Noms des roneotypeurs

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Albin/Garrier
M&M's
20/02/2009
15h-16h
Boullier Séverine
Immunologie
Maladies auto-immunes spécifiques d’organe
(suite et fin)
Maladie auto-immune musculaire : Myastenia gravis
On utilise le nom Mysatenia pour faire référence à la fatigue musculaire.
Cette maladie concerne les chiens et les chats. Elle a une composante génétique.
Cible :
Cette réponse auto-immune est dirigée contre les récepteurs à acétylcholine (Ach) au niveau des
synapses neuro-musculaires des plaques motrices. La présence d’auto-anticorps dirigés contre les
récepteurs à Ach bloque la fixation de l’Ach ce qui entraine une destruction progressive des
récepteurs et un blocage de la transmission nerveuse et il n’y a donc pas de contraction musculaire.
Signes cliniques :
Il apparait une fatigue anormale et une faiblesse musculaire après des efforts modérés. En effet,
l’animal est à priori en pleine forme mais, lorsqu’il commence un effort, il devient tout à coup
bloqué sur place et tout mou.
Cette faiblesse est souvent associée à un méga-œsophage provoquant des fausses routes et à un
thymona (=thymome). Les dysfonctionnements au niveau des récepteurs à Ach au niveau de
l’œsophage et du thymus entrainent leur hypertrophie.
Mécanismes :
Schéma
1 : Au
niveau
d’une
jonctio
n
neuromuscul
aire
normal
e,
l’Ach
se fixe
sur les
récepte
urs ce
qui
induit
un
signal
électriq
ue se
traduisant par une contraction musculaire.
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Schéma 2 : Lors de Myastenia gravis, il y a possibilité de mouvements au début de l’effort mais la
quantité d’Ach fixée aux récepteurs diminuant en présence d’auto-anticorps, une partie des
récepteurs devient non fonctionnelle au bout d’un moment et la transmission du signal est réduite.
Schéma 3 : En présence d’anti-cholinestérasique à action rapide, il y a accumulation d’Ach au
niveau de la plaque motrice. Ainsi on améliore la transmission. Si on injecte cet anticholinestérasique à un animal effondré, l’animal se relève dans les minutes qui suivent. Cela permet
à la fois de rassurer le propriétaire mais aussi de préciser notre diagnostic.
Diagnostic :
Il est avant tout clinique.
On précise donc le diagnostic grâce à l’injection d’un anti-cholinestérasique à action rapide tel que
le Tensilon*.
Traitement : Le but est de bloquer la réponse auto-immune.
On utilise des immunosuppresseurs.
On utilise des anti-cholinestérasiques à action longue cette fois-ci.
Il est possible de pratiquer une ablation du thymus. En effet, il a été constaté chez l’homme que les
molécules auto-immunes avaient pour origine le thymus.
...Fin des maladies auto immunes locales...
...Début des maladies auto immunes systémiques...
YOUHOUUUUUUUU!!!!!
J'en profite pour vendre la St Valentin passée amoureusement entre nos 2 hypodocteurs correctrices abandonnées par
leur 2 autres colocs: foie gras, champagne, voilà de quoi s'endormir à moitié saoules devant un navet romantique!!
Que demander de mieux?
II)Maladies auto-immunes systémiques
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Définition :
les antigènes reconnus par la réponse immunitaire sont présents dans plusieurs organes.
Comme de nombreux organes sont touchés, la clinique est très polymorphe et le diagnostic difficile.
1)Le lupus érythémateux disséminé (LED)
Il se rencontre chez le chien, le cheval et exceptionnellement chez le chat.
Il y a une composante génétique et environnementale ainsi qu’un déterminisme hormonal.
Pathogénie et cibles :
On a brutalement une activation polyclonale de lymphocytes B auto-réactifs qui reconnaissent des
antigènes nucléaires. Ces antigènes nucléaires sont très variables d’un animal à l’autre, et selon les
Ag reconnus, la pathogénie est plus ou moins active.
Ces LB auto-réactifs ne sont plus régulés et il apparait des Ac auto-réactifs à différents tissus
(anticorps anti globules rouges, anti-thrombocytes, anti-lymphocytes etc).
Explication du schéma :
Il y a activation polyclonale des LB due à une altération du fonctionnement des LT régulateurs. On
sait qu’il y a une influence génétique et infectieuse. Ceci conduit à la production d'auto Ac
multiples:
 En vert : des auto-AC anti-antigènes nucléaires (ANA).
Il y a formation d’immuns complexes qui vont alors se déposer sur les membranes basales partout
dans l’organisme (il s’agit d’une hyper-sensibilité de type III).
La déficience du complément chez certains animaux favorise l’accumulation de ces immuns
complexes.
Il apparait des lésions :
-articulaires quasi-systématiquement
-cutanées quasi-systématiquement
-rénales chez le chien et plus tardivement chez le cheval telles qu’une glomérulonéphrite.
 En rouge : des auto-AC spécifiques d’organes.
Immunologie – Auto-immunité – page 3/7
On retrouve donc toutes les maladies auto-immunes possibles (exemple : lupus + AHAI). Ce
phénomène est imprévisible et variable selon l’animal (il s’agit d’une hyper-sensibilité de type II).
 En jaune (marronnasse...) : Des AC anti-lymphocytes.
Le fonctionnement des Ltreg est donc altéré.
On peut observer un phénomène d’emballement de tous ces mécanismes.
Signes cliniques :
Ils sont très polymorphes:
-La fièvre est quasi-systématique. Elle est due à l’inflammation.
-On observe des boiteries plus ou moins évolutives chez presque tous les chiens (car dépôts
d’immuns complexes sur les membranes articulaires).
Ces polyarthrites sont non érosives : il y a inflammation de la membrane basale mais la structure de
l’articulation est préservée.
-Lésions cutanées car il y a dépôts de complexes immuns au niveau de la jonction épidermederme (bande lupique). Les lésions sont plus importantes au niveau des zones qui reçoivent
beaucoup d’UV : la tête, le dessus des pattes etc.
-Insuffisance rénale, anémie, thrombopénie mais aussi péricardite, myosite, pneumonie etc… les
organes sont touchés les uns après les autres.
Suspicion :
Elle est obligatoirement clinique. Attention au diagnostic différentiel.
Ne pas confondre avec: -Pemphigoïde bulleux,
-arthrite rhumatoïde,
-Leishmaniose.
Diagnostic clinique :
Il faut que plusieurs organes soient atteints pour suspecter un LED (arthrite + lésions cutanées en
général).
Mais pour confirmer le diagnostic, il faut qu’il y ait atteinte plaquettaire, des globules rouges, un
dysfonctionnement rénal (c’est-à-dire AHAI, thrombopénie, protéinurie).
Diagnostic immunologique :
-On observe la bande lupique cutanée.
-Le test de Coombs est positif.
-Des examens complémentaires permettent de rechercher les AC anti-Ag nucléaires. S’ils
sont absents, ce n’est pas un lupus! Le sérum est pour cela envoyé à un laboratoire qui pratique de
l’immunofluorescence.
NB : Certains animaux peuvent présenter des AC anti-Ags nucléaires sans pour autant avoir un
lupus (faux positifs). C’est notamment le cas lorsque les animaux sont sous traitement cytotoxiques
(car il y a libération d’Ags nucléaires) par exemple traités à la Griséofulvine. Ces animaux sont
alors diagnostiqués ANA (+) sans avoir de lupus et de maladie auto-immune.
Immunologie – Auto-immunité – page 4/7
-L’image obtenue par l'immunofluorescence est fonction du type d’Ag à l’origine de la réaction
auto-immune : on a alors un marquage en anneaux ou un marquage diffus en fonction de la
localisation de l’Ag nucléaire.
- En cas de lésions cutanées, on recherche la bande lupique (qu’on peut retrouver lors du
pemphygoïde bulleux)
-Lors d’un LED, les macrophages circulants phagocytent les cellules recouvertes d’Ac dans
la circulation, ce qui est à l’origine de cellules lupiques érythémateuses qui ont un aspect
polynuclée (il s’agit en fait du macrophage dans lequel on peut voir les cellules phagocytées).
Traitement :
Il n’existe pas de traitement chez le cheval.
En revanche, chez le chien, il existe un traitement efficace qui consiste en l’association de
corticoïdes avec le Lévamizole (souvenez-vous, c’est un anthelmintique…sans vouloir parler de ce
qui fâche bien sûr!) qui a des propriétés immunostimulantes.
Cela peut paraître paradoxal de vouloir soigner une maladie auto-immune avec un
immunostimulant mais en fait le Lévamizole favorise le fonctionnement des LT reg.
Grâce à ce traitement, on peut avoir des phases de rémission qui peuvent durer plusieurs années.
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2)Polyarthrite auto-immune érosive ou arthrite rhumatoïde
Chez les animaux, elle n’a été constatée que chez le chien.
Son incidence est faible comparée à l’Homme chez qui elle est la première maladie auto-immune.
On retrouve souvent cette maladie associée à la maladie de Carré.
Physiopathologie:
L’arthrite rhumatoïde est caractérisée par la présence de facteurs rhumatoïdes et d’Ac anti collagène
de type II que l’on rencontre dans les articulations. On ne sait pas si ces Ac constituent un facteur
déclenchant de la maladie ou s'ils sont une de ses conséquences.
Ce qui est particulier dans cette maladie est que les Ac auto immuns produits présentent une
glycosylation anormale du fragment Fc. En conséquence, ils sont eux-mêmes reconnus comme du
non-soi et on a alors une réponse immunitaire contre les Ac auto-immuns qui aboutit à l’apparition
de facteurs rhumatoïdes.
On a une réponse auto-immune T et B :
-la réponse B est à l’origine des Ac anti collagène de type II et entraine un dépôt de ces AC sur le
collagène et l’apparition d’une HS III locale.
-les Ac anormaux entrainent l’apparition de facteurs rhumatoïdes à l’origine d’une HS III
systémique qui explique les signes généraux.
Au niveau de l’articulation, on a une infiltration de granulocytes neutrophiles (GNN) et une
inflammation. En parallèle, les LT produisent des cytokines qui favorisent le développement de
l’inflammation et une angiogenèse (création de nouveaux vaisseaux sanguins qui ne devraient pas
être dans le tissu) ce qui aboutit à la formation d’un pannus c'est-à-dire une infiltration de la
synovie par des cellules inflammatoires avec une angiogenèse très importante et production de
protéases en quantité importante. Ces protéases libérées dans la cavité articulaire rongent le
cartilage puis l’os : on a ainsi une arthrite érosive avec une modification très importante de la
structure articulaire et des séquelles conséquentes.
Dans le tissu conjonctif qui entoure l’articulation enflammée, on a apparition de formations
lymphoïdes qui sont palpables à l’examen clinique.
Le pannus est visible en radiographie.
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Clinique:
On observe des boiteries avec une atteinte symétrique des articulations qui sont déformées et
douloureuses.
On constate également des signes généraux comme de la fièvre, une baisse de l’appétit et des
animaux qui sont déprimés.
La maladie évolue par poussée : l’inflammation d’une articulation donnée disparaît puis plus tard,
une autre articulation est touchée.
Diagnostic clinique :
On constate une évolution chronique de la maladie avec une composante immunitaire (cf palpation
des nodules sous-cutanés autour de l’articulation).
Il faut qu’il y ait les 5 symptômes majeurs suivants dont un depuis plus de 6 semaines :
-raideur articulaire matinale
-douleur articulaire à la manipulation
-autre articulation déformée dans le trimestre précédent
-atteinte symétrique
-nodules sous cutanés.
Diagnostic différentiel :
-lupus,
-arthroses dégénératives,
-arthrites septiques
Examens complémentaires :
On effectue une radiographie pour vérifier la présence d’une érosion : s’il n’y en a pas, c’est un
lupus.
Une biopsie : permet de mettre en évidence des cellules inflammatoires et l’absence de bactéries.
Immunologie : il y a présence de facteurs rhumatoïdes (FR+) et pas d’anticorps antinucléaires
(ANA -).
Photo ppt : On observe une membrane synoviale épaissie et déformée par infiltration
lymphocytaire.
Traitement :
On n’utilise pas de traitement à base de corticoïdes car ces derniers retardent la cicatrisation
articulaire (on les utilise à la rigueur en première intention pour limiter rapidement l’inflammation).
On utilise alors des AINS forts.
FIN
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