Faits historiques Avenchois

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FAITS HISTORIQUES AVENCHOIS Avenches, qui tire son nom de la déesse des eaux helvète « Avencia », a une origine fort ancienne. On connaît les périodes helvète et romaine, mais fort peu celle lacustre. Cependant à la plage, entre l’Eau Noire et le Restaurant, on a découvert lors des basses eaux de 1947 une importante station lacustre qui, fouillée en partie, a permis de retrouver de multiples objets tels que couteaux, armes, aiguilles, poteries, etc. Au temps des Helvètes, Avenches était la plus importante des douze places fortes de ce peuple. Cependant selon une théorie récente, cette place devait plutôt être sur le Mont‐Vully. De cette époque, on a toutefois retrouvé près du Cigognier, sous le sol romain, les traces de deux huttes rondes munies d’un foyer et, dans les environs, quelques poteries et armes ; au Musée, se trouve surtout un coin pour battre la monnaie. En 58 avant notre ère, les Helvètes prirent le chemin de la Gaule après avoir brûlé villes et villages. Mal leur en prit puisqu’ils furent battus et durent rentrer lamentablement dans leur partie pour y subir l’autorité de Rome. Peu après, les légionnaires vétérans vinrent s’établir à Avenches, suivis par d’autres Romains, fonctionnaires, commerçant, etc., ce qui eut pour effet de développer assez rapidement la ville qui atteint toute sa splendeur sous les Flaviens et les Antonins dès la fin du 1er jusqu’au 3ème siècle, particulièrement sous le règne de Vespasien, qui y avait passé une partie de sa jeunesse, son père s’y étant établi comme banquier. Il éleva sa ville d’adoption au rang de colonie romaine avec le titre un peu long de « Colonie pieuse, flavienne, fidèle, siège des vétérans et Helvètes alliés ». Des édifices grandioses furent construits, entre autres le Théâtre, les Temples du Cigognier et de la Grange du Dîme, l’Amphithéâtre, le Forum, des Thermes alimentés par des aqueducs captant des sources à dix kilomètres à la ronde, dont on peut visiter les fragments restaurés. La muraille d’enceinte, cinq kilomètres et demi de longueur ‐ haute d’environ sept mètres ‐ large à sa base de deux mètres, était percée de quatre portes principales dont deux, celle de l’Est près de la Tornallaz et celle de l’Ouest au Faubourg, en bordure de la route de détournement (cette dernière en partie seulement) sont encore visibles. Puis vinrent les années sombres. Les Allemanes envahirent une première fois la Gaule et notre pays en 265. Avenches fut ravagée et sa population décimée. Les Romains ayant repoussé ces Barbares, la vie reprit son cours jusqu’en 354, année de la deuxième invasion qui fut plus terrible que celle du siècle précédent. La population ayant courageusement repris le dessus, on s’achemina avec des hauts et des bas vers la fin du 4ème siècle, moment où les légions romaines qui avaient repris le contrôle de la rive gauche du Rhin furent une nouvelle fois battues et anéanties. C’est alors la fin de la splendeur romaine en Helvétie et en même temps celle d’Aventicum, qui n’est plus qu’un champ de ruines. Les quelques survivants de ce nouveau désastre se replièrent alors au pied Sud‐Est de la colline et construisirent une nouvelle enceinte beaucoup plus petite. On suppose qu’elle devait partir de la Porte de l’Ouest pour s’appuyer sur le Théâtre et descendre ensuite en direction de la gare, rejoignant ainsi une partie de la Muraille romaine. Le christianisme apporté du Moyen‐Orient par les légionnaires helvètes s’était considérablement développé, si bien que les trois églises Saint‐Martin, Saint‐Etienne et Saint‐Symphariens furent construites. On en connaît les emplacements : le cimetière, entre les deux Poyas et la Grange du Dîme. Dans les vieux parchemins, il est fait mention de l’Hôpital du vieux bourg qui se trouvait près de l’église Saint‐Martin. A part cela, on ne sait presque rien de cette époque, si ce n’est que l’évêque de Windisch (Vindonissa) Grammatius transporta son siège à Avenches autour de l’an 500, puis, environ un siècle plus tard, Marius s’en alla se fixer à Lausanne. Malgré cela, les prélats portèrent durant longtemps encore le titre d’évêque d’Avenches. On suppose que le mur dit des Sarrasins, jouxtant le cimetière, est le seul vestige subsistant de cette époque. Au 11ème siècle, le bourg étant devenu humide et malsain, les anciens égouts romains s’étant détériorés, la population se fixa sur la colline et l’évêque Burcart d’Oltingen y fit ériger une enceinte enserrant la nouvelle ville. Plus tard vers 1260, son successeur, Jean de Cossonay, restaura la cité, l’agrandit et construisit les tours du Vully, de Benneville et celle du Château où se trouvaient le Tribunal de District et les anciennes prisons. L’amphithéâtre fut fortifié et une tour construite sur l’entrée principale, l’actuel Musée romain. Elle fut longtemps désignée sous le nom de Tour de l’Evêque. L’ancien vieux bourg disparut petit à petit et seules subsistèrent les trois églises, déjà mentionnées, qui furent maintenues en service conjointement avec celle actuelle de Marie‐Madeleine, jusqu’à la Réformation. Tombant en ruine à leur tour, elles furent démolies au cours du 17ème siècle. Avenches ne fut pas terre savoyarde comme la plus grande partie du Pays de Vaud, mais appartenait à l’évêque de Lausanne, comme les villages voisins de Faoug, Donatyre et Oleyres. Il y possédait une maison forte sur l’emplacement du Château et était représenté, au point de vue temporel, par un Mayor. Les Bourgeois avaient acquis des droits par les franchises de 1150 déjà. C’est ainsi qu’en 1239 Avenches et Fribourg étaient unis par un traité, les liant comme alliés et Confédérés. Il en fut de même avec Berne et Morat, un peu plus tard. Après la conquête des Bernois, notre cité devint le siège de leur représentent et le District actuel ainsi que Grandcour, Missy, Chésard et Chevroux fut érigé en baillage. De cette époque, il nous reste le Château agrandi par L.L.E.E. avec sa belle façade renaissance, les trois tours rondes et la barbacane qui l’entoure, l’Eglise transformée en 1711, la Maison de Ville, la Cure, diverses maisons, en particulier celle de M. Hans BÖGLI, Conservateur du Musée. Sous la République helvétique, le District d’Avenches (agrandi par l’attribution de dix‐sept villages fribourgeois) comme celui de Payerne, fut attribué au Canton de Sarine et Broye (Fribourg), sans grande satisfaction par la population. Lorsqu’en 1802 les Autorités de la République Helvétique envisagèrent de nouvelles rectifications de certaines frontières cantonales, l’ancien baillage d’Avenches demanda son rattachement au Canton de Vaud, ce qui fut accepté par un arrêté du 16 octobre de la même année. Durant les tractations, on entendait dire dans la région : « Si on ne peut pas devenir Vaudois, plutôt le retour à Berne que de rester Fribourgeois ! ». Jusqu’au début de ce siècle, Avenches ne changea guère malgré l’arrivée, dès 1826, de nombreux Israélites alsaciens. Cette communauté développa plusieurs commerces de chevaux (la Basse‐Broye s’adonnait à l’élevage de cet animal) ainsi que d’étoffes, de draps, de rubans, des épiceries, quincailleries. Il y a cent ans, cette communauté comptait plus de deux cent soixante personnes, puis elle se dispersa peu à peu au cours des années et, n’existant plus, sa Synagogue a été démolie en 1954. C’était une petite ville quelque peu aristocratique avec ses grandes familles bourgeoises, ses pensionnats de jeunes filles et jeunes gens venant en majorité de l’étranger. Puis elle se transforma peu à peu, les instituts disparaissant les uns après les autres durant la première guerre mondiale et les années qui suivirent ce conflit. Des fabriques s’implantèrent, de nouveaux bâtiments et villas furent construits surtout durant ces vingt dernières années. Le nombre d’habitants, qui était de 1’950 (pensionnats compris) durant les premières années de ce siècle, a diminué dès la guerre de 1914 ‐1914 pour atteindre son niveau le plus bas, 1’560 durant le second conflit mondial puis, dès cette période, a régulièrement augmenté pour atteindre actuellement 2’300. Malgré ce nombre modeste, Avenches a toujours été désignée sous le nom de ville dans les documents officiels des siècles passés. C’est la partie des Blanc, Blanchod, Bosset, Chuard, Debossens, Dessonnaz, Doleyres, Fornerod, Fornallaz, Guisan, Inmos, Rebaud, Revelly, Rosset, Senaud, etc. Notre cité a également un nom germanique : Wifflisburg, dérivé d’un chef barbare, Wibilis ou Wibilo, au 8ème siècle. Utilisé parfois jusqu’au début de ce siècle, son usage s’est perdu de nos jours quoique figurant dans le dictionnaire officiel PTT des localités. Nos armoiries, la « Tête de Maure » intriguent de nombreuses personnes. Son origine n’étant pas exactement déterminée, plusieurs hypothèses ont été émises. Il semble que celle d’un Maure (Sarrasin) soit la plus vraisemblable, car le souvenir de ces pillards est resté longtemps vivace dans la contrée. Nos documents, jusqu’au 15ème siècle, ne font pas mention du mur d’enceinte romain, mais des Sarrasins. Ce mot se perpétue de nos jours par un mur dit des Sarrasins, partant de l’angle Sud du cimetière en direction du carrefour près du Café de la Croix‐Blanche. Dans son armorial de 1597, Ruff décrit les couleurs de notre blason comme suit : de gueules au buste de Maure de sable, vêtu d’azur, au collet d’or, tortillé d’or. A un détail près (tortillé d’argent au lieu d’or) c’est celui que nous voyons maintenant. Avenches, décembre 1988 Yoland GOTTRAUX, archiviste communal 
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