THERAPEUTIQUES ALTERNATIVES DANS LA PRISE EN CHARGE DU CANCER Nardella Flore ; Malriq Alexia ; Pfalzgraf Salomé ; Klein Tiffany Définition : Les thérapies alternatives sont utilisées à la place des thérapies oncologiques conventionnelles, souvent mal tolérées, dans le but de traiter le cancer et d’améliorer la qualité de vie du patient. Il est important de faire la distinction avec les thérapies dites « complémentaires », prescrites avec le traitement standard, dans le but d’en atténuer les effets secondaires. En Europe, 4 à 8 % des patients abandonneraient totalement les traitements conventionnels pour se tourner vers les thérapies alternatives. En voici quelques exemples : Médecine traditionnelle chinoise : Le Bu Zhong Yi Qi Tang est une décoction utilisée traditionnellement comme tonique du système digestif et de l’énergie. Deux études cliniques affirment que ce remède stimulerait la production de facteur onconécrosant, déclenchant ainsi l’apoptose des cellules cancéreuses. Thérapies à fondement biologique : Selon des chercheurs japonais, la spiruline (Spirulina sp.), une cyanobactérie stimulerait le système immunitaire. Comme elle est riche en bétacarotène, un précurseur de la vitamine A, elle permettrait une régression des lésions de leucoplasie. Des études récentes ont montré que des extraits de spiruline pouvaient inhiber in vitro les métastases d’un type de cancer du poumon. La curcumine, un pigment extrait de la racine de curcuma, inhibe l’activité de la protéine kinase C et de la tyrosine kinase des cellules tumorales, bloquant ainsi le signal de transduction de ces cellules et induisant par ce mécanisme leur apoptose. Homéopathie : En Allemagne, une préparation à base de gui (Viscum album), l’Iscador®, est un médicament anticancéreux très utilisé : en 1997, plus de 60 % des patients cancéreux y ont eu recours. Des études in vitro ont démontré des effets immunostimulants, pro-apoptotiques et cytotoxiques. Cependant, toutes les études cliniques ne donnent pas des résultats concluants. Thérapies nutritionnelles : Dans de cas du cancer du sein, l’acide eicosapentaènoïque (EPA), et l’acide docosahexaènoïque (DHA), des acides gras poly-insaturés de type oméga 3 sembleraient ralentir la croissance tumorale, ainsi que celle des métastases, mais uniquement s’ils sont présents en même quantité que les AGPI de type oméga 6. Or, les experts recommandent un apport 3 et d’6 avec un rapport de 1 /5, cette thérapie peut donc entrainer des déséquilibres alimentaires. Conclusion : Les traitements alternatifs aux thérapies conventionnelles contre le cancer sont utilisés pour des raisons diverses (échec des thérapeutiques conventionnelles, défaut de communication entre patient et praticien, aspiration à une plus grande autonomie du patient…) Cependant, certaines études sont très souvent sujettes à controverse et beaucoup de ces traitements ne sont pas dénués d’effets potentiellement dangereux. D’où l’intérêt capital de maintenir un dialogue entre le patient et le médecin. Ce dernier doit également se tenir informé des alternatives proposées au patient, souvent par sa famille ou des amis, afin de le conseiller au mieux, tout en restant tolérant face à une personne souvent démunie et affaiblie par la maladie. Bibliographie - Laurent Simon. Place des médecines complémentaires et alternatives dans la qualité de vie des patients suivis en oncologie. Thèse d’exercice Faculté de Pharmacie de Strasbourg, Décembre 2005 - Verhoef M., et coll.. Declining conventional cancer treatment and using complementary and alternative medicine: a problem or a challenge? Current Oncology 2008; 15(2); 101-106. - Ernst E, Schmidt K, et al. Mistletoe for cancer?Int J Cancer. 2003;107(2):262-7.