Immunologie HS III-14
Typeurs : laure/lucie
13/02/09
Correcteurs:M&MB
IMMUNOLOGIE
14H-15H
L’hypersensibilité de type III ou hypersensibilité semi-
retardée
Description/définition : L’HS III est due au dépôt d’immun complexe (IC) sur les membranes
biologiques : le plus souvent des vaisseaux sanguins, les capillaires.
RQ : Pour l’HS II, il y a destruction d’une cellule suite à la fixation d’un AC dirigé contre un Ag
exprimé par cette cellule. L'IC est donc de type [Ac / Ag + cellule].
En revanche, pour l’HS III, il correspond à la complexation [Ac / Ag seule]. Les IC sont donc
circulants.
Pourquoi les immuns complexes circulants se déposent-ils sur les membranes biologiques?
Les immuns complexes deviennent trop gros pour être solubles. L’organisme n'arrive plus à les
éliminer, ils sont dans la zone d’équivalence (cf.TD), et il y a sédimentation.
L'insolubilité des IC et leur dépôt sur les membranes biologiques est un mécanisme pathologique.
Le système immunitaire essaie alors d’éliminer les immuns complexes, ce qui est en revanche
fonctionnel ( ie physiologique).
La réponse immunitaire est la suivante:
Une activation des macrophages, qui produisent des cytokines pro inflammatoires, entrainent une
inflammation locale et recrutent d’autres cellules inflammatoires.
Une activation du complément, et donc cascade d’activation avec notamment :
-Activation d'anaphylatoxines qui activent les mastocytes, sans passer par la voie des IgE. Il
y a ainsi libération des médiateurs des mastocytes, (substances pro-inflammatoires).
-Attraction des granulocytes neutrophiles et libération d'enzymes protéolytiques.
Les IC insolubles ne peuvent pas être phagocytés par les granulocytes neutrophiles. Pour leur
destruction (des IC, on est bien d'accord!), les GN libèrent alors directement leurs granulocytes dans
le milieu extra cellulaire, ce qui provoque des dégâts extra cellulaires.
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Une agrégation plaquettaire, souvent locale qui induit une thrombose (+ ou importante selon le
diamètre des vaisseaux) et libère des substances inflammatoires du type amines vaso-actives qui
modifient le diamètre des vaisseaux et leur perméabilité.
Ceci se traduit par une inflammation importante dans la zone de dépôt des IC et une destruction des
tissus.
Les conséquences cliniques sont variables selon l’organe touché.
Encore une fois, la réponse immunitaire est normale, c’est le dépôt qui est problématique.
Causes favorisant la formation d’IC à l'origine des HS III.
Dans les pathologies chroniques où les Ag sont présents en permanence, il y a production en
permanence d’Ac, production intense d'IC, saturation du système d'élimination, formation d'IC
insolubles, dépôt, et enfin apparition d’HS III.
Déficience du mécanisme d'élimination des IC : chez les mammifères non primates ce sont les
plaquettes qui récupèrent les IC et rentrent en contact avec les macrophages hépatiques, les cellules
de Kuppfer, au niveau du foie. Les cellules de Kuppfer phagocytent l’immun complexe et les
plaquettes ressortent intactes, « propres ». (Chez les primates, ce sont les globules rouges qui jouent
ce rôle).
Attention! chez les insuffisants hépatiques, la capacité d’élimination des immuns complexes est
fortement diminuée.
Diminution du flux sanguin : d’un point de vue statistique, le dépôt d’immuns complexes a moins
de chance de se faire sur l'endothélium d'une artère à fort débit sanguin que sur celui des capillaires
à faible débit, et faible pression. L’HS III se fait donc le plus souvent au niveau des capillaires (il
existe cependant des exceptions).
Les régions les plus touchées sont la peau (témoin des signes cliniques), les reins (ce qui
provoquent une insuffisance rénale), les capillaires des articulations chez les animaux.
Dernier mécanisme possible est si l’Ag est exprimé sur la membrane biologique : l’Ac le
reconnait et se fixe dessus. Les mécanismes d’élimination de l’immun complexe sont identiques.
Localisation?
Il existe 2 types HS III : la locale touchant un seul tissu ou organe et la systémique touchant
plusieurs tissus et organes simultanément.
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I) L'HS III locale.
La mise en évidence de cette hypersensibilité a été faite par Arthus sur des lapins.
Exp1 : à
un lapin
sain, il
injecte en
IM ou en
intra
dermique
un Ag
inerte=du
sérum
d’albume
n bovine
(BSA). Il
réalise
plusieurs injections à plusieurs semaines d'intervalle pour être sûr que le lapin réponde à BSA. Le
lapin est alors immunisé et son taux d'Ac anti BSA est très haut.
Exp2 : quand le taux d’Ac anti BSA est assez important chez ce lapin, il refait une injection de BSA
en intradermique.
Observations :3 à 8 heures après, au point d’injection, on observe une réaction inflammatoire très
importante qui peut aller jusqu’à la nécrose. Ceci est une conséquence de la formation des IC qui se
fixent sur la membrane basale.
Cliniquement, on observe un œdème, puis un arrêt de la circulation sanguine, et donc une nécrose.
Explication : En fait, le lapin étant fortement immunisé, le BSA est reconnu par les AC qui sont
présents en grande quantité, d’où une grande quantité d’immun complexes formés. Leur élimination
ne peut pas se faire immédiatement (car saturation du système d'élimination), donc ils se déposent
sur les membranes basales des capillaires.
Il y a alors déclenchement de la réponse immunitaire, c'est à dire : activation du complément,
production de facteurs inflammatoires, agrégation de plaquettes, activation des macrophages,
modification de la perméabilité plaquettaire et donc création de micro thrombose.
En médecine vétérinaire, il y a deux exemples de cette HS III.
La Maladie des yeux bleus chez le chien
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Cette maladie s’observait chez des chiens :
-infectés chroniquement par l’adénovirus de type I, responsable de l’hépatite de Rubarth,
ou -dont on effectuait le rappel de vaccin contre cette maladie.
Le vaccin était en fait un vaccin vivant atténué, (maintenant on utilise un autre vaccin), et il pouvait
se multiplier quelques temps dans le chien.
Le virus a un tropisme particulier pour les cellules de la rétine. Les Ac produits en réponse aux
vaccins ou à l’infection, se fixent à la surface des cellules rétiniennes. Il y a formation d’immuns
complexes et une inflammation de l’œil, en particulier de l’uvée (zone postérieure), associée à un
œdème de la cornée qui donne l’impression que le chien a des yeux bleus.
Si l’HS III est du aux vaccins, l’inflammation oculaire est de courte durée.
Si l’infection est due à une souche sauvage virulente, le virus est difficile à éliminer, l’inflammation
persiste. Or, l’œil se régénère mal, il est donc possible que les lésions soient irréversibles dues à la
formation d’immun complexes locaux.
La Maladie du poumon des fermiers chez les bovins
La manifestation de cette maladie est pulmonaire et existe aussi chez l’homme.
Les Ag sont le plus souvent des germes d’Actinomyces présents dans le foin ou la paille pourris..
Les spores de moins de 1 micron peuvent passer toutes les barrières mécaniques et chimique.
Lorsqu'elles sont inhalées, elles atteignent les alvéoles.
Au premier contact bovin/spores, celles-ci sont prises en charge par les macrophages locaux.
L’animal est alors sensibilisé et possède des Ac.
Au second contact, il y a HS III.
Pour le diagnostic, on utilise l’apparition des signes cliniques qui se produit généralement quand le
bovin est remis en stabulation après la mise à l’herbe, et qu’il mange du foin de mauvaise qualité,
moisi.
Les signes apparaissent 3 à 8H après l’entrée en stabulation, c’est pourquoi on dit que
l’hypersensibilité est semi retardée. A différencier d’avec l’HS de type I où la clinique apparaît en
quelques minutes.
Cliniquement, les bovins sont dyspnéiques et ont une détresse respiratoire importante qui peut être
fatale.
D’un point de vue immunologique, les spores se déposent sur les alvéoles, les IC se forment au
niveau de la paroi. Il y a activation du complément, recrutement des granulocytes neutrophiles,
modification de la perméabilité des capillaires pulmonaires et inflammation alvéolaire.
L’œdème, provoqué par les IC, « noie » les alvéoles et provoque la détresse respiratoire. L’arrêt
circulatoire empêche les échanges gazeux, ce qui ne fait quamplifier la détresse respiratoire.
Le traitement consiste à arrêter le contact entre l’animal et l’Ag, en remettant l’animal dehors. On
essaie aussi de limiter l’inflammation avec le Cromoglycate de sodium, qui limite la granulation, et
des corticostéroïdes qui limitent l'inflammation.
Cependant, le traitement peut ne pas suffire.
Tout animal sensibilisé est sensible à vie donc il existe un risque à chaque contact avec le foin.
Chaque crise sera de plus en plus importante. Il faut donc sensibiliser les éleveurs sur ce problème
et privilégier le foin de bonne qualité pour les bovins.
Les mêmes signes cliniques sont observables chez l’homme.
HS III est différente des allergies, car tout le monde y répond, même si l’expression de la réponse
est variable selon les personnes.
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