La planète Mercure traverse le disque du soleil

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Un événement à ne pas rater lundi 9 mai 2016 :
La planète Mercure traverse le disque du soleil
Marquez dès à présent d'une croix votre agenda à la date du lundi 9 mai
2016. Ce jour là se produira un épisode astronomique relativement rare – il n'y en
eut que quatorze durant le XX° siècle – le passage de la planète Mercure devant le
disque du soleil. Les astronomes préfèrent parler de transit plutôt que de passage.
L’événement aura lieu entre le milieu et la fin de la journée ; il sera visible sur
l'ensemble de sa durée depuis Toulouse … si la météo est clémente cela va sans dire.
Sinon il faudra attendre le prochain transit, prévu le 11 novembre 2019.
De toutes les planètes du système solaire, Mercure est la plus proche du
soleil, la Terre ne venant qu'au troisième rang, après Vénus.
Du fait de cette proximité le déplacement de Mercure sur son orbite est très rapide.
Cette rapidité sera perceptible depuis Toulouse puisque dans le seul intervalle d'une
après-midi, en un peu moins de huit heures, la planète traversera le disque du soleil.
Mercure ne peut s'observer facilement depuis la Terre qu'avant l'aurore ou après le
crépuscule, lorsque le soleil, caché derrière l'horizon, laisse le ciel suffisamment
sombre pour qu'on puisse apercevoir les objets qui lui sont proches. Mais lorsque la
trajectoire de la planète passe devant le disque du soleil, comme le 9 mai, la situation
change complètement : Mercure devient alors visible, sous la forme d'un minuscule
point noir qui se déplace lentement sur le disque brillant.
La figure 1 montre le transit tel qu'il sera visible à Toulouse. A 13 heures 10
un minuscule point noir commencera à être visible sur le bord est du disque. Il
traversera lentement le disque brillant pour se trouver à la moitié de son parcours à
16 heures 57. Le mouvement continuera et la planète quittera le disque à 20 heures
40, au moment du coucher du soleil.
Fig. 1
Transit de la planète Mercure devant le soleil
lundi 9 mai 2016.
La durée totale du phénomène est de 7
heures 30.
Où et comment observer le transit de Mercure ?
Précisons d’abord que la minuscule tache noire de la planète ne sera pas
visible à l’œil nu . Sa taille apparente est celle d’une pièce de 1 euro vue à cinq cents
mètres ! Il faut donc grossir le disque du soleil pour espérer voir le disque planétaire.
Rappelons qu’il ne faut JAMAIS observer le soleil de face, encore moins
braquer une paire de jumelles ou un télescope pour en grossir l’apparence :
le risque est de provoquer une lésion définitive de la rétine.
La méthode la plus sûre consiste à projeter l'image du soleil sur un écran de
carton tenu à quelques centimètres de l'oculaire d'une paire de jumelles ou d'un
télescope. Cette procédure est sans danger et elle présente l'avantage de permettre à
plusieurs personnes d'observer simultanément avec un seul instrument. Des
photographies de l'écran, prises à intervalles réguliers permettront après coup de
reconstituer la marche du phénomène.
Mais le meilleur conseil que l'on peut donner à tous ceux qui souhaitent
assister au passage de Mercure est de se rendre à l’observatoire de Jolimont,
1 avenue Camille Flammarion à Toulouse. Si le temps est clément, les membres de la
Société d'Astronomie Populaire vous accueilleront. Ils vous permettront d'observer le
transit de la planète dans les meilleures conditions possibles de sûreté et de confort,
à l'aide d'instruments modernes et vous apporteront toutes les informations
souhaitées.
Tous à Jolimont dès 13 heures !
Le satellite Corot découvre des exoplanètes
Le transit de Mercure du 9 mai présente un dernier intérêt. Il illustre en
grandeur réelle une méthode utilisée par les astronomes pour détecter la présence
d’exoplanètes autour d'étoiles lointaines : la méthode du transit.
Le principe de cette méthode est facile à comprendre. Lors d’un transit, la
planète qui passe devant l'étoile apparaît toujours sous la forme d'un disque sombre.
Les planètes, en effet, ne sont pas lumineuses par elles-mêmes. Lors d'un transit
elles nous montrent leur hémisphère obscur, opposé à la direction du soleil. Ainsi le
9 mai 2016 la surface sombre du disque de Mercure représentera la trente millième
partie de la surface totale du disque solaire. On conçoit que durant toute la durée du
transit, la luminosité du soleil se trouvera abaissée d'une quantité extrêmement
faible mais mesurable. Un détecteur ultra sensible réagira à cette très légère baisse
de luminosité, temporaire, qui ne durera que pendant les quelques heures du
transit. Après quoi le flux lumineux reprendra la valeur qu'il avait auparavant.
La méthode du transit est ainsi basée sur la détection d'une très légère
diminution du flux lumineux envoyé par'une étoile. Elle a permis au satellite Corot,
lancé par l'Agence spatiale européenne, de découvrir 32 exoplanètes durant les six
années où il est resté en service autour de la Terre.
La figure 2 montre par exemple la courbe de luminosité d'une l'étoile lors du
transit d'une planète sans doute très massive. L'étoile analysée étant extrêmement
lointaine ne montre pas un disque d'étendue sensible : elle n'est pour le satellite
qu'un minuscule point lumineux mais le capteur en a mesuré avec sûreté les
variations de luminosité.
Luminosité de l'étoile
Fig. 2
Découverte d'une exoplanète par le satellite
Corot.
La courbe montre la très légère baisse de
luminosité (environ un pour cent) lors du
passage de l'exoplanète devant l'étoile.
Heures
Jacques Lauga, S.A.P.
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