Mois de Janvier
Le 21, mémoire de Sainte Agnès
Maître-autel de Saint-Barthélemy (actif entre 1470 et 1510 entre Utrecht et Cologne), Mariage
mystique de Sainte-Agnès, 1500 environ, huile sur toile, cm 41,2 x 31,2, Nuremberg, Musée
national allemand
Le calendrier liturgique romain commémore la sainte vierge Agnès, dont l’ancienneté du culte dans
l'Église latine est attestée par la présence de son nom dans le Canon romain (prière eucharistique I
d’aujourd'hui), à côté de ceux d’autres martyres célèbres: Lucie, Cécile, Agate, Anastasia, Perpétue
et Félicité. Le mot "Agnès", traduction en grec de l'adjectif «pur» ou «chaste», a été utilisé comme
un surnom pour peut-être développer symboliquement ses qualités. Elle a vécu à une époque où il
était illégal de professer publiquement la foi chrétienne. Comme tant de saintes des premiers
siècles, il y a peu d'informations fiables, alors que de nombreux éléments biographiques ont émergé
dans les siècles suivants dans des histoires sous forme de «passions».
Agnès est née à Rome au IIIe siècle dans une famille chrétienne. Quand elle avait douze ans, il y
eut une persécution et beaucoup de fidèles ont renié leur foi. Agnès, qui avait décidé d'offrir au
Seigneur sa virginité, a été dénoncée comme chrétienne par le fils du préfet de Rome, qui était
amoureux d’elle, mais qu’elle avait rejeté. Elle a été exposée nue au Cirque Agonale, près de
l'actuelle Piazza Navona. Jetée dans le feu, celui-ci fut éteint par ses prières, puis elle fut
transpercée d'une épée à la gorge, á la manière dont on tuait les agneaux. C’est à cause de cela que,
dans l’iconographie, elle est souvent représentée avec un mouton ou un agneau, symboles de pureté
et de sacrifice. La date de sa mort n’est pas certaine, certains la situent entre 249 et 251 au cours de
la persécution ordonnée par l'empereur Dèce, d'autres en 304 durant la persécution de Dioclétien.
Dans le beau tableau du peintre allemand anonyme il y a certains éléments qui mettent l'accent sur
ses vertus. Tout d'abord, le petit agneau, au premier plan, nous permet de l’identifier sans aucun
doute. La richesse de sa robe ne montre pas forcement des origines nobles, mais plutôt la noblesse
de sa figure, signe du témoignage de sa foi et de son martyre. L'anneau que l’Enfant Jésus met à
l’annulaire de la main gauche signifie le don qu'elle Lui a fait de sa vie, et pour cela elle est
reconnue digne de devenir «épouse» du Seigneur. Le tissu rouge qui encadre la sainte et la Vierge,
qui ressemble à un trône, situe la scène dans le monde de Dieu, où le rouge rappelle la couleur
normalement liée à la divinité, mais aussi celle du sang versé par la jeune martyre. Le paysage,
avec la belle église sur la droite, donne réalité et actualité à la jeune Agnès et à son témoignage.