bourgade Maynilad (petite sultanat en formation) est rasée par les espagnols qui fondent
Manille ensuite.
Cf. carte l’expansion de l’islam en Asie
2. Un islam de non-arabes.
Les populations d’origine arabes sont peu nombreuses dans la région, (elles se
développent vers le 19e s.) c’est pourquoi on suppose que ce sont les non-arabes qui ont
diffusé l’islam. On dit que ce sont les indiens convertis à l’islam qui ont répandu la nouvelle
religion dans cette partie du monde, cela a été d’autant plus facile que la région fait partie de
« l’Inde extérieure » (régions de culture indienne). Certaines tombes musulmanes sont datées
de l’ère indienne Saka.
Les chinois convertis à l’islam ont aussi beaucoup contribué à la diffusion de l’islam à
Bornéo, Brunei… Tout ceci a des conséquences sur la géographie de cette partie du monde,
aujourd’hui encore les cotes restent plus islamisées que l’inland (on parle même de gradient)
ce qui normal puisque les ports ont servis de foyers de cristallisation.
L’islam et la diffusion de la langue/culture malaise sont indissociable a telle point
qu’on dit qu’on ne peut pas être malais sans être musulman et vice-versa. Une langue
véhiculaire, de synthèse se développe sur les littoraux et les ports, c’est le « malais de bazar »,
ça constitue un ciment pour les populations a horizons divers. Ils parlent la même langue,
s’habillent de la même façon, prient à la même heure. La langue devient un fondement pour
une nouvelle identité et l’islam en devient indissociable.
C’est dans les littoraux que les partis musulmans ont le plus de voix, cela décroit a fur
et à mesure qu’on entre dans les terres. Idem pour les foyers musulmans intégristes : Aceh,
etc. A l’intérieur des terres les populations sont animistes, chrétiennes, hindous et au niveau
architectural cela se ressent.
En Indonésie il existe des « saints » d’islam, propagateurs de la nouvelle religion qui
ont circulés de ports en ports (pèlerinages). A Java il y a 9 saints qu’on appelle les wali songo
(datuk = maitre / tellu). On sait qu’il a existé des maitres religieux dotés d’un fort charisme
qui ont propagé la religion dans les milieux marchands tels que Sunam Ampel Denta, Sunam
Giri, Sunam Kudus, Sunan Gunung Jati. On pratique aussi un culte des lieux élevés
(inspiration de la culture indienne) ce qui explique pourquoi le nom de saints est associé à ce
type de lieux (le maitre de la montagne + importance de la figure masculine).
L’islam s’inscrit dans une tradition, il n’y a pas de rupture entre période indienne
musulmane, il y a assimilation progressive. Il y a des éléments antérieurs dans la culture
musulmane actuelle. Aujourd’hui il y a des pèlerinages / Ziarah sur les tombes des saints ; les
étudiants coraniques s’y rendent particulièrement. On retrouve le même phénomène aux
Sulawesi/Célèbes.
Cf. C. GEERTZ, The religion of Java:
Il distingue 3 catégories socioreligieuses au sein de l’islam indonésien :
- les santri musulmans orthodoxes adeptes d’un islam rigoureux voire intégriste
(population où l’islam est le référent majeur de l’identité, comme la côte nord de Java,
milieu marchand portuaire) car plus précocement et intensément islamisés
- les abangan groupe le plus important constitué de riziculteurs qui pratique une
religion syncrétiques (intègre croyances populaires antéislamiques) telles que les
selamatan (repas de grandes occasions accompagnés de prières), ces populations ont
été islamisées plus superficiellement