BULLETIN HEBDOMADAIRE N° 808 - LUNDI 27 NOVEMBRE 2 000 SOMMAIRE: L’ÉVÉNEMENT, par Guillaume LAPAQUE TRIPATOUILLAGES ? POINT DE VUE, par Michel SERVION PRÉSIDENTIELLE : DÉJÀ DE NOMBREUX CANDIDATS POINT DE VUE, par Bozena MAGOTT ETATS-UNIS : UN PRÉSIDENT VIRTUEL ? L’ÉVÉNEMENT, par Serge PLENIER LA HAYE, CHRONIQUE D’UN ÉCHEC ANNONCÉ D’UN JOUR A L’AUTRE * * * Comité de rédaction: Jacques JIRA = (directeur de la publication), Guillaume LAPAQUE (rédacteur en chef), Serge PLÉNIER impression par nos soins ISSN: 0789-2757 Rédaction : 78 bis, rue du Docteur Fournier 37 000 Tours Tél: 02-47-32-99-98 Fax: 02-47-32-99-99 E-mail : [email protected] L’événement, par Guillaume LAPAQUE Tripatouillages ? Une semaine après la publication dans le journal Le Monde d’une tribune co-signée par Michel Rocard et Raymond Barre, proposant de “remettre à l’endroit” l’ordre des scrutins, en faisant précéder l’élection législative par l’élection présidentielle, Lionel Jospin a repris la balle au bond, à l’occasion du congrès du Parti Socialiste qui s’est tenu le week-end dernier à Grenoble. “Nombreux sont ceux qui pensent que (le calendrier actuel) n’est pas cohérent” a rappelé le Premier Ministre en précisant que ce débat était “tout sauf mineur”. Outre Michel Rocard et Raymond Barre, nombreux sont en effet les responsables politiques et constitutionnalistes qui ont fait appel à l’esprit de la Constitution de la Vème République pour demander que le président soit élu avant les députés. Et d’énoncer nombre d’inconvénients qui ne manqueraient pas de découler du calendrier actuellement prévu, programmant les élections législatives huit semaines avant les élections présidentielles. On voit mal comment Chirac, si la droite était battue aux législatives, ou Jospin, en cas de défaite de la gauche plurielle, pourraient être candidats à l’élection présidentielle. La loi des partis politiques, qui préside aux élections législatives, jouerait donc un rôle prépondérant dans l’élection présidentielle. On aperçoit également la difficulté technique pour le perdant des législatives, à annoncer son désistement huit semaines avant les présidentielles et la désorganisation qui régnerait alors dans son camp. Si la droite retrouvait une majorité à l’Assemblée Nationale, Lionel Jospin devrait-il rester premier Ministre pendant ces quelques semaines ou au contraire être congédié par le Président qui n’aurait pas lui-même l’assurance de voir son mandat renouvelé ? Sans compter que, sauf dissolution de l’Assemblée, le quinquennat présidentiel, faisant coïncider à partir de 2 002 la durée des mandats présidentiels et législatifs, renouvellera cette situation en 2 007. Pour de nombreux responsables, il apparaît donc nécessaire de sortir de cette situation difficile, créée par la dissolution décidée en 1997 par Jacques Chirac. Après les déclarations de Lionel Jospin en faveur de cette inversion de calendrier, un communiqué de l’Élysée a pudiquement renvoyé aux déclarations faites le 14 juillet dernier par le Chef de l’Etat : “J’ai observé que les Français n’aimaient pas que l’on modifie les règles du jeu juste avant de jouer. Ils soupçonnent immédiatement les acteurs de vouloir tricher, d’avoir des arrièrepensées politiques, personnelles. Ont-ils tort ? Ont-ils raison? Le problème n’est pas là. Mais je crois que ce sont des sujets avec lesquels il faut être très prudent. Les règles du jeu existent. Il faut les respecter. Je crois que c’est ce que les Français souhaitent le plus”, avait alors déclaré M. Chirac.” On se souviendra, bien entendu, que l’opposition au quinquennat fortement exprimée par Jacques Chirac le 14 juillet dernier fut vite oubliée, ce qui n’exclut pas l’idée d’un ralliement de l’hôte de l’Élysée à cette inversion du calendrier. A moins qu’il n’en soit empêché par les premières réactions très vives de la droite contre cette idée. “M. Jospin vient de prouver qu’il n’est pas un homme d’Etat. Il n’aura pas résisté longtemps à l’attrait des bons vieux tripatouillages électoraux à la mode mitterrandienne” a ainsi déclaré Michèle Alliot-Marie, présidente du RPR, pendant que d’autres accusaient Lionel Jospin d’agir par simple intérêt tactique. Il est peut-être légitime en effet de penser que l’élection législative sera moins favorable à Lionel Jospin que l’élection présidentielle : la gauche plurielle ne pourra pas profiter comme ce fut le cas en 1997 de la force du FN qui avait provoqué au second tour 70 triangulaires qui profitèrent à la gauche. Mais l’on connaît trop la fragilité des supputations électorales pour se laisser aller à pareilles prévisions. Ce serait une “réflexion absurde” de se demander “à qui ce calendrier nouveau profiterait parce que l’on n’en sait absolument rien” a rappelé François Bayrou en invitant le chef de l’Etat à changer d’avis. Et si le crime ne profite à personne, rien n’empêche le président de la République ou, s’il n’y consentait pas, l’Assemblée Nationale, de faire mieux concorder le calendrier avec l’esprit des institutions. Envoi ACIP nº 808 du lundi 27 novembre 2 000. 2/7Droits réservés Point de vue, par Michel SERVION Présidentielle : déjà de nombreux candidats Déjà – à droite – deux candidats sur la ligne de départ. C’est beaucoup à dix-huit mois alors que bien entendu on s’attend à celle de l’actuel Président et à celle de Charles Pasqua sans compter Jean-Marie Le Pen et autres Christine Boutin. Et la liste n’est pas close des postulants qui témoignent tout à la fois de la diversité d’un camp politique … et de son incapacité à s’unir. Cela est bien sûr suicidaire au regard des critères classiques qui continuent de régir la vie politique. Les querelles de personnes qui sont un des aspects dominants de la situation à droite, seront payées au prix fort par un électorat qui, moins que jamais, est décidé à les tolérer. Mais réfléchissons un instant à la question de fond qui est posée. L’absence de crédit de l’ensemble de la classe politique est aujourd’hui caractérisée par un taux d’abstention qui s’accroît au fil des scrutins. Par ailleurs tout montre que l’emprise du législateur national s’atténue au fil des ans au profit d’une part des instances supra nationales européennes et d’autre part des pouvoirs locaux et surtout régionaux. Enfin les scandales à répétition éloignent les Français de leurs institutions. Le relais d’une classe politique défaillante est pris par des entreprises (à l’exportation), par des mouvements comme celui de José Bové, de Jean Saint-Josse et autres porte-parole des contribuables en colère : en bref par la société civile. Les programmes de partis ne font plus recette et du coup resurgissent les débats d’idée. En ouvrant le feu des actes de candidatures, Alain Madelin symbolise bien ce mouvement. Sans parti mais porteur d’un projet original Alain Madelin se veut le porte-parole d’une famille de pensée. De son côté François Bayrou fait entendre sa différence en insistant notamment sur la vocation européenne de sa famille . Il s’agit là plus que d’une pétition de principe mais bel et bien d’un acte de foi … Et ce n’est pas tout ; Charles Pasqua réaffirme sa volonté d’être candidat y compris contre Jacques Chirac “responsable de l’effacement de la France dans le magma européen”. Là encore les idées l’emportent et le fait de n’avoir aucune chance de l’emporter au second tour de l’élection ne suffit pas à discréditer cette candidature. Le courant d’idée représenté (le souverainisme) est suffisamment fort et original pour mériter son porte parole même si beaucoup pensent que Paul Marie Coûteaux eut été un candidat plus attractif. Et ce n’est pas tout : même les radicaux dont l’audience nationale est infinitésimale revendiquent une reconnaissance. C’est dire … Bientôt viendra l’heure de la gauche plurielle où l’on verra chaque famille revendiquer sa différence. Les verts, les communistes, sans parler du Mouvement des citoyens voudront leur porteparole. Point de vue, par Bozena MAGOTT États-Unis : un président virtuel ? Dimanche, 26 Novembre, à 19h35 (1h35 à Paris), Katherine Harris, secrétaire d’Etat de Floride, vêtue d’un tailleur rouge vif, a certifié les résultats officiels de cet Etat. Elle a déclaré George W. Bush, le candidat républicain, victorieux avec 537 voix d’avance, soit moins de 0,01% de l’électorat de Floride (2.912.790 voix pour G.W. Bush, 2. 912. 253 pour Al Gore). Le travail de la commission de Palm Beach, qui s’est achevé à 19 heures (avec un gain de 180 voix pour A.Gore) n’a pas été pris en compte. Le vote de la Floride est déterminant pour permettre à l’un des deux candidats d’obtenir les voix des 270 grands électeurs nécessaires à son élection à la Maison Blanche Si ce résultat devait être confirmé dans les jours qui viennent, George W. Bush deviendrait le 43e président des Etats-Unis. Mais il reste là encore dans cet incroyable feuilleton électoral plusieurs possibilités inexplorées... Si la confusion juridico-politique persiste au-delà du 12 décembre, le Congrès pourrait désigner lui-même les vingt-cinq grands électeurs de Floride et ainsi assurer la victoire à George W. Bush. Le prochain épisode ce feuilleton aura lieu vendredi prochain à Washington à la Cour suprême des Etats-Unis. Celle-ci doit décider si la Cour suprême de Floride, en autorisant les recomptes manuels, a outrepassé ou non ses compétences. Pendant ce temps, de nouveau recours à la justice ont été déposés… Envoi ACIP nº 808 du lundi 27 novembre 2 000. 3/7Droits réservés Tandis que la bataille politique frise de plus en plus le ridicule, les Américains commencent à perdre sérieusement patience. La bourse dégringole de jour en jour, ce qui pénalise surtout la classe moyenne qui n’a pas trouvé son dû dans la campagne électorale. Ni les Républicains, ni les Démocrates n’ont su trouver des propositions qui auraient pu leur ouvrir de nouvelles perspectives ou leur faire espérer des avantages réels. Un des soucis les plus importants pour la classe moyenne est le problème de la couverture sociale. C’est un talon d’Achille de la société américaine. Il y a aux Etats-Unis trois façons de disposer d’une couverture médicale. On peut être assuré entièrement ou partiellement par l’employeur; on peut aussi souscrire une assurance personnelle si on dispose des moyens adéquats, ou bien encore bénéficier du programme Medicaid, destiné aux populations les plus pauvres. En théorie cela paraît un modèle très efficace mais il faut savoir que seulement 57% des employeurs prennent en charge la couverture sociale de leurs salariés. Il est donc clair qu’avoir un emploi ne signifie pas automatiquement avoir accès à la couverture médicale. De plus, le nombre de postes à bas salaires a augmenté fortement durant la dernière décennie; parmi les travailleurs pauvres 47% n’ont plus aucune couverture sociale (contre 40% des sans emploi). Le programme Medicaid pourrait remédier à cet état de choses mais le seuil au delà duquel un adulte peut recevoir des aides est très bas et diffère d’un Etat à l’autre. Au Texas par exemple il est de 2 300 dollars de revenus par an (environ 1 500 FR par mois), pour une famille de trois personnes.. Depuis une dizaine d’années le nombre d’Américains sans couverture sociale n’a pas cessé d’augmenter (le Texas reste en tête de la population sans assurance maladie). Depuis 1990, le coût de la couverture médicale a augmenté de presque 10% par an. Cela a une influence désastreuse sur la couverture sociale des classes moyennes. Le coût annuel d’une assurance maladie personnelle est en moyenne de 8 000 dollars pour une famille avec quatre enfants. Un Américain sur cinq, vivant dans un foyer, gagnant entre 200 000 et 400 000 mille francs par an n’est pas en mesure de payer une souscription aussi élevée. Cette situation pénalise aussi très fortement les jeunes couples confrontés à d’autres dépenses (les traites pour l’achat d’une maison, son équipement, les deux voitures indispensables en absence du transport en commun, etc.). Beaucoup de jeunes couples retardent l’arrivée du premier enfant puisque le seul accouchement peut ruiner leurs finances pour longtemps. Malgré la vigueur de la croissance américaine, 42,6 millions d’Américains vivent sans couverture sociale, soit un habitant sur six. Durant la campagne électorale, ni Al Gore, ni George W. Bush n’ont promis une couverture médicale pour tous. Ils n’ont proposé que quelques aménagements comme de rembourser les médicaments aux personnes âgées couvertes par le programme Medicare (qui propose une couverture sociale aux personnes âgées les plus démunies, à partir de 65 ans), d’inclure davantage d’enfants dans le Children’s Health Insurance Program (programme d’assurance de santé, créé par le Congrès en 1997) ou de rendre la souscription à une assurance maladie partiellement déductible des impôts. Mais ces propositions sont plutôt du domaine du bricolage par rapport à l’importance du problème de santé à l’échelle des Etats-Unis. Il est vrai que l’année 2000 a apporté la première inflexion des chiffres de la protection sociale : le nombre d’Américains sans couverture sociale a baissé d’1,7 million. Mais cette situation est très conjoncturelle et au premier signe de ralentissement de la croissance cette tendance pourrait être renversée. Pendant ce temps des générations entières grandissent en ayant recours à une automédication douteuse, développent des maladies graves et s’adressent aux médecins souvent beaucoup trop tard. L’événement, par Serge PLENIER La Haye, chronique d’un échec annoncé Le sommet de La Haye sur le réchauffement de la planète n’aura donc été qu’un flop monumental. Face au Goliath américain, l’Europe n’a pas été le David que l’on attendait. L’enjeu était pourtant vital. Les dernières catastrophes naturelles qui se sont abattues sur notre pays, inondations et tempêtes sont les premiers symptômes d’une mutation climatique et tout laisse à penser que le pire est encore à venir. La question du réchauffement de notre planète n’est pas affaire de conjectures scientifiques à long terme, il s’agit d’un phénomène à l’œuvre dès maintenant et qui menace directement notre économie et notre mode de vie. A terme, le réchauffement va Envoi ACIP nº 808 du lundi 27 novembre 2 000. 4/7Droits réservés engendrer l’immersion de nombreuses régions humides ou côtières, tandis que le désert s’étendra et que notre végétation sera complètement bouleversée. Imagine-t-on la Camargue envahie par la mer ? L’échec du Sommet de La Haye n’est pas une simple péripétie diplomatique. Un temps précieux a été perdu, de façon irréversible. Les responsabilités dans ce grave échec sont multiples. En premier lieu il faut citer les EtatsUnis, incapables de remettre en cause leurs habitudes et leur stratégie énergétique. La première puissance mondiale n’a visiblement pas pris la mesure du danger et continue de défendre une “way of life” qui en fait l’un des premiers pollueurs de la planète. Il faut savoir qu’un Américain “produit” 20 tonnes de gaz carbonique par an, contre 6 pour un Français. Largement en avance dans certains domaines technologiques, les Etats-Unis sont aujourd’hui incapables de rendre leur industrie moins polluante, et surtout moins dévoreuse d’énergie. Washington ne peut pas convertir les constructeurs automobiles de Detroit ou les pétroliers texans à l’écologie. On a trop besoin de leurs voix. A La Haye, si les Américains n’ont proposé que des mesures chiffrées intégrant les “ puits de carbone ” que sont les forêts dans le décompte des émissions de CO 2, ils ont par contre refusé avec obstination la création d’un tribunal mondial pour l’environnement et l’exigence européenne de mise en place d’une politique d’économies d’énergie. La logique du “ business ” n’est pas celle de l’environnement, ni du bon sens. A un autre niveau, cet échec est également celui de l’Union européenne qui n’a pas su montrer un front uni face aux exigences américaines. De même qu’en matière diplomatique, chaque paysmembre a d’abord fait entendre sa propre voix. Nous savons aujourd’hui que l’Europe de l’environnement est à construire. L’échec du sommet de La Haye n’est une bonne nouvelle pour personne. Pays riches et pays pauvres n’y ont rien gagné et l’occasion a été perdue de rappeler que nous vivons sur une seule et même planète, une planète que nous seuls pouvons sauver. D’un jour à l’autre FRANCE DECENTRALISATION : • Au congrès de l’Association des maires de France, Lionel Jospin a affirmé que le gouvernement souhaitait “approfondir la démocratie citoyenne, clarifier les compétences de chacun et rénover l’ensemble des finances locales”. Un projet de loi sera présenté en 2 001 pour la création de conseils de quartier dans les villes de plus de 20 000 habitants et des conseils d’établissements publics de coopération intercommunale seront mis en place en 2 007. FONCTION PUBLIQUE : • Les syndicats ont rejeté le cadre imposé pour les négociations salariales par le ministre de la Fonction publique, Michel Sapin, qui souhaitait tenir compte des gains de pouvoir d’achat produits par la diminution d’impôts. Les négociations se sont cependant poursuivies. VACHE FOLLE : • Jean Glavany a présenté un plan de 3 milliards de francs sur 3 à 5 ans de soutien à la filière bovine prévoyant 400 MF d’allégements de charges pour les éleveurs, 1,24 milliards de F de report de cotisation, 500 MF d’aide aux négociants, abatteurs, tripiers et ateliers de découpe et 75 MF d’aide au secteur d’avicole. Les syndicats agricoles ont regretté d’avoir été écartés des négociations et estimé que ce plan ne répondait pas à la détresse des éleveurs. • les deux premiers cas de vache folle ont été enregistrés dans le cheptel allemand. L’Allemagne avait déjà recensé 6 cas d’ESB concernant uniquement des animaux importés vivants. L’Allemagne a décidé l’interdiction totale des farines animales pour l’alimentation de tous les animaux (porcs, volailles, poissons). • Les agriculteurs ont organisé plusieurs opérations dans de nombreuses villes de France, organisant notamment des dégustations de viande bovine. Les syndicats agricoles ont promis un durcissement du mouvement si le plan gouvernemental d’aide à la filière bovine n’était pas révisé. TORTURE : • Le général Jacques Massu a estimé que le reconnaissance par la France de la torture en Algérie serait une “avancée”. Envoi ACIP nº 808 du lundi 27 novembre 2 000. 5/7Droits réservés OGM : • Tenant compte de l’avis de la Cour de Justice Européenne demandant à la France de se soumettre à la décision européenne de 1997, le Conseil d’Etat a pris la décision d’autoriser la commercialisation et la culture en France de trois nouvelles variétés de maïs transgénique mis au point par la firme Syngenta (ex-Novartis). Ces nouvelles variétés autorisées s’ajoutent aux 12 variétés déjà autorisées. NECROLOGIE : • Randonneur, écologiste, humaniste, explorateur des déserts, chercheur, Théodore Monod est décédé à Versailles à l’âge de 98 ans. PRESIDENTIELLES : • Christine Boutin a déclaré qu’elle entrait en “pré-campagne” et qu’elle déterminerait en juin 2 001 son éventuelle candidature à l’élection présidentielle. • Alain Madelin, président de Démocratie Libérale, a confirmé sa candidature à l’élection présidentielle . Il a par ailleurs lancé un appel à l’union de l’opposition pour les élections municipales et législatives. TERRORISME : • Un employé du syndicat intercommunal de La Baule est mort en ouvrant un colis piégé adressé en août au président du syndicat, le maire RPR du Croisic, Christophe Priou. L’attentat n’a pas été revendiqué. ASSISES : • La Cour d’Assises des Hauts-de-Seine a condamné la mère du petit Lubin, un nourrisson décédé en 1994 d’un œdème cérébral, à 15 ans de réclusion criminelle. Alors que les époux s’accusaient mutuellement, son mari a été acquitté. AVOCATS : • Alors que les avocats poursuivent leur grève pour réclamer une augmentation de l’enveloppe de l’aide juridictionnelle, une commission a été nommée pour rénover ce système permettant à tous d’être défendus gratuitement. Opposée à la simple augmentation de l’enveloppe, la garde des Sceaux Marylise Lebranchu propose une réforme globale du système. PS : • A l’issue du congrès du PS, 73% des adhérents se sont prononcés en faveur de la motion présentée par François Hollande, Laurent Fabius et Michel Rocard, mais le PS n’est pas parvenu à se mettre d’accord sur une synthèse d’orientation tenant compte des motions minoritaires de la gauche socialiste (13%) et d’Henri Emmanuelli (13%). Ces motions proposaient notamment la renégociation de la convention UNEDIC et un effort sur les salaires. ELECTIONS : • Estimant que le calendrier électoral n’est “pas cohérent”, Lionel Jospin a estimé que le débat sur l’inversion du calendrier pour que les élections présidentielles interviennent avant les législatives était “tout sauf mineur”. Robert Hue a dit son hostilité à un tel projet alors que la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie a dénoncé des “tripatouillages électoraux”. IVG : • Le Comité National d’éthique a donné son feu vert au projet gouvernemental d’allongement à 12 semaines de la durée légale de l’IVG, estimant que cet allongement ne risquerait de conduire à des dérives eugénistes. Les opposants estimaient que l’IVG allongé à 12 semaines risquait d’être utilisé pour choisir le sexe de son enfant. Le Comité d’éthique a cependant jugé “inacceptable” que le nombre d’avortements en France soit supérieur à celui d’autres pays européens et réclamé “une politique de santé publique responsable”. • Pour attirer l’attention sur la pénurie de personnel, un millier de gynécologues sont en grève des interruptions volontaires de grossesse. SPORT FOOTBALL : • Le Paris SG a enregistré une défaite (3-1) face au Deportivo La Corogne pour sa première rencontre de la deuxième phase de la Ligue des Champions. Dans la même compétition, le Bayern de Munich a battu Lyon 1-0. Envoi ACIP nº 808 du lundi 27 novembre 2 000. 6/7Droits réservés • Lors du troisième tour aller de la coupe de l’UEFA, Bordeaux a largement battu (4-1) le Werder Brême. • En conservant le score vierge face à Sedan, Bordeaux a conservé la tête du championnat de France et conquis le titre de champion d’automne. MONDE ENVIRONNEMENT : • Aucun accord n’a pu aboutir lors de la conférence sur le changement climatique à La Haye, les européens ayant rejeté la proposition américaine de prendre en compte forêts et champs dans le calcul de la réduction des émissions de gaz carbonique. ETA : • Le jour du 25ème anniversaire du couronnement de Juan Carlos, un ancien ministre socialiste de la Santé espagnol a été abattu par balles à Barcelone. L’attentat a été attribué à l’ETA. 900 000 personnes ont défilé à Barcelone contre la violence. PROCHE-ORIENT : • Après les bombardements israéliens sur la Palestine, en représailles aux attentats palestiniens, l’Egypte a rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv. • A Hadera, au nord de Tel-Aviv, un attentat à la voiture piégée a tué deux Israéliens et fait 55 blessés, quelques heures après que l’armée israélienne a tué 4 Palestiniens dans le sud de la bande de Gaza. • La Russie a repris du poids dans les négociations au Proche-Orient, obtenant à Moscou une déclaration de Yasser Arafat s’engageant à mettre fin à la violence. Le président égyptien Hosni Moubarak a également reçu Yasser Arafat, un responsable israélien et le roi de Jordanie. • Revendiquée par le Hezbollah chiite libanais, l’explosion d’un engin piégé du côté israélien de la frontière avec le Liban a tué un soldat israélien. Des avions israéliens ont riposté à cet attentat. NÉCROLOGIE : • Emil Zatopek, légendaire coureur de fond tchèque, triple médaillé d’or du 10 000 m, du 5 000 m et du marathon aux jeux Olympiques d’Helsinski, est décédé à l’âge de 78 ans. ALGERIE : • Deux groupes d’une dizaine de personnes ont été assassinés lors d’attaques attribuées aux islamistes à l’ouest d’Alger. Plus de cent personnes ont été tuées en Algérie au cours du mois de novembre. BALKANS : • La Force multinationale de paix au Kosovo (KFOR) a renforcé la sécurité entre la Serbie et le Kosovo après l’assassinat à Pristina d’un proche du leader kosovar Ibrahim Rugova et un regain de violence entre Serbes et Kosovars à la frontière, qui aurait fait trois morts parmi les policiers serbes. • A Zagreb, un sommet entre l’Union européenne et les Etats occidentaux des Balkans a scellé les retrouvailles de ces pays et accordé le statut de “candidat potentiel” à l’adhésion à l’UE à l’Albanie, la République Fédérale de Yougoslavie, la Croatie, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine. ETATS-UNIS : • Trois semaines après l’élection présidentielle, un avantage de 537 voix en Floride semblait ouvrir les portes de la Maisons Blanche au candidat républicain Georges W. Bush. La Cour Suprême devait cependant confirmer la validité du comptage manuel des suffrages. ROUMANIE : • Le candidat néo-communiste Ion Illiescu (36,7% des voix) et le candidat d’extrême-droite Corneliu Vadim Tudor (28,4%) seront opposés à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle le 10 décembre. ∞ Envoi ACIP nº 808 du lundi 27 novembre 2 000. 7/7Droits réservés