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L
e JCA publie une étude intéres-
sante à plusieurs titres, de
l'équipe de Taïwan,
1. ils démontrent, chez des patientes opérées d'hystérectomie abdomi-
nale que l'ajout d'une infusion continue de base (ICB) n'améliore pas
l'analgésie procurée par la PCA iv. Nous avions déjà constaté cela,
dès 1990, quand nous avons commencé à utiliser la PCA iv dans le
service. Je profite de cet article pour mettre ci-dessous, en
"reprint", le numéro 23 d'AW (janvier 2007) pour les lecteurs plus
récemment incorporés dans le listing.
2. De plus, l'ICB non seulement n'améliore pas la qualité de l'analgé-
sie, mais au contraire, semble
AGGRAVER le problème !
En 1988, notre service fut un des 8 services
d'anesthésie européens à participer à l'étude de
phase III des pompes pour P.C.A. I.V.
Deux pompes furent testées dans l'unité 53, dans
laquelle étaient hospitalisés les patients de chi-
rurgie digestive lourde supervisés par le Pr P.J.
Kestens.
Comment convaincre, à l'époque, les chirurgiens
que le patient pouvait s'administrer lui-même de
la morphine ? L'argument fut assez simple.
J'avais constaté que la technique de PCA s'était
implantée, en premier, dans les services privés de
chirurgie, autour de l'Université de l'Etat de Was-
hington à Seattle.
Si les chirurgiens américains, dans le contexte juridique qui prévalait à l'époque aux USA, utilisaient les pompes
PCA I.V. avec de la morphine, cela signifiait que 1. c'était efficace et que 2. c'était
sûr.
Il ne fallut pas plus de 2 mois pour que les autres unités réclament aussi des pompes
et ce fut le début d'un projet, toujours très vivant aujourd'hui, puisque paraît dans
DRUGS, un article de revue par M. Momeni, M. Crucitti et M. De Kock , intitulé
"Patient-Controlled Analgesia in the Management of Postoperative Pain". Je vous
recommande fortement cet article, convaincu qu'il vous permettra d'avoir un recul
éclairé sur le concept.
Très rapidement, nous avons senti la nécessité de partager cette expérience unique
au début en Belgique, avec les collègues alentour. Ce fut l'occasion du 1er Sympo-
sium International sur la PCA qui eut lieu en septembre 1992 au Lac de Genval. La
figure 1. conçue pour l'affiche du symposium reflète l'idée mise en place par B.
Scott, d'une analgésie obstétricale "self-service" où la patiente demandait à l'infir-
mière autant de petites d'analgésique que nécessaire, l'infirmière étant tenue d'admi-
nistrer ce que la patiente demandait.
Philip SECHZER a rappelé dans Anesthesiology en 1990 comment l'idée lui était
venue, en 1965, d'impliquer le patient pour évaluer le comportement face à la dou-
leur postopératoire (auparavant, on estimait que le patient était "objet" plutôt que
"sujet") et mettre au point une technique objective de mesure de la douleur. Les pre-
miers résultats furent présentés aux ASA en 1967 et publiés en 1968 dans Ay. Pa-
rallèlement, B. Scott développait un système similaire de "self service" en analgésie
obstétricale. Résultats publiés en 1970 (Am J Obstet Gyn.)
Il fallait aussi convaincre les patients de la sécurité du système, ce qui fut fait par la
distribution systématique d'une brochure (cfr fig ci-joint).
J.L.S.
Mona MOMENI, Manuella CRUCITTI, Marc DE KOCK — Patient-Controlled Analgesia
in the Management of Postoperative Pain — Drugs 2006; 66(18):2321-2337.
P.C.A.
Fig. 1
REPRINT AW 23 du 24 janvier 2007
J Clin Anesth 2011; 23, 124-129