CLIQUEZ ICI pour consulter/télécharger les notes herméneutiques

Jeudi 5 avril 2012
Jeudi Saint Année B/ BC07JS
I- LECTURES BIBLIQUES
II- NOTES/ COMMENTAIRES/ MÉDITATIONS
III- A. VOGEL - Prédication
IV- GLANURES: prières/ textes méditatifs... *****
I- LECTURES BIBLIQUES
1ÈRE LECTURE
Exode 12/1-8, 12-14( TOB)
Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron dans le pays d'Égypte :
«Ce mois sera pour vous le premier des mois, c’est lui que vous mettrez au commencement de l’année.
3Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : Le dix de ce mois, que l’on prenne une bête par famille, une
bête par maison.
4 Si la maison est trop peu nombreuse pour une bête, on la prendra avec le voisin
le plus proche de la maison, selon le nombre des personnes.
Vous choisirez la bête d’après ce que chacun peu manger.
5 Vous aurez une bête sans défaut, mâle, âgée d’un an.
Vous la prendrez parmi les agneaux ou les chevreaux.
6 Vous la garderez jusqu’au quatorzième jour de ce mois.
Toute l’assemblée de la communauté d’Israël l’égorgera au crépuscule.
7On prendra du sang ; on en mettra sur les deux montants et sur le linteau
des maisons où on mangera.
8On mangera la chair cette nuit-là. On la mangera rôtie au feu,
avec des pains sans levain et des herbes amères.
Je traverserai le pays d'Égypte cette nuit-là.
Je frapperai tout premier-né au pays d'Égypte,
de l’homme au bétail. Et je ferai justice de tous les dieux d'Égypte.
C’est moi le Seigneur.
13 Le sang voua servira de signe sur les maisons où vous serez.
Je verrai le sang.
Je passerai par-dessus vous et le fléau destructeur ne vous atteindra pas
Quand je frapperai le pays d'Égypte.
Ce jour-là vous servira de mémorial.
14 Vous ferez ce pèlerinage pour fêter le Seigneur.
D’âge en âge – loi immuable - vous le fêterez. »
2ÈME LECTURE
1 Corinthiens 11/23-26
Car voici l'enseignement que j'ai reçu du Seigneur et que je vous ai transmis:
le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le rompit et dit:
“Ceci est mon, corps, qui est pour vous. Faites ceci en souvenir de moi”.
De même, il prit la coupe après le repas et dit:
"Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, garantie par mon sang.
Toutes les fois que vous en boirez, faites ceci en souvenir de moi."
En effet, jusqu'à ce que le Seigneur vienne, vous annoncez sa mort toutes les fois que vous mangez de ce
pain et que vous buvez de cette coupe.
EVANGILE
Jean 13/01-15( Parole de Vie)
C’est le dernier jour avant la fête de la Pâque.
Jésus sait que le grand moment arrive pour lui : il doit quitter ce monde et aller près du Père.
Il a toujours aimé ses amis qui sont dans le monde, et il les aime jusqu’au bout.
2 Jésus et ses disciples prennent le repas du soir.
L’esprit du mal a déjà mis dans le cœur de Judas, le fils de Simon Iscariote, l’intention de livrer Jésus.
3Jésus le sait, il est venu de Dieu et il va près de Dieu.Il sait que le Père a tout mis dans ses mains.
4 Pendant le repas, il se lève. Il enlève son vêtement de dessus et il prend un linge pour le serrer autour de sa
taille. Ensuite, il verse de l’eau dans une cuvette.
Il se met à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge qu’il a autour de la taille.
6 Il arrive près de Simon-Pierre, qui lui dit :“Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ?”
7 Jésus lui répond : “ Maintenant, tu ne sais pas ce que je fais, mais tu comprendras plus tard”.
Pierre lui dit : “ Non ! tu ne me laveras jamais les pieds” !
Jésus lui dit : “Si je ne te lave pas les pieds, tu ne pourras pas être avec moi ”.
9 Simon-Pierre lui dit : “ Alors, Seigneur, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête
!
10 Jésus lui répond : Celui qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver, sauf les pieds. En effet, il est propre
tout entier, il est pur. Vous vous êtes purs, mais pas tous.
11 Jésus sait qui va le livrer, c’est pourquoi il dit : “Vous n’êtes pas tous purs ”.
12 Quand Jésus a fini de laver les pieds de ses disciples, il remet son vêtement et s’assoit. Il leur dit :Est-ce
que vous comprenez ce que je vous ai fait ?
Vous m’appelez ‘Maître’ et vous avez raison : je suis maître et seigneur.
Alors si moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds
les uns aux autres.
15 Je vous ai donné un exemple : ce que je vous ai fait, faites-le vous aussi.
****** ******
II- NOTES/ COMMENTAIRES/ MÉDITATIONS
Quelques notes, pour ceux qui envisageraient de faire une célébration le soir du Jeudi-Saint.
SIGNES 97
Ch. WACKENHEIM
De nombreux manuscrits ont une addition en Jean 13/10 : on n'a pas besoin de se laver sauf les
pieds.
Dans l'antique Eglise de Milan et en Gaule, le rite du lavement des pieds complétait le bain du
baptême par immersion.
Pur tout entier, le nouveau baptisé était ainsi accueilli par l'amour de la communauté.
1- Le signe du passage :
La 1ère lecture décrit la Pâques israélite, célébrée chaque année, en mémoire de la sortie d'Égypte.
Le texte invite les convives à prendre ce repas de fête en toute hâte, la ceinture aux reins les
sandales aux pieds, le bâton à la main.
Parce qu'on fête le passage du Seigneur : il entraîne son peuple vers le pays de la liberté.
Dans la 2e lecture, Paul inscrit le dernier repas pris par Jésus avec les siens dans ce même contexte
de la Pâque juive.
Les paroles sur le pain rompu et la coupe partagée évoquent clairement sa mort imminente.
2- Le signe du service:
Le récit de Jean ne correspond ni au rituel juif de la Pâque ni au récit des synoptiques concernant la
Cène.
L'enseignement qui se dégage de cette page se greffe sur l'expérience commune d'un repas amical.
Le lavement des pieds était alors réservé aux esclaves chez les juifs aux esclaves païens.
Le narrateur précise bien que Jésus savait qu'il était venu de Dieu et retournait à Dieu. C'est donc
sciemment que le Fils de Dieu se comporte comme un esclave en lavant les pieds des disciples.
De même, la réponse à Pierre (si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi) signifie que le
refus de ce geste déconcertant équivaudrait à un rejet de l'Envoyé de Dieu lui-même : toute sa vie
fut un service.
Le passage est célébré en un triple sens :
- le Jésus historique accomplit l'espérance messianique
- sa mort et sa résurrection réconcilient le monde avec Dieu
- l'Église annonce sa Pâque jusqu'à ce qu'il vienne !
***
SIGNES 76
Jean DEBRUYNNE
Tout paraissait devoir s'enchaîner logiquement. D'abord le texte de l'Exode (1/1-8, 11-13) où Moïse
proclame la première Pâque, le premier agneau pascal.
Le texte de Paul dans 1 Cor 11/23-26 est alors fort bien venu, il fait le récit de la Cène, l'autre repas
pascal, le second qui en fait devient le premier, puisque la Pâque de Moïse n'a de sens que dans la
Pâque de Jésus.
Puis tout paraît tourner court dans Jean (13/1-15) qui, au lieu de reprendre à son tour le texte de
l'institution, nous ramène dans quelque obscure besogne domestique de Jésus lavant les pieds de ses
apôtres.
Bien sûr, c'est là un geste de charité de Jésus envers ses disciples comme l'eucharistie est l'acte
d'amour poussant déjà l'humanité vers son Père. Mais le lien n'est pas qu'analogique. C'est le soir
même de l'eucharistie que Jésus a voulu laver les pieds des ses apôtres. C'est le mystère même de la
communion qui est médité, c'est-à-dire le mystère de la communication et de la rencontre.
Il n'y a communication que dans l'humilité. Le chemin de rencontre est un chemin de pauvre. Mais
surtout, il n'y a aucun "pouvoir" de communion. La communion ne peut pas s'imposer. On ne fait
pas la communion par l'autorité, pas plus qu'on ne peut octroyer la liberté.
La communion imposée n'est plus qu'une discipline.
La communion n'a pas de maître, elle n'a que des serviteurs. Alors que les chrétiens sont toujours
tentés de faire l'unité de leur Église en remplaçant la foi par des sécurités à coups de dogmes, de
rites, de règles et de discipline, l'évangile de Jean nous rappelle qu'il n'y a de communion que dans
la foi et la foi sera toujours ce geste inattendu, déroutant, insensé, l'événement de Dieu lavant les
pieds de l'homme. Dans la foi, c'est toujours Dieu qui prend l'initiative.
SIGNES 76
Ch.WACKENHEIM
La tradition ancienne reprise par Paul évoque, tout comme les récits de Marc et de Matthieu, le
contexte pascal de ce dîner ainsi que le geste eucharistique attribué à Jésus.
La Cène du Seigneur tire toute sa signification du "passage" (c'est le sens du mot "Pâque) qui
devait, par la mort, conduire Jésus de ce monde à son Père.
Le mémorial eucharistique n'est rien d'autre que la célébration actuelle de ce grand passage où le
Christ entraîne à sa suite tous les hommes ayant accepté le pari de l'amour.
La Pâque eucharistique est ... la célébration de l'unique passage libérateur de la famille humaine
dans le sillage de Jésus mort et ressuscité.
C'est dire que l'eucharistie "agit" symboliquement la démarche par laquelle nous quittons notre
condition aliénée pour accéder progressivement à la liberté de l'amour. Cet exode, nous nous y
engageons, mais nous savons grâce à Jésus que seul Dieu peut le faire aboutir.
*****
34 Notes pour LUTH 4
PRAXIS-1982
Hannes NOTROTT
1 Corinthiens 10/16-17
Il s'agit de célébrer, et non de faire de la théologie. Cela devrait exclure toute tentation de discours
"missionnaire" à l'intention des "étrangers" qui pourraient se trouver là.
Si prédication il y a, elle devrait être un élément de la fête, avec des paroles de fête.
Eucharistie, Fraction du pain, Table du Seigneur, Cène, agape
Chacun de ces termes dit la chose, chaque fois avec un accent particulier.
Dans le contexte, les déclarations des versets 16 et 17 servent d'argument en cours de discussion. Si
nous les prenons isolément, elles prennent un caractère plus fondamental. L'argument est devenu
fondement.
On pourrait alors se poser la question de savoir s'il est légitime d'extraire ainsi des "versets" de leur
contexte en leur faisant prendre une signification quelque peu différente.
Dans le cas particulier, il semblerait bien que Paul avait de son côté utilisé des paroles
"fondamentales" pour s'en servir d'arguments dans une "discussion".
Ainsi, la péricope ne ferait que replacer le texte dans son sens original.
"Prenez, c'est mon corps".
On peut difficilement prétendre que cela signifie "ce pain se transforme en ma chair".
Mais plutôt: "Avec ce pain, je donne aussi ma vie".
Plus encore, cela ne signifie pas forcément "Je sacrifie mon corps en propitiation".
Cela peut aussi signifier:
« Vous reprenez maintenant la fonction de mon corps, ma présence corporelle en ce monde. »
Maintenant, c'est à travers la communauté que Jésus est présent au monde.
Ou: c'est maintenant la communauté qui assume la présence du Christ dans le monde.
Les termes grecs sarx et soma ont des sens proches: incarnation ou action de rendre corporel, on
pourrait donc parler d'événements parallèles:
L'incarnation de la Parole dans le Christ (Jean 1/14) et la réincarnation du Ressuscité dans la
communauté en train de rompre le pain.
Ce cheminement de méditation nous conduit sensiblement plus loin que d'habitude lorsque
l'individu reçoit individuellement le Seigneur "dans son cœur", en vue de son salut personnel et
particulier.
Il devrait y avoir intégration de l'individu dans la communauté rassemblée autour de la table. C'est
cette intégration que le texte appelle "communion".
Cette interprétation me semble être plus fidèle au texte que l'habituelle vision mystico-magique ou
magico-mystique qui a souvent cours, et qui a souvent entraîné plus de crainte que de libération.
Pas de scrupule égocentrique.
"Manger indignement", "ne pas discerner le corps du Seigneur", ne concerne pas celui qui ne
s'est pas bien concentré pour recevoir le "corps du Christ". l'indignité concerne celui qui se refuse à
l'intégration dans la communauté, qui n'est pas près à composer avec ses frères et ses sœurs.
Pratiquement, on pourrait commencer par préférer les chants qui disent "nous" à ceux qui ne disent
que "je".
*****
PRESSE 2003
Jean 13 / 1 à 15 avec Exode 12/1 à 14 et 1 Corinthiens 11/ 23 à 26
COURRIER DE L’ESCAUT (17 avril 2003)
Abbé André HAQUIN
Jésus, celui qui aima jusqu'au bout
Le Jeudi Saint, dans les "premiers" siècles du christianisme, était une sorte de jour frontière entre
le temps de la Passion et l'entrée dans les trois jours (triduum) de Pâque.
Les chrétiens avaient fait carême, s'étaient privés, repentis, ils allaient être réintroduits dans la
communauté.
Réconciliés avec Dieu, ils se préparaient à la communion (eucharistie) pascale.
La célébration du Jeudi Saint commémore le dernier repas du Christ avec ses disciples;
Elle marque l'entrée dans la phase critique de la Passion.
Le "dernier repas" du Christ avec ses disciples annonce la mort physique du Vendredi Saint.
Il est aussi la "première Cène" ou l'embryon de la Cène (eucharistie):
« Faites ceci en mémoire de moi. »
Le repas de la nouvelle alliance
Repas d'adieu partagé par le maître et ses amis,
Repas testament, il fut célébré dans les jours où les Juifs célébraient leur Pâque (Passage souvenir
du passage de l'esclavage en Égypte, du temps des Pharaons, vers la liberté de cheminer à travers le
désert pour aller vers la Terre promise.
Avec son peuple, Jésus rend grâce (dit merci) pour la libération accordée par Dieu en ce temps-là.
Mais il y a une autre libération au cœur de la Cène du Jeudi Saint.
Une libération plus radicale et plus universelle, celle de l'esclavage dans lequel l'humanité est
enchaînée par les forces du mal et du péché.
Jésus a souvent parlé de cet esclavage dans sa prédication.
Il a commencé à en libérer ses contemporains, lorsqu'il offrait le pardon aux pécheurs et la guérison
aux malades.
Le moment approché où Dieu va offrir l'Alliance nouvelle et définitive, scellée par le sang du
Christ:
Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang."
C'est en effet dans sa mort personnelle, librement acceptée, véritable sacrifice d'un type nouveau,
que le pacte est scellé.
Le lavement des pieds.
L'Évangile de Jean est le seul à rapporter le geste du lavement des pieds au cours du repas d'adieu
de Jésus.
Le ton, le style de Jean marque déjà la majesté du Seigneur:
Sachant que son heure était venue. sachant que le Père a tout remis entre ses mains …
il se met à laver les pieds de ses disciples.
Jean ne rapport pas les paroles de la Cène concernant le pain et la coupe,
Mais il rapporte le geste du lavement des pieds et les dialogues qui l'accompagnent.
Pourquoi ?
Sans doute parce que les trois autres évangélistes (qui avaient rédigé leur texte avant Jean) en
avaient abondamment parlé.
Mais aussi pour montrer que, exprimés dans le repas de la Cène, le lavement des pieds et
l'abaissement jusqu'à la mort, ne sont qu'un même et unique don existentiel.
Le Seigneur et le maître, fait les gestes de l'humble serviteur ou de l'esclave lavant les pieds des
hôtes de son maître.
Les rôles sont inversés: le plus grand vers les plus petits.
Lui, le Sauveur et Seigneur, en leur lavant les pieds fait sur eux les gestes de la purification:
Il les libère du péché et les rend capables de recevoir l'esprit qui sanctifie.
S'agenouillant devant ses disciples,
Jésus nous apprend que le sanctuaire de Dieu, c'est l'homme.
Cité de M.ZUNDEL
*****
SIGNES 1997
Claude BERNARD
Jésus lave les pieds de ses disciples
Près de toi rassemble-nous
Près de toi rassemble-nous,
toi le maître et le seigneur.
Viens donner le pain d'amour
qui pourra changer nos cœurs,
Viens donner le pain d'amour,
toi Jésus le serviteur !
Voici le soir de ton dernier repas,
Pour tes amis, c'est l'heure où tu t'en vas.
Voici le temps de la nouvelle alliance,
les premiers feux de notre délivrance.
Voici le pain de ton froment broyé,
Ton corps livré, salut des rachetés.
1 / 10 100%

CLIQUEZ ICI pour consulter/télécharger les notes herméneutiques

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !