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Sport et cancer même combat !
Cet article de Denis Riché paru dans la revue « sport et vie » fait suite à la récente mort du cycliste Laurent Fignon,
décédé des causes d’un cancer du pancréas. Les exemples ne manquent par ailleurs pas dans le cyclisme : Jacques
Anquetil (estomac), Louison Bobet (cerveau), ou encore Lance Armstrong (testicule),… La question semble alors
légitime : Y-a-t-il un lien de causalité entre sport de haut niveau et apparition du cancer ?
Selon l’auteur, une relation étroite existe entre le sport de haut niveau et l’apparition de cette maladie. Une première
hypothèse avancée pourrait être la prise de produits dopants plutôt répandue dans le monde du sport professionnel ;
mais cette cause ne saurait expliciter à elle seule la fréquence d’apparition du cancer chez les sportifs de haut niveau.
D’autres éléments interviennent, en effet, le cancer est une pathologie multifactorielle. D’autre part, comme le disait
Laurent Fignon : « De toute façon, le sport de haut niveau, ce n’est pas bon pour la santé ». Mais pourquoi donc ?
La pratique sportive intensive augmente de façon importante la consommation d’oxygène. Celle-ci s’accompagnerait
d’une libération de radicaux libres, issus de réactions d’oxydo-réduction non complète de l’oxygène.
Or, si l’organisme peut habituellement éliminer ces radicaux libres, il s’avère que dans des situations de sollicitations
importantes, la production est supérieure à la capacité d’élimination de l’organisme. Les radicaux libres, tout comme
certaines infections pouvant survenir, pourraient être à l’origine d’une atteinte des tissus cellulaires et même favoriser
l’apparition de divers cancers. Mais alors, comment pouvons-nous lutter contre la prolifération de ces radicaux libres?
Le corps humain dispose d’un système de défense connu sous le « fameux » nom des antioxydants. Son bon
fonctionnement serait, entre autres, conditionné par l’alimentation. Aussi, les cancérologues s’intéressent et dosent
actuellement des oligo-éléments afin d’établir une corrélation entre leur taux et l’apparition du cancer. Ils ont ainsi
démontré qu’un faible taux de sélénium peut être mis en relation avec l’apparition du cancer. On peut également
envisager que les vitamines A, E, C, les caroténoïdes ou les polyphénols soient impliqués. Mais alors comment favoriser
un taux important d’antioxydants et limiter ainsi la probabilité d’apparition du cancer ?
La solution peut provenir de notre assiette. En effet, une alimentation comportant des apports nutritionnels diversifiés,
issus notamment du règne végétal, peut permettre de piéger de manière importante les radicaux libres. Ainsi en est-il
du taux de sélénium est considéré comme un indicateur fiable de la variété des aliments consommés et par
conséquent une protection intéressante contre le cancer. Qu’en est-il toutefois des sportifs ?
Les études réalisées laissent à penser que les sportifs, notamment de haut niveau, sont des publics particulièrement
sensibles sur le plan de l’alimentation, et ceci pour deux raisons : la première concerne la qualité nutritionnelle. En
effet une grande majorité de sportifs même de haut niveau ne consomment que très peu d’aliments différents et sont
parfois même sujets à la « malbouffe ». La seconde concerne plutôt les sports d’endurance, puisque les sportifs ont
tendance à négliger les ravitaillements. Or, le glucose conditionne l’efficacité des agents antioxydants. Par conséquent
lorsque la cellule manque de glucose, les radicaux libres font de terribles dégâts, rendus visibles par l’augmentation
importante du taux d’anticorps anti-LDL oxydés (anticorps spécifiquement dirigés contre la molécule LDL oxydée
résultant de la dégradation, par les radicaux libres, de certaines lipoprotéines).
D’autre part, il a été mis en évidence que les sportifs de haut niveau peuvent être fréquemment en état de stress, de
fatigue, d’infection, d’inflammation… Ceci peut être révélé par le dosage de certaines protéines (CRP ultra-sensibles).
Or, le dosage de ces molécules est aussi utilisé pour déceler un cancer chez des malades. Il semblerait alors que le lien
entre malades touchés par le cancer et sportifs de haut niveau soit tellement fort que si l’on soumettait les taux de ces
molécules (anticorps anti-LDL oxydés et CRP ultra-sensibles), provenant de sportifs de haut niveau, à un cancérologue,
celui-ci se croirait très certainement en présence d’un malade atteint du cancer !!!...
Conséquences pratiques pour le triathlète :
->Pratiquer et s’entraîner de manière rationnelle : régulièrement et avec une charge d’entrainement
raisonnable.
->Avoir une alimentation diversifiée et riche en nutriments végétaux. Plus les aliments proviennent de
sources diversifiées, plus le pouvoir antioxydant du corps est renforcé et plus la perspective d’être
atteint par un cancer décroit.
->Veiller à boire régulièrement une boisson d’effort à base de glucose surtout pour des efforts de plus de
soixante minutes, ceci afin de permettre une élimination plus importante des radicaux libres et diminuer
là aussi le risque d’apparition d’un cancer.
Document dans sa version intégrale :
Denis Riché, article “sport et cancer même combat! », Revue Sport et Vie numéro 122, septembre-octobre 2010.
Rédacteur : Lieux Romain – Conseiller Technique National - [email protected]
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