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un loyer, etc. tout cela lui permet de faire du pain qu’il vend. La valeur ajoutée c’est la
différence entre le prix de vente du pain et le coût de tout ce qui a été nécessaire pour le
fabriquer.
La valeur ajoutée ainsi obtenue sert à payer le salaire du boulanger s’il est employé et de
rémunérer les capitaux qui ont été investis dans la boulangerie pour qu’elle puisse fonctionner
(machines, comptoirs, locaux, etc.) ainsi que les intérêts et bénéfices dus aux propriétaire, aux
préteurs et investisseurs.
En France, cette valeur ajoutée, fabriquée par toutes les entreprises du pays (les grandes
comme les petites, les artisans, les commerçants, les agriculteurs, les professions libérales, les
services non marchands, etc.) est additionnée au niveau national par l’INSEE (Institut National
de la Statistique et des Etudes Economiques). Le résultat de l’addition de toutes ces valeurs
ajoutées donne le PIB.
Le PIB se calcule mensuellement, trimestriellement ou annuellement au niveau national,
régional, départemental…
Problème : le PIB ne rend pas compte de toute l’activité économique d’un pays :
certains disent qu’il ne rend pas compte de sa santé économique réelle !
En effet beaucoup d’activités échappent aux mesures et contrôles de nos comptables
nationaux de l’INSEE. Tout ce qui est gratuit : les activités que l’on fait pour soi même
(bricolage, jardinage, entretien, etc.), le troc, les systèmes d’échange locaux, les échanges
entre voisins, etc. Le travail au noir échappe aussi partiellement à cette comptabilité. Comme
par hasard toutes ces activités non répertoriées ont tendance à se développer quand
l’économie « officielle » va mal !
Le PIB est donc un instrument très approximatif de mesure de la santé d’une économie !
Pire que cela : la croissance du PIB peut être due à des causes qui n’ont rien à voir avec
la création de richesses utiles à la société.
Ainsi les accidents de Tchernobyl et de Fukushima ont généré une activité importante, donc
du PIB, juste pour contenir la contamination radioactive ! Les inondations génèrent de la
valeur ajoutée (donc du PIB) pour beaucoup d’entreprises (BTP, assurances, etc.) juste pour
remettre en état des biens déjà existants. Paradoxalement les catastrophes de toute nature, les
intempéries, etc. contribuent à l’augmentation du PIB, sans apporter un quelquonque progrès
matériel ou augmenter la satisfaction des besoins.
Horreur ! Le PIB mesure aussi de la croissance qui détruit !
La consommation accélérée des énergies et des matières premières non renouvelables fait le
bonheur des pétroliers et des industriels de tout poil en créant pour eux plein de valeur
ajoutée, donc une augmentation du PIB. L’extension de la consommation à de nouveaux pays
qui émergent, l’explosion de la population planétaire semble faire miroiter de nouvelles
perspectives de croissance. Mais une croissance indéfinie est-elle possible ? Assurément non,
déjà nous mangeons notre capital : pour chaque année d’activité économique il faudrait les
ressources annuelles de 2 planètes comme la nôtre pour satisfaire notre consommation. Sans
compter que notre croissance pollue, détruit, impacte le climat !
La croissance du PIB n’a donc que peu de choses à voir avec le bonheur du genre
humain !