ECONOMIE – CHAPITRE 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne. II) Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ? Introduction : Union européenne (UE) : association volontaire d’États européens, dans les domaines économique et politique, afin d’assurer le maintien de la paix en Europe et de favoriser le progrès économique et social. Union économique et monétaire (UEM) : accord entre les pays membres de l’Union européenne visant à créer une monnaie unique (l’euro) et à transférer leur souveraineté monétaire à une banque centrale unique : Banque centrale européenne. L’UE est la 1ère puissance économique du monde, elle a le PIB le plus important : - elle représente 20% du PIB mondiale - 37% du commerce mondial s’est fait avec ou à l’intérieur de l’UE - dans le classement des 500 plus grosses FMN 1/3 sont européennes L’UE repose sur le commerce et l’Etat de droit, cela se traduit par des institutions comme la Cours Européenne des Droits de l’Homme, dont les décisions ne peuvent pas être remises en cause, car il n’y a rien au-dessus. Quelques dates : 1957 : Traité de Rome 1979 : Système monétaire européen (parité fixe) 1986 : Acte unique, qui pose les bases du nouveau marché unique 1988 : Création de l’union monétaire, appliquée en 1999 1992 : Traité de Maastricht (mise en place de l’euro) 1 A) Qu’est-ce que le projet européen ? Le but des fondateurs de l’UE est de maintenir la paix après l’expérience des 2 Guerres mondiales. En effet, ils se sont inspirés de l’idée de Montesquieu selon laquelle « L'effet naturel du commerce est de porter à la paix. », pour cela il faut favoriser l’enrichissement de la population, les liens économiques et culturels. Un projet politique → créer des Etats unis d’Europe en favorisant l’intégration économique d’abord pour ensuite arriver à l’intégration politique. On crée un grand marché qui va rendre nécessaire des institutions et une union politique. Il y a aussi l’idée d’un espace démocratique qui peut être une alternative à la domination des USA. Une culture commune → renforcer les liens culturels (avec ERASMUS par ex), valoriser une identité commune, faciliter les coopérations, mettre en place des politiques communes. Des stratégies d’élargissement → elles ont souvent été faites rapidement avant d’avoir le schéma institutionnel nécessaire pour accueillir de nouveaux pays, notamment à la chute du bloc soviétique pour éviter que certains pays tombent sous l’influence de la Russie en reconstruction. C’est pourquoi elles soulèvent des débats : retard de richesse et de développement des nouveaux entrants, création d’1 concurrence fiscale et sociale au sein de l’UE, difficile de gérer une union politique à plusieurs (on a revu les procédures de vote en prenant en compte la population) point de vue différent entre les différents membres (fédéralistes et ceux qui veulent garder leur souveraineté) problème culturel (adhésion de la Turquie par ex) 2 piliers du projet éco : Le marché, on cherche à appliquer la loi de la Concurrence Pure et Parfaite La monnaie commune, on cherche à supprimer les frais de change pour les entreprises, éviter les guerres monétaires entre pays, avoir un instrument pour concurrencer le Dollars. Les pays de l’UE ont atteint l’Union économique et monétaire. L’intégration économique internationale se fait en 5 étapes décrites par Béla Balassa dans sa typologie en 1961 : 2 L’intégration économique se fait par des accords, souvent entre pays proches, pour construire un marché commun. Ce genre de politique poussée avec de l’intégration nécessite la création d’institutions. Dès le Traité de Rome, il y avait des éléments de l’Union économique avec des politiques communes : marché commun (1968) suppression des droits de douane, restrictions des exportations et importations, tarifs douaniers communs marché unique (1986-1993) suppression obstacles à la circulation des facteurs de productions et des capitaux + harmonisation politiques fiscales (TVA) + mise en place de normes techniques et sanitaires pour favoriser l'homogénéité et la transparence des produits + suppressions des visas + politique des 3D + liberté à l’installation professionnelle dans l’UE. Objectifs : garantir la paix baisse des prix pour une hausse du PA hausse de la compétitivité et nouveaux débouchés pour les entreprises meilleure allocation des facteurs de production donc croissance baisse du chômage économie d’échelle Cependant, la construction européenne n’a pas respecté l’ordre des étapes de l’intégration économique de Balassa. En effet dès 1962, avec la Politique Agricole Commune (PAC) on met déjà en place des politiques communes. On s’est aussi tout de suite doté d’institutions. 3 Avec les Politiques communes, on cherche à favoriser l’intégration des pays. Exemple de politiques communes : PAC (environ 35% du budget de l’UE) elle passe par un contrôle des prix et des subventions. Elle vise à garantir l’autonomie alimentaire de l’UE, augmenter la productivité pour baisser les prix, avoir une meilleure allocation des facteurs de production. Politique de cohésion : vise à harmoniser les niveaux de développement et de richesse des pays de l’UE. Ces politiques passent par des fonds structurels qui vont financer les régions pauvres pour plus de développement et rejoindre la moyenne européenne (surtout pays du sud). Mais le budget de l’UE diminue, car les pays n’arrivent pas à se mettre d’accord. 1% du PIB européen est dédié à la politique de cohésion, 2/3 de ce budget vient de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de la Grande Bretagne. De plus il n’est pas autonome, l’UE n’a pas le droit de lever des impôts. Politique de concurrence, idée qu’il faut des institutions pour le bon fonctionnement du marché, une concurrence loyale, protéger les entreprises des abus de positions dominante ou d’entente, protéger le consommateur, éviter la concentration, éviter que les états avantagent leurs entreprises. Politique commerciale commune, l’UE négocie directement dans la dimension multilatérale, c’est à dire avec les autres pays. La prise de décision se fait selon le principe de subsidiarité → on laisse le plus petit échelon compétant prendre les décisions, car il est plus proche du terrain et pourra mettre en place des politiques plus efficaces. L’UE intervient s’il y a un problème. Double objectif de l’UE : Logique d’intégration : (régionalisation) développement des liens entre pays de l’UE, on en attend une hausse des échanges intra-européens. Logique multilatérale : (mondialisation) développement commerce international entra l’UE et les autres pays du monde. On peut dire que l’UE va plus loin que les USA dans le libre-échange bien qu’ils en soient les pères fondateurs. Synthèse : Suite aux élargissements successifs, l’Union européenne à 28 représente la première économie au monde en termes de PIB. La part de l’Union européenne dans les échanges de marchandises est la plus importante au monde (40%). L’Union européenne est née de la volonté, portée par quelques hommes d’état européens, de construire un espace de paix et de prospérité. Pour ces pères fondateurs de l’Europe, le 4 développement du commerce entre les peuples doit faciliter le maintien de la paix. L’Union économique et monétaire est l’aboutissement d’un processus d’intégration régionale progressif décrit par Bela Belassa. Le marché unique, couronné par la mise en place d’une monnaie unique, est le principal moteur de l’économie européenne. Il permet la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes, inspiré par l’idéal d’une concurrence pure et parfaite. En ouvrant leurs marchés, les Etats membres espèrent une intensification de la concurrence et de la logique de spécialisation, des gains de productivité, des économies d’échelle et donc une croissance plus dynamique. En laissant circuler librement les facteurs de production, ils espèrent une meilleure allocation de ces facteurs. La construction européenne est un processus original marqué par l’élargissement progressif à un nombre toujours plus grand de nations, par la création d’institutions politiques supranationales propres à l’union régionale, et la mise en place de politiques communes, pour favoriser le développement économique et compenser l’hétérogénéité de développement des territoires en Europe. Dans le même temps l’Europe participait aux négociations commerciales multilatérale, réduisait progressivement ses droits de douane et s’ouvrait aux échanges avec les pays tiers, afin de développer à la fois les échanges intraeuropéens et les échanges avec le reste du monde. B) La mise en œuvre d’une monnaie unique Le passage à la monnaie unique va prendre environ une décennie. Dans le traité de Maastricht (1992) ont défini les étapes pour y arriver, on passe alors d’un marché unique à une Union économique et monétaire. Raisons d’une plus grande coopération monétaire : Avec la mondialisation, les pays ont de + en + de mal à mener des politiques autonomes, les politiques de relance se heurtent à la contrainte extérieur. Les politiques nationales deviennent inefficaces. Instabilité économique à cause des taux de change flottants Divergence de santé économique entre les pays, inflation, dépréciation Relance keynésienne ne fonctionne plus comme avant, donc on rétablit un système de parité fixe entre les monnaies. Système monétaire européen (1979) → parité fixe : La parité doit être défendue par la BC, mais le système ne va pas bien fonctionner, car il reste des divergences éco. De plus plusieurs pays baissent arbitrairement la valeur de leur monnaie (dévaluation compétitive). A partir des années 80 → monnaie spéculative 5 Le Triangle d’incompatibilité : Cette incompatibilité a mené à la mise en place de la monnaie unique Robert Mundell, économiste américain, a expliqué que la politique monétaire a 3 grands objectifs : Stabilité des taux de change, qui assure un horizon économique clair aux entreprises Indépendance de la politique monétaire, qui permet de fixer le niveau des tx d’intérêt en fonction des besoins internes de l’éco Intégration financière, permet d’accéder aux marchés mondiaux des capitaux au meilleur prix. Impossible de réaliser les 3 en même temps, donc il faut choisir. L’UE fait le choix de la parité fixe. Dans les années 80, elle choisit de favoriser les capitaux, donc elle ne peut pas avoir l’autonomie de la politique monétaire. Mundell était partisan de l’euro, pour lui il faut créer une BC européenne qui pourra mener des politiques monétaires indépendantes. La monnaie unique leur permet donc de retrouver une autonomie en termes de politique monétaire. Avantages attendus de la monnaie unique : Supprimer le risque de change (somme perdue lors d’1 conversion de monnaie) Redonner visibilité aux entreprises Gagner en transparence en termes de prix et de coûts, ce qui améliore les conditions de la concurrence sur le marché Faciliter circulation des capitaux Meilleure allocation des facteurs de production Empêcher la dévaluation compétitive Limiter déficit public Mais pour mettre en place la monnaie unique, il faut une certaine convergence entre les pays afin que la BCE puisse mettre en place des politiques harmonieuses et plus adaptées et baisser les taux d’intérêt. Critères de convergences : définis dans le traité de Maastricht Déficit publique inférieur à 3% du PIB → pour maintenir la stabilité, favoriser la croissance (investissements, épargne) et la baisse des taux d’intérêt. En effet, déficit = création de monétaire = inflation. 6 Dette publique inférieure à 60% du PIB → les états y consacrent une grande partie du budget et elle diminue les marges de manœuvres. Service de la dette : part des ressources allouées au remboursement de la dette pub, elle permet d’investir (recherche, infrastructures…) ou de baisser les impôts. Taux d’inflation maîtrisé (qui ne dépasse pas plus de 1.5 point la moyenne des 3 pays les moins inflationnistes) Taux d’intérêt convergents (qui ne dépassent pas plus de 2 points le taux moyen observé dans les 3 pays où ces taux sont les plus faibles) Taux de change convergents (stabilisés depuis au moins 2 ans dans la fourchette de 2.25% autour de taux pivot) Les critères de convergences, à travers cet assainissement des finances publiques, permettent de laisser jouer les stabilisateurs automatiques. Stabilisateurs automatiques : effet mécanique du budget de l’état qui lutte contre la récession. - PERIODE DE RECESSION : ↓ recettes et ↑ des dépenses publiques (chômage par ex) pour stabiliser l’éco, on donne du PA aux consommateurs, on fait une demande aux entreprises pour maintenir leur activité. Cela provoque un déficit qui a un effet stabilisateur. - PERIODE DE CROISSANCE : ↑recettes et ↓ dépenses publiques, donc on retrouve un équilibre ou un solde budgétaire positif (=marge de manœuvre pour mettre en place des politiques). On peut donc dire que les critères de convergences favorisent la croissance et l’emploi. Mais tous les critères de convergences n’ont pas été respectés par tous les pays comme la Belgique, l’Italie ou l’Espagne, pourtant ils ont été intégrés. Les succès de l’€ : C’est une monnaie forte signe d’une économie puissante. Aujourd’hui, elle est la 2ème monnaie de réserve dans le monde, ce qui signifie qu’elle est utilisée dans les échanges. C’est aussi un succès de politique monétaires dans la réduction de l’inflation. On dit que l’€ est fort, car il s’apprécie face au dollar et au yen. Avantages de l’€ fort : Baisse les prix des importations (atténue le coût de la flambée du pétrole) Baisse la valeur des consommations intermédiaires pour les entreprises, donc hausse de la compétitivité prix Pousse les entreprises à faire des gains de productivité, à faire plus d'efforts pour baisser leurs coûts et donc redevenir compétitives par rapport aux entreprises étrangères. 7 Inconvénients de l’€ fort : Pénalise la compétitivité des entreprises européennes sur le marché mondial Produits européens plus chers que dans d’autres pays, donc baisse des exportations et des parts de marché (baisse des recettes de l’état) Donc baisse du solde commercial (différence entre exportations et importations) Exerce une pression à la baisse sur les salaires, surtout ceux des travailleurs les moins qualifiés, pour que les entreprises regagnent en compétitivité (baisse des cotisations pour l’état) Une dépréciation de l’€ serait donc favorable aux entreprises exportatrices, mais dans ce cas elle pénalisera les consommateurs (produits importés plus chères), mènera à une hausse des coûts de productions et une baisse de la compétitivité. Synthèse : La monnaie unique évite aux Etats l’instabilité monétaire qu’ils ont connus depuis 1973 et la, mise en place d’un régime de taux de change flottant (dévaluation compétitives, dépréciations…). La Communauté européenne a fait le choix des changes fixes à travers le Serpent monétaire et le SME. Puis, l’Union européenne a fait le choix de la libre circulation des capitaux. Ces deux choix effectués, l’indépendance des politiques monétaires n’étaient plus possible, ce qui a conduit à la mise en place de la monnaie unique (triangle d’incompatibilité de Mundell). La monnaie unique a permis à partir de 1999 de favoriser les échanges intra-européens en supprimant les frais de changes pour les entreprises, et en facilitant la circulation des capitaux. De plus, la monnaie unique rend impossible les stratégies monétaires noncoopératives (dévaluation compétitives). La mise en place de critères de convergences doit permettre la limitation des déficits publics, dans le but de libérer l’épargne des ménages au profit de l’investissement et de la croissance, mais aussi de maintenir la stabilité et la crédibilité de l’euro afin de favoriser la baisse des taux d’intérêts. Cependant, du fait de divergences persistantes entre économies, les critères de convergence n’ont pas toujours été respectés. L’Euro, monnaie stable dans un contexte d’inflation maitrisé, est attractive pour les investisseurs mondiaux, ce qui lui a permis de bénéficier de taux d’intérêts plus bas. L’Euro, adopté par 18 pays, est aujourd’hui une monnaie forte, signe de sa puissance, et a pris une place importante dans les réserves de change mondiales. Cependant ce taux de change élevé vis-à-vis notamment du dollar, pénalise les exportations européennes. 8 C) La difficile coordination des politiques économiques dans l’UE La monnaie unique nécessite une certaine coordination des politiques économiques, or l’Union européenne ne s’est pas dotée d’outils budgétaires permettant de mettre en place des politiques coordonnées. Les pays ont une autonomie budgétaire contrainte par le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) et ils n’ont pas de souveraineté monétaire. Pour ces raisons, l’Union Economique et Monétaire ne permet pas de mettre en place des politiques mixtes. Politique mixte : politique qui associe une politique monétaire et une politique budgétaire. Politique conjoncturelle : politique menée à court terme par l’état, qui vise à rapprocher la croissance potentielle de la croissance effective et réduire les déséquilibres macroéconomiques. Deux outils : politiques monétaires et politiques budgétaires. Politique monétaire : vise à réguler l’activité à travers la monnaie en circulation. Politique budgétaire : réguler l’activité économique à travers le niveau des dépenses publiques ou des politiques fiscales grâce à une politique de rigueur ou de relance. Le PSC freine les politiques de relance en période de récession, car les états ne peuvent pas avoir de déficit trop important. C’est pourquoi les keynésiens pensent qu’il est un frein à la croissance. Politique de relance : elle se caractérise par une hausse des dépenses publiques et une baisse de la fiscalité pour stimuler l’économie et baisser le chômage. La crise de la zone euro : Différentes positions sur les responsables de la crise : Pour certains, la zone euro présente des vices de construction, elle n’a pas été assez pensée, on n’a pas créé les outils budgétaires nécessaires ou encore les mécanismes de coopération pour garantir la stabilité de la monnaie unique. Les règles sont trop contraignantes. Pour d’autres, ce sont les politiques. Mauvaise gestion des pays du sud (Grèce), mauvaise gestion des endettements (Espagne), dumping fiscale (Ireland). Différentes positions sur les stratégies pour sortir de la crise : Imposer à tous les pays des politiques de consolidation budgétaire et des réformes structurelles d’inspiration libérale. Inciter les chômeurs à retrouver du travail et politique de l’offre pour améliorer la compétitivité des entreprises. 9 Maintenir des politiques budgétaires expansionnistes pour soutenir l’activité, demander à la BCE de garantir les dettes publiques, mettre en place des politiques de relance. Différentes positions sur les marges de manœuvres des politiques budgétaires : Il faut des règles strictes, que les marchés puissent surveiller les politiques budgétaires et que l’état gère l’économie en « bon père de famille ». Il faut laisser des marges de manœuvres aux états, car les situations éco sont différentes. Il faut aussi une coordination des politiques éco, fiscale et en terme de protection sociale pour viser la croissance. Divergences : Depuis la création de l’euro, ils existent des divergences entre les pays à l’intérieur de la zone euro, mais aussi entre la zone euro et ses partenaires. Explications : Investissements Recherche et Développement aux USA et au Japon ˃ aux européens Population vieillissante en Europe Productivité euro plus faible Durée annuelle du travail plus faible (moins de mobilisation du facteur travail) Différences sur la spécialisation Europe restreinte par le PSC D’autres facteurs ont aussi contribués au renforcement des divergences : Réformes Schröder (TVA sociale) : Politique non coopérative Les allemands ont augmenté leur TVA pour augmenter le prix des produits importés et augmenter la compétitivité prix des entreprises allemandes. C’est une dévaluation réelle qui va leur permettre Ainsi de gagner en part de marché, réduire leurs coûts de production. Mais le pouvoir d’achat des allemands baisse et la demande adressée à la France, principal partenaire de l’Allemagne, baisse aussi. Cela va engendrer une hausse des coûts de production, une dégradation de la compétitivité, une baisse des parts de marché et une baisse des exportations en France. Elargissements : L’UE a effectué des élargissements successifs avec des pays à faibles coûts salariaux, avec un retard de dév, une productivité du travail plus faible, des niv de protection sociale plus faibles, des structures de production archaïques. 10 Limites de la zone euro : Monnaie unique qui nécessite une convergence entre les pays, mais pas d’outils pour garantir cette convergence, l’harmonisation des politiques et la correction des déséquilibres. Pas assez de moyen pour garantir l’intégration des nouveaux entrants. Ecarts d’inflation : Après leur entrée dans la zone euro, les taux d’inflations des pays ont convergés vers ceux de l’Allemagne (critères de convergence). Une baisse de l’inflation a permis des taux d’intérêts bas. Mais une différence de taux trop importante avec les voisins va engendrer une hausse de la valeur de la monnaie, mais ce n’est pas le résultat recherché. Les taux d’intérêts faible on conduit plusieurs pays à s’endetter pour financer une croissance reposant sur la consommation. Ce sont surtout les pays du Sud qui se sont endetté au profit des pays du Nord. Cela va engendre une croissance par les coûts de productions, car la croissance de la masse monétaire ˃ couts de production, niveau de salaire ˃ productivité. Pour lutter contre ces écarts, la BCE va fixer des taux uniques bas, alors que certains pays auraient eu besoin de taux haut pour maîtriser l’inflation et retrouver une compétitivité prix. On peut dire que des taux d’intérêt réels négatifs permettent de faire diminuer la valeur de la dette, car avec une dette qui ne bouge pas, l’inflation augmente les revenus. Zone euro, zone monétaire optimale ? Selon Mundell, pour qu’une monnaie unique soit efficace, il faut : Une libre circulation des facteurs travail et capital (capitaux vers zone plus dynamiques, Hommes vers zone plus prospère) Des situations économiques convergentes Des mécanismes pour pouvoir corriger des déséquilibres (budget qui permet des transferts d’1 pays à l’autre) La mobilité des capitaux existent dans la zone euro, mais la mobilité du facteur travail est souvent freinée par des barrières culturelles par ex (langues…) Principe de stabilisation automatique : principe selon lequel les régions les moins dynamiques reçoivent de l’argent de l’état fédéral pour compenser les chocs. Or la zone euro ne dispose pas de fédéralisme budgétaire et de tous les critères de mobilité, donc elle n’est pas optimale. 11 Réponses à la crise de la zone euro : Avant l’euro, les états dévaluaient leur monnaie pour restaurer leur compétitivité prix. Avec l’euro, pour restaurer leur compétitivité prix, les états peuvent : Baisser les coûts du travail Faire du dumping fiscal (stratégie non coopérative) Investir dans la Recherche et le Développement (mais que à long terme) Mais ces stratégies peuvent renforcer les divergences entre les pays. Pour en atténuer les effets indésirables, il faut que les pays relancent leur demande intérieure. Pour résoudre les dysfonctionnements de la zone euro, il faudrait : Harmoniser les politiques fiscales Se doter d’1 budget fédéral Coordonner les politiques économiques La crise des subprimes a été révélatrice : Des divergences dans la zone euro De la crise bancaire (ce sont des banques systémiques qui peuvent entraîner la faillite de tout le système), crise de solvabilité De la crise des dettes souveraines Mécanismes institutionnelles apportées à la crise euro : Traité sur la stabilité la croissance et la gouvernance (TSCG) → on prévoit des règles pour garantir la discipline budgétaire, l’une d’elles est « la règle d’or » budgétaire, on renforce les règles avec des sanctions pour empêcher un trop grand déficit. Mécanisme Européen de Stabilité (MES) → permet d’aider les pays qui ont du mal à s’endetter, 700 milliards d’€ et le mécanisme peut s’endetter pour se financer. Les pays qui demandent cette aide doivent être signataire et accepter d’être dépendant du FMI. Union bancaire → on voulait séparer l’activité des banques dépôts de celle des banques d’investissements pour que l’une n’engendre pas la chute de l’autre. On a fait un mécanisme de surveillance et des simulations de crise pour voir comment les banques réagissent. Action de la BCE → baisse des taux directeurs, prête de l’argent aux banques (environ 350 milliards d’€), rachète les dettes publiques (réponse la plus efficace) Mesures d’austérité → on essaye de faire converger les économies en poussant les pays du Sud à appliquer ces mesures d’austérité (↓ salaires, ↓ prestations sociales, privatisation des entreprises…) 12 Limites de ces mécanismes : Les politiques d’austérité maintiennent les pays dans la récession Plusieurs pays n’ont pas signé les accords Le MES ne pourra pas aider plusieurs pays en cas de crise majeur Il y a toujours des banques systémiques Il y a des politiques non coopératives donc pas de convergence Il faut aller vers plus de fédéralisme et mettre en place des outils qui permettront une zone euro plus optimale. Les états devront abandonner leur souveraineté pour que le gouvernement économique puisse les encadrer. Synthèse : L’introduction de la monnaie unique renforce l’interdépendance entre les économies européennes, ce qui nécessite la mise en place d’instruments comme le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC), visant à assurer la stabilité de la monnaie européenne et à favoriser la croissance. Cette interdépendance croissante nécessite par ailleurs une coordination croissante des politiques économiques au niveau européen. En effet la zone euro a une politique monétaire unique confiée à une banque centrale indépendante, la BCE, dont l’objectif prioritaire est la lutte contre l’inflation, mais des politiques budgétaires qui restent de la compétence des Etats-membres, qui sont contraintes par le PSC. Il est donc impossible de mener une véritable politique mixte dans l’UEM, comme le font d’autres zones (USA, Japon). Or, les écarts se sont rapidement creusés dans la zone euro, du fait des élargissements successifs à des pays présentant des productivités et des coûts salariaux plus faibles, mais aussi en raison des politiques non coopératives, fiscales ou sociales, menés par différents pays (délocalisations, réformes Hartz en Allemagne …). Les écarts d’inflation dans un contexte de taux bas permis par la monnaie unique, ont conduit plusieurs pays à connaitre des taux réels négatifs, et donc à s’endetter au-delà du raisonnable, pour financer une croissance reposant sur la consommation. Avec comme conséquence le creusement progressif de leurs déficit extérieurs (du fait d’importations massives, et de la dégradation de leur compétitivité-prix due à l’inflation). De plus, la zone euro est sans doute marquée par un vice de construction, souligné dès l’origine par plusieurs économistes : pour fonctionner, une zone monétaire dotée d’une monnaie unique ne dispose plus de l’instrument des taux de change pour corriger les déséquilibres. Elle doit donc pouvoir compenser cette absence par une forte mobilité des facteurs de production (les chômeurs et les usines sont censés se déplacer des zones les plus touches vers celle qui restent dynamiques), ou bien des mécanismes de compensation fiscaux qui impliquent l’existence d’un budget fédéral. Or la zone euro ne présente pas ces caractéristiques : par exemple, le rapport entre le budget fédéral de l’UE et des USA est de 1 13 à 25. Elle n’est donc pas une zone optimale ; Enfin, la coordination des politiques économiques souffre de la difficulté de prise de décision dans une Europe à 28 : l’élargissement a été plus rapide que l’approfondissement institutionnel. En effet le partage de compétences au sein de l4UE repose sur le principe de subsidiarité, selon lequel les états conservent leur souveraineté, l’UE n’intervenant que si son action est plus efficace qu’une action nationale. Cependant de nombreux domaines essentiels restent du ressort exclusif des états-membres. Ainsi, la zone euro souffre sans doute d’un déficit fédéral permettant de redistribuer des ressources entre états membres afin de réduire les déséquilibres, ainsi qu’une harmonisation fiscale et sociale entre états membre. Cependant, des mécanismes nouveaux ont été mis en place pour remédier à la crise des dettes souveraines : une règle d’or de stabilité budgétaire qui renforce le PCS (déficit structurel inférieur à 0,5%), ainsi qu’un mécanisme européen de stabilité (MES), fonds de secours destiné à faire baisse le taux d’intérêt des pays les plus fragiles en achetant leur dette souveraine. 14 Définitions Union européenne (UE) : association volontaire d’États européens, dans les domaines économique et politique, afin d’assurer le maintien de la paix en Europe et de favoriser le progrès économique et social. Union économique et monétaire (UEM) : accord entre les pays membres de l’Union européenne visant à créer une monnaie unique (l’euro) et à transférer leur souveraineté monétaire à une banque centrale unique : Banque centrale européenne. L’Etat de droit : état dans lequel les citoyens et l’état sont soumis à des droits. Concurrence Pure et Parfaite : modèle de concurrence défini par 5 conditions : - Libre entrée et sortie des agents éco sur le marché - Homogénéité des produits - Transparence du marché (info parfaite et gratuite pour les agents éco) - Atomicité du marché (plusieurs acheteurs et vendeurs pour qu’aucun acteur ne puisse influencer seul le prix d’équilibre) - Mobilité des facteurs de production Politique de cohésion : vise à harmoniser les niveaux de développement et de richesse des pays de l’UE. Logique d’intégration : (régionalisation) développement des liens entre pays de l’UE, on en attend une hausse des échanges intra-européens. Logique multilatérale : (mondialisation) développement commerce international entra l’UE et les autres pays du monde. Service de la dette : part des ressources allouées au remboursement de la dette pub, elle permet d’investir (recherche, infrastructures…) ou de baisser les impôts. Stabilisateurs automatiques : effet mécanique du budget de l’état qui lutte contre la récession. Appréciation : hausse de la valeur d’une devise par rapport à une autre devise. Dépréciation : baisse de la valeur d’une devise par rapport à une autre devise. Politique mixte : politique qui associe une politique monétaire et une politique budgétaire. 15 Politique conjoncturelle : politique menée à court terme par l’état, qui vise à rapprocher la croissance potentielle de la croissance effective et réduire les déséquilibres macroéconomiques. Deux outils : politiques monétaires et politiques budgétaires. Politique monétaire : vise à réguler l’activité à travers la monnaie en circulation. Politique budgétaire : réguler l’activité économique à travers le niveau des dépenses publiques ou des politiques fiscales grâce à une politique de rigueur ou de relance. Politique de relance : elle se caractérise par une hausse des dépenses publiques et une baisse de la fiscalité pour stimuler l’économie et baisser le chômage. Politique mixte : politique qui associe une politique monétaire et une politique budgétaire. Dévaluation : politique volontaire de la BC qui va chercher à déprécier le cours de la monnaie. Principe de stabilisation automatique : principe selon lequel les régions les moins dynamiques reçoivent de l’argent de l’état fédéral pour compenser les chocs. 16