L'affaire Jésus des medias c'est surtout le mystère du Christ …
La suite a montré que pour aller jusqu'au bout du chemin du Christ, il fallait un immense courage.
Pierre et les douze l'ont reçu …. Jour après jour … aussi après leurs chutes.
C'est vrai pour nous, aujourd'hui encore, et aussi pour demain … toujours …
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DIMANCHE
Par Philippe LIESSE
Sauve qui veut !
Qui veut sauver sa vie la perdra!
Parole dure, indécente, choquante ! En réalité, chacun veut sauver sa vie. L'homme cherche à
retarder le moment de la mort en luttant contre tout ce qui la prépare jour après jour, la souffrance et
la maladie.
Cette volonté de vivre ou de survivre va encore plus loin lorsqu'il s'agit de sauver le tout proche.
Quels sont les parents qui ne voudraient pas lutter de toutes leurs forces pour sauver la vie de leur
enfant ?
Dans n'importe quelle situation où il y a une vie humaine à sauver, celui qui ne tente rien pourra être
accusé de non-assistance à personne en danger.
Qui veut sauver sa vie la perdra!
Cette parole n'a pas été prononcée comme une petite maxime au hasard des circonstances : elle a un
retentissement universel.
Elle fait suite à la question fondamentale de Jésus Pour vous, qui suis-je ?
Question redoutable!
Non pas la question assez formelle où l'on veut situer telle personne par rapport à telle autre pour
connaître le degré de parenté, ou la situation professionnelle!
C'est la question vitale que se posent deux êtres qui s'aiment et choisissent de partager leur vie.
C'est la question posée au moment des grands bilans, après des années de vie commune, quand
l'amour et l'émotion se conjuguent encore pour dire: Qui suis-je pour toi ?
Une réponse théorique apparaîtrait comme une platitude, elle viendrait court-circuiter la fête.
Pas question d'aller chercher la réponse dans un dictionnaire ou un catéchisme.
Seul le cœur est apte à y répondre.
Pierre s'écrie: Tu es le Messie !
Le véritable cri du disciple subjugué.
Mais sa fougue ne risque-t-elle pas de l'aveugler ?
En tous cas, Jésus met en garde, il défend de répercuter la réponse, il veut qu'on ne s'y trompe pas.
Il ne s'agit pas d'un conte de fée ou d'un roman d'amour à l'eau de rose.
Le Fils de l'homme doit souffrir, être rejeté, être mis à mort, ressusciter.
La réponse du cœur engage toute la vie, elle débouche sur un accompagnement de l'être aimé.
Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne, chaque jour sa
croix, et qu'il me suive.
Renoncer à soi-même, c'est se donner sans compromis, sans réserve, c'est se donner sans compter.
Prendre sa croix, c'est le chemin opposé à la passivité et au masochisme. Prendre sa croix ne
consiste pas à rechercher la souffrance ou la persécution comme un bien, mais c'est au contraire se
prendre en main, choisir d'être maître de son destin, assumer l'inattendu, vivre librement pour
mourir librement, comme Jésus, pour être fidèle jusqu'au bout du chemin.
Alors oui, celui qui veut sauver sa vie la perdra,
Celui qui veut compter, garder, sauvegarder, aimer avec réserve, celui-là va à sa perte.
Son chemin ne peut déboucher que sur la mort.
Bien au contraire, celui qui perdra sa vie pour moi, celui qui aime sans réserve, celui qui se donne
sans compter, celui qui donne sa vie, il la sauvera.
L'amour sans réserve ouvre le chemin à la vraie vie.
Ce n'est plus un sauve qui peut, mais une sauve qui veut !
Celui qui veut marcher à ma suite, … dit Jésus.