Couteau suisse de l`auteur

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Couteau suisse de l’auteur :
L’équipe de rédac’ m’a permis de rédiger cette aide à l’attention de nos rédacteurs/auteurs,
afin de les aider à affronter leur pire ennemi : le français.
Cette aide se divise en deux grandes partes: écrire et relire. Chaque partie est ensuite divisée
en thème, pour vous permettre de retrouver rapidement quelque chose. Bonne lecture !
NB: tous les exemples donnés dans cette aide seront corrects. Des exemples de fautes
risqueraient en effet d’avoir l’effet contraire de celui désiré.
Partie I : écrire
La mise en forme :
Cela peut sembler un peu idiot à dire, mais on écrit pour être lu. C’est la règle vitale de
l’écrivain. Aussi, tâchez de vous demander si les gens liraient votre texte et rendez-le
accrocheur au possible autant par une bonne orthographe que par une bonne mise en intrigue
ou des règles bien faites.
Puis, dans le même ordre d’idée, demandez-vous si le style adopté est le bon. Une lettre qu’un
roi est censée avoir écrite devra être irréprochable et sera d’un langage soutenu, tandis que le
compte rendu d’un sergent de police moyen pourra comporter 2-3 fautes « stylistiques » et
utiliser des tournures plus argotiques.
Il est également important de différencier le genre littéraire du récit, à prendre au sens large
(pour moi, cela inclut également scénarios et aides de jeu) et règles brutes. Un récit peut se
permettre une mise en intrigue, des règles devront par contre être concises et claires. Un
exemple serait aussi parfois bienvenu.
Le public :
On l’oublie trop souvent, mais ce qu’on écrit doit être adapté au public visé. Il faut donc déjà
déterminer son public. Dans notre cas, on se demandera surtout si notre document peut-être lu
par des PJ ou non (spoiler ou non) et s’il se veut ouvert aux profanes ou non. Cela touchera
surtout les nouvellistes, mais il n’est pas inutile d’y réfléchir pour les autres.
Faire un plan :
Il est plus que sage de planifier ce que l’on veut écrire. Cela permet de mieux structurer le
texte et donc de le rendre plus clair. En plus, vous ne vous égarerez pas dans des thèmes
inutiles puisque vous aurez déjà décidé de ce qui sera traité ou non.
La concordance des temps :
Un des plus grands ennemis des contributeurs. En effet, il n’est pas toujours évident de
respecter cette règle. Rappelons là vite fait : « Dans une phrase ou dans un texte, le temps du
récit doit être cohérent. Ainsi, une même partie, sauf exceptions, ne pourra contenir un présent
et un futur, un futur et un passé, etc. En règle générale, un seul des 3 temps (passé, présent,
futur) est employé dans une même unité narrative. »
Voici un rapide résumé de l’appartenance des divers temps :
Présent : indicatif présent, participe présent
Futur : indicatif futur, indicatif futur antérieur (rare)
Passé : indicatif imparfait, indicatif plus que parfait (idée de durée, de répétition), indicatif
passé simple (action brève, clairement délimitée dans le temps), participe passé, indicatif
passé composé (conditions similaires au passé simple)
Subjonctif : majoritairement désuet, à utiliser avec parcimonie donc !
Enfin voici les deux plans de la narration :
-
Plan embrayé : plan de l’action, où le récit progresse. Temps généralement associés :
indicatif présent, indicatif passé simple, indicatif passé composé,
Plan désembrayé : plan de la description, le récit ne progresse pas. Temps
généralement associés : imparfait, indicatif présent
NB : le dialogue n’obéit pas formellement à la règle des plans, puisque c’est un personnage
qui raconte un récit. Ainsi un dialogue interrompt l’action, mais fait avancer le récit, tout en
pouvant utiliser pour ce faire de l’imparfait.
Pour le futur, il est presque exclusivement employé dans le cadre du dialogue ou comme effet
de suspens de la narration sous forme interrogative. Le conditionnel quant à lui sera employé
surtout dans le plan embrayé, mais son emploi dans le désembrayé reste possible.
Exemple :
« Kakita Domotai buvait un thé avec des amis lorsqu’un homme se présenta à lui comme
étant Bayushi Hide. Domotai comprit immédiatement la raison de la venue de cet homme .Il
se tourna vers ses amis et dit : « Samouraïs-san, si je meurs, vous porterez la nouvelle à notre
seigneur, il saura quoi faire» . Puis, il suivit le nouvel arrivant, se plaça face à lui, dans une
position traditionnelle de duel. Son adversaire fit de même. Tous deux suaient du fait de leur
intense concentration. Enfin, Hide frappa, manquant de peu Domotai, qui le coupa en deux
d’un geste rapide et mortel. Le duel était terminé. »
Mise en page :
Une bonne mise en page est quasiment indispensable si vous voulez être lu jusqu’au bout. Il
faut donc faire des paragraphes lorsque vous changez de sujet, par exemple lorsque vous
passez du plan désembrayé à l’embrayé. Ne pas hésiter à faire parfois des unités plus petites,
afin d’être plus clair.
L’usage du gras, du soulignement et de l’italique est également indispensable, bien qu’il doive
rester dans des proportions raisonnables. Le soulignement servira soit aux en-têtes des
rubriques, comme ici, soit à mettre l’accent sur quelque chose d’important. Le gras quant à lui
sert à faire ressortir quelque chose, il serait judicieux de l’employer à la place du
soulignement si ce dernier vous sert comme en-tête. L’italique enfin est le plus complexe à
utiliser. On l’emploiera surtout pour indiquer une citation ou une expression dans une autre
langue, comme ad hoc ou Va, je ne te hais point ! .
La ponctuation :
Il existe une chose autant si ce n’est plus terrible qu’un texte rédigé dans un français
approximatif, c’est un texte mal ponctué. Rappelons ici l’usage de divers signes, notamment
les virgules, points et la segmentation des mots d’une ligne à l’autre.
La virgule peut avoir plusieurs usages. Le plus courant est de marquer une transition après un
adverbe en début de phrase.
« Enfin, ils arrivèrent en France. » « Soudain, il sortit un couteau et poignarda la femme. »
Un autre usage courant est d’indiquer une liaison entre deux phrases qui pourraient être
indépendantes, en supprimant le mot qui se répète entre elles.
« Le train arrive à 16h. Le train arrive sur la voie sept. => Le train arrive à 16h, sur la voie
sept. »
Le troisième usage également très courant est la virgule avant une conjonction de
coordination (Mais où et donc or ni car).
« Elle voulut se défendre, mais il était trop tard. » « Il ne put entrer, car il n’avait pas de
billet. »
Un mot ou groupe de mots entre deux virgules n’est généralement pas indispensable à la
phrase, on pourrait s’en passer, mais il apporte une précision quant au mot précédent.
« Le ciel devint noir, comme par une nuit sans lune, alors qu’il était midi. »
Le point ne s’utilise lui que pour indiquer la fin d’une phrase. Toutefois, des petites phrases
sont parfois meilleures qu’une longue truffée de virgules. Lovecraft est un spécialiste de ce
genre de phrases. En règle générale, évitez les phrases avec plus d’une ou deux subordonnées.
« Cette histoire se déroule dans une pension, située au bord de la mer, en Pologne, en 1938, à
la veille de la Seconde Guerre Mondiale, lors des vacances d’été, placées sous le signe de la
peur cette année là. »
« Cette histoire se déroule dans une pension, située au bord de la mer, en Pologne, à l’été
1938. Les vacances cette année là étaient placées sous le signe de la peur. »
Lorsque l’on coupe un mot car il est trop long et qu’on arrive en fin de phrase, il est
nécessaire de savoir placé le tiret. On coupe le mot selon sa syllabisation et le tiret et placé à
la fin de la première ligne annonçant que le mot se poursuit à la suivante.
Exemple : « Ah quel beau con-glomérat ! »
L’amphibologie :
À mes souhaits ! Ce mot complexe signifie, selon wiktionary, je cite: « Arrangement des mots
d’une phrase qui peut la faire interpréter en deux sens différents et même contraires. »
Un exemple :
« Me Collant dit que la prostituée ne connaît pas son client. » Parle-t-on ici du client de
l’avocat ou de la prostituée ? Il est donc vital de bien réfléchir avant d’utiliser un pronom, car
dans certains contextes, cela peut-être trompeur.
L’art de la traduction :
On dit souvent : « traduire c’est trahir ! ». Cette maxime est tout à fait vraie, puisqu’un terme
dans une langue donnée n’aura pas exactement la même signification une fois traduit en
français. Réfléchissez donc au contexte dans lequel ce mot s’inscrit et n’hésitez pas à modifier
un peu le texte pour que la traduction ne soit pas du bête mot à mot mais bien une œuvre de
qualité.
Partie II : relire
Comment bien relire :
Divers théories existent à ce sujet. Le but étant de relire le moins possible son texte, car plus
on le lit, moins on voit les fautes. Deux grandes manières existent à mon sens :
-
Relire en entier, en réfléchissant à chaque terme, ce qui à comme gros inconvénient
d’être très long.
Relire en ciblant : d’abord les verbes, puis les noms, puis les adjectifs, etc. Sans doute
plus rapide puisque cela permet de se concentrer sur ses points faibles, mais plus
dangereux également car le texte est lu plus souvent.
Homophonie :
Ce terme désigne deux mots qui se prononcent la même chose, mais s’écrivent différemment
et ont un sens différent. Ainsi « sont/son », « ou/où », « tente/tante », etc. Il faut donc veiller à
ce que leur orthographe soit la bonne.
Auxiliaires être et avoir :
Ces deux verbes sont très importants dans la langue, car ils sont utilisés pour former les temps
composés de tous les autres verbes. On accorde toujours ce qui suit le verbe être (exception
faite des verbes avec un « se » tels que se succéder, se tenir, etc.) tandis que l’on accorde avec
avoir que si le complément est placé avant.
« Paul a mangé une pomme», pas d’accord car pomme, le complément est après. La pomme,
que Paul a mangée » accord, car pomme est avant.
Passé simple et participe passé :
Régulièrement, on rencontre des erreurs dues à une confusion entre l’indicatif passé simple et
le participe passé. Pour ne pas vous tromper, voici un conseil très simple : essayer de mettre
votre participe passé au féminin ou au pluriel. Si cela donne quelque chose de correct, c’est
que vous ne vous êtes pas trompez, par contre si cela vous semble bizarre, c’est que vous avez
mélangé avec l’indicatif passé simple. La terminaison –t est, sauf rares exceptions, réservée
au passé simple, pensez-y !
« Il a compris cette information », on peut bien dire : « Cette information a été comprise»,
mais il ne faut pas confondre avec : « Il comprit cette information. »
-er ou é ?
Grand dilemme que voilà ! Lorsque vous hésitez entre –er et –é, remplacez le verbe par le
verbe « prendre ».
Ainsi : « Il a mangé la pomme. » devient : « Il a pris la pomme » ou dans le cas contraire : « Il
voulait manger la pomme» donne : « Il voulait prendre la pomme » voire même : « La pomme
a été prise ».
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