérie
Sources chaudes
Hammam Essalihine
Hammam Essalihine (Aquae Flavianae) ex-Fontaine-Chaude, est un bain romain qui existe
depuis 2.000 ans.
D'après les inscriptions le complexe a été exploité ou probablement reconstruit vers la dynastie
des Flaviens dans le temps de Vespasien en +69. Une autre inscription indique que le lieu a
subi une réparation par Septime Sévère en +208. Il existe des centaines de sources ou
fontaines chaudes en Algérie, et certaines de ces sources ont été utilisées depuis des milliers
d'années.
La température de ses eaux avoisine les 70 °C, sa composition chimique lui confère des
propriétés thérapeutiques indiquées pour les maladies rhumatismales, respiratoires et
dermatologiques. La station thermale dispose de 40 cabines pour bain thermal, de 5 piscines
d'eau chaude et enregistre jusqu'à 700.000 visiteurs annuels. Situé dans une région
montagneuse et forestière (Aurès) au climat particulier, c'est un lieu de prédilection pour les
nombreux touristes. La piscine romaine circulaire est unique au monde et le vestige a été
réhabilité récemment.
A ce paysage naturel unique allié aux vestiges antiques où se situe la station thermale
Hammam Essalihine s'ajoutent de nombreuses structures d'accueil existantes ou programmées
dans le cadre de projets d'investissement afin d'accueillir les visiteurs. La source de Hammam
Essalihine est très riche en minéraux, cette eau est si pure qu'elle n'a besoin d'aucun filtrage.
Elle refroidit naturellement avant d'arriver dans les bassins où elle est continuellement brassée.
De récents travaux ont permis de réaménager 45 chambres pour loger visiteurs et curistes. Le
complexe thermal offre tous les soins appropriés aux cures : matériel de relaxation, de
massage, de rééducation fonctionnelle en plus des séances d'hydrothérapie que dispense un
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