F. PRÊTEUX RESUME DU TD DU 24/05/2013
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LES CAUSES DE LA GUERRE DU PELOPONNESE
SOURCES PRINCIPALES SUR LES CAUSES DE LA GUERRE DU PELOPONNESE :
Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, (récit jusqu’en 411)
Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, livre XII
Plutarque, Vie de Périclès
I/ CAUSES LOINTAINES ET CAUSES DIRECTES DE LA GUERRE
Thucydide est le premier historien de l'antiquité à distinguer les types de causes qui expliquent la guerre. Pour
lui, la cause principale est la crainte des Spartiates de la puissance d'Athènes, exercée sur les cités de la Ligue de
Délos.
Dès le milieu du Ve siècle, Sparte a tenté de s'opposer à la montée en puissance d'Athènes. En 457/6, l'île
d'Egine est soumise à Athènes. La cité doit raser ses remparts, livrer sa flotte, payer le phoros. Peu avant 431, les
Eginètes sont explusés de leur île et s'en plaignent aux Spartiates
dans l'été 547, la bataille de Tanagra oppose Spartiates et Athéniens : victoire des Spartiates
en 447/6, nouvelle défaite athénienne à Coronée
en 446/5, trêve de 30 ans entre Sparte et Athènes. Sparte reconnait la suprématie athénienne sur la Ligue de
Délos et Athènes reconnait l'hégémonie spartiate sur la Ligue du Péloponnèse
Thucydide examine, dans le livre I de son ouvrage Histoire de la guerre du Péloponnèse, des faits de la décennie
440, qui expliquent la montée des tensions entre Sparte et Athènes. Ses analyses doivent être complétées par
Plutarque, Vie de Périclès, qui donne un grand rôle au décret de Mégare.
LES TROIS CAUSES MAJEURES
1/LA GUERRE ENTRE CORCYRE ET CORINTHE (435-431)
A l'époque archaïque, Corinthe a fondé une colonie à Corcyre (l'île de Corfou actuellement), sur la côte
occidentale de la Grèce, face à l'Italie. Corcyre se développe grâce au commerce, tout comme sa métropole. Une
première guerre a lieu en 664 selon Thucydide.
Le conflit reprend vers 435. Corcyre a fondé une colonie à Epidamne. Les gens d'Epidamne font appel à
Corinthe pour se libérer de la tutelle de Corcyre.
En 433, Corcyre bat la flotte de Corinthe à la bataille navale des îles Sybota. Puis elle demande et
obtient lalliance d’Athènes contre sa métropole Corinthe. Corinthe accuse Athènes d’avoir rompu la trêve de 30
ans de 446/5, qui prévoyait le recours à l’arbitrage en cas de différend. Corinthe devient une ennemie déclarée
d'Athènes.
La guerre civile se développe à Corcyre pendant la guerre du Péloponnèse.
2/ LE SIEGE DE POTIDEE ENTRE 432 ET 429 (Thuc, I, 56-65)
La cité de Potidée se situe en Chalcidique, sur le golfe Thermaïque, et contrôle la route maritime vers la
Macédoine. C'est une colonie de Corinthe, d'avant 480 (Potidée participe aux guerres Médiques, sur colonne
serpentine de Delphes, après Platées)
Potidée intègre la ligue de Délos après l'expédition de Cimon, vers 465-460.
Après l'alliance militaire entre Corcyre et Athènes, les relations de cette dernière se tendent avec Corinthe et ses
anciennes colonies.
En 433, Potidée refuse une augmentation du phoros et veut conserver des relations religieuses avec sa métropole.
Une flotte athénienne met le siège devant Potidée, qui demande l’aide de Corinthe. Ath veut araser les
fortifications et renvoyer les magistrats corinthiens de Potidée.
Montée de la pression à Sparte, alliée à Corinthe. Trois ambassades partent à Athènes pour demander la fin du
siège de Potidée
Mais Athènes envoie deux corps expéditionnaires successifs pour un siège de deux ans et demi. En 429, alors
que la guerre du Péloponnèse a éclaté, Potidée capitule à cause de la famine
Installation de clérouques athéniens et expulsion de la population de Potidée.
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3/ LE DECRET DE BLOCUS COMMERCIAL CONTRE MEGARE (432)
Thucydide ne donne pas grande importance à cette cause, mais Plutarque en parle en détails dans sa Vie de
Périclès. (Comme Aristophane, Diodore)
Mégare, cité de l'isthme de Grèce centrale, a basculé en 446 de l'alliance athénienne vers Sparte. C'est une
position clé pour le contrôle de la Grèce centrale et l'accès au Péloponnèse.
Selon Plutarque, Périclès aurait fait voter un décret interdisant la circulation des marchandises et des
commerçants mégarien dans toute la Ligue de Délos. C'est un blocus économique qui ferme à Mégare toute la
mer Egée. Périclès aurait ainsi fait pression sur Mégare pour que al cité reste dans l'alliance athénienne.
Plutarque donne une seconde raison, moins sûre. Il aurait fait votre cette décision pour plaire à sa compagne
Aspasie de Milet, dont des courtisanes auraient été enlevées par des Mégariens. Le décret de Mégare n'aurait
alors été qu'une vengeance.
II/ DE LA TENSION A L'ECLATEMENT DU CONFLIT
1/ LES FORCES EN PRESENCE
Sparte, la Ligue du Péloponnèse, les Béotiens
= 40 000 hoplites
= cavalerie béotienne importante
= flotte faible (100 trières)
Ath et Ligue de Délos
= 13000 hoplites + 12000 réservistes
= 1200 cavaliers
= 300 trières
= grosses réserves financières (6000 talents sur l'acropole d'Athènes)
2/ L'ECHEC DES AMBASSADES
dans l'hiver 432/1, plusieurs ambassades spartiates sont repoussées par les Athéniens, que Périclès excite à
combattre pour préserver leur empire.
débat à Sparte sur l'intérêt de déclencher la guerre contre Athènes.
Discours des Corinthiens, des Eginètes, du roi spartiate Archidamos et de l'éphore spartiate Sténélaïdas.
Finalement, comme le propose Sténélaïdas, les Spartiates votent l'entrée en guerre pour le printemps 431.
Sparte a négocié longtemps mais porte la responsabilité du début du conflit. Périclès a été l'instigateur du
raidissement des positions impérialistes athéniennes
3/ LE CASUS BELLI (acte qui déclenche la guerre)
Printemps 431 : attaque de Platées par les Thébains. Les Platéens repoussent Thèbes et demandent l'aide
d'Athènes. Sparte entre en guerre aux côtés de Thèbes.
C'est le premier massacre, qui fait de la guerre du Péloponnèse une guerre totale.
LES STRATEGIES OPPOSEES DES DEUX SYMMACHIES (ALLIANCES)
Au printemps 431, les Spartiates pénètrent en Attique pour chercher la bataille hoplitique dans une guerre courte.
Mais les Athéniens refusent le combat et Périclès opte pour une stratégie défensive. La population se replie
derrière les Longs Murs de la ville. Pendant plusieurs années, les Spartiates dévastent la campagne de l'Attique
en été, pendant que la flotte athénienne mène des raids sur les côtes du Péloponnèse.
CONCLUSION
La guerre du Péloponnèse par sa dureté, sa longueur, et sa fin dramatique pour Athènes, a marqué les esprits des
contemporains.
Les historiens en ont attribla responsabilité au peuple d’Athènes, désireux de conserver ses privilèges dans la
cité et le contrôle de la Ligue de Délos. La responsabilité de Périclès, qui a refusé toute négociation avec les
Spartiates, est clairement engagée.
D’un point de vue grec, la question de la responsabilité d’une guerre peut être tranchée rapidement. Le vaincu est
toujours responsable !
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