
4 juillet 2007
Avec le recyclage, nos importations de produits neufs peuvent se transformer en
ressources pour notre développement économique et industriel et ne pas être
uniquement vécues comme une fatalité, source de désindustrialisation.
Les produits importés qui pèsent aujourd’hui sur l’emploi et le tissu industriel national pèseront
demain, lorsqu’ils arriveront en fin de vie, sur la gestion de nos déchets.
Avec les récentes directives DEEE, VHU, qui ont suivi la Directive “Emballages et Déchets
d’Emballages“, l’Europe a pris la mesure des enjeux liés à la gestion de ces
déchets/ressources. Aujourd’hui, il convient d’aller plus loin pour mettre véritablement ces
matières et ces énergies au service de notre développement.
Grâce au recyclage, il existe une chance de maintenir et de développer, en France et en
Europe, un ensemble d’industries de base comme le papier-carton, l’acier, le verre ou les
plastiques.
En France, les industries du recyclage sont réparties sur tout le territoire et situées à proximité
des gisements de matières que sont les centres urbains. Elles contribuent au développement
local et à l’emploi en région dont bénéficient également les autres maillons de la chaîne du
recyclage que sont les activités de collecte, de tri ou de préparation des produits usagés. Les
usines de recyclage représentent un débouché pérenne pour l’ensemble des produits usagés,
collectés et triés en amont, et à leur tour, fournissent en aval l’ensemble des secteurs
utilisateurs de ces matières de base nous rendant moins dépendant des matières importées.
3/ DONNER LA PRIORITE A LA REUTILISATION DE LA MATIERE POUR ECONOMISER
L’ENERGIE.
La hiérarchie des modes de traitement prévue dans la nouvelle directive européenne
« Déchets » doit être affirmée, le recyclage mis en œuvre chaque fois que cela est
possible car, paradoxalement, le bilan énergétique de la valorisation matière est
supérieur à celui de l’incinération avec récupération d’énergie.
Si la valorisation énergétique est en tout état de cause préférable à l’élimination, on peut en
revanche s’interroger sur les gains réels de ce mode de valorisation par rapport au recyclage,
la réutilisation matière étant une réelle valorisation qui évite la destruction de la ressource, y
compris son potentiel énergétique disponible.
En effet, si l’on se rapporte à l’empreinte énergétique réelle d’un produit usagé, c'est-à-dire à
l’ensemble des consommations d’énergie qui ont été nécessaires à la fabrication du produit
tout au long de son cycle de vie - y compris celles que pourrait nécessiter son incinération -, il
est très facile de comprendre que l’incinération ne permet de récupérer qu’une faible partie de
l’impact énergétique global du produit usagé.
A l’inverse, le recyclage qui intervient sur des produits déjà existants, permet d’éviter toutes les
consommations d’énergies liées à l’extraction de la matière première. Le potentiel énergétique
du produit usagé est en quelque sorte capitalisé par la réutilisation de la matière qui permet de
lancer un nouveau cycle de production où les économies d’énergie réalisées sont bien
supérieures à l’énergie récupérée, compte tenu des rendements de la valorisation énergétique.
L’intérêt de récupérer le potentiel énergétique d’un produit usagé doit s’apprécier non
seulement à partir du rendement énergétique global de l’opération mais également en tenant
compte des consommations énergétiques qui seront nécessaires pour assurer le
remplacement de la matière des produits destinés à satisfaire les besoins de la société.
La réutilisation de la matière par recyclage permet de constituer un stock constamment
renouvelé de fibres de cellulose créant ainsi un véritable puits de carbone en expansion sous
l’effet du développement du taux de recyclage et de la consommation mondiale des produits