
Internationale de l’Education                                                                                   
 
 
 
À tous les niveaux, l'éducation tend à l'épanouissement de la personne et au progrès de la société. 
L'IE  est  donc  fermement  convaincue  que  l'éducation,  y  compris  l'enseignement  et  la  formation 
professionnels, doit être vue comme un bien public et non comme un bien de consommation privé. 
L'éducation doit être régie par des principes de service public forts, insistant sur la  responsabilité, la 
qualité, l'accès et l'égalité des chances.  
 
En tant que bien public, la transmission de connaissances et de qualifications permettant aux individus 
de jouer leur rôle de citoyens actifs est une responsabilité collective, qui relève au premier chef des 
États. Les gouvernements  ont donc  un rôle essentiel à remplir en finançant et en réglementant un 
système d'enseignement professionnel complet et de qualité, largement accessible.  
 
La  commercialisation,  l'individualisation  et  la  privatisation  de  l'enseignement  professionnel  doivent 
susciter une forte résistance. Les preuves montrant que la fourniture de services privés et rémunérés 
d'enseignement professionnel est davantage dictée par des impératifs financiers et commerciaux que 
par  des  objectifs  éducatifs,  de  formation  des  compétences,  d'équité  ou  de  politique  publique 
abondent. Souvent, des ressources sont détournées de la prestation directe de services éducatifs vers 
l'administration et le marketing et la réduction des coûts est plus prioritaire que l'amélioration de la 
qualité.  Par  ailleurs,  la  commercialisation,  l'individualisation  et  la  privatisation  de  l'enseignement 
professionnel ont donné aux gouvernements une excuse pour réduire leur financement. Dans certains 
pays,  la  prédominance  de  la  théorie  du  capital  humain  dans  la  politique  d'enseignement  et  de 
formation  professionnels  a  conduit à des  définitions  de plus en  plus strictes  des compétences et  a 
renforcé  l'importance  de  la  notion  de  bénéfice  individuel,  par  opposition  au  bien  public,  dans  la 
discussion sur le financement du secteur. 
 
4.  Vers un enseignement professionnel de qualité  
 
L'IE  estime  qu'un  enseignement  de  qualité  n'est  possible  que  si  les  enseignants  et  le  personnel 
bénéficient  de  conditions  de travail  et  de  rémunérations  décentes.  Sans  un  corps enseignant  et  un 
personnel administratif hautement qualifié et dévoué, il n'est tout simplement pas possible d'atteindre 
un enseignement professionnel de qualité. 
 
Toutefois, du fait de la poursuite de réformes et d'une déréglementation encouragées par l'industrie 
dans de nombreux pays, les enseignants de l'enseignement professionnel observent que la qualité de 
l'enseignement qu'ils peuvent offrir est malmenée, comme en témoigne l’augmentation énorme de la 
charge de travail des enseignants, l'absence de services de soutien et la hausse de l'emploi précaire. 
La mondialisation de l'économie semble accélérer ces tendances.  
 
En outre, les enseignants sont de plus en plus exclus de l'élaboration du programme ou du processus 
d'évaluation. Les employeurs  et les agences en charge des certifications exigent aujourd'hui d'avoir 
davantage voix au chapitre en ce qui concerne le programme des cours et l’élaboration de nouvelles 
normes de qualifications et d'exigences de certification. Traditionnellement, dans la plupart des pays, 
les enseignants de l'EFP ont travaillé en collaboration et en partenariat avec les gouvernements, les 
organisations  sectorielles  et  les  syndicats  afin  de  développer  du  matériel  didactique  adapté  et  des 
mécanismes d'évaluation et de certification appropriés. Cette interaction, lorsqu'elle est équilibrée, est 
vitale pour la réussite de l'EFP.  
 
Aujourd'hui,  pourtant,  ce  modèle  de  collaboration  est  de  plus  en  plus  souvent  remplacé  par  un 
système dans lequel l'industrie définit seule les besoins de qualification, les critères d'évaluation, voire 
les tests de certification, qui deviennent ensuite les normes d’exigences requises. Les syndicats sont 
de plus en plus écartés de ce processus et les enseignants  de l'EFP  sont relégués à la  fonction de 
simples  prestataires,  dont  on  attend  qu'ils  enseignent  selon  des  critères  d'évaluation  définis  par 
d'autres.  
 
 
 
5.  La dimension internationale de l'enseignement professionnel