inflexible sur la façon de reprendre le droit européen finira par isoler la Suisse et certains pans de
son économie. Pour ne prendre que l’exemple du marché de l’électricité, l’UE n’attendra pas indé-
finiment que la Suisse se décide. Elle modernisera et développera ses grands réseaux électriques
en contournant la Suisse. Notre pays sera progressivement évincé alors qu’il a des atouts très
importants pour jouer le rôle de plaque tournante des échanges et de stockage de l’électricité.
Plutôt que de se braquer sur les questions de souveraineté, la Suisse devrait trouver rapidement
une solution sur les questions institutionnelles afin de négocier le contenu de ses relations avec
l’UE justement dans un moment où l’UE est encore fragilisée par la crise de l’euro. La Suisse ob-
tiendra certainement de meilleures conditions dans ses relations avec l’UE à un moment où notre
partenaire européen est quelque peu affaibli. Une fois l’UE remise en forme et ayant retrouvé le
chemin de la croissance, il y a fort à parier qu’elle se montrera un partenaire plus exigeant et moins
disposé aux concessions.
Avantages d’un nouvel EEE pour les salarié-e-s suisses
Pour le futur des relations de la Suisse avec l’UE, Travail.Suisse préconise une approche de type
EEE, en conformité avec son document de position
et celui du Congrès de novembre 2011.
La
question de l’adhésion ne doit pas être définitivement fermée, mais vu le contexte politique inté-
rieur et extérieur, ce ne peut être qu’une option à long terme et répondant à des conditions pré-
cises.
Pour Travail.Suisse, les éléments les plus importants dans les futures relations de la Suisse avec
l’UE sont, d’une part, l’extension aux salarié-e-s suisses des bénéfices de la législation du travail et
sociale de l’UE et, d’autre part, un accès mieux garanti et plus complet au marché de l’UE pour les
entreprises suisses, ce qui permet de maintenir et de créer des emplois en Suisse. Un nouvel EEE
est justement l’architecture institutionnelle qui répond le mieux à ces deux exigences. Les entre-
prises suisses éviteraient ainsi de possibles futures discriminations du fait du blocage de la voie
bilatérale. En cas de reprise de l’EEE, les travailleurs et travailleuses bénéficieraient automatique-
ment de la reprise obligatoire de la législation sociale de l’UE (acquis communautaire) faisant par-
tie du marché intérieur. Plus concrètement, les travailleurs et travailleuses suisses bénéficieraient
des principales améliorations suivantes :
► Introduction d’un congé parental de quatre mois jusqu’à ce que l’enfant ait 8 ans avec la garan-
tie de retrouver son poste de travail ou un poste de travail équivalent.
►Egalité de traitement pour les travailleurs/euses à temps partiel avec ceux à temps plein. La
principale amélioration aurait lieu dans le 2ème pilier avec la réduction, voire la suppression de la
déduction de coordination qui défavorise les personnes à temps partiel.
►Reprise de la directive sur l’aménagement du temps de travail. Cela devrait réduire quelque peu
la durée maximale hebdomadaire du temps de travail dans notre pays.
Relations de la Suisse avec l’UE. Renforcer l’intégration à l’UE dans l’intérêt des travailleurs et travailleuses,
septembre 2010
Revaloriser le travail. Positions et revendications 2012-2015, p.52. Novembre 2011