ARGENTINE World Economic Forum LATAM 2017 Buenos Aires, 5 – 7 avril 2017 Martin Cardoen, Attaché économique et commercial pour la Région Wallonne à Buenos Aires, a eu l’occasion d’assister au World Economic Forum sur l’Amérique Latine qui s’est tenu du 5 au 7 avril 2017 dans la capitale argentine. Il nous livre les lignes de force des discussions du Davos latino-américain dans un compte rendu portant sur les grands enjeux et les options stratégiques du développement socio-économique de la Région à la lumière notamment de la nouvelle donne en Europe et à Washington, l’émergence de la Chine dans le commerce extérieur de l’Amérique latine et la révolution numérique. Le nouveau programme de l’Amérique latine Il s’agit d’un moment charnière pour les économies de la région. Après des années d’expansion, les pays adaptent leurs stratégies à un scénario de ralentissement. Tandis que les réformes politiques se rapprochent de la transparence et de l’intégration, de nouvelles impulsions publiques et privées apparaissent pour favoriser une culture commerciale innovante. Le Forum économique mondial pour l’Amérique latine a pour vocation de réunir des centaines de dirigeants régionaux et mondiaux : chefs d’entreprise, membres des gouvernements et de la société civile, leaders d’opinion et membres de Young Global Leaders. Ils devaient discuter et proposer un programme réalisable sur les thèmes « promotion du développement et Esprit d’entreprise dans la quatrième révolution industrielle ». D’après les prévisions des organisateurs de cet événement annuel, la région doit consolider ses réussites sociales, développer sa résilience économique, sa durabilité et sa compétitivité afin de créer un environnement commercial qui surpasse les autres. Dans ce contexte, la quatrième révolution industrielle peut être un mécanisme pour parvenir à cette vision d’une Amérique latine entreprenante, innovante et inclusive. La transformation que connaît actuellement la région est visible dans le pays hôte de cette année. Dans un article d’invitation, le Forum économique mondial souligne que l’Argentine, une économie du G20 qui possède de nombreuses ressources, est en train d’adopter un nouveau cadre économique, en réintégrant les marchés internationaux et en encourageant une transformation technologique et numérique dans tous les secteurs. Marisol Argueta de Barillas, directrice générale du Forum économique mondial pour l’Amérique latine, affirme que les participants aideront à orienter les priorités de l’Amérique latine dans la mesure où les changements politiques présagent un environnement commercial plus amical et la géopolitique régionale et mondiale crée de nouvelles possibilités pour renforcer l’identité de la région, faire progresser l’intégration économique et créer un programme commun pour le futur. La mission du forum est d’adopter une approche méthodique, étant donné que de nombreux défis auxquels fait face l’Amérique latine ne peuvent pas être affrontés par un seul gouvernement, une seule industrie, entreprise ou autre institution, continue-t-elle. Avant cela, un réseau interdisciplinaire possédant davantage d’expérience et de ressources doit s’aligner sur les priorités communes. Le Forum économique mondial a développé 14 conseils méthodiques pour créer une plateforme de coopération plus étroite pour les différentes parties intéressées parmi les plus pertinentes. Le WEF Amérique latine 2017 a accueilli des dirigeants et des experts dans les neuf Conseils méthodiques les plus pertinents pour la région : l’économie numérique et la société la croissance économique et l’inclusion sociale l’éducation, l’égalité des genres et le travail l’énergie l’environnement et la protection des ressources naturelles la sécurité alimentaire et l’agriculture le commerce international et l’investissement l’investissement à long terme, l’infrastructure et le développement et la production. Quelques chiffres L’Argentine est un des pays les plus présents. La délégation officielle est dirigée par le président Mauricio Macri et la vice-présidente Gabriela Michetti. Le Mexique et le Paraguay envoient également une importante délégation. Des agences multilatérales ont également participé à l’événement, telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. En moyenne, 30% des participants viennent du secteur public. Arrivent ensuite le secteur bancaire, les médias, le secteur alimentaire, et les technologies de l’information. Ce qui semblait jadis une rencontre isolée d’entrepreneurs européens à 1560 mètres d’altitude est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands événements mondiaux centrés sur le commerce et la politique mondiale. L’histoire du World Economic Forum (WEF) est longue de quatre décennies au cours desquelles ont transité des nombreux chefs d’entreprises et chefs d’État du monde entier qui ont partagé des propositions, débattu des idées et discuté des défis dans le monde. Le nouveau programme de l’Amérique latine La région a connu une période prospère lors de la décennie 2003-2013, lorsqu’elle est parvenue à croître à des taux élevés et de façon durable. Cependant, la situation a commencé à s’inverser en raison du ralentissement du commerce international et de la détérioration des termes de l’échange. À ce propos, d’après un récent rapport de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la valeur en dollars courants des exportations mondiales de marchandises a diminué de 14% en 2015 pour atteindre les 16 milliards de dollars, en raison d’une chute de 15% des prix des exportations. La conséquence négative dans les termes d’échange a provoqué des déficits commerciaux et fiscaux en Amérique latine. Par exemple, l'OCDE indique que les revenus fiscaux provenant de la production et du commerce d’hydrocarbures ont chuté pour passer d’une moyenne de 6,8% du PIB en 2014 à 4,4% en 2015, dans une dizaine de pays de la région. Les revenus du secteur minier ont connu la même tendance. L’OCDE a estimé qu’en 2016 des chutes additionnelles se sont produites dans les revenus fiscaux provenant des ressources naturelles non renouvelables. Néanmoins, avant ce ralentissement, la région accusait déjà un retard dans son insertion dans l’économie mondiale. Sa participation aux exportations mondiales de biens et de services est laissée en suspens. Sans parler de sa part dans les échanges de biens à haute technologie et de services modernes qui a été revue à la baisse. Outre la détérioration de l’économie, le monde a connu plusieurs faits politiques inattendus. Deux événements ont réveillé la communauté mondiale, qui jusqu’à présent avait accepté comme un dogme les bénéfices immédiats et à long terme de la mondialisation. Le premier a été la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le second a été l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche en janvier 2017. Cependant, les deux événements, le Brexit et le triomphe de Trump aux élections présidentielles américaines, sont non seulement la conséquence d’une période qui arrive à son terme, mais également les causes d’une autre ère qui commence seulement et qui promet d’agiter les eaux internationales pendant un long moment. Le besoin de construire des espaces de coopération plus larges et unifiés apparaît comme un élément central pour que la région puisse mieux se positionner face à un changement de cap mondial. Par exemple, l’Alliance du Pacifique et le Mercosur représentent à eux deux presque 90% du PIB, de la population, du commerce et des flux de l’investissement étranger direct (IED) de la région. « Leur intégration constituerait une grande avancée pour le processus de convergence à l’échelon régional », affirme Eduardo Fracchia, directeur du service académique de l’économie de la IAE Business School (Université Australe). Il pense aussi qu’en Amérique latine ce processus doit se faire de manière graduelle et progressive, se fonder sur la mise en place de politiques intégrées, non seulement dans le domaine économique, mais également dans le domaine social et environnemental. « La qualité de l’infrastructure régionale des transports, de la logistique, de l’énergie, du numérique est un point fondamental pour améliorer la compétitivité des chaînes de valeur. La convergence réglementaire et la facilitation du commerce contribueraient à dynamiser les flux interrégionaux de biens et de services, ce qui favoriserait les investissements et une plus grande intégration productive », ajoute-t-il. L’intégration et la convergence sont primordiales pour affronter les défis à venir, mais la relation avec les États-Unis, une Union européenne en transformation et la Chine requièrent des stratégies différentes. Avec les États-Unis, le défi sera d’essayer de conserver les liens existants. Bien que l’avenir de la relation avec ce pays dépende du chemin qu’empruntera finalement l’administration Trump dans ses politiques commerciales. En ce qui concerne l’Union européenne, le professeur de la IAE recommande d’avancer dans les accords commerciaux en suspens, comme le commerce des aliments avec le Mercosur. Il souligne : « Non seulement pour stimuler les exportations des produits primaires, mais également celles des produits manufacturés ou ceux à plus grande valeur ajoutée étant donné que l’Union européenne est la région qui en importe le plus ». Le gouvernement chinois, quant à lui, promeut toujours davantage le libre-échange et l’économie de marché. Il est disposé à introduire des produits à plus grande valeur ajoutée de la région. Le Plan de coopération Chine-CELAC (2015-2019) fournit une référence institutionnelle pour comprendre la volonté d’association. Les dernières données de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) concernant l’IED montrent une forte asymétrie dans la destination des flux de capitaux. Ils ont augmenté de 36% en 2015, pour atteindre les 1,73 milliards de dollars. Mais, alors que dans les pays développés ils ont augmenté de 90% cette année, dans les pays en voie de développement on a observé une hausse de seulement 5,3% et en Amérique latine une chute de 9,1%. L’inégalité et la marginalisation, l’improductivité, la nécessité de faire face à des réformes politiques et l’intégration entre pays et blocs économiques font partie des points à résoudre. L’Amérique latine a amélioré ses indicateurs socioéconomiques lors du nouveau millénaire : elle a réduit la pauvreté, le chômage et l’inégalité de salaire. À l’exception du bouleversement de la crise internationale fin 2008, la région a connu une période de croissance, entre 2003 et 2013, favorisée par l’expansion du commerce, le faible coût du financement externe et les améliorations dans les termes de l’échange. Cependant, ces dernières années, les conditions externes ne sont plus aussi favorables et les problèmes internes (déficit fiscal et externe) ont fait surface dans les pays qui n’ont pas utilisé leurs ressources avec parcimonie. À partir de 2014, la région a arrêté de croître à des taux élevés et plusieurs pays ont connu des situations critiques. Le défi est comment améliorer la situation sociale dans un contexte économique moins clément. La marge de manœuvre fiscale a atteint sa limite : l’unique manière de consolider le chemin pris au début du XXIe siècle est d’instaurer des politiques publiques précises et effectives. L’Amérique latine connaît une brèche externe quant à la productivité, qui s’explique par l’asymétrie dans les capacités technologiques, par rapport à leur voisin qui fixe les meilleures pratiques internationales. L’innovation technologique est essentielle pour promouvoir le changement structurel qui favoriserait la diversification et augmenterait la productivité. La faible productivité est l’un des facteurs qui limite la création de valeur ajoutée et rend difficile d’atteindre une croissance continue. Un élément du changement structurel pour l’Amérique latine consiste à transférer la main d’œuvre des secteurs qui connaissent une faible productivité et qui sont généralement très informels, ce qui comprend les activités dont la production est élevée et capables de générer des activités de production et de transmettre des connaissances. La coordination de la mise en œuvre de politiques publiques en faveur de la productivité devrait occuper un rôle clé dans une stratégie de changement structurel pour le développement. Les infrastructures, le tourisme, les aliments, l’énergie, le commerce, l’éducation et les télécommunications sont les éléments clés du WEF Amérique latine 2017. Il s’agit des priorités des gouvernements nationaux et les secteurs qui permettront de développer la région. L’infrastructure d’abord. L’immense territoire et son relief accidenté, requiert des investissements pour rendre la productivité possible. L’infrastructure va de pair avec le tourisme, source fondamentale d’entrée de devises et d’emplois pour la région. Une autre priorité : le secteur alimentaire. La demande grandissante d’aliments et l’offre en Amérique latine font de la région un épicentre de la production. Un autre secteur est celui de l’énergie. La découverte de gisements de pétrole et de gaz non conventionnel ouvre des pistes pour la région, sans parler de l’abondance des ressources et de leur poids dans le bouquet énergétique de chaque pays. Le commerce pourrait également être amené à se développer pour atteindre des niveaux historiques lorsque les associations commerciales interrégionales seront davantage tangibles. L’éducation et les télécommunications sont également des aspects stratégiques eu égard à la place prépondérante des TIC dans la vie de tous les jours et l’adaptation nécessaire de l’éducation à ces nouvelles technologies. La Chine investit massivement en Amérique latine, surtout dans des secteurs comme celui de l’énergie, l’infrastructure et des technologies. En infrastructures liées à l’énergie et au transport, c’est le Mexique, le Pérou, le Chili et Cuba que ont le plus attiré les investissements chinois. L’importance du secteur agro-alimentaire est confirmée par la FAO, organisme selon lequel, d’ici 2024, « les échanges nets de produits agricoles provenant d’Amérique latine devraient atteindre les 60 milliards de dollars, soit 3 fois plus qu’en 2000 ». En Amérique latine, la plupart des principaux produits de base sont des exportations nettes. Par ailleurs, les TIC jouent également un rôle prépondérant dans l’industrie alimentaire, notamment en ce qui concerne l’internet des objets. En effet, on assiste à une révolution grâce à la numérisation des processus, ce qui va entraîner une efficacité supérieure et une flexibilité dans la fabrication alimentaire, les activités liées à la chaîne de valeur et le contrôle de la qualité et de la sécurité alimentaires. L’Amérique latine est devenue un exemple encourageant en matière d’énergie, ayant renforcé les énergies propres. Dans la région, le secteur le plus développé est l’énergie éolienne qui, en 2016, a attiré 15,5 milliards de dollars d’investissements. De plus, les progrès des technologies et des techniques ont amélioré l’efficacité et réduit les coûts, favorisant la compétitivité du secteur de l’énergie renouvelable. L’indice de pays attractifs pour l’énergie renouvelable élaboré par l’entreprise de services professionnels EY indique que le Chili, le Brésil et le Mexique, suivis de près par l’Argentine, sont les pays les plus rentables en la matière. Il faut également noter le cas du Costa Rica, qui, en 2016, a uniquement utilisé de l’énergie renouvelable pendant plusieurs mois consécutifs. Un autre cas est celui de l’Uruguay qui, la même année, a produit 92,8 % de son électricité à partir d’énergie renouvelable. Parmi les ressources hydrocarbures, les ressources non conventionnelles représentent une partie importante dans plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Le développement durable de ces ressources permet non seulement de garantir une source additionnelle d’énergie, mais également de diversifier le mix énergétique. Le gaz de schiste ou le gaz non conventionnel sont également importants pour plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes qui proposent une plus grande diversification des sources d’approvisionnement du gaz naturel. L’Agence d’information sur l’énergie estime que l’Argentine arrive en tête de la liste des ressources techniquement récupérables de gaz de schiste, suivie du Mexique et du Brésil.. La production d’énergie hydraulique est bien présente en Amérique latine. Aujourd’hui, la région possède 20% de la capacité hydroélectrique installée dans le monde. Le Brésil est le deuxième plus grand producteur hydroélectrique du monde, derrière la Chine. Les TIC et la connectivité sont de plus en plus importantes en Amérique latine. Selon la CEPAL, le nombre d’internautes a augmenté de 10,6 % par an entre 2000 et 2015. En outre, le rapport, intitulé « Etat du haut débit en 2016 en Amérique latine et aux Caraïbes », souligne que cette situation a permis de réduire l’écart existant avec les pays membres de l’OCDE. Cette croissance progressive est due, à son tour, au développement des smartphones, dispositifs qui facilitent l’accès à Internet. Reste à savoir comment les innovations apportées lors de la quatrième révolution vont générer des processus de transformations de l’éducation. À la fin du XXe siècle, l’intégration commerciale a aidé à promouvoir la croissance économique dans les pays développés et en développement, sortant des millions de personnes de la pauvreté. Néanmoins, depuis le début des années 2000, le ralentissement des réformes économiques, l’augmentation du protectionnisme après la crise, affectent le commerce, la productivité et l’augmentation des revenus. Dans ce contexte, l’intégration régionale apparaît de plus en plus comme un moteur puissant de croissance et de nouvelles possibilités. La tendance à long terme vers l’intégration régionale est claire : ces vingt dernières années, la quasitotalité du monde s’est dirigée vers des économies régionales plus intégrées. C’est également le cas en Amérique latine. La création de l’Alliance du Pacifique, un mécanisme d’intégration ambitieux et progressiste qui comprend la Colombie, le Chili, le Mexique et le Pérou, a ravivé l’envie d’intégration régionale destinée à libéraliser la circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux entre les pays participants. C’est également une bonne plateforme pour renforcer davantage les relations commerciales avec les pays d’Asie et du Pacifique. Le récent intérêt de l’Argentine à intégrer l’Alliance du Pacifique, la dynamique économique changeante dans le Cône sud et le regain d’intérêt pour le renforcement des liens entre le Mexique, le Brésil et l’Argentine créeront sûrement une nouvelle impulsion pour l’intégration dans la région. Bien que cela arrive fréquemment, cette vision traditionnelle ne reconnaît pas qu’une coopération régionale plus étroite puisse tirer profit de la proximité et de la complémentarité dans la production des biens et des services. En réalité, l’activité économique est regroupée géographiquement, soit parce que les coûts commerciaux sont moins élevés, soit parce que les facteurs déterminant le rendement économique, tels que les dotations et les institutions, sont similaires chez les pays voisins. Ceux qui formulent les politiques reconnaissent à l’échelle internationale que l’intégration régionale est vitale pour la croissance économique et le commerce, et, donc, pour la création d’emplois en plus grand nombre et de meilleure qualité. Cependant, l’intégration latino-américaine est toujours freinée par les coûts commerciaux relativement élevés, liés en grande partie à la géographie de la région, mais exacerbés par la mauvaise qualité de ses infrastructures. Davantage d’attention pourrait être portée aussi à une facilitation du commerce et à la gestion des frontières. En outre, les mesures non tarifaires entre les pays restent compliquées. Il s’agit de toutes les mesures distinctes des droits de douane qui affectent la libre circulation des biens et des services entre les frontières et comprennent des mesures techniques liées aux normes et aux spécifications de qualités des produits, comme les normes sanitaires et phytosanitaires ainsi que les obstacles techniques qui entravent le commerce. Cela comprend également des mesures comme les licences d’importation, les mesures de contrôle des prix, les subsides et les règles d’origine, mesures qui peuvent énormément influencer la compétitivité de l’Amérique latine. Enfin, une plus grande ouverture commerciale doit aller de pair avec la réforme réglementaire. Un autre défi conséquent : minimiser l’impact des avancées technologiques sur l’emploi. Après plusieurs années d’isolement, en dehors des investissements et des échanges commerciaux, l’Argentine connaît un moment unique et se trouve face à une excellente occasion de se réinsérer dans le monde. L’Argentine a d’excellentes raisons de devenir le moteur de l’économie en Amérique latine. Le pays présente une économie ample et diversifiée. Il s’agit de la troisième économie en Amérique latine et la deuxième en termes de PIB par habitant après le Chili. L’Argentine, c’est un marché interne significatif de 43 millions d’habitants et un accès à presque 300 millions de personnes grâce au Mercosur. 53% de la superficie du pays est cultivable, ce qui en fait un grand producteur agro-alimentaire. Le pays possède d’abondantes réserves de pétrole, de gaz, de minéraux et d’eau et bénéficie de conditions optimales pour le développement de l’énergie éolienne et solaire. Presque tous les secteurs stratégiques de l’économie offrent des possibilités d’investissements. Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Macri, l’Argentine a déjà reçu pas mal d’IDE. Des investissements de l’ordre de 58,6 milliards de dollars devraient être consentis à moyen terme. Les deux tiers de ceux-ci correspondent à des entreprises étrangères, tout particulièrement des Etats-Unis (15%), du Canada (10%) et d’Espagne (9%). Les secteurs les plus intéressants pour investir sont : infrastructures, énergies et activité minière, agro-industrie, biens industriels, services et technologies. Le Mercosur est toujours l’axe de l’insertion économique internationale argentine. Les négociations avec l’Union européenne, la convergence avec l’Alliance du Pacifique et les négociations avec les grandes économies de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Afrique font partie du programme d’ouverture. Depuis le début du nouveau millénaire, la Chine est devenue un des principaux partenaires commerciaux de l’Amérique latine. C’est le partenaire le plus important du Brésil, du Chili et du Pérou. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Amérique latine ont été multipliés par 22 depuis 2000, alors qu’ils n’ont que doublé avec les Etats-Unis et l’Europe durant la même période. Les relations entre la Chine et l’Amérique latine prennent une nouvelle dimension, allant au-delà du commerce. Aujourd’hui, elles englobent les finances (IED et prêts) et la coopération politique. Rien qu’en 2016, les gouvernements de la région ont reçu 21 milliards de crédit des banques chinoises. Il en va de même pour la structure des exportations latino-américaines à destination de la Chine : la part des minerais est en constante diminution, souvent au profit des produits agroalimentaires. D’autant plus que les habitudes de consommation alimentaires sont en train de changer dans ce pays, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’Amérique latine. Pour consulter en anglais le compte rendu détaillé des discussions, voir ici