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Introduction
En 1958, le peintre naturaliste Paul-André Robert (1901-1977) publiait un ouvrage consacré aux
libellules, illustré de 48 planches en couleur qui montrent l’insecte adulte dans son milieu. À treize
ans déjà, le jeune artiste se passionnait pour les libellules et en avait réalisé des dessins
méticuleux qui furent publiés 50 ans plus tard dans l’atlas illustré ODONATA. Les libellules en
Suisse.
Son œuvre plus tardive sur les larves de libellules n’a pas été publiée à ce jour. Les dessins d’une
grande précision de spécimens individuels grossis plusieurs fois mettent en lumière la beauté
discrète de ces êtres venus d’un autre temps. L’artiste a noté sur les aquarelles des indications sur
l’espèce, le sexe, la taille, le lieu et la date de la trouvaille, ainsi que sur des traits distinctifs. Pour
quelques larves, il a dessiné sur des feuilles séparées des détails des branchies et autres
déterminants morphologiques.
Le NMB présente plusieurs ensembles de larves et de libellules du peintre naturaliste. Cette
exposition ferme ainsi le cycle de l’œuvre de Paul-André Robert en même temps qu’elle ouvre une
nouvelle perspective sur le volumineux travail de l’artiste biennois et sur le monde merveilleux des
libellules.
L’œuvre de Paul-André Robert
Paul-André Robert est bien connu en Europe pour ses représentations de libellules dans leur
habitat au travers de son ouvrage Les Libellules, paru en 1958. En 2005 est publié l’atlas illustré
Odonata. Les libellules en Suisse richement illustré d’aquarelles du peintre naturaliste, montrant
cette fois-ci des libellules sur fond blanc. À ces deux corpus d’œuvres s’ajoute une monographie
monumentale de larves de libellules d’Europe, que l’artiste a entamée à l’âge de 16 ans. Ce
manuscrit, composé d’illustrations annotées, à peine terminé à sa mort, est l’œuvre de sa vie.
L’exposition D’un monde à l’autre. Les larves et libellules de Paul- André Robert n’offre qu’un tout
petit aperçu du travail que le peintre naturaliste a consacré aux libellules. Les ensembles recréés
ici présentent 12 espèces seulement sur la centaine que l’artiste a étudiée. En observant de plus
près les ensembles formés, on découvre un travail de toute une vie avec, pour la même espèce,
des dessins réalisés à plus de 50 ans d’écart. Autre particularité de ces 12 ensembles : ils
réunissent pour la première fois les planches des trois différents corpus, mêlant ainsi esquisses,
aquarelles et feuillets annotés.