Citoyenneté et démocratie à Athènes

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M. Burlot
Histoire - L’invention de la
citoyenneté dans le
monde antique
M. Burlot
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Au début du Ve siècle avant J-C, à Athènes, les Grecs inventent la
démocratie. La cité est désormais gouvernée par l’ensemble de ses
citoyens. Néanmoins, la citoyenneté y demeure restreinte à une
minorité.
A partir du Ier siècle avant J-C, la cité de Rome, à la tête d’un vaste
empire, diffuse son propre modèle de citoyenneté. Dans l’Empire
romain, la citoyenneté est progressivement ouverte à tous car elle est
conçue comme un moyen d’intégration.
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Chapitre 1 : Citoyenneté et démocratie à Athènes (Ve – VIe siècle avant J.-C.)
« La démocratie grecque était le pouvoir
pour chacun des citoyens de débattre, de
décider, de juger. C’était une liberté
politique, une liberté d’intervenir au niveau
de la cité. Mais aucun État ancien n’a eu
l’idée que les individus eussent des droits »
(Paul Veyne).
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Chapitre 1 : Citoyenneté et démocratie à Athènes (Ve – VIe siècle avant J.-C.)
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Chapitre 1 : Citoyenneté et démocratie à Athènes (Ve – VIe siècle avant J.-C.)
Carte 1 – Le territoire de la cité au Ve siècle avant J.-C.
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Chapitre 1 : Citoyenneté et démocratie à Athènes (Ve – VIe siècle avant J.-C.)
Au Ve siècle, Athènes est une cité prospère. Son rayonnement politique, économique et culturel
explique sa puissance.
Au niveau politique, la cité d’Athènes se démarque par une organisation et des institutions
originales : la démocratie. Le citoyen athénien est au centre de son fonctionnement.
La cité d’Athènes ne se résume pas à la ville d’Athènes. Dans l’Antiquité, quand on parlait de cité il
s’agissait de la ville principale et le territoire autour (campagne environnante et villes
secondaires).
La cité-État d’Athènes s’étendait sur environ 2650 km² et comptait 340 000 habitants.
Problématique : Comment fonctionnent la citoyenneté et la démocratie à Athènes aux
Ve et IVe siècles avant J.-C. et comment évoluent-elles ?
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I - Le fonctionnement de la citoyenneté à Athènes
A/ L’accès à la citoyenneté
Deux phalanges d'hoplites (vase grec du VIe siècle avant J.-C.)
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I - Le fonctionnement de la citoyenneté à Athènes
B/ Les droits et les devoirs du citoyen athénien
Mariage d’un citoyen athénien (à
gauche)
Pixis (boîte) en céramique à figure
rouge, Ve siècle, Paris, musée du
Louvres.
Une jeune femme quitte la maison de son
père et est conduite dans la maison de sa
nouvelle famille. Se marier avec une
Athénienne est un des droits réservés au
citoyen.
Les citoyens au banquet (à droite)
Cratère (vase à vin) à figure rouge, v. 450 av.
J.-C., Vienne, Kunsthistorisches Museum.
Les citoyens athéniens se retrouvent lors de
banquets (sumposion), dont les épouses sont
exclues.
Ces moments de réjouissances sont l’occasion
pour eux de parler des affaires politiques de
leur cité.
Tout citoyen est concerné par la défense de la cité
Bas-relief sur pierre, vers 410-400 av. J.-C., Athènes, Musée de l’Acropole.
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I - Le fonctionnement de la citoyenneté à Athènes
C/ Une cité inégalitaire mais unie
Un citoyen athénien et son esclave
Coupe à figures rouges, 450-460 av. J.-C., céramique
du musée du Louvre, Paris.
Reconstitution de la frise des Panathénées.
La frise en marbre mesure 160 m de long. Elle compte 360 personnages et 220 animaux
A. Les sacrificateurs
B. Les ergastines (jeunes filles qui appartenaient aux familles de
citoyens d'Athènes)
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II- La participation du citoyen à la vie politique et démocratique de la cité
Etude : « Périclès et la démocratie »
Doc 3 - Eloge de la démocratie athénienne :
Extrait du discours de Périclès à l’occasion des obsèques officielles des morts athéniens de la première année de la guerre du
Péloponnèse contre Sparte (431 - 430 avant. J.-C.). Périclès fait l’éloge d’Athènes. Les Spartiates ravagent alors la région d’Athènes,
l’Attique.
Buste de Périclès,
marbre,
copie
e
romaine, II siècle,
musée du Vatican,
Rome
Après l’inhumation, un citoyen désigné par la cité pour ses qualités intellectuelles et la considération dont il jouit, fait l’éloge des
morts dans un discours approprié à la circonstance. […]
« À quel régime devons-nous notre grandeur ? À quelles institutions ? À quels traits de notre caractère national ? Voilà ce que je
veux exposer devant vous, avant d’aborder l’éloge des morts. Je pense qu’il convient, en cette circonstance, que ces choses-là soient
dites et que vous tous, les citoyens comme les étrangers, qui êtes ici assemblés, aurez intérêt à les entendre.
La constitution qui nous régit n’a rien à envier à celles de nos voisins. Loin d’imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un
exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d’une minorité, on lui donne le nom de
démocratie. Mais si, en ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes tous égaux devant la loi, c’est en
fonction du rang que chacun occupe dans l’estime publique que nous choisissons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés
selon leur mérite plutôt qu’à tour de rôle. D’un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelques services à l’État,
l’obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle. Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette même
liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens, d’où la méfiance est absente. Les mêmes hommes peuvent s’adonner à leurs
affaires particulières et à celles de la cité ; les simples artisans peuvent comprendre suffisamment les questions politiques. Nous
considérons l’homme qui n’y participe pas comme un inutile. C’est par nous- mêmes que nous décidons des affaires et des lois de la
cité. Malgré cette tolérance qui régit nos rapports privés, dans le domaine public, nous craignons avant tout d’agir illégalement, […]
Nous obéissons aux magistrats qui se succèdent à la tête de la cité, comme nous obéissons aux lois, à celles surtout qui assurent la
protection des victimes de l’injustice et à ces lois non écrites qui attirent sur ceux qui les transgressent le mépris général. »
Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, livre II, fin du Ve siècle avant J.-C., trad. Denis Roussel, Gallimard, 1964.
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II- La participation du citoyen à la vie politique et démocratique de la cité
Extraits du texte définissant la démocratie
Références au cours et au schéma des institutions athéniennes
(p. 46)
(A quelle réalité Périclès fait- il référence dans son discours ?)
La constitution qui nous régit n’a rien à envier à celles de nos voisins. Loin
d’imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple.
notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement
d’une minorité, on lui donne le nom de démocratie
nous sommes tous égaux devant la loi
Les citoyens étant désignés selon leur mérite
l’obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle
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II- La participation du citoyen à la vie politique et démocratique de la cité
Extraits du texte définissant la démocratie
Références au cours et au schéma des institutions athéniennes (p.
46)
(A quelle réalité Périclès fait- il référence dans son discours ?)
Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette même
liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens
C’est par nous- mêmes que nous décidons des affaires et des lois de
la cité
Nous obéissons aux magistrats qui se succèdent à la tête de la cité
ceux qui les transgressent le mépris général
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II- La participation du citoyen à la vie politique et démocratique de la cité
Références au cours et au schéma des institutions athéniennes (p. 46)
(A quelle réalité Périclès fait- il référence dans son discours ?)
Le fonctionnement de la démocratie athénienne au IVe siècle
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II- La participation du citoyen à la vie politique et démocratique de la cité
Extraits du texte définissant la démocratie
Références au cours et au schéma des institutions athéniennes (p. 46)
(A quelle réalité Périclès fait- il référence dans son discours ?)
La constitution qui nous régit n’a rien à envier à celles de nos voisins.
Loin d’imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple.
Athènes est un empire et un foyer culturel important influant sur les
autres cités grecques
notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement Contrairement à l'oligarchie et à l'aristocratie, pouvoir exercé par
d’une minorité, on lui donne le nom de démocratie
l'ensemble des citoyens réuni en assemblée : l'Ecclésia (35 000 citoyens)
qui vote les lois, l'ostracisme, élisent et contrôlent les magistrats
nous sommes tous égaux devant la loi
Égalité de tous les citoyens devant la loi et la justice : isonomie
Les citoyens étant désignés selon leur mérite
Tous les citoyens peuvent devenir magistrats : 10 stratèges élus pour 1
an pour diriger la cité et les armées, les 6000 juges de l'Héliée tirés au
sort, les 500 bouleutes tirés au sort qui préparent les lois.
l’obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle
En temps de guerre, tous les citoyens servent la cités selon leur
richesse : les plus pauvres sont rameurs, les plus riches financent la
flotte de guerre.
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II- La participation du citoyen à la vie politique et démocratique de la cité
Extraits du texte définissant la démocratie
Références au cours et au schéma des institutions athéniennes (p.
46)
(A quelle réalité Périclès fait- il référence dans son discours ?)
Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette
même liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens
Liberté de parole importante dans la cité : l'iségoria,
pratiquée à l'assemblée (sur la Pnyx) et sur l'agora.
C’est par nous- mêmes que nous décidons des affaires et des Ecclésia : assemblée des citoyens vote les lois, décide de la
lois de la cité
guerre ou de la paix, vote l'ostracisme... C'est une
démocratie directe.
Nous obéissons aux magistrats qui se succèdent à la tête de Obéissance aux lois et aux magistrats  devoir du citoyen.
la cité
ceux qui les transgressent le mépris général
En cas d'infraction aux lois : 2 peines infamantes : la
perte des droits civiques (l'atimie) et l'ostracisme (exil
pour 10 ans votée par l'Ecclésia contre un citoyen
menaçant la démocratie)
M. Burlot
III - La démocratie vue et discutée par les Athéniens. L’exemple du théâtre
Quelles sont la place et la fonction du
théâtre à Athènes ?
Dossier pages 50 et 51.
Reconstitution du théâtre de Dionysos d’Athènes
(encyclopédie allemande) 1891. Joseph Kürschner (éditeur)
M. Burlot
Consignes
1 / Lire les documents du dossier pp. 50-51.
2/ Présentez les documents 2 et 4 en utilisant la
méthode vue en cours. Quel sont leurs points
communs ?
3/ Relevez puis expliquez les reproches adressés au
fonctionnement de la démocratie athénienne dans les
deux textes..
5/ Finalement, quelle est la fonction du théâtre ?
M. Burlot
Très lié aux milieux dirigeants
de la cité :
 Elève des sophistes
Protagoras et Anaxagore
 Proche de Périclès
Euripide
(vers 480-406)
 Implication qui lui aurait
valu des problèmes
politiques (mal connus) et
l’exil volontaire à la cour de
Macédoine
Œuvres très en rapport avec des
faits d’actualité politique
évoqués par allusion
 place des femmes dans la
cité, athéisme, rapports
sociaux, conservatisme /
modernisme
Aristophane
(vers 450 – v, 386)
C’est le plus célèbre des auteurs de comédie de
la fin du Ve siècle.
Dans L’Assemblée des femmes par exemple, ses
héroïnes cherchent à établir un nouvel ordre
politique et décident de se travestir pour
participer à une séance de l’Assemblée.
M. Burlot
Conclusion : genèse et fin de la démocratie à Athènes.
La démocratie née à Athènes en -511 est progressivement réformée. Elle disparait en -322 avec la défaite d’Athènes
face à la Macédoine.
M. Burlot
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