BORDEREAU D`ENVOI

DEPT. DES OBSERVATOIRES - OBSERVATOIRE VOLCANOLOGIQUE DE LA SOUFRIERE (OVS) Le Houëlmont 97113
Gourbeyre Guadeloupe • Tél: [phone] • Fax: [phone] • [email protected] • www.ipgp.jussieu.fr
BILAN MENSUEL DE L’ACTIVITE VOLCANIQUE DE LA
SOUFRIERE DE GUADELOUPE ET DE LA SISMICITE
REGIONALE
Observatoire Volcanologique de la Soufrière (IPGP)
No. 99-07 - Juillet 1999
diffusion publique (voir liste p. 2) page 1 de 2
A - ACTIVITE VOLCANIQUE DE LA SOUFRIERE DE GUADELOUPE
Niveau ACTUEL d’alerte
volcanique:
JAUNE
VIGILANCE depuis 1992
Niveaux d’alerte volcanique: VERT - pas d’alerte = niveau de base, activité
minimale ; JAUNE - vigilance = activité en augmentation, variations de quelques
paramêtres ; ORANGE - pré-alerte = activité fortement augmentée, variations de
nombreux paramêtres, éruption possible à court terme ; ROUGE - alerte = éruption
imminente ou en cours
• SISMICITE VOLCANIQUE:
L’Observatoire a enregistré un total de 65 séismes volcaniques de faible magnitude dont seulement 3 séismes de
magnitude > à 1.0 (magnitude moyenne de 0.66). Aucun séisme n’a été ressenti par la population vivant sur les flancs
du volcan. Seulement un tiers des séismes a pu être localisé sous le dôme de la Soufrière entre 130 et 800 m au dessus
du niveau de la mer (le calcul de la profondeur est imprécis). Cette sismicité a été enregistrée principalement sur
quelques jours lors d’un essaim de séismes du 12 au 17 juillet (59 séismes).
• ACTIVITE FUMEROLLIENNE:
 Elle est concentrée au Cratère Sud (CS) à partir de 3 évents (nord, central, sud) d’où émanent des gaz à forte
pression composés essentiellement de vapeur d’eau (97°C) et de dioxyde de carbone avec des teneurs plus faibles de
sulfure d’hydrogène, d’acide chlorhydrique, d’hydrogène, d’azote, d’oxygène, de méthane et des traces de dioxyde
de soufre. Un lac d’eau bouillante extrêmement acide (94 °C, pH= -0.14 et -0.11 le 15 et 23/07) persiste au fond de
l’évent sud et projette de l’eau sur 2-5 m. On observe de manière éphémère et variable des fumerolles diffuses et
des minéraux fumerolliens (soufre jaune, sulfates blancs) de 5 à 20 m à l’est du CS.
 Depuis environ 9 mois un flux de vapeur d’eau acide à faible pression émane en permanence du fond du Cratère
Tarissan d’où il est clairement perceptible de manière audible et thermique.
 Du dioxyde de carbone émane en permanence dans la cavité confinée de la Fente du Nord à des teneurs variables
et parfois 40 fois supérieures à la teneur atmosphérique.
• PRINCIPAUX RISQUES ET NUISANCES:
Les analyses des gaz prélevés à l’évent avant dilution à l’air donnent des teneurs élevées (700-1000 ppm) en sulfure
d’hydrogène (très toxique). Malgré la dilution dans l’air et les vents d’intensité variable, sa concentration ambiante
peut, aux abords et sur une distance d’au moins 100 m sous le vent des fumerolles, de manière durable et répétée
excéder la Valeur Limite d’Exposition sur 15 minutes tolérée pour un lieu de travail. De plus, le seuil d’accoutumance
olfactive au sulfure d’hydrogène peut être atteint ce qui aura pour conséquence d’augmenter le risque d’une
surexposition. En effet, l’odeur typique d’oeufs pourris n’est plus perçue par l’homme au dessus d’une concentration
variable pour chaque individu mais dans les gammes de celles présentes aux abords des fumerolles.
La persistance d’une forte, mais variable, concentration en acide chlorhydrique (corrosif, toxique) dans les fumerolles
sommitales depuis décembre 1997 à engendré le dépérissement et le brunissement constant de la végétation d’une
partie du sommet, des flancs ouest et est (zone plus limitée) malgré des reprises éphémères et spécifiques à certaines
espèces. Le suivi ponctuel de l’Observatoire confirme que la vapeur produite par la fumerolle du Cratère Sud reste
très acide (pH de 0.8 et 0.9 le 15 et 23/07, soit 1 million de fois plus acide que l’eau).
Ceci présente aux abords des fumerolles des risques de brûlures (yeux, peau) et des risques pour les voies respiratoires.
* L’activité fumerollienne et la sismicité non négligeable du volcan restent caractéristiques d’un volcan
vivant en état de repos éruptif; elles ne sont pas associées, en dehors des fluctuations du niveau de

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base, à des variations majeures des autres paramètres du réseau de surveillance (déformations,
physico-chimie des gaz et des sources thermales). Cependant, il est nécessaire de rester vigilant.
* La fermeture de l’accès au sommet de la Soufrière a été décidée par le Préfet.

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B – SISMICITE REGIONALE:
Le réseau sismique régional de l’IPGP (Obs. Volcanol. de la Soufrière et Obs. Volcanol. de la Montagne Pelée) a
enregistré au cours du mois de juillet une activité normale avec un total de 77 séismes.
2 séismes de faibles intensités sur l’Echelle Internationale des Intensités ont étés ressentis en Guadeloupe:
o le 3/07 à 9h09 locales (magnitude Md 4.4, d° intensité II, profondeur 27 km) pour une épicentre situé 200 km au
nord-est de la Martinique (lat 15°05N, Long. 60°21 O)
o le 11/07 à 11h51 locales (magnitude Md 4.9, d° intensité II-III, profondeur 31 km) pour un épicentre situé 120 km à
l’est de la Guadeloupe (lat 16°36N, Long. 59°50 O)
C - ACTIVITE VOLCANIQUE DE LA REGION (MONTSERRAT):
L’activité volcanique est limitée aux effondrements fréquents des flancs du dôme de lave qui refroidit et dégaze sans
apport de magma à la surface depuis mars 1998 (Montserrat Volcano Observatory, MVO). Cette instabilité du dôme
est accompagnée, sans précurseur notable, d’explosions avec émission verticale de vapeur et cendres (le 2, 7, 9, 11, 13,
20) atteignant 13000 m d’altitude (le 20), et la mise en place d’avalanches plus ou moins turbulentes de matériaux
incandescents du dôme mélangés à des gaz (écoulements pyroclastiques) sur 1 à 2 km de distance (le 2, 3, 11, 13, 20).
Des coulées de boue se sont formées le 8 et 1. La sismicité volcanique reste stable (300 séismes enregistrés par la
station reçue en Guadeloupe).
Le volcan et la zone dévastée restent donc particulièrement dangereux.
le 1er septembre 1999, Dr. Jean-Christophe KOMOROWSKI, Directeur et Responsable Scientifique
Destinataires - diffusion large: Présidente du Conseil Régional de Guadeloupe; Président du Conseil Général de
Guadeloupe; Président Association des Maires de Guadeloupe ; Maires de St-Claude, Basse-Terre, Gourbeyre, Baillif,
Vieux-Fort, Trois-Rivières, Capesterre Belle-Eau, Vieux-Habitants; Groupement Gendarmerie St Claude BOER ; Dir,
du Parc National de Guadeloupe; Dir, Office National des Forêts, Dir, Régional de l’Environement ; Médias: France-
Antilles; Sept Mag ; AFP; Télé Guadeloupe (RFO) ; La Une TV / Radio ; Canal 10 ; Eclair TV / Radio Basse-Terre ;
Radio Guadeloupe (RFO) ; RCI, Radyo Tanbou. Pour information et diffusion interne dans les services: Préfet
de la région Guadeloupe; Dir, de Cabinet, Préfecture; Chef Service Interministériel de Défense et Protection Civile,
Préfecture; C. Jaupart, Dir,, Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP); J-F Minster, Dir. Institut National des
Sciences de l’Univers (INSU); Y, Caristan, Président du CSERV; P. Tapponnier, Dir, Dépt. des Observatoires (IPGP);
J-L Cheminée, Dir, Observatoires Volcanologique (IPGP); J-P Viodé, Dir, Obs. Volcanol. de la Montagne Pelée
(IPGP); T. Staudacher, Dir. Obs. Volcanol. Piton de la Fournaise (IPGP) ; Réunion; http://www.ipgp.jussieu.fr;
Montserrat Volcano Observatory (MVO); Météo France; BRGM; Seismic Research Unit, Trinidad; Caribbean Disaster
emergency Response Agency (CEDERA).